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ETHS : Interview de Staif

Staif, guitariste et fondateur d’ETHS revient sur la création du groupe et son évolution et parle de Ankaa, le dernier album en date.

Salut Staif, alors on va diviser l’interview en deux parties : la première ce sera ta carrière de musicien, et la deuxième partie par rapport à ton groupe ETHS.
Première question : comment est ce que tu es tombé dans l’univers de la musique ? Et de la guitare en particulier ?

Waow, ben ça commence tôt la musique, tout petit ça m’a toujours déjà plu. Quand j’avais 5 ans j’avais toujours le walkman vissé sur la tête, à l’époque j’écoutais des vieux trucs de dessins animés, à l’époque il y avait quand même de la gratte tu vois. Et en fait le premier album qui m’a accroché à la musique, ben j’avais 12 ans, c’était Dangerous de Michael Jackson, qui m’a vraiment scotché en fait, c’est le premier album que j’ai soudé, ça a été mon premier cd, c’était mon père qui me l’avait offert.
Et puis après en fait par le biais de la vie j’ai rencontré des potes qui jouaient de la guitare en fait, et de la basse, c’était marrant en plus c’était deux frères jumeau, un de la gratte, l’autre de la basse.

C’est la première fois que j’ai vu une guitare électrique et que je l’ai eu dans mes mains et ça a été comme une révélation : « Il me faut ça ». Et donc je m’y suis mis, j’ai commencé avec une vieille guitare classique pourrie à 50 balles, et direct je me suis mis à composer, j’ai recruté des gens et j’ai monté ce qui est devenu plus tard ETHS.

Alors justement, comment se crée le groupe ETHS ?

Comme je te le disais, moi dès le départ, j’ai eu envie de faire un groupe, alors que je ne savais même pas jouer de guitare (rires) je voulais composer et avoir un groupe. Donc assez rapidement j’ai fait un premier groupe où donc j’ai rencontré Greg, l’autre guitariste. Et on va dire une petite année plus tard on a rencontré Candice et donc on est devenu un espèce de groupe de lycée en fait. Et puis ben après, petit à petit c’est devenu ETHS.

Ok ! Dis nous, comment s’est déroulée la composition de ce nouvel album ?

Ben écoute ça a été, du coup moi j’ai tout fait par ordi, comme je fais un peu depuis « Térato ». Et la différence pour celui-là, d’habitude je partais de la guitare, en mode standard, et là cette fois j’ai vraiment commencé par les arrangements. C’était cool de pouvoir partir sur d’autres sons, donc j’étais plus dans les recherches de sons, de textures et de tu vois : s’amuser avec des nouveaux trucs, des nouveaux joujoux. Et après je venais par-dessus ça du coup créer les riffs et les parties batterie.

Niveau matériel, tu utilises quoi comme guitares, ampli, pédales ?

Ca dépend des config en fait, en terme de guitares, j’utilise des LTD ESP, j’ai aussi deux guitares de luthier LKV. Et en terme de matos, donc sur scène je suis sur un Diezel et un Nos, que j’utilise les deux, j’attaque tout ça avec une bonne vieille Tube Screamer pour venir un peu durcir le propos…
Et en studio, c’est un peu différent en fait, je travaille au Kemper pour des raisons de facilité tout simplement, de pouvoir à la maison, n’importe quand, poser des grattes death et qu’après j’ai re-ampé dans un gros studio avec des gros pré-amps avec mes amplis de scène en fait.
Et, à côté de ça, récemment pour parler matos, je viens d’acquérir la Zerrer, la toute nouvelle pédale de Diezel, et putain ça défonce quoi ! C’est vraiment terrible, j’en suis très content.

 

Sur le nouvel album il y a pas mal d’invités, comment ça s’est passé, est-ce que tu peux revenir là-dessus ?

Sur les invités, ben écoute, ça s’est fait assez naturellement déjà pour ce qui est de la batterie du coup, Dirk je l’ai contacté pour lui proposer le truc sans trop savoir ce qui allait se passer, et il s’est avéré qu’il a accroché tout de suite, il a dit « ah ouai mais moi je le trouve vraiment cool » donc ça s’est fait assez naturellement.

