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ABLAZE MY SORROW : Interview de Magnus Carlsson

Magnus Carlsson, fondateur et guitariste de ABLAZE MY SORROW revient sur les trois albums de sa discographie, parle de matériel et de sa vision du death melo actuel et nous apprend que le futur album du groupe se nomme “Razorblade Revolution”.

Salut Magnus ! Comment vas-tu et comment se porte ABLAZE MY SORROW ?

Salut Jérôme ! Tout d’abord, je suis désolé que tu aies dû attendre aussi longtemps pour cette interview. Je vais bien tout comme le groupe.

Commençons par ton introduction à la musique, comment es-tu tombé dedans ?

Tout a commencé quand j’étais tout jeune et que j’écoutais les disques de mon père. Mais si tu parles de jouer de la guitare, mon père avait une vieille guitare acoustique dont j’ai commencé à jouer quand j’en ai eu marre de mes leçons de piano.
J’ai commencé à “emprunter” quelques mélodies à pas mal de groupes, principalement des groupes de metal. Un des premiers groupes qui m’a intéressé était CANDLEMASS juste parce qu’il était assez facile de copier leurs riffs. 🙂

ABLAZE MY SORROW a été fondé en 1993 avec Martin Qvist. Quels étaient vos souhaits lors de la création du groupe ?

On n’a jamais voulu fonder un groupe pour devenir célèbre, on l’a juste fait parce qu’on aimait le metal et qu’on voulait s’éclater. Martin et moi, on jammait avec deux guitares dans sa chambre d’ado et après un moment, on a décidé d’aller plus loin.

Pourquoi avoir choisi “ABLAZE MY SORROW” (Enflamme mon chagrin) comme nom de groupe ?

Le nom du groupe a été trouvé par Fredrik Wenzel, notre premier batteur. Au début, on jouait du metal lent dans la veine du KATATONIA des débuts. Ça sonnait bien par rapport à ce qu’on faisait à l’époque, en fait je ne peux pas expliquer mieux que ça.

Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et quelles sont-elles aujourd’hui ?

Principalement du metal mélodique comme KATATONIA, EUCHARIST et AT THE GATES. Aujourd’hui, j’ai toujours les mêmes sources d’inspiration que j’avais avant. Quand j’écoute encore de la musique aujourd’hui (ce qui est rare), c’est toujours les bons vieux classiques.

C’est bien de rester fidèle à ses racines ! Comment as-tu appris la musique ? En autodidacte ou tu as pris des cours ?

Je n’ai jamais pris de cours en ce qui concerne la guitare. Comme je l’ai dit avant, j’ai commencé par jouer du piano et j’ai trouvé ça vite ennuyant. Je crois que ça faisait plus plaisir à mon père qu’à moi.

Te souviens-tu du modèle de ta première guitare ?

C’était une vieille guitare appelée Stinger. Je l’avais achetée 100 dollars avec un petit ampli, tu peux donc imaginer que ce n’était pas le top.

Te rappelles-tu des premiers concerts que tu aies vu ?

C’était un concert donné ici à Falkenberg en 1991 je crois.
Les groupes fabuleux qui ont joué ce soir là étaient AT THE GATES, EUCHARIST, DISSECTION et un groupe local du nom de MEGALAW.

As-tu des souvenirs du premier concert que tu aies donné ? Est-ce que tout s’est bien passé comme convenu ? Combien de concerts avez-vous donné entre 1996 et 2002 ?

On n’a jamais été un groupe qui tournait, on a juste joué environ 10 fois à cette période.

J’apprécie vraiment tes compositions d'”Emotions still Burn” jusqu’à “The Suicide Note“, les parties de guitares sont toujours très mélodiques, chaudes et colorées. As-tu des “recettes” pour obtenir ce résultat ?

Je commence toujours une compo avec une mélodie qui me trotte dans la tête. Ce n’est pas vraiment compliqué d’ajouter tout le reste et je n’ai absolument aucun manuel (aucune méthode) pour ça.

Comment composes-tu un morceau ? Est-ce que tu fais des partitions pour chaque instrument par toi même ou tu mets tout en commun avec les autres membres d’ABLAZE MY SORROW ?

