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GOJIRA : Interview de Christian Andreu

Actuellement en tournée pour présenter leur nouvel opus Magma, GOJIRA était de passage en Lorraine le 5 juillet dernier au 112 de Terville (57). A l’occasion de cette rare date hors festivals, nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir, dans une ambiance détendue, avec le très sympathique Christian Andreu pour aborder l’actualité du groupe, la signature des guitaristes chez Jackson et Charvel, leur matériel, l’environnement… et le très surprenant Magma!

Votre nouvel album apporte un gros lot de nouveautés comparé aux précédents albums, avec des structures plus directes, simples et efficaces et des grooves un peu différents, avec un rendu global plus accessible. Comment s’est faite cette évolution ?

C’est dur de décrire la composition d’un album, c’est surtout dans quel état d’esprit on est lorsque l’on compose, on a passé beaucoup plus de temps sur la compo de Magma que sur les albums précédents, et on voulait faire quelque chose de fini.

Souvent après un album on est un peu insatisfaits, on est tout le temps un peu insatisfaits tu vois (rires). Il y a toujours des trucs à revoir ou sur lesquels on aimerait revenir.

Là sur cet album on est vraiment content et on a beaucoup réfléchi sur ce qu’est un vrai morceau. Ça rejoint un peu ce que tu dis, un morceau d’habitude on part un peu en vrille, t’as une intro, t’as un pont, t’as un riff, un second riff, c’est un peu complexe…

Là on a travaillé pour faire des morceaux plus simples, c’est assez nouveau pour nous.

Nous on aime bien prendre cette direction. Joe qui a commencé à chanter, il a voulu essayer d’autres pistes car gueuler, il commence à en avoir un peu marre. Il a voulu essayer autre chose, c’est bien, on se lance dans quelque chose de nouveau.

Il y a justement beaucoup de chant clair sur Magma, est-ce que des titres comme “Global warming” ou “Born in winter” étaient en quelque sorte les prémices de ce virage ?

Joe chante depuis des années tout seul chez lui, il expérimente autre chose que GOJIRA. Sur les morceaux que tu viens de citer, il s’essayait, il avait envie d’exprimer cette part de lui, en tant que chanteur et non pas de gueuler en tant que métalleux. Nous on adorait ça, on le pousse d’ailleurs depuis des années à lui dire écoute, essaie de chanter…

C’est pas facile quand t’as 17 ans que tu te mets dans un groupe et que tu gueules, tu fais du metal, pour lui c’est vraiment pas évident. Mais effectivement ça part d’une envie qui est déjà là depuis des années, on n’a pas pris un tournant direct, ça s’est fait petit à petit. Il y a des critiques, des gens qui ne comprennent pas trop, puis il y a des gens qui découvrent le groupe et qui adorent ce tournant.

Est-ce que tu me rejoins dans l’idée que Magma c’est un peu l’album de la maturité sur lequel vous vous êtes permis de dire “on a envie de faire ça et c’est comme ça” à la manière de certains albums désormais cultes et pourtant très critiqués à leur sortie car incompris à l’époque ?

C’est un peu ce qui se passe oui, après on a toujours réagi comme ça sur chaque album. On ne s’est jamais posé la question finalement de comment l’album allait être perçu. Enfin, un peu quand-même, on est obligé, on a quelque chose à présenter, mais c’est pas la finalité. Sur chaque album, on s’est dit “on a envie de faire ça, on fait ça, point barre !”

Et puis avec votre niveau de notoriété, vous êtes aussi en droit de faire ce que vous voulez, non ?

Ouais c’est vrai, et puis on ne fait que de la musique finalement, faut pas trop se prendre la tête sur les tenants et les aboutissants. On fait de la musique et le but c’est juste de kiffer, de prendre son pied et il y a des gens qui vont comprendre, d’autres pas…

Justement, par rapport à ce type d’évolution, quand j’écoute des titres comme “From Mars” ou “Born in winter” je me dis que ce genre de titres pourrait se prêter à des adaptations ou un album acoustique, l’avez-vous déjà envisagé ?

On va faire un unplugged peut-être, ça serait une bonne idée ! (Rires)

Oui on y a pensé, on a fait des essais je me souviens notamment d’un morceau qui s’appelle “Wisdom comes” et on avait fait dans le van un délire entre nous, on était 10 dessus, il y avait quelqu’un qui tapait sur le siège, le klaxon, une gratte sèche, Joe qui murmurait et ça rendait hyper bien.

Un peu à la façon du collectif suédois de Sound of Noise ?

Ouais c’est ça, et ça marche, ya des trucs sympa.

