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MERCYLESS : Interview de Max Otero

Max Otero, guitariste et chanteur de MERCYLESS, nous parle du début du groupe, de son évolution, mais également de son matériel et de la préparation du futur album à paraître en 2015. 

Salut Max ! Je t’ai vu sur scène et tu avais l’air de t’éclater. Comment s’est passé le concert ?
(Date du 17 octobre à la Souris Verte à Epinal avec DUNGORTHEB, NO RETURN et LOUDBLAST)

Le concert s’est très bien passé et c’était un vrai plaisir de rejouer avec les potos de LOUDBLAST, NO RETURN, et de DUNGORTHEB. Le son ainsi que l’ambiance étaient bons.

Et effectivement les concerts nous permettent de retrouver le sourire, c’est un exutoire nécessaire quand tu fais une musique comme la nôtre.

Pour les personnes qui ne connaissent pas MERCYLESS, peux-tu en faire un rapide historique ?

Alors en gros, nous nous sommes formés en 1987, puis nous avons enregistré des démos, au nombre de trois, dans un style thrash de l’époque influencé par les cadors du genre comme Dark Angel, Exodus, Slayer, Destruction, Kreator, etc…

Ensuite dans les années 90, on a fait évoluer notre style vers le death metal (qui était en plein essor !) et qui nous correspondait le mieux. Alors, à ce moment là, on était plus dans des groupes comme Death, Obituary, Pestilence, Possessed, Hellhammer, etc… S’en est suivi notre premier album en 1992 produit par Colin Richardson, puis le 2eme en 1993 chez Century Media toujours avec Colin Richardson, avec bien sûr des tonnes de concerts et de tournées avec Death, Samael, Unleashed, Cannibal Corpse, Tiamat, Obituary, etc…

A partir de 1995 nous avons eu un changement de line-up avec une nouvelle direction musicale. La scene death metal quant à elle s’eclipsait peu à peu, et nous avons donc eu quelques années de disette, mais qui nous ont fait du bien qui nous ont permis de relativiser sur le monde de la musique et de tout son business qui l’entoure.

On a sorti deux albums jusqu’en 2000, disons que ce ne sont pas les meilleurs pour nous et puis on s’est mis en stand by pendant 10 ans !!

Nous sommes revenus en 2011 avec une double compil de demos et raretés sur Legion of Death Recs. Et ensuite nous avons sorti un nouvel album en 2013 sur un label de merde (Trendkill Records)…(je sais pas trop comment appeler un label qui se permet d’arnaquer des gens… à part label de merde !! je veux bien être cool et sympa mais, de temps en temps, il faut appeler les choses par leur nom !!), mais qui cependant nous a ramené un retour positif qui nous a remis en selle ce qui nous a permis de retrouver notre public et surtout notre style de prédilection de nos débuts !!!

Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

Oh dès l’âge de 13/14 ans, j’ai commencé à me passionner pour le Hard Rock en général et crois moi il y en a eu des albums dans les années 80 qui ont marqué mes premiers émois musicaux. Iron Maiden, Judas Priest, Motorhead ou encore Black Sabbath sont des groupes qui m’ont marqué et bien évidemment comme beaucoup de jeunes j’ai très vite eu envie de faire comme mes idoles que je trouvais cool et donc j’ai acheté une guitare. J’ai commencé à apprendre avec mon pote de lycée (Stéphane Viard) qui allait devenir mon acolyte dans Mercyless pendant plus de 27 ans. J’ai pris une guitare, car pour moi l’essence de cette musique était les riffs de guitares qui me provoquaient des frissons.

Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et quelles sont-elles aujourd’hui ?

Au tout début mes influences étaient des groupes comme Iron Maiden, Judas Priest, Motorhead, Saxon, Accept et Sortilège, ainsi que Warning pour la France… Ensuite mes influences Thrash étaient des groupes comme Exodus, Metallica, Slayer, Dark Angel, Sodom, Kreator, Destruction, avec des trucs plus bizarres pour l’époque qui ont commencé à bien me plaire comme Bathory, Hellhammer et la scène gothique avec Sisters of Mercy, Fields of Nephilim, etc… Et enfin le Death Metal avec Death, Possessed, Atheist, Immolation, Morbid Angel, etc…
Mise à part cela, mes influences sont toujours restées les mêmes et j’écoute encore plus de vieilleries de nos jours car j’ai du mal avec les nouveaux groupes (pas tous heureusement !) d’aujourd’hui, qui me paraissent être trop surproduits, trop surcotés et qui se prennent pour des gravures de mode, en mode rebelle de mes deux !