Aujourd’hui c’est quand même plus facile qu’avant. Si j’ai un riff dans la tête, je prends toujours mon téléphone pour l’enregistrer en le fredonnant. Je préfère faire tous les instruments et, quand le morceau est achevé, je l’envoie aux autres pour qu’ils puissent donner leur opinion. Après, on se retrouve ensemble en salle de répète pour mettre en place le tout.

Peux-tu nous donner quelques infos concernant le matériel utilisé pour chaque album ?

Je n’utilise rien de spécial. Juste des Gibson Explorer et SG. Un Peavey 6505 et du matériel Line6 pour l’ordinateur.

Si tu devais décrire chaque album d’ABLAZE MY SORROW en quelques mots ?

If Emotions still Burn” : On a joué aussi vite qu’on pouvait à l’époque. 🙂 Mais on est toujours aussi fiers de cet album.

The Plague” : Une bonne collection de morceaux avec un son merdique.

Anger, Hate and Fury” : Un pas de géant dans la bonne direction.Quelle a été la plus grosse vente pour ABLAZE MY SORROW ?

Le fait est qu’on a fait 3 albums qui nous satisfont toujours autant. Le nombre de disques vendus n’a jamais été importantpour nous si c’est ce que tu veux savoir. Si on ne peut vendre qu’un album et que la personne qui l’achète l’apprécie, c’est tout ce qui compte.

C’est tout-à-fait louable ! Revenons un peu vers la technique. Quel est ton échauffement/entrainement standard à la guitare ?

Je ne pratique rien. Quand on commence à enregistrer, je pratique un peu mais juste le morceau à enregistrer. Pour l’échauffement, c’est pareil. Je peux faire quelques pompes pour favoriser la circulation mais ça n’a rien à voir avec la guitare.

Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?

Tout d’abord, je ne me vois pas comme un guitariste expérimenté. Je n’ai jamais été motivé par l’idée de jouer des soli rapides et ce genre de chose. Quand tu écoutes nos riffs, tu peux entendre qu’ils ne sont pas aussi développés que ça. J’ai toujours pensé que la composition était le plus important. Peut être parce que je ne suis pas aussi expérimenté que ça. 🙂

Tu passes combien de temps à t’entraîner/t’échauffer chaque semaine ?

Comme je l’ai dit précédemment, je ne fais quasiment pas d’exercices. Mais on essaye tous de se retrouver plusieurs fois par mois pour répéter.

Vous avez sorti vos trois albums chez No Fashion Records. Pourquoi avoir choisi de bosser avec eux et comment êtes vous rentrés en contact ?

Martin Qvist et Tomas Nyqvist, qui était le fondateur de No Fashion Records, faisaient pas mal de tape-trading à l’époque. Au moment de notre première démo, il a montré de l’intérêt et a voulu nous signer. On était super heureux (et stupides) de signer pour trois albums et c’est ce que nous avons fait. Malheureusement, Tomas est parti ou a vendu No Fashion Records à MNW juste après notre premier album, du coup on n’a pas eu grand chose à dire à propos de ça. On voulait les quitter après le 1er ou 2e album mais ils ne nous ont pas autorisés à moins de les payer 100 000 dollars. Je pense qu’ils avaient l’espoir que l’on devienne énormes. HAHAHA

Le 1er album “If Emotions still Burn” est sorti en 1996 sur No Fashion Records. Pourtant l’album n’a pas été vraiment mis en avant en France. Pensez-vous que vous n’étiez pas capable d’être au premier rang ? Y a-t-il eu une sorte de “compétition” un peu trop forte avec les autres groupes suédois de Death mélodique ?

Je pense surtout que ça vient du fait qu’il n’y a eu pratiquement aucune promotion de la part du label. Et le fait que nous n’étions pas de si bons instrumentistes peut jouer aussi.

Tu penses qu’un autre label, comme Nuclear Blast par exemple, était plus compétent pour promouvoir votre groupe ?

Bien sûr, un plus gros label aurait mieux mis en avant cet album, aussi la réponse est oui.

Pour parler franchement, as-tu des regrets ?

Oui, le fait d’avoir signer pour trois albums.

Parlons encore un peu de votre premier album, ” If Emotions still Burn”. A-t-il été inspiré par la scène suédoise et des groupes comme  AT THE GATES / IN FLAMES / DARK TRANQUILITY ou d’autres groupes locaux ?