Mais oui effectivement il y a des morceaux qui s’y prêtent, il y a des reprises, on entend souvent des mecs qui font des reprises acoustiques de GOJIRA. Là notamment on a écouté une fille qui chantait sur du clavier, c’était hallucinant…
Il y aurait des choses à faire, mais on en fait déjà pas mal !

On va revenir un peu en arrière à l’époque de “The link”, il y avait une rumeur qui prétendait que vous jouiez sans clic y compris “Remembrance”, tu peux confirmer ?
Ouais notamment sur “Remembrance”, c’est impossible de le jouer avec un clic, on perdrait le groove et tout ça, ce sont des structures qui changent tellement de tempo que c’est pas possible. C’est le travail de répétition qui fait toute la différence.
“Remembrance” on l’a joué un million de fois avant de monter sur scène, on a souvent joué le même riff pendant très longtemps. Pour être bien carrés, on a bossé avec Joe à la gratte, lui me coachait beaucoup, on jouait ensemble tous les deux. Ensuite on rajoutait Mario, que la grosse caisse, après il rajoutait la caisse claire pour bien comprendre le riff.
C’est ça la clé, c’est le travail.Après le métronome on l’utilise sur d’autres morceaux qui eux sont dédiés à ça, c’est à dire dont la structure prend toute son ampleur lorsqu’on le joue avec le clic. Je pense notamment à “A sight to behold” qu’on a fait au clic et là c’était totalement justifié. après “Remembrance” c’est un morceau rock, comme “Backbone”, c’est… en avant quoi !
Côté guitares, vous êtes signés chez Jackson et Charvel, ça s’est passé comment ?
Ça faisait dix ans que je jouais sur Randy Rhoads, j’adore cette gratte, c’est vraiment la gratte qui me convient et puis voilà on a commencé à travailler ensemble et ça s’est fait petit à petit, rien ne se fait comme ça du jour au lendemain, c’est toujours des projets à long terme. On s’est mis à bosser sur le modèle signature que tu dois connaitre, la “Dragon” qui est une super gratte.
Par rapport aux guitares que tu utilisais auparavant, quel a été ton cahier des charges pour ton modèle ?
Il y a deux modèles, il y a le modèle Pro US et il y a le modèle Import (X Series). Sur la pro il y a un micro custom qu’on a travaillé avec Jackson, c’est un micro qui sonne plus GOJIRA. Après c’est au niveau du bois, c’est du bois de qualité, il y a trois bois différents, de l’ébène, de l’érable, alors que sur la X Serie c’est plus du palissandre, de moins bonne qualité car le prix est différent.
Après c’est incomparable, un modèle pro US et un modèle de série, fabriqué en Indonésie je crois. Mais on a travaillé sur ces deux modèles, on a fait des envois des retours, on a modifié pas mal de choses jusqu’au moment où j’étais satisfait et je peux te dire que les deux modèles sont des super grattes. Je ne connais pas le prix de la Pro Us faudrait que je me renseigne mais la X Serie doit coûter dans les 700 ou 800€.
Comment se fait-il que tu aies signé chez Jackson et Joe chez Charvel qui est une filiale de Jackson ?
Joe était chez Jackson avant de passer chez Charvel, c’était une suite logique pour lui. Et puis Joe s’est mis à jouer avec la Télécaster, il aimait bien la forme et était bien sur scène avec, c’était confortable, c’est pour ça que lui est parti là dessus.
Joe aime bien changer, un peu comme nous tous, quand tu utilises une gratte depuis dix ans, tu as envie de changer, comme l’ampli, on était sur Peavey, Marshall au début, Mesa, on a tout essayé. Là on est chez EVH, ça cartonne, ça fonctionne hyper bien, mais bon, qui sait, peut-être que dans deux ou trois ans, on sera ailleurs.

Tu peux nous parler des effets que vous utilisez ?

Nous c’est très très simple, on branche notre guitare sur la tête EVH et en avant !
En gros c’est ça, après au niveau des pédales on a un noise gate pour couper le son, la carbon copy de MXR et le Torpedo de Two Notes. Ca ça marche bien, c’est surtout pour la façade et pour avoir une précision dans les ear monitors et pour la façade aussi, c’est le petit outil qu’on utilise et là depuis peu il y a la Whammy sur trois titres du nouvel album.

Quand je vois des gratteux avec dix pédales c’est hallucinant. Notre musique est très directe, y a pas vraiment d’effets.

En comparaison de “From Mars to Sirius” qui sonnait plus froid, votre son s’est réchauffé, il est devenu plus organique non ?

