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Troy Stetina : Interview de Troy Stetina

Troy Stetina, guitariste et écrivain de plus de 40 méthodes de guitare, spécialisé dans le metal, revient sur sa carrière et nous fait partager sa vision du monde de la musique.

Salut Troy, merci d’avoir accepté cette interview avec Guitariste-Metal.fr !

Nous allons diviser l’entrevue en différentes parties étant donné que tu as une longue carrière, en tant que professeur, écrivain, guitariste et tu possèdes également un studio d’enregistrement. Parlons de ta carrière, comment es-tu tombé dans la musique et quand as-tu commencé à jouer de la guitare?

Et bien il y avait une classe de musique lorsque j’étais en 6 e année à l’école, et tous les garçons faisaient la queue pour jouer de la batterie, moi y compris bien sûr. Mais le professeur dit alors que ça n’ira pas ainsi et nous avons dû choisir parmi les autres instruments. Un de mes frères aînés avait essayé de jouer de la clarinette à un moment donné, et c’était alors le seul instrument que nous avions à la maison… Donc, si je voulais jouer d’un instrument, c’était de la clarinette ! J’en ai joué pendant quelques années et j’ai ainsi appris à lire la musique à l’école.

Puis, quand j’ai eu 12 ans, un de mes amis avait une basse et m’a joué le riff d’Iron Man. J’ai alors pensé : « Je pourrais aussi faire ça ». Et il a suggéré alors que je prenne une guitare pour que nous puissions jouer des trucs ensemble. Ma mère, qui était une chanteuse d’opéra, a soutenu mon intérêt pour la musique, alors quand je lui ai demandé, elle sortit un moment et m’offrit une copie d’une Strat ainsi qu’un petit ampli. Mon père lui par contre était totalement contre. Il pensait alors que ce n’’était qu’un gaspillage d’argent et était très en colère à ce sujet.

J’ai tout d’abord commencé à apprendre à jouer avec le livre « Mel Bay 1 », mais le simple fait de lire la notation m’a assez rapidement ennuyé et j’ai alors commencé à apprendre les chansons de Kiss à l’oreille. La première chanson que j’ai apprise fut « Black Diamond ». C’était au milieu des années 70 et j’ai alors commencé l’apprentissage de toutes sortes de rock des années 70 à l’oreille. Kiss, Aerosmith, Rush, Led Zeppelin, Sabbath, Kansas, peu importe. À la fin des années 70, j’ai entendu Van Halen pour la première fois et ce guitariste a réellement allumé le feu en moi ! Je commençais alors à devenir sérieux et appliqué au sujet de l’élaboration d’une technique d’exécution rapide. J’ai appris alors chaque note du premier album de Van Halen !

Puis, en 1981, j’ai écouté un enregistrement d’un concert d’Ozzy Osbourne avec Randy Rhoads. J’ai vraiment adoré cet enregistrement et appris tout de lui. J’ai donc été, dirons-nous, un autodidacte, dans le sens où j’ai appris à jouer à l’oreille. Il n’y avait pas de tab de guitare à l’époque, et je n’ai jamais pris de leçons d’apprentissage au sujet de la musique typé rock.

Vers le début des années 80 je me suis aussi penché dans le domaine de la musique classique et j’ai commencé à prendre des cours de guitare classique. Et je suis passé par une phase où j’ai aimé ce que faisait Al Di Meola et suite à cela j’ai pris quelques cours avec un prof de guitare fusion afin de m’aider à en apprendre plus sur ce style.

Puis, plus tard, quand je donnais des cours au Conservatoire de Musique de Wisconsin, j’ai continué avec quelques cours théoriques donnés par un pianiste qui s’entrainait sur le fameux Paganini « Les 24 Caprices pour violon », que j’apprenais également à l’époque. Cela me permit de parfaire en quelque sorte mes connaissances théoriques. On peut donc dire que j’ai pris des cours de musique.

Toutefois, j’ai appris comment jouer du rock et du métal avec pour seule aide mon oreille ! Quand j’étais professeur de guitare, spécialisé dans le rock, les enfants amenaient avec eux des titres qu’il appréciaient, sur une cassette, et j’apprenais alors sur place à connaitre le morceau et à le leur montrer. C’est l’une des expériences qui a réellement aidé à développer mon oreille.

Quelles ont été tes influences musicales par le passé ? Qui était ton guitariste “préféré” à cette époque?

Van Halen a été le premier guitariste qui m’ait réellement inspiré, mais Randy Rhoads m’a également beaucoup influencé, c’est même de lui dont j’ai été le plus inspiré.

A la période où Yngwie et toute la scène dite « néo-classique » sont arrivés, je jouais alors déjà des titres de Paganini, Bach, Vivaldi ainsi que de Beethoven. Bien que j’aie appris certaines choses avec le jeu de Yngwie avec “Far Beyond the Sun“, j’ai toujours été attiré et eu envie de jouer de la musique classique dite « originale », à la guitare électrique, plutôt que de faire du métal avec une influence néo-classique.

C’est vraiment l’étude de la musique classique qui m’a permis de développer ma technique. Pour jouer ce genre de musique tu as vraiment besoin d’avoir une bonne base en technique qui te permet alors de tout jouer.

Comment es-tu devenu directeur musical de la partie rock au Conservatoire Wisconsin ?

Mon éditeur, Hal Leonard, est basé à Milwaukee. A l’époque, le rédacteur en chef de Hal Leonard était Will Schmidt (il a écrit toutes les méthodes de guitares « fondamentales » de chez Hal Leonard), et il connaissait le président de la Faculté de guitare au Conservatoire de Musique Wisconsin, John Stropes.

