Categories: Interviews

SÜHNOPFER : Interview de Ardraos

Ardraos, fondateur et musicien unique de SÜHNOPFER, nous parle de son projet solo, de son évolution et de son futur mais également de ses nombreuses participations au sein de diverses formations.

Salut Ardraos ! Merci de bien vouloir nous accorder une interview. Comment vas-tu et comment se porte SÜHNOPFER ?

Salut à toi ! Tout va pour le mieux merci.

Pour les personnes ne connaissant pas encore SÜHNOPFER, peux-tu résumer en quelques mots quel est le style musical du groupe ?

Pour les novices je présenterais plutôt cela comme un black metal rapide et mélodique, inspiré par l’obscurité et la noblesse de la période médiévale.

Revenons quelques années en arrière. Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique ?

J’ai débuté la musique par l’apprentissage de l’accordéon quand j’avais 6 ans. J’ai continué à en jouer pendant 8 ans puis j’ai commencé à apprendre la batterie et à m’intéresser au métal « extrême ».

Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et quelles sont-elles aujourd’hui ?

J’ai commencé par écouter des groupes comme IRON MAIDEN, PANTERA, SEPULTURA, puis ensuite je me suis intéressé aux groupes scandinaves qui restent encore mes références aujourd’hui comme EMPEROR, BURZUM, DISSECTION, SACREMENTUMSETHERIAL

SÜHNOPFER existe maintenant depuis plus d’une dizaine d’années et cependant, malgré deux albums de haute voltige, le groupe semble être quelque peu méconnu même dans nos régions. Peux-tu revenir en arrière et nous parler de la création de ce projet ainsi que des raisons qui t’ont poussé à le faire seul, en loup solitaire ?

J’ai commencé début 2000 à vouloir composer mes propres morceaux, alors que je commençais tout juste à jouer de la batterie dans un groupe et à essayer quelques accords à la guitare. De là sont sorties trois démos entre 2001 et 2004 dont la plus aboutie est « Laments », qui vient d’être rééditée à l’occasion du nouvel album, avec le mcd suivant de 2007 « L’Aube des Trépassés », qui avait été la première véritable sortie sur un label. Il m’a fallu attendre 2010 pour délivrer un premier « full-lenght », « Nos Sombres Chapelles ». Je suis quasiment seul à tout gérer et je ne fais pas de promotion particulière en dehors de la sortie de mes albums. Durant toutes ces années j’ai peaufiné mon approche musicale et conceptuelle, afin de traduire dans ma musique la violence, l’obscurité mais aussi la noblesse, la puissance et le côté épique qui se rapportent à la période médiévale, tout en puisant dans les racines de mon terroir, le but étant d’arriver à créer dans SÜHNOPFER des sonorités qui me correspondent parfaitement et qui me font ressentir une énergie particulière.

D’ailleurs, pourquoi ce nom ?

Sühnopfer signifie « sacrifice expiatoire » ou « suicide sacrificiel ». Il me fallait un nom qui n’aie pas déjà été utilisé cent fois et qui ait une signification religieuse démontrant l’absurdité de certaines croyances.

Sur le plan matériel, quelle a été ta première guitare / batterie et quel est ton matériel actuel ?

J’ai toujours la même batterie qui est une Yamaha DP ancien modèle grandes dimensions, j’ai dû commencer la guitare sur une Yamaha Pacifica il me semble, je n’ai ensuite eu que des Jackson « Kelly » avec ou sans floyd.

D’ailleurs, accordes-tu beaucoup d’importance au choix de tes instruments ou préfères-tu te concentrer uniquement sur la composition plutôt que sur le “pignolage” de matériel musical ?

Je me concentre beaucoup plus sur la composition en effet, quand je me sens bien avec un instrument et que j’ai mes habitudes avec lui, même si ce n’est pas à la pointe de la technologie, je ne vois pas de raison d’en changer.

Ton premier instrument fut la batterie, est-elle encore ta ligne de conduite lorsque tu composes un nouveau titre ou te bases-tu sur une ligne de guitare et imagines-tu ta ligne de batterie durant ce temps ? Cela doit être un sacré avantage pour un multi instrumentaliste, non ?

