Salut Anthony, comment vas-tu et comment se porte MISANTHROPE ?
Super bien! On vient tout juste de finir de faire les prises de son pour la musique du prochain album et on est déjà tous très contents !
Vous n’allez pas être déçus c’est promis !
Parlons un peu de ton introduction à la musique, comment es-tu tombé dedans?
Tout ça est arrivé à cause de ma sœur Olivia. On écoutait beaucoup de métal tous les deux et elle a commencé la guitare vers 14 ans. Du coup, j’ai voulu jouer avec elle et je me suis mis à la basse vers 13 ans (je suis son petit frère pour ceux qui n’ont pas tout compris à cette phrase).
Quelles étaient tes inspirations à l’époque, que ce soit des groupes ou des artistes ?
Au départ j’étais ultra-fan de 2 groupes : IRON MAIDEN et MEGADETH. C’était l’époque de “Fear Of the Dark” et “Countdown to extinction“. La meilleure époque !
Je me suis dirigé vers le thrash avec SLAYER, SEPULTURA et PANTERA, puis le Death avec DEATH, VADER, SUFFOCATION, DIMMU BORGIR etc.
Mon héros est de très loin Marty Friedman depuis que je suis gamin. Jamais personne ne l’a détrôné. Je l’ai vu en concert l’année dernière dans une toute petite salle à Toulouse. C’était génial !
Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ?
Bien sûr, c’était un concert culte : METALLICA/SUICIDAL TENDENCIES à l’hippodrome de Vincennes pour le “Black” album.
D’un autre côté, as-tu des souvenirs de ton premier concert en tant que musicien ? Tout s’est passé comme prévu ?
En règle générale je n’ai pas beaucoup de mémoire… mais je me souviens que j’étais à la basse dans un groupe de reprises où on jouait du MAIDEN, METALLICA et MEGADETH. Le reste est assez flou, c’était en 1993 alors ça date !
Comment as-tu appris à jouer de la guitare ?
Quand j’apprenais la basse, j’étais fasciné par Billy Sheehan, bien que je n’aimais pas MISTER BIG. J’ai toujours adoré ses plans en tapping ultra-rapides qui doublent la guitare de Paul Gilbert. Donc j’étais attiré par l’idée de faire des solos.
(Aujourd’hui, c’est assez marrant parce que je joue avec un bassiste qui a été très influencé par Sheehan).
Et puis, un jour avec Olivia on s’est dit “Et si on changeait d’instrument quelques temps pour voir?” Elle a préféré la basse et moi la guitare, et c’est comme ça que je suis devenu guitariste et elle bassiste.
Pour apprendre à faire des solos, j’avais principalement bossé avec les partoches de “Rising Force” de Malmsteen, “Rust in peace” de MEGADETH, et “Cowboys from hell” de PANTERA.
Ça ne devait pas sonner très bien à l’époque, mais j’avais l’impression de bien les jouer alors j’étais content. Il m’arrive encore de temps en temps de me refaire un petit “Hangar 18″ (MEGADETH) pour le fun, mais à chaque fois que je rééssaye je me dis que ça fait mal aux doigts (c’est très sportif quand même!), et que ça sonne moins bien qu’avant.
Pas parce que je joue plus mal, mais parce que j’entends mieux.
Aujourd’hui, je me considère plus comme un guitariste rythmique que soliste.
J’aime bien les solos, mais je prends le plus mon pied à jouer des rythmiques.
Et puis finalement c’est pas plus mal parce que sur tout un concert je passe beaucoup plus de temps à jouer des rythmiques que des solos…
Quel a été ton premier modèle de guitare ?
Ma première basse c’était une BC-Rich Warlock bordeau metallisé avec tête renversée. Ma première guitare c’était une BC-Rich Warlock noire, tout ce qu’il y a de plus classique. Mon rêve était d’avoir une Jackson Kelly comme mon Héros Marty Friedman (indiscutablement le meilleur guitariste du monde).
Peux-tu nous faire partager quelques informations au sujet de ton introduction au sein du groupe, il y a maintenant plus de 10 ans ?
Entre 16 et 20 ans, j’ai eu comme tout le monde des successions de créations de groupes et de séparations. C’est vrai que quand j’y réfléchis, j’ai passé pas mal d’années à répéter toutes les semaines, composer et apprendre des morceaux pour ne pas faire beaucoup de concerts ni d’enregistrements de démos.