Ce dernier cherchait quelqu’un qui pourrait enseigner le rock et la guitare contemporaine. Will m’a alors recommandé. L’éditeur a également bénéficié de ma venue à Milwaukee dans le but de travailler plus étroitement avec eux sur de nouveaux livres.

J’ai donc déménagé d’Indianapolis à Milwaukee en 1986 et j’ai commencé un programme de rock au Conservatoire tout en continuant à écrire pour Hal Leonard, mais j’ai également essayé de faire quelque chose avec des groupes de musique.

Est-ce que tes méthodes et tes chansons ont été bien acceptées par la direction du Conservatoire ainsi que par les étudiants ?

Oui, j’ai construit tout un programme là-bas. Développer son « cv musical » ainsi que développer un diplôme a attiré un grand nombre d’étudiants. Je suis devenu très intéressé par l’enseignement alors que je n’ai jamais cherché à être un enseignant. Je suis tombé dedans et il s’est avéré que j’étais capable de bien faire le job. Ainsi, alors que j’enseignais par tous les moyens, et que je m’inquiétais sur les progrès de mes élèves, il m’était alors toujours secondaire de devenir moi-même un artiste. Je ne trouvais plus vraiment d’inspiration dans mes créations, et j’enseignais trop, j’ai donc finalement décidé de quitter le Conservatoire en 1993.

Je me souviens avoir développé toutes ces matières du programme d’études pour les classes et la première fois j’ai pensé, « Et bien c’est beaucoup de travail non rémunéré, mais le semestre prochain, ça sera plus facile ! » Et quand le prochain semestre est venu je m’ennuyais déjà ! C’était en fait juste une répétition. J’ai alors appris que je devais continuer à progresser, d’avoir de nouveaux défis afin de rester intéressé. C’est pourquoi l’écriture de livres fonctionne mieux pour moi en tant que moyen d’enseignement.

Comment et pourquoi as-tu créé ton premier livre et comment as-tu abordé Hal Leonard ?

Will Schmidt, qui a écrit la série de base du livre Hal Leonard Guitar, est venu rencontrer tous les enseignants à la boutique de musique où je donnais des cours, afin de nous montrer ce qui était cool à propos de sa série, afin que nous utilisions davantage le système d’apprentissage des livres de Hal Leonard avec nos étudiants. A la fin de son exposé, je lui ai demandé, “Il s’avère donc que vous n’avez pas de livre ou de méthode pour mes élèves qui veulent apprendre à jouer du rock.” Il a alors répondu, “Vous avez raison, nous devrions avoir une méthode pour ce type de musique. Comment voulez-vous l’écrire?”. Je l’ai donc écrite.

En fait, ce n’était pas si simple. J’ai d’abord écrit un livre en utilisant la musique des autres pour apprendre les techniques et j’ai alors utilisé des solos populaires. Hal Leonard voulait le publier, mais après vérification auprès des autorisations, il s’avérait alors que l’on ne pouvait pas le publier. C’était assez décevant. Tout ce travail pour rien. J’ai alors pensé à contourner le problème et je me suis demandé, est ce que cela fonctionnerait si je compose la musique moi-même ?

J’ai alors réécrit une méthode tournant autour de mes compositions et c’est ainsi que les premiers livres ” Heavy Metal Rhythm Guitar 1 and 2″ et “Heavy Metal Lead Guitar 1 et 2″ sont apparus dans les années 80.

Plus tard, Will me confia qu’il avait demandé la même requête à au moins 20 autres personnes avant moi mais que j’ai été la première personne qui est arrivée à soumettre un manuscrit.

Comment es-tu devenu rédacteur pour le magazine Guitar One ?

GuitarOne magazine était en relation avec Hal Leonard ainsi qu’avec Cherry Lane, le directeur de la rédaction d’Hal Leonard, avec qui j’ai travaillé sur beaucoup de livres au fil des années, qui a également été le rédacteur en chef de GuitarOne pendant une longue période. J’étais donc bien placé pour devenir rédacteur pour ce magazine.

Sur Internet, je peux lire que tu as écrit plus de 35 livres / méthodes, peut-on savoir combien ont été écrits, leur nombre exact, y compris avec les méthodes au format DVD ?

C’est un peu compliqué, car une partie du travail que j’ai fait pour Hal Leonard et une partie de la rédaction que j’ai fait pour GuitarOne et Guitarworld ont été rééditées dans différents livres. Je ne m’intéresse pas beaucoup de la façon dont mon travail est “reconditionné” par l’éditeur. Mais je vais quand même jeter un oeil. Si je regarde ma discographie je peux te dire que je suis l’auteur de 31 livres / CD et également de 6 DVD, que j’ai également fait presque la moitié des licks de la série DVD “Hal Leonard Goldmine Série 200 Rock”, donc on peut conclure que j’ai été l’auteur de 7 DVD. A ces 38 publications, tu peux également ajouter mes articles publiés dans des magazines qui ont été réédités par la suite dans des livres de compilations (au moins deux à ce que je sache, mais il y en a peut-être plus), en plus je sais que certains de mes extraits vidéo ont été inclus dans deux autres packages de livre / DVD d’un autre éditeur. On est donc à 42 publications.

J’ai également fait l’enregistrement audio du livre / CD « Joe Satriani Signature Licks » (bien que je n’ai pas écrit le texte). Et j’autoproduis mon propre masterclass de Beethoven disponible sur www.stetina.com , masterclass qui enseigne ma version de la sonate Appassionata.

Nous sommes donc à un total de 44 « produits » actuellement. A côté de cela, j’ai également filmé un certain nombre de leçons vidéo pour le site GuitarInstructor.com, qui est relié à Hal Leonard.

Peut-être que d’autres produits mettent en avant certains de mes cours / services mais je n’en ai pas été informé.

