Categories: Interviews

MADE OF SCARS : Interview de STF Weiss

STF Weiss, guitariste au sein de MADE OF SCARS, revient sur ses débuts en tant que musicien, parle matériel et nous annonce qu’un nouvel EP est en route.

Salut STF ! Merci de bien vouloir nous accorder une interview. Mais tout d’abord, Comment vas-tu et comment se porte MADE OF SCARS ?

Salut et surtout merci à toi ! Et bien écoute, ça va pas mal je te remercie.
MADE OF SCARS est en forme, on bosse. Le début d’année a été marqué par la sortie de notre premier clip (Single “Drive me Crazy”) réalisé par Crapule Prod mais aussi par le départ de Cidou à la guitare rythmique. Ça a quelque peu modifié notre calendrier. C’est Kim Larcher (Tawn, Obzön Geschöpft) qui a repris le poste et on a donc passé un peu de temps à mettre en place notre répertoire avec lui et bien l’intégrer au groupe.
Aujourd’hui c’est stabilisé, on a repris les concerts et on peut se concentrer sur l’avenir. De nouvelles chansons sont dans les tuyaux, des dates… ça roule !

D’ailleurs comment pourrait-on décrire la musique que vous faites ?

“It’s only Rock n Roll !!!”
Au départ quand on a décidé de monter le groupe avec Ben (Batteur), on pensait carrément partir sur du Hard Rock 80’s… Ce qui n’est pas du tout ce qu’on fait en fin de compte. Même si c’est moi qui compose et arrange la grande majorité de la musique du groupe, le résultat est un mélange des influences de chacun. On écoute tous plein de trucs différents (Ça va du Thrash/Death à la variété internationale…) et ça se ressent forcément dans le résultat final.
Quand je compose, je ne me mets pas de barrières. Ça vient comme ça vient… La seule chose que je veux c’est que ce soit efficace et sans prise de tête, que ça reste du rock n roll. Je ne suis pas trop client de la “musique pour musiciens” ou du moins pour initiés. J’aime bien que ça reste abordable.
Il y a des sonorités metal dans notre musique car on ne se refait pas, c’est ancré en moi. Mais je veux absolument garder le côté vivant du rock n roll.
Pour prendre des références connues, on peut dire que ce qu’on fait est un mélange de Mötörhead, Stone Sour, Metallica, Guns n Roses (dont la carrière s’est arrêtée en 1993 je le rappelle…).

Commençons par le début, si tu veux bien : comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

J’ai commencé la guitare vers 10-11 ans. Un peu par hasard… A l’époque je faisais du sport (on ne rit pas…) et mes parents m’ont proposé de choisir une activité artistique en parallèle… J’ai pris la guitare car il y avait des cours dans l’école de musique à côté de chez moi et parce que je me souvenais que dans les colonies de vacances les moniteurs qui jouaient de la gratte avaient toujours la classe et plaisaient aux filles…
Pour tout t’avouer je n’étais vraiment pas passionné au départ. En 1991 il y a eu la sortie du “Black Album” et des “Use Your Illusion”. J’ai très vite cherché à en connaître plus sur cette musique. On s’échangeait les cassettes avec mes potes. Il n’y avait pas Youtube à cette époque et ça ne passait pas à la télé (remarque il n’y en a pas beaucoup plus aujourd’hui…). La grosse claque pour moi c’est quand j’ai entendu pour la première fois “Kill ‘em All”. C’est à ce moment-là que j’ai commencé a vraiment écouter de la musique et que j’ai contracté le virus… J’ai acheté une guitare électrique avec mes économies et ai commencé à bosser sérieusement…

Et quelles étaient tes influences à l’époque ? Et aujourd’hui ?

En terme d’influence, je crois que n’importe quoi joue sur ce que tu vas composer… Tout ton environnement que ce soit sur un plan musical ou pas. N’importe quoi peut te donner une idée de riff ou d’harmonie en fin de compte…
Pour ce qui est de la guitare à proprement parlé, les plus influents sur mon jeu sont sûrement Slash et Dimebag… Slash pour son sens de la mélodie exceptionnel et Dimebag pour la puissance de son jeu et son groove. Je pense que les héros de notre adolescence sont ceux qui nous feront vibrer toute notre vie. J’adore aussi des mecs comme Nuno Bettencourt ou Richie Kotzen, qui allient une grosse technique à un feeling et une énergie exceptionnelle…

Quand tu as commencé, quel était ton matériel ? J’imagine qu’il est bien différent aujourd’hui…

Quelque peu oui… Ma première guitare était une imitation Stratocaster et un ampli Roland 15 Watts avec effets intégrés. Je crois que j’avais payé le tout 150 francs d’occasion à l’époque… C’était top, saturation et chorus à fond !!! Je suis passé par différents systèmes depuis.
Aujourd’hui je n’ai plus vraiment d’effet. J’ai une Budwah, un équaliseur 10 bandes MXR pour booster en solo et un 6 bandes pour un son “lo-fi” de temps en temps. Je joue sur une Gibson Reissue 57 et une tête Marshall AFD100.
En studio j’aime le mélange Marshall / Mesa Boogie. Et j’aimerai d’ailleurs d’ici peu passer sur une tête Mesa en live. Je te laisserai mes coordonnées bancaires pour un éventuel appel aux dons…

Te souviens tu du premier concert que tu aies vu ? Et de celui que tu aies donné ?