Quel était ton matériel musical de l’époque et quel est-il aujourd’hui ?

Quand j’ai commencé à jouer réellement vers 1984, c’était le néant… voire la Roumanie de l’instrument !!!
Pour des mecs comme moi qui n’avaient pas trop de thunes et qui voulaient une guitare cool …ou tu achetais Gibson ou Fender… pour le reste, oublie !
J’avais donc au début des sous marques de Fender, de très mauvaise qualité (ma première gratte était une Almirez !!!) et des amplis ridicules qui n’avaient pas le son (mon premier ampli pesait 1 tonne et avait la puissance d’un radio cassette à fond !!).
Beaucoup de mecs que je rencontre lors de nos concerts n’ont pas connu cette période et se marrent quand je leur parle de cette époque mais ils auraient moins fait les fiers si ils s’étaient retrouvés avec une guitare en carton et un ampli en viande hachée !!!!! Mais bon, comme on dit, il en faut pour tout le monde !! Alors, aujourd’hui j’essaye de faire au mieux et j’ai un bon double corps de marque Anglaise avec la même tête d’ampli depuis 1993 de la même marque (assez facile à deviner je pense !) et ça me va bien. J’ai, de plus, une pédale de noise gate pour couper le souffle et larsen ainsi qu’une pédale d’equalizer d’une célèbre marque de pédales robustes (japonaise) pour booster le signal, avec un tuner de la même marque très utilisé par beaucoup car très fiable, le tout branché en boucle.

Désormais je joue avec deux guitares : une Jackson RR avec des micros actifs et une Dean ML, également avec micro actifs, aussi bien en studio qu’en live. Le but étant toujours le même pour moi, il me faut un son épais et bien gras… J’ai acheté tout mon matos avec mon argent depuis des années et il est donc clair pour moi que je ne vois pas pourquoi je ferais de la pub pour ces multinationales qui ne m’ont jamais rien offert, ni endorsé, c’est pourquoi je ne cite pas trop les marques, à part les grattes…

Maintenant depuis quelques mois, l’entreprise SP CUSTOM du sud de la France nous fabrique des micros pour les guitares et la basse ainsi que le système de préampli fabriqué par SBGO effects de bonne qualité, qui arrachent un maximum et surtout qui correspondent à nos attentes… au top !!
Il y a une vraie relation humaine au départ et surtout, c’est fabriqué par des petits artisans Français qui sont à l’écoute des musiciens … Je veux à tout prix éviter les plans foireux avec des marques internationales qui ne s’intéressent qu’au buzz autour du groupe, à travers Facebook, les articles, les ventes d’album et qui, au final, te proposent des deals ridicules.
Je sais que, de nos jours, c’est vraiment devenu une source de motivation et de quête pour beaucoup de musiciens qui essayent par tous les moyens de se faire endorser par une marque, et peu importe si le matos ne correspond pas à l’attente du musicien, l’essentiel est de se faire endorser… (je sais, ça peut éviter de claquer de l’argent et d’avoir du matos moins cher, mais un peu d’intégrité bordel !!) ! Et pour la musique, c’est “on verra plus tard” !! Drôle d’époque quand même !!

Tu chantes (quel sacré coffre d’ailleurs !!) en même temps que tu joues des parties assez techniques. Je suppose que ça a dû être un sacré challenge, comment t’y es-tu concrètement pris ?

Merci pour le compliment, je sais pas si c’est un sacré challenge, le truc c’est que j’ai pris de l’assurance avec les années car je chante et joue de la guitare depuis le début (c’est un trip qui m’a toujours plu), donc j’ai perfectionné mon style et ma façon de procéder avec l’expérience !!! Le fait de jouer en groupe m’a beaucoup aidé et j’ai énormément progressé. A la base, j’adore chanter et j’ai toujours privilégié le chant à la guitare, mais la guitare m’a toujours permis de mettre en application mes idées de chant et de mélodie !! L’un ne va pas sans l’autre pour moi ! Après, je ne fais pas trop de trucs techniques à la gratte pour justement favoriser le chant (surtout dans le Death !) tout est une question d’équilibre entre les deux et surtout, cela demande beaucoup de travail en amont avant de se sentir à l’aise !

Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ?

IRON MAIDEN à Mulhouse en 1983 (j’étais très jeune !) .. et quelle claque !!

Et de celui que tu aies donné ?

En 1987 lors d’un festival dans la région mulhousienne avec Mistery Blue !!!

Peux-tu nous expliquer comment les morceaux sont composés dans MERCYLESS ?

Comme souvent et depuis des années maintenant, avec mon compère on arrive avec des idées de riffs de guitares et ensuite en répète, on colle la basse et la batterie et on arrange au fur et à mesure jusqu’au moment où cela va nous plaire. Ensuite on enregistre sur un petit magneto, histoire de pas oublier, cela peut aller très vite ou prendre des mois, ça dépend de la motivation du moment !! Mais on travaille beaucoup à la maison pour éviter de perdre du temps au local de répète !!

D’ailleurs, comment a été accueilli votre dernier album par le public et par la presse ?

On ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais cela a été une vraie surprise pour nous, car on a retrouvé un peu de reconnaissance que l’on avait perdue depuis des années, et du coup la presse et le public ont aimé cet album, malgré un label à l’ouest pour la promo !! Et surtout les fans ne nous ont pas oubliés, et c’est là l’essentiel.
Il était hors de question de faire un album, juste comme ça, et de passer pour un groupe de “has-been” qui essaye de revenir juste pour la gloriole !

Quels sont les futurs plans pour MERCYLESS ?

La ressortie de « Abject Offerings » ce mois-ci et des concerts et festivals début 2015,et là dans les jours prochains on va finaliser les nouveaux morceaux pour un nouvel album en 2015 !!! On bat le fer tant qu’il est chaud !

Quel est ton échauffement/entraînement standard à la guitare ?

D’abord, je bois une bonne bière et ensuite je rejoue des morceaux d’abord doucement puis à la vitesse normale au fur et à mesure, histoire de bien chauffer les mimines ! Ensuite c’est parti !!

Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un guitariste ?

Ouhla ! Je ne suis pas un grand guitariste j’évite donc de donner des conseils car je n’ai pas cette prétention. Le seul petit truc, c’est qu’il faut aimer sa musique et ne pas essayer de faire celle des autres et surtout, il faut jouer avec ses tripes ! C’est le plus important. Ensuite, bien évidemment, il faut pratiquer régulièrement et éviter de jouer devant son ordi pendant des années en croyant devenir un grand personnage indispensable au monde de la musique … partagez votre musique en groupe, c’est tellement mieux !!

Si je ne me trompe pas, vous avez été le premier groupe français à bosser avec Colin Richardson. Des anecdotes à ce sujet ou des souvenirs à partager ?

Oh là des tonnes ! Il est très sympa et nous a appris des tonnes de choses et des techniques en studio et surtout il nous a appris comment doit sonner un album de Death (pas évident dans les 90s !). Et sinon il ne pense qu’à bouffer cet anglais ! (il faut pas rigoler avec ça avec ce mec) Je n’ai jamais vu un mec bouffer autant en studio, il a tout le temps faim !!!
Lors de l’enregistrement de notre deuxième album, il foutait même de la mayonnaise sur les boutons de la console (qui valait un bras !!) et continuait à mixer comme si de rien n’était !! La classe ! Mais qu’est ce qu’on s’est marrés avec ce mec, c’est vraiment une crème !!

D’ailleurs, vous avez également été le premier groupe français à signer chez Century Media. Comment ça s’est passé ?

Ben tout simplement, ils ont adoré notre premier album et voulaient à tout prix nous signer pour le suivant …et oui ça se passait assez simplement à l’époque !

L’interview arrivant à sa fin, si tu as quelque chose à rajouter, c’est le moment…

Merci beaucoup Geoffroy pour le soutien et l’intérêt, et désolé si je suis un peu “cash” dans mes réponses, mais j’aime bien dire ce que je pense !!! Merci à tous ceux qui nous soutiennent depuis toutes ces années et qui continuent à venir aux concerts, il faut soutenir cet underground qui nous fait vivre, il y a de bons groupes, de bonnes associations et plein de gens qui se bougent le cul pour faire vivre cette passion, alors à très bientôt “On Stage”   …. AND STAY EVIL !!!

Merci à Geoffroy Lagrange d’avoir bien voulu interviewer Max !

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Crédits photos : Photostastoux et Phénix Galasso

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