Est-ce que certains de ces livres / méthodes ont été traduits dans une autre langue ? Est-il prévu de traduire quelques-uns de ces livres à l’avenir ?

Oui, certains de ces livres ont bien été traduits, mais l’éditeur ne m’a pas informé lorsque cela s’est produit. Je n’ai jamais reçu aucun retour de quelqu’un m’informant que tel ou tel livre a été traduit en allemand ou en italien.

Au fil des années, j’ai pris conscience qu’il y avait certaines versions de mes livres traduits, mais non autorisés. Des personnes ont juste traduit le livre et vendu les livres par eux-mêmes. Dans certains pays, comme en Iran, cela est inévitable, car ils ne peuvent être vendus légalement; en fait, mes méthodes sont très populaires : l’ “underground” de tout le Moyen-Orient. C’est excitant de savoir que mon travail a inspiré toute une génération de musiciens là-bas.

Les Philippines, l’Indonésie et l’Amérique du Sud ont également beaucoup de copies de mes livres traduits et vendus, mais non autorisés. Il en va de même pour la Chine, et je viens même d’apprendre qu’une nouvelle traduction va paraitre sous peu chez eux. C’est donc en quelque sorte une bonne nouvelle pour moi !

Je suppose que c’est un beau compliment de savoir que les gens, un peu partout dans le monde, utilisent mon travail; qu’il a une portée d’influence encore plus grande que je ne peux le voir.

Je peux également dire la même chose concernant le téléchargement illégal… je suppose que plus de copies ont été «partagées» sur internet plutôt qu’achetées officiellement. Il semble que beaucoup de gens pensent que je suis une personne riche car mon travail est connu, et que par conséquent, qu’il est normal de le posséder gratuitement. Ou peut-être qu’ils ne s’en soucient pas. Mais la vérité est que l’éducation musicale est un petit marché de niche et que je vis une vie disons modeste de cette activité…, disons qu’elle est moins rémunératrice que celle d’un gestionnaire d’un restaurant de restauration rapide. En fait, pendant un moment, j’avais arrêté d’écrire des livres, car ce n’est tout simplement par bien rémunéré.

C’est pourquoi j’ai commencé à travailler sur www.music44.com (un vendeur de partitions musicales), avec un partenaire d’affaires. Il y a plus d’argent à gagner dans la vente au détail de produits plutôt que dans leur création. Dans tous les cas, internet et le téléchargement ont tout changé.

Si nous ne soutenons pas financièrement ce que nous aimons, et que nous trouvons utile, nous minons de par ce fait les créateurs et ces derniers ne continueront pas à créer autant. Ce n’est pas seulement vrai pour mes propres affaire, mais ça l’est pour tout le monde.

En parlant de tes livres, combien en as-tu vendus au total ? Lequel a-t-il eu le plus grand succès ?

« Speed Mechanics for Lead Guitar » est le livre qui a été le plus vendu à ce jour. Environ 300 000 copies ont été écoulées au cours de ces 25 dernières années durant lesquelles il a été imprimé. Il va de même pour « Metal Lead Guitar Vol 1 » et « Metal Rhythm Guitar Vol 1 ».

Si on additionne tous les livres vendus alors le volume des ventes dépasse le chiffre de 1 million. Et si l’on divise sur les 25 années où les livres ont été vendus nous obtenons alors une moyenne d’environ 40 000 livres par an.

Les ventes sont désormais au plus bas aujourd’hui aux États-Unis. Mais comme je l’ai dit, beaucoup plus de gens utilisent mes livres plutôt que ce que peuvent laisser penser ces chiffres de ventes.

As-tu l’intention de créer de nouvelles méthodes dans un avenir proche (livres, DVD, etc) ?

Oui. Je viens de terminer un livre intitulé « Dream Theater Signature Licks », il devrait paraitre au début de l’année 2015. C’est le premier livre que j’ai écrit depuis 8 années, le dernier ayant été « Fretboard Mastery ». Je travaille également sur deux nouveaux livres avec des co-auteurs. L’un se nomme « Speed Mechanics for Drums », que j’écris avec l’aide d’un batteur de session extraordinaire basé à Los Angeles nommé Chris Moore. L’autre est un nouveau livre de guitare. Mais le processus est lent car je dois travailler sans être payé, ce qui est difficile à gérer.

Si tu devais choisir un mot ou une phrase, à propos de tes méthodes préférées, quel mot / phrase choisirais-tu ?

Speed Mechanics for Lead Guitar – Un ensemble des compétences physiques requises pour la maîtrise de la guitare et comment les obtenir

Fretboard Mastery – Le côté que j’appellerais “compréhension” pour maîtriser la guitare

Metal Lead Guitar 1, 2 –  Un mélange de technique et de musicalité donnant un niveau de jeu professionnel.

Métal Rhythm Guitar 1, 2 – Ce livre vous apprend à réellement sentir le rythme, ce dont vous avez besoin pour passer d’un jeu de type débutant à un jeu pro.

Troy Stetina : The Sound and the Story DVD – Mon meilleur travail à ce jour. Un bon aperçu de toutes les composantes de la lecture et de l’art. Je creuse profondément dans des concepts que je qualifierais de niveau supérieur et les applique. De plus Fret12 a vraiment fait un excellent travail avec la production.

Total Guitar Rock – C’est un livre fun. Il n’y a pas d’exercices, juste 23 titres qui permettent de progresser dans un système gradué et couvrant toute la gamme de styles de rock.

Beginning Rock Rhythm Guitar, Beginning Rock Lead Guitar videos – Une honte. J’ai vraiment la haine de me voir ainsi sur ce DVD, en particulier durant cette période précise… mes premières vidéos étaient très maladroites selon moi. Le résultat est un peu mince par rapport à mon travail réellement fourni.