Je compose d’abord les guitares avec simplement une vague idée de ce que pourrait être la batterie en fonction des riffs, mais seulement une fois que j’obtiens les morceaux complets en guitares vient la réflexion un peu plus poussée sur les parties de batterie qui pourraient le mieux correspondre. C’est bien sûr assez pratique de pouvoir s’imaginer plusieurs lignes d’instruments à la fois plutôt que de composer des choses sans savoir où l’on va vraiment.

Enfin, est-ce le thème du titre / ses paroles qui vont dicter ta composition ou composes-tu et écris-tu les paroles par la suite ?

Tout part des riffs que je trouve à la guitare, la réflexion sur les thèmes et les paroles se fait progressivement par la suite.

Ton premier album, “Nos sombres chapelles“, est sorti en 2010 auprès d’un nouveau label pour toi, Those Opposed Records. Comment s’est créé le partenariat avec ce label ?

La personne qui tient ce label faisait partie de mon réseau de connaissances et habitait à l’époque dans la même région, j’étais sensé sortir cet album sur le label qui avait produit « l’Aube des Trépassés » mais celui-ci a stoppé ses activités. Je me suis donc tourné vers T.O.R. et il s’est montré intéressé, et nous avons pu mettre en place une fructueuse collaboration.

Ce premier album a réellement permis à SÜHNOPFER de bénéficier d’une nouvelle place sur la scène BM française et hors frontières. Concrètement, quelles ont été les retombées de cet album ?

Il y avait déjà une certaine attente après que mon EP de 2007 ait été écoulé, et je pense que cet album m’a permis de franchir une première étape avec une production et un jeu plus pro, et qui m’a servi pour me surpasser avec « Offertoire ». Les retours ont été très bons, le seul bémol était émis sur le fait que l’album ne durait pas assez. Le cd a été sold-out rapidement et nous en avons fait une réédition à l’occasion de la sortie du nouvel album.

Hormis ce premier album, SÜHNOPFER a également créé trois démos ainsi qu’un EP. Quel mot emploierais-tu pour désigner chacun de tes albums (aussi bien démo, ep que tes deux albums ?)

Je dirais « brouillon mais sincère » pour les démos, « fougueux » pour l’ EP, « chevaleresque » pour le 1er album et « majestueux » pour le second.

Si tu le pouvais, que changerais-tu ?

Disons que pour les démos j’ai fait avec les moyens qui étaient les miens à l’époque, tant au niveau du mode de composition que de la production, mais je l’ai fait sans me poser de questions. Je n’avais certainement pas le recul et l’expérience nécessaire, je calculais moins les choses, et je pense que la différence se sent bien aujourd’hui. C’est toujours utile de se repencher dessus pour voir la progression qu’on a pu accomplir.

Revenons à la dernière offrande de SÜHNOPFER, “Offertoire” sorti fin 2014. Offertoire est ton second album et tout semble être parfaitement orchestré, que ce soit au niveau de la composition de la guitare, de la batterie ou du chant. Le mot perfectionniste me vient immédiatement à l’esprit, te rangerais-tu dans cette catégorie ?

Plutôt oui, même si tout ne peux pas être totalement parfait et que je suis loin d’être une machine, j’essaye de faire du mieux possible. Je ne suis pas non plus un musicien « professionnel », je fais avant tout les choses pour mon propre plaisir et avec les moyens qui sont les miens.

Les lignes de guitares sont très mélodiques, étant tantôt épique, tantôt mélancolique, projetant une ambiance durant tout le long de l’album. Quelle a été ta méthode de composition et ton but de composition pour cet album ?

Il n’y a rien de calculé au départ, je passe simplement du temps pour trouver les riffs qui me parlent le plus et les assembler correctement pour obtenir des morceaux et un album cohérents. Ensuite viennent les arrangements plus « techniques » et le travail d’exécution pour l’enregistrement.

D’ailleurs, nous parlons de guitare, mais il me semble que nous devrions plutôt parler de lignes de guitares, car ces dernières semblent être au moins au nombre de deux vu la sonorité. Peux-tu nous confirmer cela ?