Dans un groupe, il suffit qu’il y en ait un qui ne soit pas motivé pour que ça tire tout le monde en arrière. Et quand c’est un pote, on ne le vire pas et on essaye de faire avancer les choses, et blablabla, et patati, et patata,et il ne se passe rien. Au bout d’un moment, j’ai eu l’impression de perdre mon temps. Ça ne m’amusait plus de bosser pour rien alors j’ai mis ma guitare de côté. Je croyais perdre mon temps mais aujourd’hui je suis bien content d’avoir fait tout ça : c’est là que j’ai appris à participer à un projet commun, à jouer en groupe, et à gérer tout le côté “rapports humains” qu’il y a dans un groupe et qui peut tout détruire si on ne sait pas gérer les tensions et les désaccords. Tiens, regarde comment le groupe Tranxen 200 a fini dans les années 80 !
Un groupe, c’est comme une femme sauf qu’au lieu d’être 1 ils sont au moins 3 : pas facile d’atteindre les noces d’or à 4 !
Tu vois, chez nous c’est un peu plus simple parce que je suis le seul guitariste.
Là ça réduit de 20% les probabilités de tension et la quantité de matériel à charger/décharger du camion. Par contre, on mange et on boit plus que si on était 6, mais je ne balancerai pas mes camarades.
Trève de plaisanterie. Encore une fois, si je me suis retrouvé dans MISANTHROPE c’est grâce à Olivia ! Elle a décidée de devenir musicienne, et elle a pris par hasard quelques cours avec Jean-Jacques pour préparer son entrée à l’American School of Modern Music (la classe la frangine!). Ils sont devenus potes, et comme je trainais souvent avec Olivia, j’ai rencontré JJ comme ça. Je suis allé voir mon pote Jaco jouer à l’Elysée Montmartre pour la tournée d’Immortel et j’ai été hyper surpris. Quand j’étais gamin, j’étais tombé sur “1666 theatre bizare” et ça ne m’avait pas plu. Je pensais que MISANTHROPE était toujours comme ça. Je me suis pris une mega-claque ! C’est un de mes meilleurs souvenirs de concert.
Puis un jour, JJ m’a dit dans la discussion que Jonathan Alonso n’avait pas envie de continuer et qu’ils cherchaient un nouveau gratteux. Et là, je me suis proposé. C’était rigolo : JJ était un peu gêné parce qu’il ne savait pas que j’avais fait beaucoup de guitare quelques années auparavant. Il a été cool, et ils ont pris le risque de m’auditionner.
Ça s’est assez mal passé parce que j’avais pas mal perdu en 2-3 ans. En plus, ils commençaient a en avoir marre de changer de gratteux tout le temps et il pensaient que j’allais rester seulement un an comme les autres. Donc c’était
un peu tendu. Ils ont dit OK pour dépanner pour les concerts le temps de continuer les auditions. Ça a duré quelques mois, mais comme tout se passait bien, ils n’ont pas fait d’autre audition.
Je voyais souvent Jean-Baptiste (guitariste rythmique à l’époque) pour apprendre tous les morceaux : le but était que je joue les rythmiques vraiment comme lui : il fallait que tous nos coups de médiators soient les mêmes, et que nos doigtés soient les mêmes pour avoir un très gros son sur scène. C’est le genre d’exercice qui me plaît beaucoup et on s’entendait très bien.
En ce qui concerne Gaël, il était extrêmement timide et ça me mettait mal a l’aise.
Pour briser la glace, un jour j’étais seul avec lui et j’ai laché une énorme caisse.
Il en a fait de même et ça a brisé la glace, puis les narines, et nous sommes devenus amis.
Phil et JJ étaient encore assez lourds à me répéter tout le temps :
“Attention Toto, tu es sur un siège éjectable !“. Puis, un beau jour, je reçois un appel :
– Allo Toto? c’est ton brozeur Phil. Je suis chez JJ et on est en train de composer. Tu viens?
– OK J’arrive!
– Attends, on a très faim ! Tu peux nous ramener des kebabs ? Prends 3 kebabs pour moi et 1 pour JJ
avec sauce blanche, salade, tomates, oignons avec des frites… et 2 bouteilles de Jack pour JJ et une bière
pour moi stp.
– Non mais ca va, je suis pas votre larbin ! Allez les chercher pendant que j’arrive !
– Bon, on te propose un truc : si tu nous ramènes des kebabs, tu ne seras plus sur ton siège éjectable.
Est-ce que tu es OK? …. J’AI RIEN ENTENDU! …. EST-CE QUE VOUS ÊTES LA!!?? Purl! Eurl! Yaaa!
