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Interview de Seregor (CARACH ANGREN)

Seregor, guitariste et chanteur au sein de CARACH ANGREN, a répondu longuement à notre interview et traite de différents sujets comme la création du groupe, ses inspirations, leurs processus de création ainsi de leur nouvel album à paraitre.

Salut Seregor. Comment vas-tu et comment va CARACH ANGREN ?

Salut, je vais bien merci, tout comme CARACH ANGREN. Nous travaillons actuellement sur notre prochain album qui sortira en février. Nous sommes très occupés en ce moment et des choses de plus en plus intéressantes se passeront pour le groupe dans le futur, je peux donc dire que le groupe se porte vraiment très bien !

Parlons un peu de ton introduction à la musique, comment es-tu tombé dedans ?

J’étais jeune lorsque j’ai été attiré par la musique dite metal. J’avais 12 ans lorsque j’écoutais RAGE AGAINT THE MACHINE et PANTERA et par la suite mon goût pour la musique extrême grandit. Ce ne prit pas longtemps avant que je devienne un fan de death metal comme DEICIDE, CANNIBAL CORPSE ou encore OBITUARY. Puis par la suite je me suis tourné vers des groupes comme CRADLE OF FILTH, DIMMU BORGIR, MÖRK GRYNING, EMPEROR, etc. Durant ce temps je jouais déjà de la basse. J’appris les lead et les rythmiques de la guitare plus tard. Je suis donc actif dans la scène Symphonic Black/Death metal depuis ce moment-là.

Ces groupes t’ont donc inspiré ? Quels sont les groupes qui t’inspirent désormais ?

Oui les groupes que j’ai mentionnés ont eu une grande influence sur moi, et je les écoute encore ! Par exemple j’ai écouté CANNIBAL CORPSE ce matin. Mais comme tout le monde le sait, tu commences à écouter un style de musique différent lorsque tu commences à vieillir et pour ma part je peux écouter de tout. Aujourd’hui je suis plus inspiré par les musiques de films étant donné que je regarde énormément de films. Mais des groupes peuvent également nous inspirer lorsque nous travaillons avec eux, ne serait-ce qu’en voyant l’énergie qu’ils ont sur une tournée, pour des groupes comme DARK FUNERAL,SEPTICFLESH ou encore BEHEMOTH. Mais de mon côté c’est désormais plus les musiques de films qui sont une source d’inspirations, plutôt que d’autres groupes. Et puis c’est surement aussi dû au fait que c’est Ardek qui est responsable pour la composition de titres. Ses créations m’inspirent lorsque je veux créer des mesures de guitare. J’essaie juste de composer ce que je ressens quand j’entends ses compositions.

Cependant les ingrédients principaux pour mes compositions sont l’horreur et l’obscurité autour de moi, que je trouve dans les films ou dans des nouvelles choquantes, etc. C’est surtout vrai concernant les concepts autour de la composition des paroles. Composer est un fait naturel au sein de CARACH ANGREN, nous ne pouvons pas nous imaginer être un jour à court d’idée.

Merci pour toutes ces explications. Te souviens-tu du premier concert dont tu as été spectateur ainsi que du premier concert que tu as donné ?

Merde alors ! Je crois que j’ai été à un petit festival non loin de là où j’ai grandi, c’était un festival où certains groupes jouaient du death metal, l’un de ces groupes était GOREFEST, et j’ai eu leurs autographes sur mon jean (bon il s’est enlevé par la suite avec les lavages). Ca devrait être lorsque j’avais 16 ans. Je pense que c’est vraiment le premier concert de metal que j’ai dû voir.

Notre premier concert était à « Dingus » – Venray. Ce qui est marrant c’est que je me souviens avoir lu que GOREFEST avait également joué leur premier concert ici. Ce dont je me souviens également c’était que j’étais vraiment très nerveux mais au final tout s’est bien passé. Cette salle est désormais fermée depuis pas mal d’années mais j’en garde de bons souvenirs.

Peux-tu nous dire comment as-tu appris à jouer de la guitare ?

Je n’ai jamais pris de cours, j’ai toujours été autodidacte.

Et quelle a été ta première guitare ?

Une Ibanez Gio 7 cordes de couleur noire. C’est toujours ma seconde guitare.

Quel est ton matériel pour la scène ?

