Sommaire
Marque emblématique de la scène metal, l’histoire de la marque B.C Rich est racontée au travers de cet article.
Un peu d’histoire
Certains ne le savent peut-être pas, mais à l’origine de la marque il y a le père de Bernie Rico Sr. Bon, d’accord le lien n’est pas aussi évident que ça, mais à y réfléchir de plus près, il ne peut en être autrement.
Mettons les choses au clair, Bernie Rico Sr. est le fondateur de la marque B.C Rich qu’il crée vers 1966.
Mais avant même cet épisode, Bernie Sr. travaillait déjà sur des guitares. Il travaillait en fait dans l’atelier de son père, qui, dans les années 50 (53 / 54) construisait des ukulélés an acacia. C’est certainement ce qui lui donna le goût de la lutherie, et l’amènera à fabriquer sa première guitare en 1955 à l’âge de 14 ans. D’après lui cette guitare était affreuse, mais il finira quand même par la vendre à une dame qui aima son look (guitare cordes nylon, noire brillant) pour 35$ ! Une somme !
Les amateurs de guitares B.C Rich peuvent ainsi donc dire merci à Bernie Rico Sr. et à son père. Et sans ses deux là, le paysage metal ne serait certainement pas ce qu’il est aujourd’hui.
Suite à ce premier “test”, Bernie Sr. fabrique ses premières guitares acoustiques dans la foulée, et sortira au final environ 300 guitares acoustiques BC Rico avant de devoir changer de nom.
Puis c’est en 1968/1969 que la marque fait ses premières guitares électriques, des copies de Gibson EB-3 avec une table bombée, ainsi que des copies de Les Paul, le tout en acajou. Rien de sensationnel donc pour l’instant. Mais c’est aussi le début d’une nouvelle ère pour B.C Rich, qui sort en 1972 le prototype de la Seagull. Une guitare avec une forme nouvelle, même si assez proche d’une super strat.
En 1975, Bernie Sr. décide de refaire le design de la Seagull, ce qui donnera la Seagull 2, la Seagull Jr. pour finalement aboutir fin 76, début 77 à la Eagle.
Il a fallu près de 5 années pour passer de la Seagull à la Eagle, et c’est certainement les débuts de la marque dans ce que nous pouvons appeler le secteur des guitares à pointes, des designs différents du classicisme ambiant.
1975 c’est aussi l’année de l’apparition de la Mockingbird (appelée Mock). Cette Mockingbird est à l’époque différente selon si elle sort des ateliers de Tijuana (Mexique) ou de El Monte (Californie), les deux ateliers de fabrication de la marque à l’époque.
Pourquoi ? Car le boss de l’atelier de El Monte trouvait la corne de la Mock trop maigre, qu’il appelait “Skinny dick”. Il décida donc de faire faire une corne plus large.
Il ne faudra attendre que deux années pour que la Bich sorte, en 1977. Le modèle en question est plus osé, plus radical et l’on aperçoit clairement que l’on s’approche de plus en plus de forme anguleuse faisant penser à des cornes
S’en suit une de plus par décennie car la marque vie tranquillement jusqu’à la fin des années 80, sans littéralement exploser. Le marché est encore restreint mais ce sont les débuts du heavy metal qui vont tout changer !
Les années 80 et les beaux jours de la marque
Devant l’engouement pour ce style de musique, B.C Rich sort la Warlock en 1981. A cette époque les guitares acoustiques sont encore produites et cela jusqu’au décès en 1982 du responsable de l’équipe acoustique. Ce décès sonnera également le glas de cette série de guitare. C’est la fin de la production.
Cette année 81 est une année charnière pour la marque. Tout d’abord avec le modèle Warlock mais également avec la tête qui dispose de ses 6 mécaniques en ligne, et non plus en 3*3 comme cela avait toujours été le cas jusque là. Mais cette année marque également le début de l’ère Japon.