– Bon OK, j’arrive avec les kebabs.
J’ai ramené les kebabs, et ils ont tenu parole : j’ai définitivement intégré le groupe. C’est un peu exagéré, mais c’est une histoire vraie !
J’apprécie vraiment ton style de composition depuis Sadistic Sex Daemon, est-ce que tu peux nous donner tes façons de composer ?
Merci, ça fait plaisir !
En fait j’essaye au maximum de me détacher de ce que j’ai dans les doigts pour varier un peu, mais c’est difficile ! Il faut trouver des stratégies pour se mettre dans des conditions toujours différentes pour éviter de faire toujours la même chose.
Pour ça, il m’arrive de composer des riffs en commençant par les synthés, et de faire les riffs de guitare ensuite. Ça me force à jouer des riffs qui ne me sont pas forcément naturels sur la guitare, mais que j’ai dans la tête. C’est un très
bon exercice.
Sinon, je prends un papier et je note d’abord une structure et les tonalités sur un bout de papier, et je cherche les riffs qui vont bien ensuite. Là c’est quand je veux sortir des schémas standards intro/couplet/refrain/couplet/refrain/pont etc. Il m’arrive aussi de noter d’abord le rythme et d’essayer de trouver les notes à mettre dessus.
Je ne suis pas du tout “free jazz” dans l’approche.
C’est vrai que pour tout ce qui est des riffs et des synthés, j’ai une approche assez rationnelle et systématique pour que tout soit bien carré, bien consonant. Il faut qu’il n’y ait rien qui déborde.
Je suis souvent gêné quand JJ me donne des morceaux où les changements de tempo ne sont pas des fractions simples. Par exemple passer de 181 à 173 me demande beaucoup de boulot, mais passer de 180 à 240 est beaucoup plus naturel pour moi parce que 180/240 = 3/4, et en plus ce sont des multiples de 60 qui est lui-même
un multiple de 1,2,3,4,5 et 6. Donc là tout est bien propre. Par contre, 181 et 173 sont des nombre premiers et je suis incapable de passer parfaitement de l’un à l’autre.
Philippe me dit souvent : “Toto c’est pas des maths, c’est de l’art!”, mais je n’y peux rien : mon horloge interne est digitale !
Par contre, pour les solos j’essaye de plus en plus de me lâcher et de faire des choses plus “gebrükechlichte” (culottées) que je ne m’autoriserais pas forcément dans les rythmiques.
Revenons aux compos. De mon point de vue, il ne faut pas que ça ait l’air compliqué même si ça l’est. J’aime bien réfléchir pour composer un morceau, mais je ne veux pas que ça s’entende sinon c’est raté. Prends la musique de
Mission Impossible par exemple. Le thème est en 5/8, et ça ne dérange personne parce que c’est bien fait. On ne s’en rend pas compte : il n’y a pas l’effet “caillou dans la chaussure” ou “slip trop petit” qu’on peut ressentir en écoutant certains morceaux destinés uniquement aux “gens intelligents”. Après si c’est vraiment trop compliqué on peut atteindre le niveau “caillou dans le slip”, et là il vaut mieux mettre le morceau à la poubelle…
Si tu devais définir par un mot chaque album de MISANTHROPE depuis ton arrivée, quels seraient-ils ?
Sadistic Sex Daemon : Transition : c’est le début d’une nouvelle période avec Gaël et moi.
Métal Hurlant : Exil : quand j’ai enregistré cet Album, j’habitais loin de tout aux Pays Bas pour des raisons professionnelles.
IrréméDiable : Live : on cherche a retranscrire notre vrai son sur cet album. Le son “Live”. Depuis cet album, guitare/basse/batterie sont jouées ensemble à l’enregistrement. Le son de batterie est devenu naturel. Fini les caisses claires en carton et les grosses caisses synthétiques. Youpi !
Aenigma Mystica : Constipation : il a mis longtemps à sortir celui-là !
Le prochain dont je ne peux pas dire le nom : Ze Best : c’est encore une fois le meilleur album de Misanthrope jusqu’au suivant.
Quel est ton matériel utilisé pour les concerts et pour le studio ?
Est-ce que tu pourrais également nous faire partager des informations au sujet de ton matériel pour chaque album de MISANTHROPE ?
Sur “Sadistic Sex Daemon“, j’ai utilisé l’ampli de JB :
* Guitare LTD MH-100
* Pré-ampli SansAmp
* Ampli de puissance Peavey 50/50
* Baffle 2×12 Mesa Boogie
A l’époque, on voulait un mur de guitare, c’est pourquoi je faisais 4 guitares rythmiques.