Je ne suis pas vraiment trop « regardant » au sujet de notre matériel sur la scène. Bien entendu nous avons ce qu’il faut pour avoir un sacré son sur scène. Mais parfois tu as juste un autre ampli quand tu ne peux pas prendre le tien dans l’avion. En temps normal j’utilise mon Engl Powerball avec une Schecter Hellraiser à 7 cordes. C’est également important de m’entendre clairement lorsque je joue. Mais bon, aussi longtemps que je peux jouer comme je le veux je pense qu’il est important que je sache improviser sur différents types de matériels. Personnellement j’aime le fait de ne pas avoir un seul son spécifique à chaque date. Après tout c’est un concert ! Et CARACH ANGREN a un son très spécifique avec le son du clavier d’Ardek et le son de la batterie de Namtar, tu peux nous reconnaitre juste en entendant ces instruments, sans la guitare ! Donc le son de la guitare peut changer tant qu’il reste excellent !

Ceci dit j’utilise également mon Engl Powerball pour nos enregistrements studio. Niveau branchement c’est très simple, je n’ai qu’un câble qui va de ma guitare à une pédale d’accordage qui va ensuite dans l’ampli.

Te souviens-tu du matériel que tu as utilisé pour chacun de vos albums ?

Phoe, c’est vraiment dur de s’en souvenir ! Ce que je peux te dire c’est que j’utilise principalement le couple Scheter / Engl pour nos enregistrements.

Patrick Damiani est un membre important de CARACH ANGREN pour tout ce qui concerne ces points car il est l’ingénieur du son et de l’enregistrement. Je parie que même lui ne se souvient plus de notre équipement pour chaque enregistrement !

Tout en restant technique, as-tu une méthode particulière d’échauffement avant de jouer ?

Je m’étire un peu les bras ainsi que les doigts avant de commencer, spécialement lorsqu’il fait froid, et c’est là où je m’étire le plus. Quelque fois je saute sur place même histoire de faire monter mon rythme cardiaque. Avant j’étais habitué à jouer tout de suite, sans m’échauffer, ce qui m’a valu quelques mauvaises blessures.

Donc désormais je commence par jouer doucement, je fais des exercices chromatiques, quelques riffs et parties techniques que je trouve encore difficiles. Puis je commence à jouer les morceaux lorsque je suis chaud.

Je ne peux jamais m’entrainer assez, mes parties de guitares ne sont pas faciles surtout que je chante en même temps, ce qui me demande une pratique constante.

En sachant cela, quels conseils pourrais-tu donner à de nouveaux guitaristes ?

Joue avec un métronome, ça va t’aider à jouer en rythme.

Et concernant tes séances de jeux, combien de temps t’entraines-tu par semaine ?

C’est assez variable, mais on va dire que je joue entre 10 et 15h par semaine.

On va désormais parler un peu plus de CARACH ANGREN. Pensais-tu que tu créerais une atmosphère horrifique lorsque tu jouais dans tes groupes précédents, comme INGER INDOLIA ainsi que VAULTAGE ?

Oui ! J’étais vraiment sûr que Ardek et moi-même voulions créer ce que nous faisons actuellement. Nous voulions toujours avoir une touche d’horreur, nous ne savions juste pas comment est-ce que nous y arriverions. Mais bien entendu nous ne soupçonnions pas que nous aurions du succès comme nous avons actuellement.

Peux-tu nous dire comment est-ce que CARACH ANGREN est né ?

Ardek et moi-même nous sommes rencontrés dans VAULTAGE, après INGER INDOLIA. Nous nous connaissions déjà mais c’est en jouant dans VAULTAGE que nous nous sommes rapprochés musicalement parlant. Il avait, et j’avais, un grand appétit pour tout ce qui concernait le black et death symphonique. Si tu écoutes VAULTAGE tu peux clairement entendre un style thrash/death. D’un autre côté le son du clavier d’Ardek ainsi que ma voix donnaient déjà un sentiment de black symphonique.

C’est durant VAULTAGE que nous avons créé CARACH ANGREN en tant que projet. Nous avons sorti nos premiers titres lorsque que VAULTAGE était en pause. Nous avons mis tout notre cœur à créer CARACH ANGREN, c’est vraiment une passion.