Ouais c’est exactement ce qu’on voulait, parce que tu vois “L’enfant sauvage” et même “The way of all flesh” c’était des grosses prod, ça sonnait à l’Américaine, un peu robotique, métallique, gros mais ça ne nous correspond pas. On a voulu revenir à ça, c’est Joe qui à produit l’album dans son studio de Brooklyn.
Au début on s’était même dit “on se met tous dans la pièce et on enregistre live !” mais on n’a pas fait comme ça, c’est impossible !

Mais par contre c’était l’idée, de mettre un micro et de retrouver le rock un peu dans le son, quelque chose de rock ‘n’roll et je pense que ça a bien fonctionné.

L’écoute de Magma me fait penser à une citation de Wladimir Gozin “La simplicité est l’habit de la perfection”.

Ah ouais c’est beau !
On voulait quelque chose de simple, ce qui est contradictoire c’est que la simplicité il faut aller la chercher, il faut la retrouver, parce que quand on est gamin, on a juste envie de jouer, et pas de se prendre la tête !
Et après on perd un peu ce truc et là on avait envie de retrouver l’émotion parce que cet album est intense au niveau de l’émotion plus que dans la musique metal, c’est moins metal mais par contre émotionnellement ça ne plaisante pas.
Ca a demandé beaucoup de travail, pour atteindre cette simplicité. Quand on faisait des morceaux de dix minutes ça nous paraissait peut-être moins simple quelque part parce que c’était spontané on faisait “ouah on fait ce riff et là y a un pont, super on a un morceau !”.

Là on a fait condensé, quelque chose de simple d’harmonieux et du coup ça demande beaucoup plus de travail.

C’est toujours plus dur d’en enlever que d’en rajouter !

Exactement !

Tout en proposant des morceaux plus courts et plus simples, cet album demande plus d’écoutes avant de bien rentrer dedans je trouve non ?

Ah ouais c’est sûr, même moi il m’a fallu plusieurs écoutes.

Avec votre studio à Brooklyn, la moitié du groupe là bas, l’autre moitié dans les Landes, ça se passe comment ?

Ben ça va parce qu’on se côtoie depuis vingt ans, donc c’est pas nouveau et encore une fois ça s’est fait petit à petit !
Joe ça fait quatre ou cinq ans qu’il est à New-York donc on a pris une habitude de travail qui est différente de quand on habitait tous dans la même région.
Si tu veux, ce qui est nouveau c’est qu’avant de repartir sur une tournée aux Etats-Unis, on se voit quelques jours avant pour répéter. On organise des sessions de répétitions pour travailler sur des tournées en gros c’est ça.
Après ce qui est différent c’est que pour les périodes de composition, on est parti à New-York avec Jean-Michel, on a passé deux semaines là-bas, on se prend un appart, on se retrouve au studio, on jam on se retrouve ensemble et on fait des périodes condensées de deux semaines alors que quand on bossait ensemble on bossait vachement tous les jours, on bossait trois-quatre heures par jour, cinq heures, on rentrait chez nous, on avait plus de temps pour nous. Là on prend des périodes de deux semaines, on travaille du matin jusqu’au soir, on compose et on rentre chez nous !
C’est juste une façon de travailler différente, après maintenant, on a internet, on peut s’envoyer des trucs, on prend un avion, six heures après on est à New-York, c’est un truc de fou !

Faut s’adapter, c’est pas si compliqué que ça.

Depuis l’arrivée de Jean-Michel, votre line-up n’a pas changé, vous ne vous prenez jamais la tête, comment ça se passe ?

Jean-Michel est arrivé en 96-97, ouais, ça va faire vingt ans, on a commencé en 1996.
Si si il y a des prises de tête mais la clé c’est la discussion, faut discuter, être motivés (rires) faut en vouloir !
Les quatre membres du groupe, on est dans la même optique, on a la même vision du groupe, les mêmes envies, la même ligne directrice, le même but, on est vraiment comme une famille, les quatre on est vraiment très soudés.

Des fois il y a des embrouilles, on se prend la gueule, après on se revoit, on s’excuse, faut s’excuser aussi parce que dans la vie c’est dur de s’excuser de dire “Putain chuis désolé j’ai merdé mais on va discuter, c’est quoi le problème ?” de trouver des solutions, c’est ça la clé je pense.

Et comment vous conciliez le groupe et la vie privée ?

C’est dur aussi mais il y a la chance qui intervient, il y a les gens avec qui on travaille qui interviennent, il y a le public qui suit ou qui suit pas, il y a le management, le tourneur, les magazines, c’est un tout, si tout est réuni ça fonctionne.