Ensuite, j’ai acheté l’ampli que j’utilise toujours aujourd’hui, pour tous les albums et les concerts. C’est un ampli de puissance Mesa Boogie 50/50 avec 2 baffles 1×12 Mesa Boogie. J’ai mis des lampes russes qui sont plus agressives.
J’ai aussi changé de guitare pour une Cort X-11.
J’ai fait préparer la guitare par Damico, qui m’a mis un micro passif fait main. Il m’a aussi enlevé le micro simple central et changé le commutateur 5 positions en 3 positions, enlevé le bouton de volume pour un switch on/off et bloqué le Floyd pour pouvoir descendre seulement.
Le blocage du Floyd, ça permet de rester juste si on casse une corde, et ça stabilise beaucoup l’accordage. Super luthier ce Damico ! J’utilise beaucoup cette guitare en concert.
Donc sur “Métal Hurlant“:
* Guitare Cort X-11 modifiée
* Pré-ampli SansAmp
* Ampli de puissance Mesa Boogie 50/50
* Baffle 1×12 Mesa Boogie
* 4 guitares rythmiques enregistrées
J’ai ensuite acheté une autre Cort un peu mieux : une X-TH avec 2 micros EMG d’origine. Je l’ai aussi fait modifier par Damico pour mettre le switch on/off, mais sur celle-là le Floyd n’est pas bloqué.
Sur “Irrémédiable” on a voulu coller plus à notre son Live, et je n’ai enregistré que 2 guitares rythmiques. Ça laisse aussi plus de place aux séquences. Par contre, j’ai été mauvais sur le son guitare pour les solos. J’ai regretté après.
* Guitare Cort X-TH
* Pré-ampli SansAmp
* Ampli de puissance Mesa Boogie 50/50
* Baffle 1×12 Mesa Boogie
Après “Irrémédiable“, j’ai changé de pré-ampli, et je me suis acheté un BOSS GT-Pro. Sur Aenigma Mystica, j’ai utilisé 2 simulations de têtes d’ampli. Une simulation avec un son très gras et baveux et une simulation avec un son très tranchant. Là j’ai mieux réglé mon son de solo.
* Guitare Cort X-TH
* Pré-ampli BOSS GT-Pro
* Ampli de puissance Mesa Boogie 50/50
* Baffle 1×12 Mesa Boogie
Et pour le prochain album, j’ai utilisé le même matériel mais j’ai complètement changé les réglages du pré-ampli. J’ai réduit la quantité de distorsion. Ça force à cogner dans les cordes pour avoir de la saturation et ça donne un côté beaucoup plus énergique, et aussi plus propre dans les solos. J’ai mis une simulation de type Marshall et une du type Mesa Boogie. Ça donne à la fois de la précision et de la grosseur dans le son. J’ai aussi utilisé un baffle 4×12 Hiwat qu’on m’a prété. Cette fois-ci Fernando Pereira Lopes, notre ingénieur du son album et Live depuis “Irrémédiable“, m’a fait le plus beau son de guitare que j’ai jamais entendu : c’est gros et précis.
Quels sont pour toi les exercices standards pour t’échauffer ?
Pour ces questions, je ne suis pas du tout un bon exemple. Je ne m’échauffe jamais. D’une part, parce que je préfère avoir mes guitares sur scène pour qu’elles prennent la température de la scène et que l’accordage reste stable.
D’autre part, j’ai pris l’habitude de ne jamais m’échauffer pour être prêt à jouer en étant froid. Avec du recul, ça ne fonctionne pas… comme tout le monde, je joue mieux quand je suis chaud, alors maintenant je m’échauffe en
faisant des rudiments sur un pad dans les loges. Il n’y a rien de mieux pour s’échauffer les mains !
Quels conseils pourrais-tu donner à un nouveau guitariste et pour une personne ayant plus d’expériences ?
Pour un nouveau guitariste, je pourrais lui donner comme conseil de ne pas négliger le coté rythmique de la guitare. Y’en a marre des mecs qui déboulent et qui n’ont pas de tempo ! Voila !
Et pour ceux qui ont plus d’expérience : d’apprendre à jouer de la batterie ou du tambour ! C’est excellent pour la précision temporelle des 2 mains, et pour entendre de façon précise les débits rapides. En plus si un guitariste comprend tout ce que fait son batteur, il y a une complicité qui peut s’installer et là ça déborde d’énergie !