J’ai fait en sorte d’avoir au moins trois lignes de guitares constantes sur chaque riff qui la plupart du temps se complètent, il peut arriver ponctuellement que deux d’entre elles fassent la même chose, mais je privilégie une harmonisation à trois guitares lorsque cela est possible. Lorsque je compose, j’obtiens d’abord un riff de base sur lequel je sais que viendront obligatoirement se greffer deux autres guitares qu’il me faudra trouver en enregistrant mes maquettes. Les arrangements à certains endroits ont nécessité quatre ou cinq lignes différentes à mixer ensemble. Etant donné que nous avons essayé de faire le meilleur mixage possible, toutes les parties de guitares se complètent et donnent une impression d’unité massive même si elles jouent des parties différentes.

Peux-tu nous parler de l’enregistrement de ton second album, Offertoire ? Peux-tu nous expliquer quelle a été ton implication et celle de NKS d’AORLHAC ?

L’enregistrement s’est déroulé sur une longue période de mi-2012 à fin 2013. Les parties de batterie ont été enregistrées en premier, ensuite toutes les guitares. Une fois cette première phase obtenue je m’en suis servi de base pour composer puis enregistrer la basse, et étudier le placement des paroles. Le chant a été enregistré en dernier, il m’a fallu plusieurs mois pour obtenir quelque chose de satisfaisant vu que ça faisait un bail que je n’avais pas chanté et que je sortais d’un hiver qui m’avait rendu la gorge malade. Donc l’enregistrement s’est fait par petites sessions, la batterie en une journée dans la cave d’un ami, puis le reste au home studio de NKS dès que nous en avions la possibilité. NKS maîtrise parfaitement son sujet et a fait de son mieux pour capturer le son, puis le mixer. Il a su mettre en œuvre toute la partie technique d’un enregistrement dont je suis incapable de m’occuper. Il a passé un temps incroyable pour trouver la bonne alchimie sonore, étant donné que j’avais une certaine idée de ce que je voulais mais gérer les choses à distance pour le mixage nécessitait de faire beaucoup d’essais et d’écoutes.

Quel matériel as-tu utilisé pour l’enregistrement d’Offertoire ?

Je ne suis pas très calé niveau « technique », NKS s’est chargé de la prise de son et du mixage et je ne saurais te dire quels micros ou quels logiciels il a utilisés. Concernant mon propre matériel, je joue sur les mêmes instruments depuis des années, je n’aime pas trop changer mes habitudes lorsque je me sens à l’aise sur un instrument. Ma batterie est une Yamaha DP ancien modèle montée en toms 10-12-13-16 et grosse caisse de 22, avec une caisse claire bois Capelle de 14’’ (7 de profondeur) qui avait été fabriquée exclusivement pour moi en 2007. J’utilise un set de cymbales assez variées, 3 crashes, 1 splash, 2 chinas, 1 ride Sabian AAX et un hi-hat de 14. Ma double pédale est une DW-5000. Ma guitare est une Jackson « Kelly » JS30, sans floyd et montée en micros EMG 60 et 81. Ma basse est une Beast de BC-Rich également avec des micros actifs. Il me semble que les sons de guitares ont été « réampés » sur des amplis Engl et Mesa-Boogie, je n’ai utilisé aucune pédale.

Le chant est également plus travaillé sur ce nouvel album, que ce soit les hurlements ou encore les chœurs. De même, les paroles sont naturellement travaillées et parlent de ta région Auvergnate, comme le titre “La légende de l’ours”. Ton amour pour ta région d’origine, l’Auvergne mais plus précisément le département de l’Allier, semble être une source d’inspiration, surtout lorsque l’on sait que le château de l’ours est un monument de cette région. Quel est le réel degré d’inspiration que te donne ta région et quels sont les messages que tu souhaites faire passer au travers de ta musique ?