Et la famille c’est pareil, il faut que nos nanas soient d’accord avec cette façon de vivre, qu’elles l’acceptent, faut être solidaires mais ça se passe bien, il n’y a pas de souci par rapport à ça. Je pense que ça leur fait du bien aussi que l’on parte un mois, elles se retrouvent toutes seules, elles aiment bien aussi, elles se retrouvent un peu toutes seules à faire leur vie, il y a un côté qui est sympa aussi.

Contrairement à beaucoup de groupes de metal aux thématiques plutôt violentes, vous militez pas mal pour la protection de l’environnement, comment tu vois l’avenir de la planète à plus ou moins long terme ?

Moi je suis un optimiste, je focalise sur les petits gestes de la vie de tous les jours. Par exemple, là à côté des chiottes, je vois du PQ par exemple, j’aurais tendance à dire aux gens “Achetez du PQ en papier recyclé” déjà si on peut faire ça, ça veut dire qu’il y aura moins d’arbres détruits par les grosses industries qui vendent du PQ non recyclé.
Mais pour répondre à ta question, j’aime bien comparer au Moyen-Age, quand tu discutes avec des gens qui me disent “tu vois c’est le bordel, y a la pollution et tout ça…” je leur dis “c’est vrai mais si tu reviens au Moyen-Age où c’était pas du tout pollué, tu prends l’espérance de vie, il n’y avait pas de soins, les mecs mourraient à trente ans, de la grippe, de la peste, c’était le merdier !
Là ça va on est bien, c’est nouveau de s’occuper de la planète, avec l’Iphone, internet et tout ça on se sent tous unis sur cette planète. On pense aux Africains, aux Italiens, aux Asiatiques, aux Américains, aux Tibétains alors qu’avant il fallait faire gaffe à la forêt qui était à cent mètres, tout ça c’est nouveau, du coup on est complètement déboussolés.
Maintenant, à la moindre info du type, un accident meurtrier au fin fond du monde tu te dis merde putain ! Ca nous perturbe, alors qu’avant on ne savait pas tout ça. Toutes les informations viennent nous perturber j’ai l’impression.
Du coup il faut être centrés sur le fait que l’on est rien, on, c’est à dire l’espèce humaine. J’ai l’impression que l’on est rien et que l’on est juste de passage. Je pense qu’il vaut mieux se focaliser sur ce qui va bien que sur ce qui va mal.
Par contre il ne faut pas oublier ce qui ne va pas mais pas trop prendre sur nous, c’est une clé aussi. Je ne réponds pas vraiment à ta question, mais pour moi c’est pas vraiment le bordel, il y a des trucs qui ne vont pas, d’autres qui s’améliorent.
Moi je suis dans le BIO, dans la façon de consommer. Quand j’achète un T-shirt, j’essaie de trouver un T-shirt en coton BIO quand c’est possible mais je n’ai pas que ça. C’est que des petits changements.
Comment je vois le monde ? Le monde ce n’est que ce qu’il y a dans ta tête, c’est la perception du monde qui existe. Le monde il est tel qu’il est, il tourne avec les gens qui sont dessus.

Et sur le plan mondial justement, y-a-t-il des pays où vous avez joué qui vous ont marqué ?

Si tu veux on tourne depuis très longtemps en Europe donc la sensation dont t’es en train de parler est arrivée il y a quinze ans, quand on jouait dans des salles plus importantes, le Théâtre Barbey à Bordeaux ou la Locomotive à Paris, des grosses salles.
En Europe on sait ce que l’on vaut, il y a toujours mille ou deux mille personnes et bam c’est la folie tout le temps.
Là ce qui est nouveau par exemple, on a fait une date au Maroc, à Casablanca, il y avait dix-mille personnes, c’était un gros festival, mai s’il y avait devant nous dix-mille Marocains complètement excités, c’était la folie, et là pour nous c’était surprenant !
On a aussi joué en Inde, pareil c’était nouveau, on a débarqué, il y avait trois mille Indiens qui nous adulaient c’était surprenant. Au Brésil aussi, à Rio c’était hallucinant, c’était la première fois qu’on y allait.

Ce qui est excitant pour nous maintenant c’est quand on joue dans des lieux où l’on a jamais joué et de voir mille, deux-mille, trois-milles personnes complètement excités, ça c’est super !

Quels conseils donnerais-tu aux groupes qui voudraient suivre vos pas ?

