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La guitare pour les nuls – Les micros (4/9)

La guitare pour les nuls

 

Les micros

Si vous avez une guitare électrique, elle a forcément au moins un micro. Sinon, retournez vite au magasin, vous vous êtes fait avoir.
Alors, je ne vais pas rentrer trop dans les détails, ni vous faire un cours d’électronique. Cependant, si vous voulez améliorer votre son, ou au moins comprendre le pourquoi du comment, il va falloir vous armer d’un peu d’aspirine.

Un micro, dans son fonctionnement de base, c’est assez simple à comprendre.
Vous avez un aimant entouré d’une bobine de cuivre. Cela crée un champ magnétique, et la vibration de la corde, qui se trouve dans le champ, est convertie par induction en signal électrique. Signal qui s’en va via les câbles vers les potards de volume et/ou tonalité, puis vers la prise jack, et ensuite via le jack dans l’ampli.

En fait c’est facile, non ?

Ok. Alors on va un peu plus loin.
En fait il n’y a pas un aimant. Non, je ne vous ai pas menti à l’insu de votre plein gré, j’ai juste simplifié.

Si vous avez un micro prévu pour une guitare 6 cordes, vous avez 6 aimants, un aimant par corde.
Si c’est pour une 7 cordes, 7 aimants et ainsi de suite.
En fait c’est logique, chaque aimant se place en dessous d’une corde, produit son champ magnétique, et dans ce champ, se trouve une seule corde, sinon, c’est inutile.

Ensuite, vous avez différents aimants. Les plus courants sont en céramique, ou en AlNiCo (ALuminium/NIckel, CObalt ), et il existe plusieurs générations d’Alnico.
Et comme tout aimant qui se respecte il possède deux pôles, Nord et Sud, et si on approche deux aimants, les pôles de mêmes noms se repoussent, ceux de noms différents s’attirent.

La bobine se compose d’un certain nombre de spires, ou de tours si vous préférez. Elle est composée de fils de cuivre émaillés très fins. Le diamètre du fil et le nombre de spires jouent sur le son.

Vous suivez toujours ?

Tant mieux, alors on continue.
Il existe deux types de micros, les simples et les doubles.

Les simples
C’est simple, c’est le principe décrit ci-dessus. Car on parle de simple bobinage et de double bobinage.
Le simple possède donc une seule bobine.
Le simple, du fait qu’il ait une seule bobine, possède un son moins gros que le double, supporte moins la distorsion, mais à un son plus claquant et plus brillant.
Les premiers micros à simple bobinage arrivent dans les années 20.

Les doubles
Ils possèdent deux bobines.
Et là vous allez me dire, « oui mais… pourquoi ? ».
Tout simplement parce que le simple bobinage est sensible aux interférences produites par d’autres champs électromagnétiques ambiants, et que de ce fait il produit assez facilement un ronflement, appelé « hum » en anglais.

Du coup, dans les années 50, quelqu’un a l’idée de mettre deux bobines en phase, et dans chaque bobine un aimant, mais on inverse les pôles. Les deux micros simples qui constituent donc ce micro double sont montés en série, les bobines en phase, et les aimants sont opposés (Nord/Sud et Sud/Nord).
Sans trop se prendre un cours d’électronique dans la tête, les forces électromotrices s’ajoutent, la self induction et la résistance augmente, produisant un son plus puissant et plus grave, et annulant les ronflements. Le humbucker, ou humbucking est né. Et honnêtement, sans eux le metal serait aujourd’hui très différent de ce qu’il est.

Encore là ?

Si vous n’avez pas changé d’article, c’est bon signe. Alors, on approfondit un peu plus.
Un micro peut être actif ou passif, et être couplé à une électronique active ou passive.

Un micro passif possède une haute impédance, donc sensible aux parasites. Et suivent tout ce que je viens de dire plus haut.

Un micro actif, c’est un micro passif avec un pré ampli intégré, et il faut une pile pour le faire fonctionner (le pré amp). Ce pré amp rend possible l’utilisation de câbles plus longs entre la guitare et l’ampli sans perte de signal, ou parasites.
Il permet également de ne pas perdre certaines fréquences de la bande passante (absorbées par la haute impédance d’un passif). Mais surtout, il permet d’utiliser des aimants moins puissants que sur du passif, ce qui facilite le travail du champ magnétique, le seuil d’accrochage des cordes réduit, donc cela augmente le sustain.
En français dans le texte, un gros aimant freine rapidement le mouvement de la corde, et elle s’arrête de vibrer plus vite qu’avec un aimant plus faible. Si la corde ne vibre plus, plus de son, sustain réduit. Un petit aimant, la corde peut vibrer plus longtemps, donc plus de sustain !