Oui j’ai passé plusieurs mois pour enregistrer des parties de chant qui me satisfaisaient, j’ai essayé d’écrire des textes imprégnés d’un contexte à travers les légendes de certains lieux de ma région que je suis souvent allé visiter, afin de créer des atmosphères cohérentes à ma musique. Toute l’inspiration ne me vient pas uniquement des paysages et des ruines de mon terroir, il y a bien sûr le côté religieux et obscurantiste de la période médiévale, la violence mais aussi la noblesse inhérente à cette période. Il y avait suffisamment de matière pour développer les nombreuses légendes attachées au château de l’Ours et en faire un triptyque de morceaux. Je me suis aussi inspiré d’une des tours du château d’Hérisson dans l’Allier pour le morceau « la Tour du Pendu » où je m’imagine y être enjôlé et condamné à y mourir. Les messages sont simplement la glorification de ce passé et de nos ancêtres, la nécessité de faire vivre son terroir et de le valoriser, de réfléchir à ce qu’aurait été notre vie à une certaine époque et dans quel contexte nos aïeux ont vécu, avec la place occupée par le sacré et l’occulte dans l’esprit collectif d’alors.

Tout en parlant d’inspiration, te sens-tu plus proche de la nature, des grandes étendues ainsi que des forêts, ou te sens-tu plus inspiré à la vue d’une vieille bâtisse, vestige d’un temps révolu ?

Je pense qu’en conciliant les deux on obtient encore plus d’inspiration, les vestiges s’insèrent obligatoirement dans un paysage, dans un contexte historique, ce qui forme un tout indissociable. Les ruines se trouvent aujourd’hui très souvent au milieu des espaces naturels où elles ont été construites, et où la végétation à tendance à reprendre le dessus, ce qui créé une atmosphère d’abandon, mais aussi de puissance et de beauté.

Les artworks de Offertoire ont été créés par Valnoire/Metastazis. Quelles ont été tes consignes et quel était le message que tu voulais faire passer par ces artworks ?

J’avais pour habitude sur mes anciens albums de gérer la création des artworks, avec plus ou moins de réussite haha. Valnoir m’a offert la possibilité d’une création visuelle offrant plus d’impact que ce que j’aurais pu faire, en particulier pour la couverture des deux versions de l’album (CD et digi/LP). J’avais déjà réuni beaucoup d’éléments en rapport avec mes textes, la consigne étant de les mettre en relation dans le livret et de faire des choix, et surtout créer une pochette digne de ce nom.

Lorsque j’écoute SÜHNOPFER, j’ai comme envie de dire que ton dernier album “sonne” comme un groupe des années 90 (sans mauvaise connotation), concernant la composition et l’ambiance, à l’instar des premiers albums de SATYRICON et de SETHERIAL par exemple. Ta démarche de création visait-elle justement à peut-être “dépoussiérer” un genre qui de nos jours est moins “actif” ?

Disons que c’est bien sûr mon genre et ma période de prédilection, et qu’ils ont influencé mon travail dans SÜHNOPFER depuis de nombreuses années. Loin de moi l’idée de faire du copier/coller, j’ai simplement des références auxquelles je suis attaché et qui vont guider la façon de travailler mes morceaux, tout en développant une interprétation très personnelle.

Je n’ai pas envie de changer de style ou de manière de faire comme l’ont fait certains groupes, je souhaite simplement continuer à faire ce qui me plait musicalement et entretenir l’esprit et les couleurs musicales qui se sont forgés depuis que je crée mes propres compositions.

Avec un peu de recul, pourrais-tu nous dire lequel de tes albums a, à présent, bénéficié du plus grand succès ? Par ailleurs, quels sont les plans de SÜHNOPFER pour cette année 2015 ?

Je ne sais pas si on peut parler de « succès » haha, mais en tout cas « Offertoire » est bien parti pour décrocher la palme. Cela tient non seulement à une qualité supérieure à mes précédents albums, et à une audience bien plus large. En fait je pense qu’à chaque sortie je grimpe un échelon supplémentaire, toutes les copies de « L’Aube des Trépassés » et « Nos Sombres Chapelles » étaient déjà épuisées depuis longtemps et nous avons décidé d’une réédition, ça prouve bien que ces albums-là ont eu aussi leur petit succès. Enfin il y a des signes qui ne trompent pas, les t-shirts d’Offertoire sont tous partis en 15 jours et la version limitée du vinyle n’en est pas loin. Nous allons essayer de continuer de promouvoir cet album à travers 2015, avec l’impression de nouveaux t-shirts, et j’espère également une sortie 33 tours de « Nos Sombres Chapelles ». De mon côté, je continue de composer à mon rythme pour faire de nouveaux morceaux.