The Ultimate Scale Book – Ma vision du manche, en version condensé. La version complète se trouve dans ‘Fretboard Mastery’.

Barre Chords : The Ultimate Guide – Les formes d’accords essentiels, de manière condensée. Encore une fois une compréhension plus complète est présentée dans la méthode ‘Fretboard Mastery’.

Goldmine 200 Rocher Licks DVD – C’est une contribution qui comporte 80 licks. Je ne suis pas vraiment très bon dans les licks, en fait je suis plus intéressé à montrer comment faire afin de développer les compétences qui permettent de créer les siennes. Mais il y a un autre moyen pour apprendre certains licks ainsi que leurs variations, ces licks se trouvent sur l’album de Second Soul, « Beyond the Infinite ».

Very Best of Ozzy Osbourne Guitar Signature Licks – Un travail d’amour. Randy était ma plus grande source inspiration.

Best of Deep Purple Signature Licks Guitar – Lorsque l’éditeur m’a demandé de faire ce livre, j’ai admiré son travail comme un acteur de premier plan.

Best of Foo Fighters, Best of Rage Against the Machine, Best of Black Sabbath, Best of Aggro Métal (guitare Signature Licks livre / CD), plus Moderne Rock et Black Sabbath Guitar Signature Licks DVD – Fun et faciles. J’aime beaucoup la musique, et être payé pour écrire à ce sujet ainsi que pour en enregistrer et bien ce n’est pas une mauvaise chose !

Best of Signature Licks Joe Satriani Guitare (par Dale Turner) – Je n’ai pas écrit ce livre, mais j’ai joué les titres durant l’enregistrement parce que Dale avait des problèmes de tendinite à l’époque. Ce fut un véritable défi, étant donné que ma technique est plus basée sur l’alternate picking. Joe lui joue différemment de moi, il a donc fallu un mois pour faire les enregistrements comme il le fait et ce travail m’a vraiment donné du fil à retordre. Je considère ce livre comme l’un de mes records personnels car il m’a permis de sortir de ce que je pourrais appeler ma zone de confort !

Hard Rock Guitar Signature Licks DVD – Des morceaux fun à jouer. Ce livre me ramène directement à mes racines.

Beethoven Masterclass, cours à télécharger – « Beethoven est mon compositeur préféré. C’est la musique classique qui a vraiment fait perfectionner ma technique. J’adore juste jouer ce type de musique ! Alors, j’ai créé une série de sept leçons afin de faire partager à d’autres personnes ce genre de musique et de techniques requises ! ».

Ce sont mes parutions que je préfère. Je vais laisser mes autres parutions reposer en paix..

Comment a commencé ta participation avec 12 Fret et ton DVD « The Sound and the Story » ? Est-ce qu’un autre DVD est prévu ?

J’ai formé Mark Tremonti (Alter Bridge / Creed) sur la technique du lead pendant quelques années quand son frère Dan Tremonti a commencé Fret12.

Concernant ce type de DVD, il s’agit d’une vision de l’artiste, qui capitalise et rassemble tous les éléments de sa carrière, y compris ses performances, l’enregistrement, l’enseignement, les merchandising, le matériel et tout le reste.

Le premier de la série « Sound and Story DVD » était Mark Tremonti, pour lequel j’étais consultant. Nous avons ensuite réalisé un DVD sur Leslie West. J’étais le troisième artiste de la série. Maintenant, il y en a bien plus.

Malheureusement, mon DVD ne s’est pas vendu aussi bien que l’on espérait. Il s’agit d’un DVD qui est vendu à 39 dollars et je pense donc que beaucoup de gens le trouvent trop cher et préfèrent se diriger vers un produit moins cher.

De plus, bien évidemment, beaucoup de gens s’attendent à télécharger ce genre de contenu gratuitement. Mais la vérité c’est qu’un produit de qualité coûte beaucoup d’argent afin de pouvoir bien le produire, et vous obtenez fondamentalement ce que vous payez. C’est un très bon produit, un DVD de 3 ½ heures qui regorge d’informations, d’enseignements et de musique.

C’est mon couronnement à ce jour sur le côté pédagogique, il vaut vraiment la peine de dépenser 39$ si vous voulez maitriser votre jeu de guitare dans un style rock ou métal. J’espère que Fret12 continuera sur sa lancée, les ventes vont continuer à grimper et à un moment donné, nous serons en mesure de faire un « Sound and Story II ». Mais si cela arrive ou non est entièrement fonction du nombre de personnes qui vont acheter le premier « Sound and Story ».

Tu as joué par le passé dans différents groupes et il semble que tu te concentres maintenant uniquement sur Second Soul.

Second Soul a sorti un album auto-produit ” Beyond the Infinite ” en 2011 et a effectué une tournée en 2012.

Bien sûr, internet avait déjà détruit, ou endommagé des maisons de disques, de sorte que les groupes étaient alors forcés de s’auto-produire et que la vente de musique n’était plus vraiment un centre de profit. Pour se faire de l’argent, il faut alors compter sur les concerts ainsi que sur le merchandising. Ce qui est drôle c’est que la même personne ; qui ne va pas acheter un CD à 12 $, va facilement dépenser 30 $ sur un billet de concert et encore 30 $ sur un t-shirt !

Mais bien sûr, un nouveau groupe ne fait pas d’argent avec un concert, parce que ce n’est que la tête d’affiche qui en gagne principalement. Donc, au mieux, le nouveau groupe a de la chance parce que la tête d’affiche les ramasse et les prend “sous leur aile” ou alors que cette dernière tête d’affiche possède assez d’argent pour leur offrir leur tournée.