Je prends l’exemple inverse : Gaël arrive parfaitement à comprendre ce que je joue à la guitare juste en regardant mes doigts : si il n’entend rien, il peut quand même se repérer.
Combien de temps joues-tu par semaine ?
C’est très variable. En période de concert ou d’album, j’essaye de jouer au moins 1h30 par jour, ce qui n’est pas toujours facile avec un travail et des enfants : et oui, la musique n’est pas mon métier contrairement aux autres troubadours du groupe, et j’en suis très content ! Sinon, quand il n’y a ni concert ni album, je joue très peu et j’essaye surtout d’apprendre à jouer de la batterie, mais je suis encore débutant.
Tu joues également toutes les parties de claviers pour MISANTHROPE, penses-tu aller plus de l’avant dans le futur avec les claviers ?
Jouer c’est un bien grand mot ! J’écris le midi et c’est l’ordinateur qui les joue. Je suis beaucoup plus attiré par le fait de jouer de la batterie que du synthé. Sinon, ce que j’aime dans les séquences ce sont surtout les parties orchestrales. Je suis hyper-fan des orchestrations de NIGHTWISH. Mais je préfèrerais vraiment jouer avec un orchestre plutôt que des banques de son !
As-tu déjà pensé, ou été approché pour faire une guitare signature ?
En fait non, ça ne m’intéresse pas du tout. Je ne suis pas un collectionneur ou quelqu’un qui aime les objets.
Pour moi, une guitare c’est littéralement un “instrument de musique”, c’est-à-dire un objet qu’on utilise pour faire de la musique et rien de plus.
Ce que j’apprécie avec mes guitares, c’est qu’elles fonctionnent bien : elles sont justes, et sonnent bien. Ce n’est pas le modèle limité à 30 exemplaires avec les frettes en or et l’autographe de Jackie Chan gravé dessus.
Je serais plus prêt à mettre de l’argent dans un ampli plutôt que dans une guitare. Et puis une guitare de valeur, j’aurais peur de l’abimer et je ne la prendrais pas pour les concerts, alors ça ne me servirait à rien.
Sinon, avoir un endorsement ne m’a jamais intéressé. À la limite, faire de la pub pour du PQ ou des chaussettes pourquoi pas, mais je n’ai vraiment pas envie de me retrouver coincé à jouer avec une guitare ou un ampli que je n’aime pas forcément et d’avoir 50% de réduc sur des modèles défectueux. Je me rappelle qu’a une époque Gibson faisait des endorsements pour des groupes pas trop connus, mais quand on voit les guitares qu’ils refilaient aux groupes, faillait vraiment être stupide pour accepter !
Et puis combien de fois est-ce qu’on voit de groupes qui changent de guitare après 3 morceaux ?
La raison est que les journalistes font les photos sur les 3 premiers morceaux et ensuite ils vont au bar, du coup il faut sortir les instruments de la marque pour les 3 premiers morceaux et après on peut enfin prendre les vrais instruments.
Franchement décharger et charger le camion c’est suffisamment galère pour ne pas se rajouter des trucs lourds et inutiles juste pour frimer en disant qu’on représente une marque alors qu’on s’est fait avoir à acheter du matos qu’on n’aime pas.
A mon niveau, je vois l’endorsement comme ça mais j’ai bien conscience que c’est différent pour METALLICA.
Par contre, c’est vrai que j’ai un arrangement avec Skull Strings, mais là c’est différent : j’avais déjà choisi ces cordes parce qu’elles sont vraiment de qualité, et puis ils m’ont proposé un deal. J’ai dit OK. Par contre, c’est un peu difficile de changer de jeu de cordes après le 3ième morceau pendant un concert, alors je les garde…
Es tu toujours actif au sein de AYIN ALEPH ? La formation prévoit-elle un nouvel album ?
Ha ha ! Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures !
Pour être franc, on m’a proposé un plan payé pour faire quelques rythmiques et des solos, et j’ai dit oui parce que j’étais dans une phase incertaine sur mon avenir professionnel. JJ et moi avons aussi participé au clip, mais là c’était une opération “éclaireur” parce qu’on avait dans l’idée de faire un clip avec MISANTHROPE et on n’avait aucune expérience de ce genre de choses. Là il y avait beaucoup de budget et c’était très intéressant. On a beaucoup appris, surtout sur ce qu’il ne faut pas faire ! Blague à part, c’est sûr cet enregistrement qu’on a rencontré “The Amazing Fernando Pereira Lopes”, notre ingénieur du son et “Brozeur” depuis. Je suis conscient qu’on a vraiment eu beaucoup de chance de le rencontrer quand il était tout juste assez grand pour ne plus se faire pipi sur les doigts. Aujourd’hui c’est un maître Shaolin de la console, le David Copperfield des pains de guitare et le Michael Schumacher du Tour Bus.