Je crois que c’était “Dorothée et les Musclés” au Parc des Expo de Nancy, je devais avoir 8-9 ans…
Mon premier vrai concert c’était Megadeth pour la tournée “Youthanasia”. Je me souviens qu’on était arrivé en début d’après-midi avec mes potes pour être sûrs d’être bien devant… La fête sur le parking reste un aussi bon souvenir que le concert…
Pour le premier concert que j’ai donné, je ne suis plus trop sûr, j’ai commencé à jouer dans des groupes vers 13 ans. Je me souviens en revanche de mon premier concert “payé”… Je devais avoir 16 ans. On faisait des reprises Heavy et quelques compos avec le groupe Awful Bagels. C’était au “Bar du Coq” à Neuves-Maisons, un bien bel endroit complètement décalé avec notre musique… On avait bien déliré et le cachet négocié était une bouteille de whisky…

Tu as joué il y a un peu plus de 15 ans dans un groupe qui donnait dans le Power Metal à la Machine Head/Pantera (Lowdown). Or Made of Scars n’est pas Metal à proprement parler. Du coup, comment en es-tu arrivé là en tant que guitariste ? Si l’un donne dans la technique pure, l’autre est plus dans le feeling, quel est l’avis du guitariste là dessus?

Oula tu te souviens de ça ! Quel métier ! C’était notamment avec PYM à la basse qui joue dans Deadmen et Akroma.
Pour moi il n’y a pas d’antagonisme entre ce que je faisais à l’époque et Made of Scars. Comme n’importe quel style de musique, le metal n’est pas que technique pure si tu veux bien le faire, bien au contraire… Quand j’écoute Dimebag, ce n’est pas sa technique qui me frappe au premier abord. Je le considère comme un des plus grands, si ce n’est le plus grand, guitariste metal de tous les temps. C’est justement son feeling qui rendait sa musique si forte.
Pour moi, il a été plus difficile de m’adapter à la musique d’Acid Blitz, qui donnait dans le Neo Metal, quand je les ai rejoints par la suite. C’est là que j’ai commencé à jouer avec Ben et Brice qui sont respectivement batteur et chanteur de Made of Scars.
Aujourd’hui, on ne cherche pas à s’inscrire dans un style en fin de compte. On joue ce qui vient, ce qu’on ressent sans se poser de question de style. C’est plus naturel, il n’y a pas de calcul.

Votre EP a été produit par Gorgor (batteur de Phazm) qui apparaît aussi dans votre clip. Comment tout ça s’est passé ?  

On cherchait un nouveau local de répète pour Made of Scars. Je venais d’emménager à Dombasle et on a trouvé le studio de Gorgor par hasard. Il lui restait de la place pour un groupe et on a donc commencé à bosser chez lui. Le courant est vite bien passé. Le groupe était jeune et il nous fallait de la matière pour commencer à trouver des concerts. Le choix d’enregistrer sur place allait de soi.
On voulait quelque chose de brut, rapide. Au départ, on partait sur des prises live car il dispose de l’équipement et des surfaces nécessaires pour ça. En fin de compte, sur ses conseils on a enregistré séparément pour avoir un résultat plus propre. Mais tout ça en gardant les contraintes de temps limités. Ça s’est passé nickel et il a fait un super boulot tant au point de vue du son qu’au niveau humain.
On se voit donc régulièrement avec Gorgor et on discute souvent des idées de production qui nous viennent à l’esprit. Quand on a fait notre single “Drive me Crazy”, on a donc pu mettre en place ces idées. On avait convenu ensemble de “produire” un peu plus ce titre. On est très contents du résultat. Le master a été fait par Thibaut Chaumont qui était au MAI en même temps que moi en 2003-2004. Il a notamment enregistré, mixé et masterisé le dernier Trepalium. J’avais envie d’avoir une nouvelle oreille sur le master pour voir ce que ça donnait.
Dès le départ il était question d’accompagner le single d’un clip. On a donc démarché différentes boîtes et c’est Flo de Crapule Prod qui nous a séduits avec son idée de nous mettre dans un environnement complètement décalé… C’était son premier clip “narratif” et pour nous une première devant les caméras. Le résultat est nickel, il a bossé comme un dingue.

Es-tu satisfait de l’accueil réservé à votre EP “Things Have Changed…” et au clip ?