Quoi qu’il en soit, l’astuce consiste à ce que le groupe joue en face de suffisamment de personnes, et qui, en réalisant un bon show, donne envie aux spectateurs d’acheter assez de merch qui leur permettra de payer pour la suite de la tournée et de se présenter dans d’autres concerts. Dans le cas où vous ne parvenez pas à récolter assez d’argent, cette tournée sera alors votre dernière (sauf si vous êtes si fabuleusement riche, vous pouvez alors vous permettre de jeter de l’argent par les fenêtres).

L’autre méthode, que je qualifierais d’approche plus traditionnelle, est de jouer localement et de construire votre auditoire progressivement. Mais il n’y a pas assez de supports localement et les gens ne se soucient pas vraiment de la musique, et franchement c’est parce que la plupart des titres qu’ils connaissent sont assez fades.

Disons qu’il n’y a aucune “scène” locale près de Milwaukee. Les clubs sont simplement un regroupement d’une quinzaine de personnes ivres dans un bar qui nous disent, “You guys f***** rocks! Que faites-vous à jouer ici!?! Vous devriez jouer dans un stade!”

Et nous rentrons chez nous après avoir dépensé plus d’argent dans le carburant que ce que nous avons gagné durant la soirée. Ca ne fonctionne pas.

Il doit y avoir un marché et une scène locale pour qu’un groupe puisse se construire. Sans cela, nous avons dû chercher un marché plus vaste, ce qui était cool parce que nous avions pu toucher quelques personnes un peu « in » du coup !

Telle était l’état de l’industrie de la musique quand nous avons essayé de promouvoir Second Soul. Mais à notre insu l’ensemble de l’industrie du rock aux États-Unis, même à des niveaux plus élevés, a été si mauvais en 2012, que des groupes bien établis ont également eu du mal à gagner de l’argent durant leurs tournées. De par ce fait, les promoteurs ne prenaient aucun risque, ce qui signifie que les groupes récents n’avaient pas de véritables occasions de mettre en avant leur musique en face d’un grand nombre de personnes.

Il y avait donc réellement une diminution des opportunités, le marché était en baisse. Bien-sûr, nous espérions être l’exception. Car le fait que ce soit difficile ne veut pas dire que cela est impossible. Mais lorsque qu’est arrivé le moment où tous les plans de notre gestionnaire n’ont pas eu moyen d’être concrétisés, et que mon ami Mark n’a en quelque sorte plus « financé » notre tournée, en raison de ses propres contraintes, nous avons alors vu qu’il était impossible de continuer. Nous ne pouvions alors plus regarder de l’avant. Par la suite, le gestionnaire a dû nous quitter et nous avons alors mis Second Soul en pause en 2013.

Ça m’a vraiment fait mal car après 10 années d’efforts, nous avons finalement réussi à tout mettre en place – la musique, l’enregistrement, les membres du groupe engagés et prêts à partir en tournée, le show bien huilé, une remorque pleine de plein de matériel sonore (notre gestionnaire était propriétaire d’une société de sonorisation et d’éclairage), une personne vraiment qualifiée pour enregistrer nos sessions, du merchandising et on avait même de l’argent de côté !

Nous avions travaillé et avons mis tout en place pour réussir ! De plus – et c’est là le hic – à chaque fois que nous jouions des spectateurs achetaient du merch ! C’est une chose d’être encouragés et complimentés mais s’en est une autre quand ils mettent la main au portefeuille, c’est un réel soutien.

Nous avions un pourcentage de vente de merch, par salle, d’environ 10 à 20%, ce qui est assez étonnant. Par exemple lorsque nous jouions devant 100, 50 ou même 2000 personnes, nous vendions également à 10-20 % des spectateurs, notre taux était constant. Bref, si nous pouvions faire un concert avec 2000 spectateurs par soirée nous étions en mesure de vendre entre 200 et 400 articles, ce qui était bien au-dessus des résultats financiers que nous devions avoir, juste en comptabilisant le merchandising ! Tout marchait bien de ce point de vue !

Mais alors, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Ce sont les affaires après tout, qui ne serait pas, dans ces conditions, partant pour nous payer une tournée ?!? Eh bien, personne ! WTF?

Le sentiment d’impuissance dans ce genre de situation est épouvantable. Les questions commencent alors : Pourquoi suis-je voué à l’échec dans le seul domaine que je désire ? Suis-je simplement maudit ? Je l’aurai compris si l’album n’avait pas été bien accepté, j’aurais alors pu changer mon approche. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.

Le travail de toute ma vie avait été centré sur la guitare; J’ai toujours été un artiste et seulement ensuite un « professeur » si je puis dire. L’enseignement et l’écriture étaient mon travail durant la journée.

Toute mon inspiration vient de l’art, de mon envie de parfaire ma technique et de créer de la musique. Et je partage ces passions par l’enseignement. Mais lorsque votre but échoue, combien de temps allez-vous vous sacrifier et vous accrocher à un rêve avant de finalement l’abandonner ? Comment acceptez-vous une défaite retentissante ? Faut-il dès lors commencer à se demander si vous étiez alors en plein délire ou si tout simplement vous manquiez de chance ou de talent ?

Lorsque vous êtes si proche de votre but, quand tout semble vous réussir, lorsque vous savez dans votre cœur que vous êtes né pour faire cette chose-là, et que le public apprécie votre travail et dépense de l’argent, qu’est-ce qui vous manque alors encore ?

Dois-je encore investir 10 années de ma vie en espérant que tous ces éléments soient à nouveau réunis ? La bonne occasion doit bien apparaître un jour et nous n’avons pas de contrôle sur tous ces évènements.

En fait, c’était pire que ça. J’ai été bloqué à chaque fois que je rejoignais un groupe alors que les opportunités sur le côté pédagogique ont fleuri et je n’ai aucune idée du pourquoi.