Bernie Sr. réussit à faire importer des guitares faites au Japon sous la marque BC Rico, nom choisi pour faire la différence entre USA et imports. Mais à cause d’un contentieux avec la société Rico Reeds au sujet du nom “Rico”, Bernie Sr, bien que pouvant prouver que son nom est bien Rico est obligé de changer de nom pour la société et adopte B.C Rich pour toutes les guitares, USA et import. La marque que nous connaissons actuellement est donc proprement née.
Les choses s’accélèrent par la suite, c’est qu’il n’aura fallu que deux années pour que la marque produise des modèles différents. En 1983 c’est la Ironbird, la Stealth mais également la Widow qui sortent sur le marché. C’est également cette année que démarre la série NJ, la vraie, celle provenant du Japon, construite jusqu’en 86 par Masan Tarada et Lida.
Jusqu’en 1986 les NJ étaient faites par Cort, en Corée, suite à une première tentative en 84 et à l’arrêt de la production au Japon. C’est aussi l’année où BC Rich fabrique pour la première fois ses propres micros (BDSM), et met fin à une collaboration exclusive avec DIMarzio.
1987 et 1988 marque l’arrivée de Class Axe pour la commercialisation et le distribution. Cette période est considérée comme la pire de l’histoire de la marque. Beaucoup de personnes et de savoir faire partent à ce moment là, des ateliers ferment, impossible d’avoir une guitare fait main via Class Axe, le marché perd pied, la marque est boudée. Un coup dur.
Durant ce temps sortent des guitares avec un numéro de série commençant par “i”, ce qui, sur le marché de l’occasion signifie très souvent “ne pas acheter”. Des guitares bas de gammes, sans suivi de qualité précis, sans suivi tout court, impossible de savoir de quel bois il s’agit, de quel accastillage, bref, du grand n’importe quoi. Un point noir qui assombrit encore une fois le tableau.
Il faut attendre 1993 pour que Bernie Sr. reprenne la marque en main, ce dernier essaye de faire redémarrer les vieux ateliers, mais sans les “anciens” qui sont depuis partis travailler ailleurs. Il faudra à Bernie Sr. environ 6 années, jusque fin 1999, pour relancer la marque correctement, mais sans jamais retrouver le niveau des beaux jours des années 80. Le mal avait été fait et le retour s’avéra être compliqué.
Toutefois des nouveaux modèles voient le jour, comme en 1995 qui est marqué par le retour d’une guitare acoustique signée B.C Rich, la B-41C, proposant pan coupé simple avec garniture en abalone. Cette même années deux autres guitares seront également commercialisées, à savoir la Ignitor ainsi que le prototype de la V.
1999 est une année charnière pour la marque. En effet Bernie Sr s’éteint le matin du 3 décembre. Cette même année marque également la commercialisation d’un nouveau modèle, la bien nommée Beast.
Suite au décès de Bernie Sr. ce sera donc au tour de son fils, Bernie Jr, de reprendre les rênes de la marque. Mais les choses ne sont pas aussi simples car il n’a ni l’expérience ni le tempérament de son père pour diriger les ateliers, la distribution, etc. La qualité est donc en baisse, s’en suit un essai afin de réaliser des économies mais sa gestion de l’entreprise ne fonctionne pas comme prévu.
Il ne faudra pas longtemps pour que la marque soit en difficulté et c’est l’année suivante, en 2000, que HHI (Hanser Holding Inc.) fait l’acquisition de B.C Rich. HHI est toujours à ce jour propriétaire de la marque.
Bernie Jr est, quant à lui, responsable Custom Shop mais ne le sera pas bien longtemps étant donné qu’il se fait remercier par HHI pour ce qui semble être des sombres raisons de magouilles de sous traitance de fabrication, soit disant dirigées par Bernie Jr.
Cette histoire possède deux versions alternatives, à savoir celle de Tim Keyes et celle de Neal Moser. Chacun a sa vision des choses, Bernie Jr. était censé faire les guitares au Custom Shop à Hesperia, alors que d’après Neal il les faisait sous traiter par les ateliers de Tijuana. Magouille et compagnie, personne ne le saura jamais.