Il serait dommage de cantonner tes occupations musicales avec “seulement” SÜHNOPFER alors que tu es actif dans bon nombre de formations, la dernière en date semble avoir été ta participation au dernier album de PESTE NOIRE. Ta participation au sein de cette formation a été double, aussi bien à la batterie qu’à l’accordéon. Projettes-tu de mettre cet instrument plus en avant par la suite ?

J’ai en effet bien d’autres occupations, entre autres PESTE NOIRE depuis 2012. Famine m’a appelé pour l’enregistrement de l’album « Peste Noire », je lui ai alors fait part de la possibilité que j’avais de faire quelques lignes d’accordéon s’il le souhaitait (il y en avait déjà un passage sur « L’ordure à l’état pur »), car c’était l’instrument par lequel j’avais commencé à apprendre la musique étant gamin. On a ensuite réitéré l’expérience sur « Dans ma Nuit » pour le split avec Diapsiquir, et je travaille encore quelques parties d’accordéon pour le nouvel album qui est en cours d’enregistrement. Il ne sera pas plus mis en avant mais simplement toujours présent par petites touches.

Tes talents de batteur sont également utilisés au sein d’une formation locale, AORLHAC. Peut-on savoir quand sortira le prochain album et quel est le statut actuel ?

J’ai été effectivement sollicité pour assurer les concerts d’AORLHAC à la batterie après la sortie de leur 2è album. Le groupe n’a pas donné de concerts depuis quelques temps pour des soucis d’organisation, mais le 3è album est actuellement en cours de composition et j’espère commencer à travailler sur les parties de batterie cette année pour l’enregistrement.

Hormis PESTE NOIRE et AORLHAC, tu es également actif dans nombres de formations, comme SIGILLUM DIABOLICUM, ENDYMION, VERATYR ou encore WOLFSANGEL. T’est-il aisé de jouer dans autant de formation à côté de ton projet musical privé en plus de ta vie privée et professionnelle ? N’as-tu jamais eu envie de réduire tes implications hors SÜHNOPFER ?

Disons que la plupart de ces groupes n’ont pas une actu en continu, donc des répétitions ou des enregistrements assez ponctuels qui n’influent pas réellement sur mon emploi du temps. SIGILLUM DIABOLICUM n’est pas actif en ce moment, ENDYMION a splitté il y a quelques années, et VERATYR était simplement un projet ponctuel. D’autres groupes sont venus se greffer en remplacement, c’est simplement une question d’organisation et de priorités parfois. Il va de soi que lorsque je travaille sur l’enregistrement de SÜHNOPFER , le reste passe au second plan, tout comme lorsque je travaille sur les albums de Peste Noire.

As-tu déjà eu l’idée de composer un album uniquement avec des instruments acoustiques (ou majoritairement) ?

J’aime rajouter quelques légers passages acoustiques dans mes morceaux, ou faire simplement un titre servant d’interlude acoustique sur mes albums, mais de là à faire quelque chose de totalement axé sur les instruments acoustiques, je ne pense pas.

Ta page Facebook met en valeur un prieuré de l’époque médiévale que tu possèdes à présent. Comment se passent les travaux au sein de cette bâtisse ? Penses-tu que cette bâtisse te servira en quelque sorte de “muse” pour la suite de tes compositions ?

Au moment où je t’écris je ne « possède » pas encore les bâtiments, mais le compromis est signé et la vente devrait avoir lieu dans environ 3 mois, et ceux qui ont déjà acheté dans l’immobilier connaissent surement les démarches que cela représente. Ça va évidemment représenter beaucoup de travail de remettre les choses en état, l’objectif étant de rendre une partie habitable rapidement pour pouvoir prévoir le reste des restaurations sur le long terme. C’est bien sûr un cadre exceptionnel qui devrait probablement m’apporter de l’inspiration, même si j’ai déjà commencé à composer des parties depuis quelques temps. J’espère que ce sera une sorte d’aboutissement pour moi, m’installer là où les pierres ont une histoire, dans la région où je souhaitais rester. Je pense d’ailleurs que mes activités musicales se trouveront réduites le temps des premiers travaux, mais je compte bien prendre mon temps ensuite pour essayer d’avoir un futur album qui pourrait au moins égaler « Offertoire ».