Et puis Namtar est arrivé plus tard, il a également joué dans VAULTAGE durant quelque temps. Une fois que VAULTAGE commença à sombrer nous avons pu appeler CARACH ANGREN comme un groupe, et non plus comme un projet. Depuis ce temps nous sommes habitués à parler de nous comme étant « le triangle ».

Pourquoi avez-vous choisi les mots « CARACH ANGREN » pour votre groupe ? Il semble que vous ayez été très inspirés par le Silmarilion.

Le nom CARACH ANGREN vient de loin, avant même INGER INDOLIA. C’était lorsque j’avais 16/17 ans et que j’ai été inspiré par la littérature de Tolkien. J’ai aimé le son se dégageant de ce nom. Mais je n’ai jamais lu aucune merde au sujet de nains et d’hobbits. Je n’ai que lu ses travaux au sujet du mal au sein du Mordor, au sujet des Nazgul, du sorcier d’Angmar, de Sauron et de Saruman. Le travail de Tolkien est vraiment fabuleux ! Je pense également que c’est l’une des meilleures histoires mettant en avant le bien et le mal.

Il y a beaucoup de groupes qui utilisent ces histoires ou des langues venant de Tolkien, des groupes comme GORGOROTH, CIRITH GORGOR, MORGURL, DIMMU BORGIR, etc. Je me souviens avoir écrit quelques titres à cette époque, des titres s’appellant “Moria’s Mysticism”, “Valinor’s Darkening” et “The forgotten gardens of malice”. Ces titres doivent contenir des paroles du niveau d’un ado je pense, mais quand bien même ces titres nous ont aidés, ils ont fait part de notre procédure d’apprentissage.

Bref, j’ai lu le Silmarilion et j’ai trouvé le nom Carach Angren. Un membre du groupe n’a pas apprécié ce nom et nous avons donc choisi un nom Romain, INGER INDOLIA. Environ huit années plus tard INGER INDOLIA mourra et Ardek et moi-même avions besoin d’un nom pour notre projet. J’étais à la maison et j’avais trois tiroirs à côté de mon lit. Un jour je les ai nettoyés, et tu sais comment ça marche quand des choses tombent tout au fond de tes tiroirs, tu ne regardes jamais dedans. Mais parce que je nettoyais j’ai alors retrouvé un vieux dossier recouvert de poussière. Lorsque je l’ai ouvert j’ai pu entre autre relire le nom Carach Angren. Tu te doutes que j’avais oublié ce nom durant tant d’années, depuis que nous avions choisis d’appeler le groupe INGER INDOLIA. Et c’est là que j’ai pensé que c’était notre nouveau nom de groupe, et Arded a également acquiescé. Tu vois, c’est toujours difficile de trouver un bon nom de groupe, mais Carach Angren sonne juste comme « bam ! ».

Bien entendu, ce n’est pas très original car d’autres groupes avaient déjà pris d’autres noms venant de l’univers de Tolkien, cependant ce nom de groupe était encore libre. Ce nom par ailleurs signifie « mâchoire de fer », qui est un passage se trouvant dans les Montagnes de Fer, qui ont des sommets ressemblant à des dents. Dans l’univers de Tolkien tu es au milieu du Mordor si tu passes à travers ce passage, le plateau de Gorgoroth. A la fin c’est juste un nom. Il n’y a rien de plus, pas de concepts ou de paroles au sujet de Tolkien.

En parlant de Tolkien, je pense que tu dois connaitre le groupe autrichien, SUMMONING. Es-tu également intéressé par leurs titres plutôt symphoniques, bien que différents ?

A vrai dire pas vraiment. Je les connais, et je comprends leurs approches, mais personnellement ils ne m’ont jamais inspiré. Je préfère composer une musique plus violente et plus rapide. Je ne suis pas le genre de personne qui peut m’assoir et écouter uniquement des sons atmosphériques, la musique doit être vraiment spéciale, elle doit m’émouvoir et me surprendre. Mais encore une fois, je ne peux pas dénigrer SUMMONING qui fait de la musique de grande qualité. Ils ne portent pas leur nom pour rien ! Je ne les écoute pas souvent mais j’aime toujours leurs titres quand je les entends, des titres comme « Dol Guldur » ou « Minas Morgul ».