Tu as visé juste en citant ces groupes. Je me dois de mentionner également un groupe local du nom d’EUCHARIST qui a été une grosse source d’inspiration.
(NDLR : EUCHARIST était le groupe du batteur actuel d’IN FLAMES)

Le deuxième album “The Plague” est sorti en 1998 et il y a eu un changement de line-up. Le plus gros changement à noter est le départ de Martin Qvist, aussi tu as dû chercher un nouveau chanteur, Frederik Arnesson, ainsi qu’un nouveau guitariste, Dennie Linden. Sait-on pourquoi Martin, l’un des membres fondateurs, a quitté le groupe ? Est-ce que les nouveaux membres ont pu apporter des idées ou se sont-ils coulés dans le moule ?

Martin est parti juste parce qu’il ne prenait plus plaisir à jouer. C’est toujours un très bon ami à nous tous et je pense qu’il fera une apparition sur le prochain album. Je ne pense pas que les quelques changements de line-up ont influé sur la musique sauf peut être au niveau du chant qui sonnait différemment. J’ai toujours composé la plupart des morceaux donc rien n’a vraiment changé de ce côté.

Votre troisième album, “Anger, Hate and Fury” est sorti en 2004 avec un nouveau chanteur, Kristian Lönnsjö. Ça n’a pas été trop difficile de retrouver un nouveau vocaliste ? Vous sentiez vous plus confiants avec ce 3e disque ?
Le son est excellent, les compos sont créatives. Avez-vous atteint le but que vous vous étiez fixés ?

On connaissait Christian avant qu’il n’intègre le groupe, aussi ça n’a pas été très dur. Je me rappelle qu’il jouait dans un groupe local donc on savait qu’il était bon.
Bien sûr qu’on se sentait plus confiant avant le 3e album. Les morceaux et les arrangements étaient meilleurs et on jouait bien mieux qu’avant. Je pense qu’il faut également mentionner le producteur Fredrik Larnemoo pour tout ce qu’il a fait.

ABLAZE MY SORROW a été réactivé le 31 Janvier 2013. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Ça s’est juste passé comme ça. Je jouais un peu à la maison quand le groupe était hors service. Et quand mon fils a grandi, j’ai eu plus de temps pour moi et la musique. J’ai commencé à recomposer et j’ai juste demandé aux autres si ils étaient intéressés pour que l’on rejoue à nouveau ensemble.

La page Facebook d’ABLAZE MY SORROW nous apprend l’enregistrement d’un nouvel album. Peut-on avoir plus d’informations à ce sujet ?

Le style sera assez similaire à ce que l’on peut trouver sur “The Anger, Hate and Fury“. Il y a un paquet de morceaux rapides et mélodiques et quelques morceaux un peu plus lents. Nous n’avons contacté aucun label pour le moment mais on le fera quand l’album sera terminé. Il s’appellera “Razorblade Revolution” et ce sera une pure tuerie.

Tu es actif dans la scène depuis 1993 et cette scène a beaucoup changé. Des groupes comme IN FLAMES ou DARK TRANQUILLITY ont beaucoup évolué, le genre classique Melodeath suédois est aujourd’hui assez limité. Que penses-tu de cette nouvelle scène ?

Je dois avouer ne pas avoir grand chose à dire sur cette nouvelle scène car elle ne suscite plus mon intérêt. Dans les groupes que tu as cités, il n’y en a un qui ne fait plus de metal du tout. Et ça m’attriste beaucoup parce que ça a longtemps été mon groupe favori. Selon moi, trop de synthé, trop de pré-productions et d’autres magouilles pour grossir le son, ce n’est pas la bonne méthode. Rien ne vaut une batterie, deux guitares, une basse et un fou derrière le micro. Et nous prouverons tout ça avec notre prochain album. 🙂

Un dernier mot pour les lecteurs français ?

Merci pour l’interview Silenius !
Préparez vous pour la révolution… la “Razorblade Revolution”.

ABLAZE MY SORROW

Facebook : https://www.facebook.com/ablazemysorrowswe?ref=ts&fref=ts

Retrouver la chronique de leur premier album, “If emotions still burn” sur VS-Webzine.

Merci à Geoffroy Lagrange d’avoir traduit l’interview.

Silenius

Gérant du site.

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Silenius

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