Les Acteurs de l’Ombre ont sorti récemment Offertoire au format K7. Le fait de travailler avec deux labels te permet-il de combiner le meilleur des deux mondes (ou plutôt trois, si l’on compte le CD / LP / K7). Te sens-tu “nostalgique” par ce format d’époque ?

La version cassette vient de sortir en co-prod’ de 250 copies chez les Acteurs de l’Ombre et The Way of Force (qui avait sorti la cassette de « Nos Sombres Chapelles ». J’ai commencé à écouter de la musique sur des cassettes ou des 33 tours quand j’étais gosse, les cd sont arrivés ensuite, mais je n’ai jamais franchi le pas de la dématérialisation et du téléchargement. Ça me faisait déjà chier d’avoir des cd gravés… Les cassettes je m’en sers toujours pour enregistrer mes maquettes de morceaux sur un vieux 4-pistes. C’est dire à quel point je vis avec mon temps haha. Je ne dirais pas « nostalgique », mais soucieux de l’objet. Les LP avaient pratiquement disparus à une époque, et ils sont revenus sur le devant de la scène. Ça me parait juste normal de faire perdurer un format avec lequel j’ai grandi et qui existe encore, question de continuité. Et bien sûr c’est une grande satisfaction d’avoir trouvé des personnes qui ont pu éditer ma musique dans les différents formats, ce qui est une marque de confiance surtout quand on sait ce que coûte une version LP.

Enfin, que penses-tu de la scène de « black metal medieval » actuelle ? Quelles sont les formations que tu apprécies ?

Même si je n’ai pas vraiment le temps nécessaire pour m’intéresser aux autres sorties, les autres groupes qui ressortent actuellement dans mes connaissances sont BAISE MA HACHE et NEPRECTUS . Il y en a peut-être d’autres mais malheureusement je ne peux pas jeter une oreille sur tout.

Cette interview touche à sa fin. Je te laisse le dernier mot et te remercie pour le temps que tu nous as accordé.

Merci de t’être autant intéressé à « Offertoire », j’espère que ça en encouragera certains à écouter.

Merci à Maedlyn pour les corrections ainsi qu’à Blandine des Acteurs de l’Ombre !

SÜHNOPFER

Page Facebook : https://www.facebook.com/SuhnopferOfficial
Merch: https://thoseopposedrecords.bandcamp.com/album/offertoire

Silenius

Gérant du site.

Share
Published by
Silenius

Recent Posts

LOFOFORA – Interview de Reuno

Reuno, figure emblématique de LOFOFORA, nous présentes leur dernier album,  "Vanités", et reviens sur le passé du groupe.

4 ans ago

Schecter Reaper 6FR – Orange Brent Hinds Terror – Le test en vidéo

HTD , distributeur officiel de Schecter et Orange nous ont fait l'honneur de nous confier deux de ses précieuses têtes…

5 ans ago

Jeu concours Pensées Nocturnes

Guitariste Metal vous offre la possibilité de remporter un exemplaire de "Grand Guignol Orchestra", de PENSEES NOCTURNES ainsi qu'un pin’s…

5 ans ago

Pensées Nocturnes : Interview de Vaerohn

Vaerohn, tête pensante de son one man band, Pensées Nocturnes, nous présente sa formation et son évolution, suite à la…

5 ans ago

Randall RGOD : test de la pédale préampli de chez Randall

Sortie en 2014, la pédale de préamplification de Randall, dénommée RGOD, est désormais entre nos mains. Voyons si la réputation…

5 ans ago

Rogga Johansson interview

Interview with Rogga Johansson, the man behind PAGANIZER, RIBSPREADER, THE GROTESQUERY, REVOLTING among others. We will know about songwriting, gear…

6 ans ago