J’apprécie vraiment tes compositions de guitare, surtout les différentes mélodies, chaudes et froides à la fois. Comment composes-tu ?

Merci ! Pour être honnête avec toi je ne pense pas être un grand guitariste. Je pense que ma puissance est plutôt dans mon esprit. J’ai commencé à jouer de la musique avec une basse, j’étais jeune et j’ai découvert que j’avais un grand sentiment envers la musique. Quand j’écoute de la musique je peux imaginer des mélodies totalement mélancoliques et symphoniques. Quand j’entends une mélodie je suis capable de la retranscrire quasiment instantanément sur ma guitare, et même avec le bon rythme (sauf si c’est un rythme de taré). Donc une fois qu’Ardek a écrit son passage de piano je prends alors mon temps pour l’écouter et pour écrire une ligne de mélodie qui ira dessus, ce que mon esprit veut absolument entendre. On peut donc en déduire que je suis bon pour tout ce qui concerne la créativité.

Ce que nous évitons est d’aller dans une salle de répétition et de commencer à jouer une sorte de titre. Nous préférons nous assoir dans nos pièces et créer quelque chose, jour et nuit, jusqu’à ce que nous soyons satisfaits à 100%. Puis je peux commencer à écrire les paroles une fois que mes partitions de guitare ont été créées. Comme tu peux le voir je peux écrire un titre durant plusieurs semaines tout en ne prenant pas une seule seconde à penser au sujet des riffs de guitares contre les paroles. Je pense que beaucoup de guitaristes/chanteurs décident qu’il n’est pas possible de chanter sur certains riffs lors de la procédure de création, ce que je ne ferais jamais ! Nous préférons travailler de nombreuses heures sur la façon dont nous voulons que le titre sonne.

Bien entendu, actuellement mon challenge principal est de m’entrainer à écrire de nouveaux titres jusqu’à ce que mes doigts tombent. Plusieurs musiciens n’essayeraient même pas de le faire, ils embaucheraient juste des musiciens pour le faire, ou qu’importe. Et puis c’est vraiment difficile de jouer et de chanter en même temps durant un concert ! Certains passages sont même impossibles à retranscrire exactement comme sur l’album. Je dois donc penser à la meilleure façon possible afin de rendre cela possible. Ma vie est devenue une répétition incessante de jeu à la guitare ! Mais bordel, je suis vraiment heureux de le faire et de continuer à pouvoir le faire !

Merci pour ces informations. Vous créez donc vos titres en commun ?

Non, Ardek compose la plupart du temps la batterie ainsi que le clavier. Il est actuellement le compositeur principal du groupe. Je m’assois et j’écoute ce qu’il a composé et je décide par la suite de comment est-ce que la guitare doit venir par-dessus, accords, riffs mélodiques, etc. Il y a par la suite des enregistrements sans fin jusqu’à ce que je sois totalement satisfait. Parfois tout un pan du morceau peut changer selon les choix que je fais à la guitare. C’est marrant d’entendre que je peux créer de bons riffs à la guitare que même Ardek n’attendait pas de certaines de ses créations. Les choses peuvent encore bouger plus tard lorsque Namtar compose ses morceaux à la batterie. Bref, nous n’arrêtons de créer et d’assembler un titre comme un puzzle jusqu’à ce que nous soyons satisfaits.

Et non, pour ceux qui me le demande, je n’écris jamais de partitions / tabs pour la guitare !

Que peux-tu nous dire concernant l’écriture des paroles ? Peux-t-on connaitre tes sources d’inspirations. Est-ce des films d’horreurs, mais également des livres, des poèmes, des jeux vidéo, de l’art, etc ?

Oui, c’est ça ! Bien entendu tu ne trouves pas les mêmes paroles que CARACH ANGREN dans d’autres groupes ! Quand j’étais enfant, mes compositions pouvaient être inspirées par d’autres groupes ou des jeux sur PC. Il y a de super passages de poésies et de superbes histoires dans certains jeux vidéo ! Ça m’a inspiré !

Mais de nos jours je suis plus inspiré par les films d’horreurs pour tout ce qui concerne les paroles. Mais tu sais, le choix des médias d’où tu tires ton inspiration n’a pas vraiment d’importance. Si nous décidons d’écrire un album qui traite d’une maison hantée je vais alors regarder tous les films de fantômes à ce sujet de même que je vais lire des livres autour de ce sujet. Et puis je transformerais mon appartement en une maison hantée !