Certes, j’apprécie l’opportunité que j’ai eue à l’égard de l’enseignement et de l’écriture. L’enseignement et l’écriture au sujet de la musique est proche de la musique, mais cela ne crée pas de disques ainsi que les tournées. J’ai donc utilisé les méthodes, et les CD et DVD, comme un véhicule pour mettre en avant mes compositions. Mais la réalité est que j’ai eu à chaque fois des problèmes.

L’enseignement et l’écriture étaient mon travail et c’était un bon travail dans la mesure où ce travail se trouvait assez proche de la musique qui me permettait de jouer et de garder mes rêves. Mais ces rêves n’ont jamais pu se concrétiser. J’étais coincé à un moment de ma carrière. C’est la chose la plus étrange en fait car les gens, partout dans le monde, pensent que j’ai réussi, que je suis un célèbre dieu de la guitare, tandis que je ressentais que j’avais essuyé un échec complet en tant que musicien ! Pour passer au niveau suivant et pour progresser en tant qu’artiste, j’avais alors besoin de l’industrie de la musique pour financer mon enregistrement.

J’ai alors dû me mettre clairement une distinction, j’avais atteint un niveau de maîtrise très acceptable concernant mon jeu à la guitare, ce qui était l’un de mes buts. En tant qu’artiste, j’ai “réussi” à cet égard. J’ai également réussi à gagner ma vie grâce à l’enseignement de la musique depuis maintenant 25 années. C’est également un autre « succès ». Mais pour me développer davantage, pour atteindre mon potentiel de jeu « complet », je me devais de jouer plus, et non de m’assoir devant un ordinateur et d’écrire un texte.

Alors oui, je suis très amer, de constater que j’étais si proche de mes rêves et je les ai vus s’évaporer. Il aurait été beaucoup plus facile d’avoir échoué plus tôt dans la vie et d’avoir ensuite emprunté une direction différente. Je veux dire, si je suis de toute façon voué à l’échec, ne vaux-t-il pas alors mieux en finir rapidement ?!

Je sentais alors que toute ma vie avait été un gaspillage d’efforts. Comme je n’avais pas d’importance je me disais alors autant arrêter de jouer, ce que j’ai fait, en prétendant alors que j’étais désormais “à la retraite”, résigné par la défaite. Si le monde ne voulait pas m’entendre, si je n’arrivais pas au bout de mes rêves et mon but, alors ” F *** the world ” !

Mais après un moment, je me suis finalement demandé, ai-je vraiment envie de rester amer, ou est-ce que je veux être heureux à nouveau ? Vous pouvez combattre le monde, vous pouvez combattre Dieu, vous pouvez combattre « ce qui est », mais quand vous vous disputez avec vous même et bien vous perdez toujours. J’étais comme le “lieutenant Dan” dans le film Forrest Gump.

Est-ce qu’un nouvel album est en route pour Second Soul ?

Pas pour le moment. Je ne sais pas encore quels seront mes prochains projets. Je joue pour moi maintenant afin de continuer d’être créatif.

J’avais l’habitude de croire qu’il y avait un public qui me soutenait en tant que musicien. C’était vraiment l’enfer, j’avais une base de fans à travers le monde des guitaristes et même avec Second Soul ça a échoué ! C’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase car je m’étais totalement investi dans ce projet.

Maintenant, je ne me soucie plus de savoir s’il y a un public ou non. Je joue pour moi, ce que je veux et quand je le souhaite, peut-être tout simplement que je ne suis pas le musicien que je pensais être. Lorsque vos plans échouent, vous avez le choix, soit vous quittez ou vous trouvez une autre raison de continuer. Et j’ai enfin trouvé une raison qui ne dépend pas des critiques d’autres personnes.

Je peux, par exemple, juste enregistrer et ne pas publier ces enregistrements, tout simplement, cela m’importe peu. Je n’ai jamais aimé la commercialisation, la promotion et tout le côté de la distribution de toute façon. Qu’est-ce que cela a à voir avec la création, non mais vraiment ?

On dit naïvement que si tu suis ton cœur et poursuis ta vision qu’alors le monde te récompensera pour cela, ce qui n’est pas vrai. Peut-être y-a-t-il une once de vérité là-dedans car certains grands artistes, qui ont obtenu un grand succès, ont réussi en suivant leurs visions, mais ce n’est pas pour autant garanti. Beaucoup de personnes talentueuses ne sont pas reconnues et récompensées alors qu’à l’inverse des personnes sans talent sont sous le feu des projecteurs le temps d’une saison. Demandez donc à Schubert ce qu’il pense de la musique, de l’art et des récompenses ! Sa musique est devenue populaire uniquement plusieurs années après sa mort. Un grand talent, sans aucun doute.

Chacun a ses défis, et tout le monde se met un masque afin d’avoir l’air être d’un vainqueur afin justement de gagner. L’image que nous véhiculons est très importante, et si tout le monde serait aussi heureux qu’ils le montrent sur leurs profils Facebook alors le monde serait un endroit merveilleux. Cependant la vérité est tout autre car tout le monde souffre.

Tout le monde est cassé à un moment de sa vie. Si vous n’avez pas encore été brisé, vous n’avez probablement pas vécu assez longtemps ou vous vivez dans le déni de votre propre brisement.

Cependant, mon cheminement spirituel m’a permis d’écrire un livre intitulé « To Love and To Teach » avec mon ami Michael Baumann. Après une bataille de dix ans contre un cancer, Michael mourut seulement 24 heures avant que le texte final du livre fut soumis.

A côté de ton groupe Second Soul, tu es également impliqué dans un autre projet appelé DIMENSION X. As-tu également des nouvelles à partager par rapport à ce groupe ?