Peux tu partager le nom choisi pour l’album à venir de MISANTHROPE ?
Non. J’ai du l’entendre une fois ou deux mais je ne m’en souviens plus…
Faudra demander à Son Altesse : Il pourra t’en parler pendant des heures !
Quels sont les thèmes gravitant autour du nouvel album ?
Chais pô.
Combien de titres seront présent sur l’album ?
Si je parle, je vais me faire émasculer par SAS. Je dirai rien !
Peux tu déjà nous faire partager une plausible date de sortie ?
Pas tout de suite, mais bientôt, surement durant le mois de septembre en 2015.
En fait, il faut attendre qu’on ait pris suffisamment de rides pour que les photos soient différentes du précédent album puisqu’on fait toujours les mêmes tronches. Sinon ça fait “réchauffé”.
L’album sortira-t-il chez Holy Records comme à son habitude ?
Holy Records est connu pour ses très beau digipack, comme sur votre précédent album. Son successeur aura-t-il aussi droit à une version “deluxe” ?
Alors la je peux t’assurer que oui même si on ne m’en a pas parlé.
La version deluxe en maxi avec un cheese offert, c’est une tradition. C’est toujours l’incroyable Séverine (notre “Brozeuse”) qui va faire des miracles avec nos plastiques de rêves. Comme disait ce cher Sylvester, elle nous rend beau…
SAS a récemment parlé du nouvel album, le citant comme étant le plus “mature” et le plus brutal du groupe. Peux-tu nous expliquer quels sont les changements à attendre ?
Aaahh ! Il est trop bavard !
Bon, je vais t’expliquer. Je me suis déjà reproduit moulte fois et je peux subir le châtiment de me faire émasculer sans crainte… En fait, pour nous ça a été des morceaux hyper durs à jouer.
Gaël me disait “sur cet album, il y en a que deux ou ça va. Tout les reste est dur!”.
Pour ma part, il n’y en avait aucun de “facile”.
A la fin de l’enregistrement, Gaël avait les mains en sang et heureusement qu’il n’y avait pas un autre morceau à enregistrer sinon on n’aurait pas pu finir.
Ça m’a rassuré parce que Gaël, c’est la machine ! Un peu comme Dolph Lundgren dans Universal Soldier mais en moins grand et moins costaud. Le problème c’est qu’on ne veut pas tricher à l’enregistrement et on préfère se faire mal jusqu’à ce que ce soit bien. Ensuite, quand l’enregistrement est terminé on court partout en criant “Je l’ai fait!!!” comme Nicolas Culot à Barbès avec sa chaise sur le dos. C’est la même émotion.
Quel a été ton implication sur l’album en cours de création ? Es-tu en charge de l’écriture de toutes les lignes mélodiques pour la guitare et les claviers ?
Sur cet album, JJ a fait 40% des morceaux, j’ai fait 40% des morceaux et les 20% qui restent, c’est Philippe et moi. Sur mes morceaux, je ne maquette pas de basse, mais je fais toutes les guitares, tous les claviers et les patterns de batterie qui servent de base de travail à Gaël.
Sur les morceaux avec Philippe, je réarrange les riffs et fais tous les claviers. Quand JJ fait des morceaux, il fait tout, même les solos sur les maquettes. Bon, par contre je ré-écris entièrement les solos parce qu’il fait exactement le même solo à la Trey Azagthoth sur toutes les maquettes.
Par contre, je respecte les leads de ses morceaux. De toute façon, quand je propose d’enlever une note d’un lead je me fais allumer.
Peux-t-on espérer une tournée française de la part de MISANTHROPE cette année ?*
Bien sûr ! Il y a encore plein de coins en France où on n’est pas passés.
Depuis un peu plus d’un an on rejoue beaucoup plus régulièrement, et toutes nos dates de concerts sont sur notre FaceBook :
https://www.facebook.com/misanthrope.official
Et au passage, likez svp, ça fait tellement plaisir à SAS !
Merci pour tes questions et longue vie à guitariste-metal.fr !
Purl!
Site web de MISANTHROPE : http://www.misanthrope-metal.com/