Nous avons également eu quelques expériences au sujet de l’horreur dans la réalité, heureusement ce n’est pas comme ce qui as pu se passer durant une guerre, mais nous avons tous un certain bagage de tragédie.

Nous apprécions également d’utiliser nos peurs avec le concept que nous écrivons. Tu sais, j’ai simplement une fascination pour ce qui concerne la mort, tous nos histoires et concepts traitent de ce qui ce passe après la mort. J’ai toujours trouvé qu’il était difficile de parler précisément de ses inspirations. Mais la mort peut être définie comme l’inspiration principale pour CARACH ANGREN et mes autres travaux.

Mort, peur, tristesse et mysticisme sont les sujets principaux de vos albums. Avez-vous déjà envisagé de rajouter des histoires de vampires ? Plusieurs groupes de black metal ont utilisé ce thème pour leurs albums, comme CRADLE OF FILTH à leurs débuts.

CRADLE OF FILTH ont eu une image de « vampire » durant leurs premiers albums, spécialement en ce qui concerne leur premier album « The principale of evil made flesh ». C’était unique de voir comment Dani agissait. Mais j’ai grandi après cela… Je n’ai jamais eu de connexion vraiment profonde en ce qui concerne le vampirisme ou Dracula. J’aime les films comme Dracula, Entretien avec un vampire et pas mal d’autres, surtout ceux qui sont plus sombres et orientés vers les légendes urbaines de certains pays. Mais ceci dit, je ne pense pas que le vampirisme sera un sujet dans CARACH ANGREN, ils ne m’ont jamais autant attiré que les fantômes et les maisons hantées par exemple.

CARACH ANGREN a maintenant onze ans. Ceci dit le style « horror black metal » n’est pas un genre si récent. D’autres groupes ce sont essayés à ce thème, comme tu l’as dit avec CRADLE OF FILTH, ou encore TARTAROS, THE VISION BLEACK ainsi que GLOOMY GRIM, pour ne citer qu’eux. As-tu été inspiré par ces groupes ?

Oui, ces groupes que tu mentionnes m’ont inspiré, principalement CRADLE OF FILTH. A l’époque j’étais totalement fan du death et je devais avoir environ 17 ans lorsque je suis allé à un concert de CRADLE OF FILTH. Ce groupe était si bon en 97, que les personnes rampaient afin d’aller au plus près de la scène, c’était quelque chose de très rare ici aux Pays-Bas, et rien que ça me montrait que c’était plus qu’un groupe. Si je suis correct ça s’est passé durant la tournée « Dusk and her embrace », c’était un peu hype que d’écouter CRADLE OF FILTH à cette époque. C’était un peu comme de voir la famille Adams lorsqu’ils se tenaient avec leurs instruments, c’était bien plus qu’un groupe avec des membres ayant les cheveux longs, des instruments et jouant de la musique fort. C’était comme si ces gens sortaient tout droit d’un film d’horreur. Et puis tout ce théâtre et ce show visuel m’a vraiment fait sombrer dans le genre symphonique/horreur. Mais il y avait également plus de groupes qui m’inspiraient à l’époque, comme RAGNAROK, EMPEROR, ABYSSOS, MÖRK GRYNING, BURZUM, MZ412, MARDUK, MAYHEM, DARK FUNERAL, etc. DIMMU BORGIR a également été une grande source d’inspiration depuis leurs premiers albums. Tous ces groupes ont quelques choses qui m’ont inspiré et qui peuvent encore m’inspirer.

Je vous ai vu sur scène en 2013, avec SEPTICFLESH et FLESHGOD APOCALYPSE. Le concert était super et tu avais vraiment l’air de l’apprécier (ou étais-tu possédé ?) Considères-tu la scène comme un théâtre ou comme un exutoire ?

Oui, je joue sur scène, comme au théâtre, je deviens Seregor dès que je mets les pieds sur la scène. Merci pour le compliment, c’est une bonne description. Tu sais les personnes paient pour voir un spectacle, c’est donc mon travail que de leur donner une bonne impression de notre groupe. Tu dois donner une certaine énergie à l’audience, et ça ne marche que si tu donnes le meilleur de toi-même.

