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NeoGeoFanatic : Interview

NeoGeoFanatic, guitariste autodidacte, Youtubeur, travaillant également pour Guitar Part, revient sur sa carrière musicale et nous parle également de ses futurs projets.

Hello Nono ! Pour commencer, tu ne couperas pas à la présentation pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient encore pas.

Et bien bonjour à tous, je m’appelle Arnaud et je suis guitariste autodidacte à la base et j’ai ouvert ma chaîne Youtube en 2008 sans aucun objectif sous le pseudo de Neogeofanatic. La pratique s’accumulant et les événements se succédant les uns après les autres, je me suis pris de passion pour la pédagogie et la transmission d’un savoir que j’ai acquis seul dans le « sang et les larmes » dirai-je, à force d’heures et d’heures de travail acharné en devenant pédagogue et prof de guitare.

Tu es également connu pour participer activement au magazine Guitar Part en offrant des cours et des tests. Comment t’es tu retrouvé embarqué dans cette aventure ?

En fait, même si ça peut paraître curieux, Guitar Part ne représente qu’une petite partie de mon activité générale de prof. Entre les vidéos Youtube, les cours personnels IRL ou sur Skype, les cours collectifs et les masterclasses, GP doit constituer à peu près 5% de mon temps.
J’ai tout simplement été présenté à la rédaction par Franck Graziano et j’ai été invité à faire un essai à la rédac en tant que testeur car Beurks alias Julien Bitoun avait arrêté peu de temps auparavant.
Au fur et à mesure des mois j’ai fini par endosser plusieurs casquettes au magazine, entre testeur, prof, rédacteur et sauveteur de numéro d’été à l’arrache 15 jours avant.

Comme tu l’as dit, tu as également une chaîne Youtube, NeoGeoFanatic,  très active. Comment choisis tu les sujets à traiter ? As-tu pensé à y mettre fin un jour ?

Dès le départ, ma chaîne n’est régie que par une seule envie : la mienne. Si un thème ou une vidéo en elle même ne me plaît pas, je ne fais rien.
Les Astuces ou autres petites rubriques ne sont au final que des réponses aux questions que les internautes étaient de plus en plus nombreux à me poser. Quand je n’ai pas d’idée ou pas envie, je ne me force en rien.

Certains mois j’aurai envie de bloguer, d’autres je n’aurai pas envie de parler et juste jouer de la guitare quand le costard d’animateur Youtube me gonfle, je ne sais moi-même jamais à l’avance ce que je vais faire.

Pour ce qui est d’y mettre fin un jour, je ne l’ai jamais envisagé malgré les insultes perpétuelles et les menaces en tout genre. Hé oui, même si l’immense majorité des followers est adorable, il restera toujours des cassos pour ternir une plate-forme censée favoriser le dialogue et le partage.

Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

J’ai longtemps écouté du metal en restant à ma place d’auditeur sans franchir le pas, de l’âge de 6 ans à celui de 17 ans.

A 17 ans, j’ai juste vu une guitare rouge en vitrine d’un magasin qui s’appelait Musidisc, rue du change à Vendôme (41) pour en avoir envie et repartir avec l’après midi même. C’était une Stanbury, copie de strat rouge. Pour moi à ce moment précis, c’était la plus belle gratte du monde !

Je ne savais même pas qu’il fallait un ampli pour avoir un son rock et je pensais qu’en la branchant dans l’entrée aux d’une chaîne hi-fi j’allais pouvoir jouer comme un fou… Mais je ne suis absolument pas issu d’une famille de musiciens, ni même d’amateurs éclairés.

Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et aujourd’hui, qui sont les guitaristes qui te servent de référence, en France et ailleurs ?

Iron Maiden, Saxon, Satriani et Vai entre autres.
J’ai vite été lassé de travailler les soli au note à note, je n’avais pas envie de copier quelque chose qui existait déjà, j’avais déjà envie d’improviser et de changer des choses pour me les approprier. Aujourd’hui, j’avoue m’être un peu lassé de la scène guitaristique pure mais je reste grand amateur de Metal anglais ainsi que de Thrash. J’ai tendance à écouter pas mal de BO de films, de retrowave, de choses différentes en définitives.

Quel était ton matériel musical de l’époque et quel est-il aujourd’hui ? Que penses-tu, toi qui vois passer beaucoup de matos, des Kemper, Fractal, Bias et autre Helix ?

C’était un matos assez classique en vérité, des guitares moyennes gamme et des amplis et pédales de la même trempe. J’ai vite compris que le matos n’était qu’un chaînon et que le travail digital était la seule vraie chose importante.
Mon matos actuel est beaucoup trop conséquent et il me prend des envie de grand ménage parfois, j’aimerai arrêter de me polluer la tête avec des crises de GAS et juste réfléchir à l’outil.