La suite vous la connaissez, B.C Rich n’a pas sorti de nouveaux modèles, mais se contente de sortir des nouvelles séries, ce qui n’apporte rien en matière de produits.
A y regarder de plus près, il est clair que B.C Rich est une marque qui a été très mal gérée, et qui l’est encore. Avec des guitares de si bonne qualité allant des NJ aux ateliers très pros situés au USA, avec des formes aussi différentes l’une que l’autre. Autant dire qu’il y avait de quoi faire.
Aujourd’hui, la marque n’est plus très présente sur le marché. HHI se contente du marché américain, et nous inonde, pauvres européens que nous sommes, de guitares bas de gamme. En comparant avant la concurrence, comme Ibanez, LTD, Schecter, ESP, LAG, Vigier et consorts, la marque est clairement à la traine, et ne fait pas grand chose pour redorer son blason.
Sa seule présence se résume sur les salons comme au NAMM, et est réduit au néant en Europe. Rien, même à la Musik Messe de Francfort, le second plus gros salon de la musique après le NAMM justement, il n’y a rien.
A côté, les autres marques ont des stands de folie, avec des guitares et basses partout, des musiciens qui viennent faire des démos… bref, comme au NAMM, mais en Europe, et sans B.C Rich.
Enfin pour les amoureux de la marque, et surtout pour la production pré 1985, je vous conseille de faire un tour là, le livre étant terminé, il doit être désormais édité.
Les différentes formes des corps et des têtes
Nous l’avons vu, la marque a proposé durant plusieurs décennies des modèles aussi différents qu’audacieux et il est parfois difficile de s’en sortir. Voici un bref récapitulatif qui devrait vous permettre d’y voir plus clair.
Les séries
Il existe beaucoup de séries, toutes différentes les unes des autres, parfois pour pas grand chose. Inutile donc de tout reprendre.
Il faut tout de même savoir que les séries dénommées “One”, “FR”, “Silver” ainsi que”Bronze” sont des séries d’entrée de gamme pour lesquelles il est conseillé de fuir, les bois utilisés ainsi que l’assemblage ou encore la qualité de finition est réellement plus que perfectible.
Si vous voulez posséder une B.C Rich dite de bonne qualité il faut aller voir du côté des séries dénommées “NJ”, “ST”, ou encore “Pro X”. La meilleure série en import reste pour le moment “NJ Deluxe” (acajou corps/manche, EMG) suivi de près par la “Pro X”. Mais tout est relatif, tout dépend de ce que vous voulez. A ce sujet nous vous invitons à lire l’essai de la BC Rich Warlock NJ Deluxe paru dans nos colonnes.
Encore une fois il est important de rester loin des guitares ayant les numéros de série en “ixxxxx”, à moins de chercher une guitare entrée de gamme peu onéreuse destinée à être transportée partout, ou être bricolée.
Le must have en occasion reste une B.C Rich de série NJ, une vraie, fabriquée au Japon, numéro de série en BCxxxx. Si vous en croisez une, n’hésitez pas longtemps. Sauf si elle est passée sous un 36 tonnes, ou si elle a servi pour le jardinage, la plupart de ces modèles valent largement les modèles US.
C’est ainsi que cet article sur l’article de B.C Rich prend fin. Je vous invite à passer voir le forum B.C Rich Amateurs, forum francophone dédié à la marque qui essaiera de répondre au mieux à toutes vos questions au sujet de cette marque qui a su se faire remarquer il y a un temps.
Et vous que pensez-vous de ces guitares au look plutôt atypique ? En possédez-vous une ?
Merci à Unholy d’avoir rédigé cet article.
B.C Rich Amateurs
Site : http://bcrich-amateurs.unholywar.de/
Facebook : https://www.facebook.com/pages/BC-Rich-Amateurs/229490870594002?fref=ts