Désolé de le dire mais non. Bien que le groupe ait reçu quelques bonnes critiques, encore une fois il semble qu’il soit arrivé à un mauvais moment pour la vente de CD et n’a pas très vendu. Ou peut-être qu’il ne s’est que très peu vendu, je ne sais pas. Mais personne n’a reçu un seul centime au sein du groupe, tout du moins jusqu’à ce que nous splittions.

Tu es également propriétaire de ton propre studio d’enregistrement appelé « Artist Underground ». Peut-on savoir ce que tu fais précisément (enregistrement, mastering, etc) ? Quelles sont les sorties d’albums à prévoir pour cette fin d’année ?

Je produis un album métal pour un musicien local ici à Milwaukee, nommé Tommy Lodwig. Son album est une sorte de metal de la vieille école, mais très authentique et avec beaucoup d’émotions, c’est pourquoi je pense qu’il est un bon artiste.

Je m’amuse également avec ma femme, Jennifer, à faire l’enregistrement d’un groupe de rock chrétien local. Je n’ai donc pas de grand plan, j’essaie juste de me faire plaisir.

Parlons maintenant de ton rôle en tant que l’un des plus grands professeurs de guitare du monde. Quand as-tu commencé à donner des cours de guitare à certains élèves ?

J’ai commencé à enseigner à un magasin de musique local à Indianapolis quand j’avais 18 ans. Je jouais à l’époque dans un groupe de reprises où je composais également des titres mais les concerts étaient si rares que j’ai décidé d’enseigner à côté afin de gagner de l’argent pour m’en sortir.

Quel est le meilleur conseil que tu pourrais donner à un tout nouveau joueur de guitare ?

Suivez votre inspiration !!

Et quels sont les conseils que tu pourrais donner à un joueur expérimenté qui semble ne plus améliorer ses compétences ?

Tu dois évaluer avec une grande précision ce que tu joues et comment est-ce que tu joues. Dans une certaine mesure, avoir une progression dite par « plateau » est inévitable, cela fait partie du processus d’apprentissage.

Mais si, en persistant, cette personne à encore du mal à progresser alors je lui conseillerais de chercher un autre joueur / enseignant beaucoup plus qualifié que lui, dans le style et la technique souhaitée, et de lui demander de réaliser une évaluation de ses compétences et lacunes afin de l’aider à identifier le problème pour pouvoir le surmonter par la suite.

Je fais ce genre de chose par l’intermédiaire des cours avec Skype si quelqu’un se trouve dans cette situation. Cependant je ne suis pas le seul à le faire, il y a beaucoup de joueurs qualifiés qui enseignent également, il suffit de trouver la bonne personne pour vous.

Agir autrement résulte souvent à une perte de temps et de motivation. Il n’y a rien de mieux que de ressentir ce frisson que l’on ressent lorsqu’on a brisé toutes nos barrières et de voir que l’on maitrise ce que l’on rêvait de faire !

Quels livres recommandes-tu pour une personne commençant à jouer de la guitare ?

Pour un débutant intéressé par le registre du rock et du métal je lui conseillerais de commencer par la méthode « Metal Rhythm Guitar Vol 1 », et une fois à mi-chemin de ce livre il peut également utiliser la méthode « Total Guitar Rock » en tant que supplément.

Une fois les volumes 1 et 2 du « Metal Rythm » acquis, il est alors temps de se pencher sur la méthode « Metal Lead Guitar » afin d’apprendre de nouvelles techniques puis d’enchainer sur le second volume.

Bien entendu, un supplément intéressant est la méthode « Speed Mechanics for Lead Guitar » ainsi que « Fretboard Mastery ». Bien sûr, durant tout ce temps, vous pouvez rajouter des titres et des solos que vous appréciez et qui vous inspirent, comme par exemple ceux présents sur le livre « Signature Licks » qui peuvent être utiles à cela. Enfin, monter un groupe et composer puis enregistrer vos propres titres !

Quels conseils peux-tu donner aux personnes qui cessent souvent de jouer puis de recommencer à jouer à la guitare, encore et encore ?

Haha! Ce serait un conseil intéressant à recevoir car je suis probablement l’un des pires délinquants ! La motivation est une chose assez délicate à entretenir et à côté de cela il vous faut garder des objectifs qui sont également source de motivation.

Quelles sont les erreurs les plus communes que tu vois couramment chez un guitariste ? Quel est selon toi le plus grand défaut d’un guitariste?

Sa notion de perte de temps, d’absorption je dirais. De prêter trop d’attention à sa façon de jouer et non vraiment à l’écoute de la musique. Il faut minimiser puis maximiser son jeu, petit à petit, note après note, en exagérant. Bien sûr, c’est une préférence personnelle.

Lorsqu’un guitariste s’entraine sur un exercice en particulier, comment et quand peut-il décider qu’il est désormais le moment de passer à un autre exercice ?

Cest probablement la meilleure question que quelqu’un m’ait demandé ! Et c’est celle à laquelle il est le plus difficile de répondre !

Une façon d’y répondre est d’établir des principes de base, et par tâtonnements, de regarder la façon dont votre technique fonctionne puis essayer d’équilibrer des principes différents. Par exemple ces principes sont : 1) la répétition, la répétition, la répétition, 2) la variété et la créativité, 3) maintenir votre concentration.

Ce que cela signifie, c’est que vous avez besoin de beaucoup de bonne répétition, et en particulier, de répéter sur les passages qui vous posent le plus de problème. Mais si vous vous exercez énormément alors vous allez enregistrer ce mouvement dans votre mémoire musculaire, ce qui est l’opposé de ce que nous voulons, ce que nous voulons éviter.