Et pour les autres c’est un peu pareil, pour ce qui est de Sarah Layssac, j’entendais dès le début de la compo un truc oriental, quelque chose comme ça, et donc bah vu que je la connaissais je l’ai appelée direct, avec Faustine Berardo c’est pareil aussi, on se connaissait déjà et du coup je sentais que sur les textes, il y en avait 2-3 où j’y arriverais pas tout seul ou en tout cas je n’arriverais pas à avoir autant de profondeur.
Du coup elle, elle m’a vraiment aidé pour les écrire, ceux-là et elle a ramené sa voix que j’aime beaucoup. Et pour ce qui est de Bjorn et de John, en fait c’était tout simplement via Rachel qui était en contact avec eux sur les réseaux sociaux, et quand on leur a proposé, pareil ils ont vraiment accroché aux morceaux, donc ils étaient contents de faire ça…

Et au niveau justement de l’album « Ankaa », l’album est assez sombre, les paroles également.
Quels étaient le thème et le concept que tu voulais aborder ?

Je pense que tout est un peu dans la cover, entre le titre qui signifie « le phénix » et tu vois ce crane qui a pas d’orbites oculaires en fait. C’est à la fois une idée de renaissance, enfin pour moi il y a quelque chose qui est cyclique, qu’on ne peut pas nier dans l’univers. Recommencement complet à différentes échelles en fait ; que ce soit cellulaire, où c’est de petits cycles, et après tu as des cycles millénaires etc.

Et aussi je pense le besoin d’un certain eveil qui fait partie de ce cycle et que je pense que « l’être humain » au sens large aujourd’hui en a besoin. Et j’ai cette impression que ce chaos actuel mondial dans lequel on vie est les prémices de ça. Parce que parfois il faut détruire les choses pour les reconstruire.

Et au niveau de la production, on voit qu’elle est vraiment très maitrisée. Comment s’est déroulé
la production ?

Moi, en terme de production j’ai beaucoup appris au fil des années parce que j’ai toujours travaillé avec pas mal de producteurs, que ce soit Fred Duquesne sur « Soma », Fred Norguet sur « Térato » et Fred Nordstrom sur « III ». Donc j’ai appris différentes techniques, différentes façons de travailler et sur celui-là, je me suis senti enfin prêt à faire moi-même.

Et en fait j’ai une façon assez simple et assez empirique, c’est que les choses je les entends dans ma tête, et donc je lâche rien tant que j’entends pas aux enceintes ce que j’entends dans ma tête, c’est pas plus compliqué que ça.

Il y a un titre de l’album, « HAR1 », c’est assez différent, est-ce que ça annonce un peu le futur de ETHS ?

Euh pas forcement mais… D’une façon oui mais pas à sens unique si tu veux. C’est pas « on va faire maintenant que des trucs comme ça » mais c’est de faire des choses différentes, moi c’est ce qui me plait, c’est de toujours faire un truc, aller tester dans différents styles, différentes choses, j’aime vraiment changer justement d’univers.

Ca annonce la prochaine question ! Pour chaque album de ETHS il y a un changement radical par rapport au précédent. Est-ce que tu veux tourner une phase pour un album ?

Ouai ouai si si c’est ça, moi et même les anciens membres on s’ennuie assez vite et on aime bien se renouveler et surtout être vraiment honnêtes quoi. On va pas faire un album qui va sonner ETHS si on y croit pas en fait.

Donc vu qu’on évolue, forcement quand tu sors ton album, après tu tournes, tu vois plein de groupes, ta vie change, tu vieillis, et donc les albums sont en phase à chaque fois avec nous donc sont à chaque fois différents, puisqu’on a toujours été avides bah de connaissance et d’ouverture.

Alors justement ETHS maintenant existe depuis quasiment 20 ans, 18 ans exactement. Il y a beaucoup de personnes qui restent encore accrochés à l’image un peu new metal des années 2000.
Qu’est-ce que tu en penses toi ? Est-ce que tu trouves que c’est néfaste pour l’image du groupe ?

Je dirais pas que c’est néfaste ou que c’est bon mais après c’est comme ça et ça peut se comprendre parce que c’est à cette époque-là où on a eu un grand succès, une grande exposition médiatique. Donc ce qui est juste dommage c’est par contre oui que parfois des gens peuvent juger le groupe sur un matériel qui a 15 ans en 1 an quoi…

Donc juste écoutez, jetez une oreille au nouvel album pour voir ce qu’est ETHS aujourd’hui parce que c’est différent mais en tout cas, de ce qu’on me dit, ça reste ETHS mais ça a évolué.

Donc tu n’as jamais pensé à changer de nom ?