Pour ce qui est des unités de modélisation, c’est la même chose, c’est un outil qui existe alors pourquoi cracher dessus ? C’est un peu comme la guerre entre la PS4 et la Xbox One : les mêmes jeux mais des gens qui autour se foutent sur la gueule pour dire que leur console est la meilleure.

Si tu ne devrais garder qu’une guitare, laquelle choisirais-tu et pourquoi ?

Ma Charvel japonaise Red Alert. Cette gratte est parfaitement bien faite, et le prix d’époque était incroyable en regard des prestations. C’est une belle guitare mais qui sait s’effacer au profit de la musique.

Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ? Et de celui que tu as donné ?

Le premier que j’ai vu était Iron Maiden à l’Élysée Montmartre en 94 pour le Fear of the Dark tour, juste avant que Bruce ne parte. Le premier que j’aie donné était dans un café concert qui s’appelait le Saxo et dont le patron était fan absolu de guitare. Il m’a juste fallu jouer quelques standards type Santana ou Gary Moore pour y jouer à quelques reprises et prendre goût au jeu en public.

Tu as sorti un album solo et participé au groupe A Taste of Freedom.
Tu peux nous en dire plus concernant la composition en particulier ?

Chaque projet a sa propre forme, que ce soit dans l’un ou dans l’autre ce n’est pas le même registre. En solo, je contrôle absolument tout. En groupe, je pense savoir m’effacer pour le bien du collectif. Écrire des paroles en anglais n’a par exemple rien à voir avec la ligne de basse d’un morceau solo en Si même si ça tend au même plaisir : dire des choses en musique.

Tu proposes des masterclasses (parfois avec Alex Cordo). Comment ça se passe au niveau de l’échange entre le pédagogue que tu es et tes élèves ?

Je prépare justement la rentrée 2018 ainsi que le début d’année 2019 de ce point de vue là. Ce sont des après midi entiers de partage et d’échange, dans une bonne ambiance.

Je trouve aberrant de considérer la pédagogie, quelle que soit sa forme, comme une sorte d’obligation ou de contrainte. J’estime qu’on apprend 500 fois mieux en s’amusant et donc en prenant du plaisir. Je reste donc moi même, détendu et cool pour que personne ne soit pas timide de ne pas jouer 45545 notes à la quadruple croche en 160 bpm.

Quel est ton échauffement/entraînement standard à la guitare ?

Je n’en ai pas vraiment, mais en général je lance un backing track et j’improvise dessus pour échauffer non seulement les doigts mais aussi l’esprit, qui doit être prêt à dire des choses non mécanisées.

Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?

Celui de s’amuser ! La guitare et la musique sont des plaisirs. Ensuite, celui de ne pas passer sa vie sur sa guitare. Un musicien est censé être une personne qui exprime des choses. On a quoi à exprimer quand on reste 9 heures par jour sur sa gratte sans voir ses potes, aller au cinoche ou tout simplement
vivre ? C’est un non sens.

D’ailleurs, en tant que prof de guitare, quels sont selon toi les problèmes les plus récurrents de guitaristes débutants mais aussi confirmés ?

Celui de la culpabilité. Quasiment tous mes élèves sont passés par une phase durant laquelle faire un pain était une catastrophe absolue, au point de devenir rubicond de honte.

C’est incroyable comme un instrument est le prolongement d’une intimité, alors pour atténuer ça je raconte une blague en jouant n’importe quoi pour montrer que rien n’est grave, même si on se vautre.

Quels sont tes projets dans le futur ?

Je sors ces jours-ci un 3ème album mais cette fois-ci de retrowave, en grand fan des 80’s j’ai réalisé un album en 15 jours dans le style des BO de films comme Terminator ou Blade Runner, disponible en édition limitée à 400 exemplaires sur www.neogeofanatic.com.
J’ai aussi comme projet pour 2019, en plus de toutes mes activités actuelles, d’ouvrir une école de guitare en ligne garnie de vidéos à la demande et couvrant tous les points à connaître en rock, hard et metal : la Neoschool.

Ensuite, je souhaite développer encore plus les masterclasses, j’aimerai idéalement en donner minimum 2 par mois, où que ce soit en France et je suis en train d’y parvenir. Ces masters sont de vraies friandises car elles prouvent à peu près tout ce que j’essaie de prouver avec ma méthode pédagogique : la guitare c’est fun, la guitare c’est génial et la guitare c’est un vecteur de communication entre les gens trop éloignés les uns des autres à cause des tablettes ou des bidules technologiques modernes.

Rien de tel que les vraies rencontres non ?

Site web : https://www.neogeofanatic.com/
Facebook : https://www.facebook.com/neogeofanaticguitar/
Youtube : https://www.youtube.com/user/NeoGeofanatic

Interview de Geoffroy Lagrange.

Silenius

Gérant du site.

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Silenius

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