Cela a pour effet de vous ennuyer et d’assécher également votre créativité, ce qui n’est vraiment pas bon. Et la façon dont fonctionne la mémoire musculaire est que plus vous répétez, et que vous améliorez un mouvement précis, sans vous reposez, plus vous perdez votre attention et de ce fait vous commencez à faire plus d’erreurs. C’est comme pour la musculation. Durant une session d’entrainement, vous ne vous rendez pas plus fort, vous vous affaiblissez. Mais en vous reposant et vous entrainant, encore et encore, vous devenez plus fort.

Il y a donc beaucoup de critères à considérer, comme le niveau du guitariste, son temps de pratique, ses objectifs, son tempérament ainsi que son niveau de motivation. Ce qui est « bon » pour une personne ne l’est probablement pas pour une autre. Déterminer ce qui fonctionne réellement pour vous en ayant un guitariste plus avancé qui va vous regarder et qui va vous guider à travers un cours de quelques heures, en face à face ou sur Skype, est probablement la meilleure réponse du monde réel.

Il s’agit simplement de regarder la façon dont vous jouez et de voir votre progression, votre attention ainsi que votre énergie.

Quels sont pour toi les meilleurs exercices à réaliser quand nous n’avons pas beaucoup de temps pour jouer ? Combien de temps penses-tu qu’il est nécessaire de jouer par semaine afin d’améliorer ses compétences ?

Sans avoir beaucoup de temps pour jouer, je vous conseillerais de ne pas forcer. Lorsque vous prenez votre guitare vous n’allez pas jouer aussi bien qu’après avoir pratiqué sans cesse du shredding, sans relâche, pendant quatre heures d’affilée, avec un enthousiasme à toute épreuve.. Ne jouez pas trop durant l’échauffement, concentrez-vous sur le touché ainsi que sur la fluidité, et non sur la rapidité.

Combien de fois par semaine ? Je dirais idéalement six fois ce qui laisse donc un jour de repos total. Mais même si vous ne pouvez que jouer trois fois par semaine cela restera toujours suffisant pour progresser. J’ai entendu dire que des études tendent à confirmer que le développement d’une compétence requiert un minimum de 2-4 heures d’exercice par jour.

Quels sont tes exercices par défaut que tu pratiques à chaque fois que tu prends ta guitare ?

Je n’en ai aucun. Jusqu’à la semaine dernière je n’avais pas joué depuis des mois et j’étais donc très raide et rouillé. Lorsque cela se produit, j’ai l’habitude de commencer à jouer quelques morceaux de Bach, très lentement, car ce type de morceaux sonne également lentement, tout du moins pour moi, et je peux m’y perdre pendant un certain temps. Puis, soudain, je remarque que je joue mieux, sans avoir à faire aucun effort en particulier.

Quels modèles de guitares / amplis / pédales utilises-tu ?

Mon grand ampli est une édition spéciale de chez ENGL. Mais j’utilise un petit ampli pour m’exercer, un Vox Valvetronics la plupart du temps. Concernant les pédales je n’en utilise pas régulièrement..

Pour les guitares, je privilégie mon édition Signature Dimis Guitare qui est présentée sur cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=plZ5MXxHVgQ

Je suis aussi un artiste de la marque PRS, et j’utilise parfois une McCarty et une Custom 24.

Qu’as-tu écouté au cours de ces derniers mois ?

Des petits bouts d’un peu de tout et ce que les personnes m’envoient. Autrement j’ai écouté l’album que j’ai produit pour Tommy, j’aime ce qu’il fait. Mais je n’écoute pas beaucoup de groupes, je n’ai pas assez de temps pour cela.

La scène metal est plus grande chaque année. Que penses-tu de la scène metal actuelle ? Regrettes-tu quelque chose ?

Je ne vois pas vraiment ce qu’il se passe. Il semble que beaucoup de groupes se battent pour trouver un public. Il me semble également qu’il est difficile de distinguer tout du reste. Alors oui, il y a beaucoup d’énergie et de précision technique, mais il n’y a pas grand-chose de nouveau selon moi.

Vas-tu souvent à des concerts ? Si oui, fais-tu particulièrement attention à la façon dont les autres guitaristes jouent ?

J’ai vu Kiss et Def Leppard la semaine dernière. C’était la première fois que j’ai revu Kiss depuis la fin des années 70. C’était un cirque, c’était amusant. J’ai vu Vivian Campbell jouer avec Def Leppard, il avait l’air de s’ennuyer incroyablement. Et pourquoi serait-ce l’inverse ? Je m’ennuierais également en jouant dans ce groupe. Alors oui j’aime certaines de leurs chansons, mais pas vraiment tout ce qu’ils font.

De quoi es-tu le plus fier ?

De ma femme Jennifer et de mes enfants. Mais également à chaque fois que je fais du bon travail, quand je sais dans mon cœur que j’ai fait la bonne chose et que j’ai gardé mon intégrité.

Juste par curiosité, continues-tu à t’entraîner en vélo comme avant de commencer à jouer de la guitare ?

Non, j’ai laissé cela à mon neveu, Pete Stetina. Il semble avoir un don pour ça. (Placé 35 ème au Tour de France de cette année.)

As-tu des derniers mots que tu aimerais partager ?

Merci de m’avoir interviewé, et j’espère que mes paroles ont touché des personnes de manière positive.

Site web : http://www.stetina.com/
Page Facebook : https://www.facebook.com/tstetina?fref=ts
Merchandising : http://www.music44.com/Merchant2/merchant.mvc?SearchTool=Main&Store_Code=X&unism=1&unisk=troy+stetina&x=0&y=0
Second Soul : http://www.stetina.com/secondsoul.html

Silenius

Gérant du site.

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