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Kermheat : interview de ce guitariste hors du commun

Tous ceux qui sont passés par la M.A.I. de Nancy le connaissent forcément. Qui ? Kermheat, bien sûr !
Notre Buckethead national lève le voile sur son univers peuplé de sons bizarroïdes et de poneys.
C’est à lui…

Salut Kermheat ! Merci de bien vouloir nous accorder une interview. Comment vas-tu ?

Je vais bien ! Je viens d’avoir un nouveau jouet, la Korg Miku, une pédale qui parle Japonais ! Mââââââââ !!!!!!!

Ça commence bien ! Pour les personnes qui ne te connaissent pas, peux-tu faire une rapide présentation de ce que tu fais ?

Je joue des effets en mettant de la guitare dedans. J’utilise principalement des guitares 7 cordes, même si de temps en temps je m’éclate avec des 6 ou 8 cordes.

Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

Je suis tombé dans la musique au collège. Entre midi et deux heures, des potes (les « graisseux ») avaient créé un « club Hard Rock ». Il y avait d’autres activités (jeux de sociétés, dessins, poneys) mais c’était vraiment le plus cool des clubs !!! Le but de ce club était d’écouter du Hard Rock !! Tout un programme !

Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et quelles sont-elles aujourd’hui ?

A l’époque, j’écoutais Poison, Twisted Sister, Metallica, WASP, Poison, Europe, Iron Maiden, Mötley Crüe, Saxon, Slayer.
Ensuite, grâce à Tonton Zézé (Francis Zégut) j’ai découvert sur RTL, dans son émission « Wango Tango » des guitaristes comme Yngwie Malmsteen, Vinnie Moore, Steve Vai, Joe Satriani, Tony Macalpine. Mais au même moment, j’écoutais aussi de la musique électronique (Grace à mon ami « la Gaco ») comme Laurent Garnier, Aphex Twin, Manu le Malin, et autres « Thunderdome ».

Plus j’avançais dans la musique plus je découvrais de nouveaux artistes, de nouveaux genres. J’ai découvert des guitaristes comme Buckethead et Shawn Lane, David Torn. Grâce à toutes ces nouvelles notes, je me mettais à écouter du Jazz (John Coltrane, Miles Davis, Django Reinhart), du Classique (Vivaldi, Chopin, Paganini), du contemporain (Olivier Messiaen, Stravinsky, Pierre Henry), de la Funk (Bootsy Colins, Funkadelic, George Clinton) du Punk (Ludwig Von 88, The Exploited, The Misfits), du Rap (Public Enemy, Boo-Yaa T.R.I.B.E., Busta Ryhmes), des musiques expérimentales (John Zorn/Naked City, David Torn, Fred  Frith), des DJ de Turntablism (DJ Qbert, DJ Disk, Mix Master Mike), du Death Metal (Morbid Angel, Loudblast, Coroner), du Métal plus extrême (Napalm Death, Carcass, Pungent Stench), du blues (Hendrix, BB King, Gary Moore, SRV) du rock (Queen, Red Hot Chilli Pepper, ZZ Top) du Prog (Dream Theater, Yes, King Crimson) et encore plein d’autres choses.
Maintenant, j’écoute vraiment de toutes les musiques… mais en priorité Buckethead car il a sorti plus de 115 albums cette année (2015) et aussi Shawn Lane.

Quel était ton matériel musical de l’époque et quel est-il aujourd’hui ? D’ailleurs, tu joues sur Ibanez comme ton grand pote Manu Livertout. Pourquoi cette marque en particulier ?

J’ai commencé avec une copie de Gibson SG (peut-être une « Morris ») branchée dans un poste « radiocassette » que j’avais  modifié en rajoutant une prise jack pour brancher ma guitare dedans. J’avais soudé directement cette prise sur la tête de lecture de la cassette. Quand j’appuyais sur « play », j’avais le son de ma guitare sur le poste ! Une « Metal Zone » en plus et c’est magique !

Ensuite j’ai eu une guitare de la marque « Transfert » (avec une poignée comme les Jem Ibanez), j’ai changé le manche avec un manche de Washburn que j’avais payé 50 francs dans une brocante musicale à Bourges et mis un micro SH-6 Seymour Duncan et un Paf pro Dimarzio.

Ensuite voulant jouer aussi bien du Steve Vai que du Morbid Angel, je décidais de m’acheter une Ibanez Universe (guitare 7 cordes). Et à ce moment là commença ma grande histoire d’Amour avec Ibanez. Par la suite j’ai vraiment essayé des 7 cordes dans toutes les marques (LTD, Squier, Epiphone, BC Rich, Jackson, Vigier…) mais celles qui sont vraiment le mieux, ce sont mes Ibanez ! Les manches sont vraiment bien équilibrés. Et un jour, l’équipe de Mogar (merci Alain Gozzo et Flo Sliwa !) m’a demandé de devenir un artiste Ibanez.

Tu es endorsé par les cordes ELIXIR avec cette phrase mythique « Enfin des cordes qui survivront à ma carrière… ».
Comment s’est passé l’endorsement et pourquoi cette marque en particulier ?