Si je me vois sur des vidéos sur Youtube je veux me voir bouger partout et je ne veux pas voir des personnes qui restent statiques et me montrent du doigt, ils le font déjà pour pas mal de groupes !

Je compare la scène comme une scène d’un film. Si tu vois un acteur de cinéma tu veux le voir jouer, sinon tu changes juste de chaine. Et bien c’est pareil pour un concert ! Tu fais en sorte d’exprimer tous tes sentiments d’une bonne façon, sinon les gens commencent à partir.

Vous enregistrez également vos concerts à l’aide d’une caméra. Peut-on savoir si CARACH ANGREN planifie d’enregistrer un album « live » ?

Nous n’y avons pas encore réfléchi.

Comme tu as été en tournée avec SEPTICFLESH tu as pu rencontrer Christos Antonious, qui est le leader de CHAOSTAR, et qui a étudié la composition de musique classique et qui de plus a travaillé avec l’orchestre Filmharmonic de Prague. As-tu été en mesure de partager certaines pensés au sujet de la composition musicale et de recevoir quelques « astuces » pour t’aider à la composition ?

Ouais, ces gars de SEPTICFLESH sont devenus comme des frères pour nous. Ils nous ont donné beaucoup de respect et nous ont beaucoup aidés, sur de nombreux points concernant la scène. On aime vraiment ces grecques ! Je peux fièrement dire que Namtar les a récemment aidés pour quelques dates.

Christos m’était plutôt distant lors de la première tournée, je n’avais pas trop de contact. Mais depuis nous avons également tourné aux US et Christos et moi étions habitués à nous lever plus tôt. Quand le bus stoppait lui et moi étions toujours à la recherche de nourriture et d’autres merdes dans ce genre. J’avais besoin de ma dose de Coca et lui de son shot de café glacé ! CARACH ANGREN reçoit de bonnes astuces de SEPTICFLESH. Je n’ai rien de mauvais à dire au sujet de ces super gars !

Justement, vous avez pas mal tourné et mis en avant votre dernier album. Comment le public a-t-il accueilli ce dernier album,  “Where the Corpses Sink Forever” ?

Vraiment bien à ce que je sache. Tu entends toujours que certaines personnes préfèrent d’autres albums mais pour ce dernier album nous avons reçu beaucoup de très bons retours. Nous avons même eu de très hautes notes dans de bons magazines.

Vous êtes actuellement chez Season of Mist, un label français reconnu. Pourquoi les avez-vous choisis ?

C’était simplement une marche en avant logique pour le groupe. Avant d’être chez Season of Mist, nous étions chez Maddening Media, un label géré par une seule personne, Philip Breuer, qui nous a aidé comme il a pu et qui nous a permis de nous poser sur la scène. Mais lorsque notre ami Philip a décidé de mettre en pause son label nous sommes donc rentrés en contact avec Season of Mist, même s’il me manque parfois de travailler avec Philip avec lequel nous avions un bon contact, mais bon, la vie doit continuer. Mais bien entendu Season of Mist est un label beaucoup plus gros et donc les choses ont commencé à devenir un business plus sérieux. Si tu es attentif au sujet de certaines options au sein de ton groupe alors tu peux avoir de très bons résultats si tu as un gros label derrière toi. Season of Mist était simplement la grande marche qui a permis à CARACH ANGREN d’aller de l’avant.

Si tu avais un mot à choisir pour décrire chaque album de CARACH ANGREN, lequel choisirais-tu ?

Lammendam – Fantôme blanc
Death came through a phantom ship – Bateau hanté
Where the corpses sink forever – Guerre hantée

Généralement, sauf exception, le premier album est un peu l’échauffement pour un groupe car même si le groupe est très productif, la production sonore, elle, parfois ne suit pas. Cependant les choses sont différentes pour CARACH ANGREN, étant donné que le premier album était à la fois créatif et bénéficiait d’une bonne production. Comment y êtes-vous arrivés ?

Nous sommes vraiment perfectionnistes. Nous nous sommes tellement mis dedans que nous avions du mal à dormir. Nous savons que les titres qui sortent le sont pour toujours et que l’on ne peut pas revenir en arrière ! Tu dois donc être sûr que tu as fait tout ce qu’il fallait !