Je pense qu’il faut s’écouter, on a tous une petite voix intérieure qui nous dit quoi faire, moi je crois en ça, certains l’appellent Dieu ou je ne sais pas quoi. Écoutez votre petite voix intérieure qui va vous dire quoi faire. On sait ce qu’on doit faire, ce qui est dur, c’est de la faire, ça c’est le travail.
Souvent, un groupe qui commence et qui a envie de cartonner va se dire “On répète pas assez !”, ils savent qu’ils doivent répéter plus, donc donnez-vous les moyens de le faire.

Nous quand on a commencé le groupe, on a tout arrêté, mes potes allaient à la plage et nous on répétait.

Vous travaillez encore à côté ?

Non, on travaille tellement pour le groupe, on ne peut rien faire à côté. Vingt ans après je dis ça, mes potes vont à la plage et moi je travaille encore, mais c’est génial je ne me plains pas.
Écoutez-vous, vous avez les clés, plus concrètement pour un groupe c’est répéter, faire des bonnes compos et faire attention que tous les membres du groupe soient satisfaits à 100%. Si sur quatre musiciens il y a un ou deux qui ne sont pas satisfaits des morceaux, qui pensent qu’il y a quelque chose qui ne va pas, il faut les écouter sinon ils vont partir et ça va merder. Il faut qu’un groupe soit vraiment uni c’est important, chacun à sa place et chacun à l’écoute de l’autre, c’est primordial.

Côté fonctionnement chez vous c’est entièrement démocratique ?

Ouais bien sur, chacun à son rôle, toutes les décisions que l’on prend, c’est les quatre. Si moi je suis frustré et pas content dans le groupe, ben je me casse et je vais faire mes légumes ! C’est le métier que j’ai envie de faire après GOJIRA, Maraicher c’est mon rêve, d’être maraicher avec mon frère, d’ailleurs c’est prévu, je ne laisse pas tomber parce que ma petite voix elle me dit “Bientôt il va falloir être maraicher dans cette vie là !”.
Donc je prépare mon après GOJIRA avec mon frère pour devenir maraicher et planter des poireaux et des salades, c’est ça mon envie réelle. Mais ma petite voix me dit “Attends un peu, là tu fais GOJIRA, après tu feras ça !”.
On a tous des chemins de vie et dans un groupe il faut savoir dire “Attends ça marche pas là !” et se demander pourquoi, et c’est peut-être parce que j’ai autre chose à faire. ta petite voix elle te dit que ton groupe ne marche pas, c’est normal si t’as envie de faire autre chose, et c’est pour ça que ça ne marche pas !

Et puis les groupes qui marchent, faut pas lâcher !

Alors on aura peut-être la chance de vous voir avec METALLICA en première partie ?

Rires !

J’espère pas, on s’entend hyper bien, on s’est fait des bouffes ils nous ont invité au resto, ils sont venus nous voir dans les loges, il y a eu des jam avec James Hetfield, ils sont super vraiment. C’est pas ça, si ça se passe un jour, ce sera dans trente ans, je pense que dans trente ans j’aurai arrêté GOJIRA déjà et METALLICA à 80 ans sur scène… j’espère qu’ils auront arrêté avant !

D’ailleurs ils vont sortir un album bientôt, on peut imaginer vous revoir ensemble sur la route ?

Ah ça serait super bien sûr !

Je ne peux pas en dire plus mais tourner avec METALLICA, c’est un honneur à chaque fois.

Ca a fait exploser votre carrière ?

Ouais bien sur !

Quand on fait le stade de France devant 50000 personnes ça aide ouais.

Que penses-tu justement des concerts dans des stades ?

C’est démesuré, c’est plus l’aspect évènement qui prend de l’ampleur que l’aspect concert, on focalise sur les quelques milliers de personnes qui sont là mais après on ne voit rien mais bon c’est impressionnant, il n’y a pas de mots.

Sinon sur nos dates, je me suis mis à donner des cours de gratte sans savoir trop ce que ça allait donner et j’adore ça vraiment. J’ai mis un truc en place, une technique surtout liée à la position de la main droite et je suis en train de faire chier pas mal de gratteux dans les cours, pour changer un peu leur façon de jouer.
Je prépare une méthode de guitare pour jouer à la façon Christian de Gojira, je travaille dessus car j’ai des demandes après les cours, les mecs qui me demandent comment retrouver ça après sur le net…
…ça sortira peut-être un jour mais je travaille dessus en tout cas.

Un dernier mot à nos lecteurs ?

Merci à tous, et allez checker ma gratte qui vaut le coup, que j’ai appelée The Dragon, et prenez du plaisir à jouer de la gratte, c’est vraiment un bel instrument.
 
Un grand merci à Steve qui a réalisé cette interview.
Silenius

Gérant du site.

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Silenius

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