En 2001, l’équipe d’Elixir Strings décide de développer la marque sur l’Europe. C’est tout naturellement qu’ils sont venus au  M.A.I. pour trouver une grande quantité de bassistes et de guitaristes pour tester ces nouvelles cordes enrobées d’une fine couche de « fluoropolymère». Le directeur d’Elixir Strings pour l’Europe a été séduit par mon projet et mes poneys.
C’est comme ça que je suis devenu le premier artiste Elixir en France !!! Ces cordes sont vraiment addictives et agréables. Et surtout quand tu as beaucoup de guitares, tu n’as pas besoin de changer les cordes. J’ai des guitares que je n’utilise pas souvent, et les Elixirs ne s’oxydent pas, même après un long moment.

On va revenir un peu en arrière.. Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ? Et de celui que tu aies donné ?

Je pense que c’était Metallica/Suicidal tendencies/The Cult le 21 septembre 1991.
Pour mon premier concert … Je pense que c’était en 94 avec mon ami Sylvain Dollet. On avait joué dans une auberge perdue au milieu de nul part dans le centre de la France … « le champ de la chapelle ». Juste deux guitares devant une cheminée où étaient en train de griller des « harengs saurs ». Des mecs fêtaient un anniversaire déguisés en filles… c’était très marrant et étrange… Ça commençait comme le film « une nuit en Enfer » … mais il n’y avait pas de vampires. Juste des fêtards qui s’éclataient.

Peux-tu nous expliquer comment les morceaux sont composés lorsque l’on donne dans l’album instrumental axé autour de la guitare ? Surtout dans un style comme le tien où se mélangent allégrement shred, électro, poneys et molaires.

Pour la composition, je n’utilise pas de méthode. Parfois je trouve un riff et je construis un morceau autour. D’autres fois, en jouant avec mes effets, je trouve une texture sonore qui me donne des idées pour faire un titre. Pour mon album « See you Spoon ! », j’ai utilisé une boîte à rythmes Yamaha MR-10 (la première boîte à rythmes de Yamaha en 1982). Il n’y a que 12 rythmes sur cette boite… j’ai fait un morceau avec chacun des patterns. Un truc qui m’influence aussi, c’est quand je regarde une série, un dessin animé ou un film. Un phrase dans un dialogue peut me donner une idée de morceau.

Tu joues beaucoup sur le fait que la guitare est un instrument électrique comme Tom Morello, Buckethead ou Matthew Bellamy. Concrètement, qu’est-ce qu’un effet comme le Korg Kaoss Pad apporte à ton jeu ?

Ah oui ! Ibanez a sorti une guitare avec un Kaoss pad incorporé (la RGKP6). Quand j’ai vu ça, j’ai tout de suite voulu essayer.
Les guitares avec des Kaosspad coûtent en général cher, mais Ibanez a réussi à sortir cette guitare pour juste
400 euros ! J’ai tout de suite contacté Flo Sliwa de chez Mogar (Importateur Ibanez). Et il m’a envoyé ce modèle de folie.
Avec le Kaoss Pad on peut contrôler le son directement sur la guitare. Aussi bien sampler ce que l’on joue ou ce que l’on a joué, « pitcher » les sons, les passer en 8 bits, les couper, rajouter de la reverb ou du delay, des phasers, des filtres et encore bien d’autres effets à faire tomber un poney à la renverse !

Quel est ton échauffement/entrainement standard à la guitare ?

Je ne m’échauffe pas vraiment … Mon pote Manu Livertout serait là, il te dirait que c’est vrai. J’ai un pouvoir, j’ai les mains toujours chaudes. Donc en général je ne me chauffe pas … je suis trop occupé à brancher toutes mes pédales !!!
Pour l’entrainement, j’entretiens ma technique en travail gammes et arpèges en regardant des séries si possibles avec une boîte à rythmes en même temps. Mais je passe le plus clair de mon temps à improviser ou à composer. D’ailleurs je mets une « Imponysation » en ligne tous les lundis sur Youtube ! Les « imponysations » sont des improvisations que je fais en une prise sur des titres déjà existants ou des programmations personnelles.

Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?

De travailler les morceaux qu’il a envie de jouer. Même s’ils sont compliqués. Le travail des gammes, modes, triades et arpèges pour pouvoir exprimer correctement ses idées. Et bien sûr, le travail de l’oreille en cherchant des morceaux ou riffs avec l’oreille. Le travail des rythmes et des débits est aussi très important.

Dis-moi… pourquoi les poneys ?

Ce sont les poneys qui m’ont choisi. D’ailleurs, je conseille à tout le monde de regarder la série dessin animé « My Little Pony ». La saison 5 est vraiment super et c’est bien mieux que « Games of Thrones ».

L’interview arrivant à sa fin, si tu as quelque chose à dire ou à partager, c’est le moment…

Ecoutez Shawn Lane et Buckethead, et surtout, n’oubliez pas de regarder la saison 5 de « My Little Pony ».
Mââââââââââ !!!!!!!!

Interview réalisée par Geoffroy Lagrange.

Silenius

Gérant du site.

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