Le premier album, Lammendam est sorti en 2008 chez Maddening Media avec Philip, de même que l’album suivant. Philip nous a également présenté à Patrick Damiani du studio Tidval Wave qui est lui-même un perfectionniste, juste ce dont nous avions besoin ! Et depuis nous travaillons avec lui. Cela nous a juste pris quelques années à écrire de bons titres et de rencontrer les bonnes personnes.

Hé bien entre perfectionnistes vous vous comprenez donc ! En parlant de vos albums, quel a été votre plus grand succès ?

Nous avons pas mal tourné durant les deux dernières années, nous sommes allés au Japon avec MARDUK et TAAKE, nous avons fait une tournée européenne avec SEPTICFLESH et FLESHGOD APOCALYPSE, de même que nous avons fait une tournée aux US avec SEPTICFLESH et DEICIDE. Et puis nous avons partagé par deux fois la scène avec BEHEMOTH, une fois à Mexico et le jour suivant au Costa Rica.

D’un autre côté, as-tu quelques regrets ? Penses-tu que vous auriez eu plus de succès si Lammendam avait été sorti directement chez Season of Mist ?

Je ne sais pas, mais peut-être que nous aurions eu plus de succès. Cependant je pense que nous sommes plus « prêts » maintenant, nous avions juste besoin de temps pour nous développer comme un groupe.

Parlons un peu de votre nouvel album en préparation This Is No Fairytale, qui devrait sortir le 23 février. As-tu quelques informations à nous partager à ce sujet ?

C’était une procédure difficile, comme toujours avec CARACH ANGREN. Je suis très satisfait cette fois du concept de l’album, c’est comme tu l’as dit, CARACH ANGREN peut être chaud et froid à la fois. Certaines personnes vont toujours trouver que nous faisons de la surenchère, voire même que certaines parties de l’album sonnent « kitsch ». Cependant j’ai le sentiment que l’album est totalement achevé !

Justement, pouvons-nous avoir des informations au sujet du thème ?

Humm, je vais vous en laisser la surprise ! Mais tu peux déjà écouter notre premier titre « There’s no place like home », pour lequel un clip a été réalisé par un grand artiste au nom de Costin Chioreanu. Ce titre est la première pièce de notre concept. Regardez-le, c’est vraiment dérangeant, glacial, juste comme je voulais qu’il soit !

En parlant de ce titre, pouvons-nous savoir si le prochain album sera plus « théâtral » ou plutôt plus « brut » ?

Oui, il sera théâtral, comme toujours avec CARACH ANGREN ! La musique est pleine de symphonies comme tu as l’habitude de l’entendre chez nous, c’est dynamique, même s’il y a des périodes plus froides et plus dures en même temps. C’est ce qu’est CARACH ANGREN. Combiner des parties sombres avec de belles mélodies.

La place du violon semble être de plus en plus importante au sein de CARACH ANGREN. Peut-on espérer entendre davantage le violon sur le prochain album ?

Oui, le violon sera présent, peut-être pas autant que les albums précédents mais certaines mesures seront jouées par Niko’s Mavridis, notre violoniste grec de session. Désormais il fait des concerts avec nous, c’est un grand plus pour notre groupe.

Comme tu nous l’as dit précédemment, tu joues et chantes en même temps, ce qui n’est pas forcement aisé, surtout que tu joues beaucoup sur l’intonation de ta voix. Est-ce également de la partie pour le prochain album ?

Oh oui ! Je pense même que cet album contient plus de chuchotements et d’autres jeux avec la voix. Cet album a peut-être le plus grand nombre de paroles si on le compare aux autres, Il fait vraiment penser à une histoire.

Tu nous as dit que tu aimerais faire plus de concerts, avec quels groupes souhaiterais-tu partir en tournée ?

Durant pas mal d’années nous n’avons pas eu de groupes avec lesquels nous avons vraiment été proches. Mais depuis, nous avons rencontré pas mal de personnes, comme les gars de SEPTICFLESH, qui est le groupe le plus sympa avec lequel nous avons fait une tournée. Mais maintenant nous commençons également à devenir plus familiers avec de plus en plus de groupes. J’apprécie également Tom et Jason du groupe américain INQUISITION, ou encore tous les gars de DEICIDE. Je pense que nous sommes des types assez simples, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Et puis tu sais quand tu es dans un groupe tu te dois de respecter tout le monde car tu vis avec eux trois semaines dans un bus qui va de concerts en concerts, bref ça te prend pas mal d’énergie déjà comme ça. Mais généralement je dois dire que j’ai une bonne expérience avec tous les groupes avec lesquels nous avons pu tourner.