On n’attendait pas grand-chose de “Things Have Changed…”. Au départ c’était, comme je le disais, une “carte de visite”. On n’avait aucun plan de promotion ou autre. On a contacté que très peu de webzine ou autre média et ceci très tard. Notre démarche sera différente sur notre prochain enregistrement. Toutefois, l’accueil a été très bon et on a même rapidement dû en faire dupliquer une nouvelle série.
En ce qui concerne le clip de “Drive me Crazy”, on avait mieux préparé le terrain en teasant et en préparant sa diffusion et sa promotion sur le net. De ce fait, les vues ont décollé rapidement et les retours sont très bons. Ce n’était pas évident, car la “Tea-Party” était un parti pris un peu spécial. Mais la grande majorité de notre public a adhéré au concept complètement opposé à ce qu’on peut dégager sur scène en fin de compte.

Un mot sur le futur ? Un album est-il dans les tuyaux ?

On est en train de discuter d’un nouvel enregistrement pour la fin d’année sûrement. On a les chansons pour un album, mais je ne pense pas que l’on partira sur ce format. Tout d’abord pour une question de budget et aussi du fait que le groupe est jeune. On va encore expérimenter un peu sur un EP. Ce sera vraisemblablement un 5 ou 6 titres je pense. Ce n’est pas encore défini. Je pense qu’on va acter ça dans les semaines à venir.

Bien, j’attends donc la nouvelle ! Revenons à la technique, peux-tu nous dire quel est ton échauffement/entraînement standard à la guitare ?

Rien de bien original, des exercices déliateurs, chromatismes, gammes dans tous les sens, à différents tempo et sur différentes figures rythmiques. J’essaie de suivre une routine chaque jour. J’en ai besoin car j’ai arrêté de jouer pour ainsi dire complètement pendant 6 ans avant de reprendre avec Made of Scars. J’ai dû repartir de pas très haut on va dire… Récemment j’ai mis un peu de côté cet entretien routinier par manque de temps et ça se paye cash en live…

L’entrainement encore et toujours.. Justement, quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?    

Le métronome est ton meilleur ami. Tout le monde peut devenir un très bon guitariste avec du travail. Il faut être assidu et persévérant, ne pas se laisser décourager. Se fixer des objectifs atteignables, ne pas vouloir aller trop vite. Tu ne pourras faire rapidement que ce que tu peux faire lentement parfaitement. La vitesse vient naturellement avec le temps.
Essayer de travailler son oreille est aussi important que les bases du solfège. La théorie va te permettre de comprendre ce que tu joues et donc de pouvoir concrétiser plus rapidement ce que tu as dans la tête, mais le travail de l’oreille va libérer ta créativité.
Il faut aussi être curieux, écouter de nouvelles choses, rencontrer des gens et échanger.

L’interview arrivant à sa fin, si tu as quelque chose à dire ou à partager, c’est le moment…

Je te remercie encore de m’avoir donné la parole ici et merci aux lecteurs qui sont arrivés jusqu’ici, j’espère ne pas avoir trop dit de conneries.
On ne le dit jamais assez, mais sortez voir des concerts les amis, c’est de loin le meilleur moyen d’apprécier la musique.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Made of Scars, je vous invite à venir faire un tour sur notre page Facebook ou sur Youtube pour découvrir ce qu’on fait.
A bientôt dans une salle de concert autour d’un verre, Cheers !!!

Facebook : https://www.facebook.com/madeofscarsofficiel?fref=ts

Crédit photo : Julien Oddo

Merci à Geoffroy Lagrange d’avoir réalisé cette interview ainsi qu’à Maedlyn de l’avoir corrigée.

Tu aimes cet article ? N’hésite pas à commenter et à le partager !

Silenius

Gérant du site.

Share
Published by
Silenius

Recent Posts

LOFOFORA – Interview de Reuno

Reuno, figure emblématique de LOFOFORA, nous présentes leur dernier album,  "Vanités", et reviens sur le passé du groupe.

5 ans ago

Schecter Reaper 6FR – Orange Brent Hinds Terror – Le test en vidéo

HTD , distributeur officiel de Schecter et Orange nous ont fait l'honneur de nous confier deux de ses précieuses têtes…

5 ans ago

Jeu concours Pensées Nocturnes

Guitariste Metal vous offre la possibilité de remporter un exemplaire de "Grand Guignol Orchestra", de PENSEES NOCTURNES ainsi qu'un pin’s…

5 ans ago

Pensées Nocturnes : Interview de Vaerohn

Vaerohn, tête pensante de son one man band, Pensées Nocturnes, nous présente sa formation et son évolution, suite à la…

6 ans ago

Randall RGOD : test de la pédale préampli de chez Randall

Sortie en 2014, la pédale de préamplification de Randall, dénommée RGOD, est désormais entre nos mains. Voyons si la réputation…

6 ans ago

Rogga Johansson interview

Interview with Rogga Johansson, the man behind PAGANIZER, RIBSPREADER, THE GROTESQUERY, REVOLTING among others. We will know about songwriting, gear…

6 ans ago