Non, bah non parce que la démarche est la même en fait. Et c’est vrai que ça me tient à cœur justement de ne pas trop s’éloigner non plus du propos. Mais je le dis, les retours notamment des fans disent que bah ouai c’est toujours du ETHS mais différent.

Est-ce que tu pourrais revenir sur chaque album, le décrire par un mot, une phrase, globalement ?

« Autopsie » : premier maxi, c’est brut, y a pas d’autre mot quoi c’est un disque à la base qu’on a fait juste pour démarcher les concerts et qui s’est retrouvé d’un coup propulsé dans les magazines et tout. On a halluciné quoi.

« Samantha » : on va dire que c’est dark parce que ça a été d’aller explorer justement cette palette un peu plus noire qui après a fait le groupe.

« Soma » : je dirai que c’est l’ouverture, puisque c’est l’album qui nous a fait exploser, clairement, il ne faut pas le nier. Où on a été dans une recherche plus pas de « single » au sens péjoratif mais vraiment d’une musicalité chanson.

« Tératologie » : c’est de l’expérimentation pure et pareil, c’était encore une fois une volonté d’aller ailleurs, on avait absolument pas envie de faire un « Soma II ».

« III » : on va dire que c’était un espèce de « retour à l’efficacité ». D’arriver à ramener un coté plus heavy.

Et sur le dernier, « Ankaa », c’est renouveau, c’était vraiment se fixer aucune barrière en fait.

Quels sont les retours que tu as reçus par rapport à ce nouvel album ?

Les critiques sont très bonnes, de tout ce que j’ai lu il y en a de très bonnes et même les gens qui adhèrent pas forcement en tout cas disent que le truc est bien fait, donc c’est le principal.

Y a personne qui nous a descendu (rires), donc c’est vrai que ça fait plaisir. Et aussi de mes pairs parce que dans le milieu on se connait un peu tous et les retours de mes pairs me font plaisir puisque j’ai des compliments donc c’est cool.

Maintenant si tu jettes un œil global sur ta carrière de musicien au sein de ETHS, est ce que tu as un regret particulier ?

Ah non, aucun. Non, il ne faut pas avoir de regret. Parfois oui, tu te dis « peut-être ci ou peut-être ça », mais après non, de toute façon… Il y a un morceau dans le nouvel album qui s’appelle « Nihil Sine Causa » : ‘rien n’arrive par hasard’ et voilà, les choses ont toujours une raison d’être donc non, aucun regret. L’important c’est d’avancer et de s’élever quoi, c’est tout.

L’album est sorti il y a pas très longtemps comme on l’a dit, quels sont vos plans pour 2016-2017 ?

Ca va être tournée, défendre l’album en France et à l’étranger.

Et au niveau de l’album, au niveau du live, est-ce que tu sens une grosse différence entre quand tu joues devant un public français/francophone ?

Euh oui, après c’est vrai que avec le nouveau line-up on a pas fait beaucoup d’étranger, en tout cas ça reste des pays francophones, c’est la Belgique tout ça.

Donc là pour l’instant c’est dur à dire mais à l’époque oui oui on sentait une différence et c’est cool aussi parce que notamment sur le dernier album il y a un très bon accueil à l’étranger, puisque les gens je pense aussi sont moins bloqués sur une image du groupe, parce qu’ils le connaissent pas forcément en fait.

Et justement par rapport à la scène metal française, est-ce que tu as l’impression qu’elle évolue dans le bon sens ?

Oui ! Ouai ouai carrément je trouve qu’elle prend une vraie personnalité depuis 5-6 ans et c’est très bien, tous les groupes qui arrivent amènent tous des choses différentes. Et il y a plus se complexe d’infériorité face aux américains, donc c’est bien quoi.

Donc tu as ETHS, est-ce que tu as également d’autres projets musicaux à coté ?

Ouai, absolument. Je compose un peu dans tous les styles à coté, dans l’électronique, je travaille avec différents trucs. Et donc là je suis sur plusieurs choses en même temps mais on va dire j’aime pas trop lancer des trucs temps que j’ai rien de concret. Concrètement donc ça sera dévoilé en temps voulu.

On arrive à la fin de l’interview, est-ce que tu as des derniers mots que tu voudrais partager ?

Ben merci à vous et surtout merci à tous les fans et les gens qui nous soutiennent et qui nous suivent. Ca fait plaisir !

ETHS

Site Web : http://eths.net/
Facebook : https://www.facebook.com/EthsPage/?fref=ts

Merci à Arnaud, Léo et Carine !

MaedLyn

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