Peut-on en conclure que vous serez également en tournée cette année ? Avez-vous déjà pensé à avoir un orchestre sur scène si cela serait possible ?

Pour l’instant nous sommes occupés en ce qui concerne le planning de la prochaine tournée et rien n’est encore certain. Mais oui, nous serons en tournée cette année.

En ce qui concerne l’orchestre sur scène cela nous a déjà traversé l’esprit quelques fois, spécialement pour Ardek qui est intéressé à ce sujet. Mais bon, ce genre de projet coûte du temps, de l’argent, il faut avoir les bonnes connections, etc. Et puis tu dois avoir la bonne scène, le bon son, etc. C’est toujours possible et c’est quelque chose qui « pourrait » être fait dans le futur si nous avions les moyens, quelque chose de sympa.

Merci pour ces informations. De manière plus générale, que penses-tu de la scène des Pays-Bas (qui n’est pas très connu en France) ?

Tu sais la scène n’est pas si grande, mais ça me va, et puis comme dit : nous ici aux Pays-Bas sommes relativement “sages”, pas comme les Mexicains pour lesquels c’est juste l’opposé ! C’est vraiment dingue ! Les français eux sont plus posés. Lorsque nous jouons chez nous les salles sont presque pleines de monde, ce qui me va très bien.

Personnellement je ne vais pas voir beaucoup de concerts.. Donc je ne pourrais pas avoir une image nette au sujet de la scène chez nous. Ceci dit je pense que la scène est tout de même bonne.

En parlant de la scène du metal en général, tu as surement déjà dû entendre que CARACH ANGREN est réputé pour être l’un des leader de la scène metal horror. Qu’en penses-tu ?

Vraiment ? Ce n’est vraiment pas facile de dire si c’est vrai ou faux. Mais si de plus en plus de personnes disent que nous avons créé des chefs-d’œuvre alors je ne peux que m’en flatter. Nous avons surement atteint nos buts et nous en sommes fiers.

Ardek a créé la musique pour le court métrage appelé « Her Gift ». Est-il planifié de continuer ce genre de travaux pour la suite voire même de créer un court métrage ?

Je ne sais pas vraiment, pour être honnête je ne l’ai toujours pas vu, mais je vais le faire. Le prochain album aura des clips mais que des clips, rien « d’autre ». Pour parler « animation » pour ma part je suis très satisfait du dernier clip « There’s no place like home ».

Quels sentiments pourrais-tu décrire si tu devais parler de ton expérience avec CARACH ANGREN ? Une bonne ou une mauvaise expérience ?

Oh, nous avons eu de superbes moments mais également des moments horribles, et il y en a encore tant à venir ! Vous savez comment c’est que de créer un groupe, il y a toujours quelqu’un avec qui tu ne peux pas travailler, ou qu’importe, et par la suite le groupe se dissout. Pour notre part nous connaissons nos bons et mauvais côtés, plus ou moins. Nous savons également comment s’occuper des problèmes venant de l’extérieur. Comme je l’ai déjà dit : nous nous appelons « Le Triangle », c’est comme ça que nous nous sentons. J’aime comparer CARACH ANGREN à un grand et putain de tank. L’un de nous conduit, l’un charge le canon et l’autre vise et tire.

As-tu des derniers mots pour les lecteurs français ?

Tourmentés, brûlés, violés, tués !

Ce ne sont que quelques mots de votre très belle langue, tirés de notre titre « General Nightmare ». Excuse mon français, mais bon on le dit aussi en français.

Nous remercions toutes les personnes qui écoutent notre musique. Prenez soin de vous !

Seregor

 

CARACH ANGREN

Site officiel : http://www.carach-angren.nl/
Merchandising : http://www.carach-angren.nl/store
Page Facebook : https://www.facebook.com/carachangren?ref=ts&fref=ts

Et vous, que pensez-vous de CARACH ANGREN et de leur dernier clip vidéo ?

Silenius

Gérant du site.

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