Mais ce n’est pas tout

Ce serait trop simple.
L’électronique peut également être passive ou active. Et chaque système peut être couplé avec des micros actifs et / ou passifs.
Quand je parle d’électronique ici, je parle de tonalité et de volume, les potards que vous avez sur votre guitare.

Une électronique passive ne peut que couper des fréquences. Par exemple, si le potard est ouvert à fond, vous avez le rendu maximum possible, pas plus. Pas de boost.
Vous êtes donc limité à la sortie de vos micros.

A l’inverse, une électronique active, fonctionnant comme pour les micros avec une pile, possède un petit circuit supplémentaire. Là par contre, vous allez pouvoir booster vos micros, selon la configuration et le kit que vous avez d’installés.
Je ne rentre pas trop dans le détail, car il existe autant de possibilités que de fabricants. Donc ça ne sert à rien de tenter de détailler. Sachez que ça existe, et renseignez vous auprès de votre vendeur de guitare.

 

Petite conclusion intermédiaire

Le monde des micros évolue vite, très vite. Si bien que certains micros passifs rattrapent presque des actifs. Dire qu’un actif est mieux pour le metal, c’est faux.
Les micros actifs n’ont pas un niveau de sortie plus élevé que les passifs. Chaque micro à un niveau de sortie propre, c’est une des caractéristiques données par le revendeur, et certains passifs poussent plus que des actifs.
C’est plus à cause des aimants, céramiques ou Alnico, car les aimants en céramique favorisent une attaque plus franche, et procurent une sensation de dynamique et de puissance accrue.
Le double propose un son plus puissant, mais actif ou passif, c’est autre chose. Faut pas tout mélanger.

Ce qu’il faut retenir de tout ça, n’ayez aucun à priori sur les micros et l’électronique. L’idéal est d’avoir une guitare de référence, sur laquelle vous testerez divers micros, et divers potards jusqu’à trouver votre son !

Cependant… non ce n’est pas terminé !

Oui, il reste un dernier point.
Même si vous n’avez jamais ouvert les couvercles qui se trouvent au dos de votre guitare, vous vous doutez à peu près de ce qui s’y trouve.
Des câbles, soudés entre eux sur des composants, et quand vous tournez les potards ça change le son, en volume, et en tonalité.
Mais si un jour l’envie de changer vos micros vous prend, il faudra peut-être réfléchir à ce que je vais vous expliquer rapidement maintenant.

Les potards
Je devrais plutôt dire « potentiomètres », c’est un abus de langage, mais ça prend moins de temps à dire.

Il en existe deux sortes. Des logarithmiques et des linéaires.
Qui peuvent quand même encore se décliner en « classique », « push pull » ou « push push »

L’oreille humaine ne perçoit pas vraiment les variations linéaires.
Donc, si vous vous demandez s’il vaut mieux prendre du linéaire (Lin) ou du logarithmique (Log), je vous dirais que ce n’est pas bien grave. Disons que sur du Log c’est plus progressif, donc à moins de vouloir pinailler, prenez du Log pour le volume et la tonalité.

Un potard c’est deux bornes, disons A et B, et la course C du potard, fait varier la résistance entre A/C et C/B.
Potard fermé A/C = 0 Ohms donc il se passe rien.
Potard ouvert A/C = x KOhms, et là il se passe quelque chose.

Pour un linéaire, sur un potard de 500 KOhms par exemple, quand vous êtes à mi course, vous avez AC = C/B, soit 250 KOhms chaque.

Sur un logarithmique, ce n’est pas le cas, puisque la courbe logarithmique est différente. Vous aurez, selon la courbe, selon le fabricant, à mi course C/B qui sera 5 ou 6 ou 7 fois supérieure à A/C.

En général, on prend du 250 KOhms pour les micros simples, et 500 KOhms pour les doubles. Mais ce n’est pas LA règle absolue.

Et dernière chose, ensuite je vous laisse tranquille.
Le potard de tonalité, c’est le même composant que le potard de volume. La seule chose c’est qu’on lui greffe un condensateur (condo) qui sert à filtrer certaines fréquences du signal.
Une grosse partie des guitares du marché sont vendues avec des tonalités équipées d’un condo de 22nf.
Le seul truc à savoir c’est que plus la valeur est élevée plus ça bouffe d’aigus. Donc là comme pour les potards, vous pouvez essayer ce que vous voulez.

unholy

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unholy

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