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SHREDDING SANITY : Interview de Clément Henry

SHREDDING SANITY, formation de death melo originaire de Reims est mise en avant tout au long de cette interview réalisée avec Clément Henry.

Salut Clément ! Pourrais-tu nous parler de votre groupe, SHREDDING SANITY, pour ceux qui ne le connaissent pas encore ?

Salut ! Le groupe est né en 2006 (10 ans déjà !) parce que j’en avais marre de jouer de la guitare tout seul dans ma chambre d’ado entouré de poster de CHILDREN OF BODOM, IN FLAMES  ect… J’ai donc essayé de rassembler des potes afin de monter un groupe de death mélodique (car à l’époque je ne jurais que par ça) . J’y suis parvenu assez rapidement et ayant quelques compos sous le coude, nous nous sommes mis à l’ouvrage assez rapidement.

Si je ne m’abuse SHREDDING SANITY est basé à Reims, comment se porte la scène locale ? Est-ce difficile d’émerger pour un groupe de metal local ?

Très honnêtement je ne connais que peu de groupes de la scène locale, Reims n’est pas forcément très fourni en groupe metal, cependant nous connaissons quelques groupes qui tournent et se débrouillent plutôt bien (BEHIND THE HILL notamment).

On va parler un peu de toi avant de revenir sur SHREDDING SANITY. Comment es-tu rentré dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

Alors en fait j’ai commencé la musique très jeune, vers 8 ans, par un enseignement classique, et des cours de clarinette pendant environ 7-8 ans (ça peut faire marrer quand tu vois où ça a mener aujourd’hui). A l’adolescence, en recherche de sensations fortes que la clarinette ne pouvait m’apporter (rire), je me suis mis à la guitare. Je me suis alors pas mal acharné sur mon manche, à la base autodidacte, j’ai entrepris de me professionnaliser dans l’instrument. Dans ce but j’ai suivi de cursus pro du MAI de Nancy, et aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir vivre de cette passion (cours, concerts avec diverses formations etc..).

Quelles étaient alors tes influences ? Et aujourd’hui, ont-elles beaucoup changé ?

Alors à l’âge de 8 ans je dirais Bernard Minet, le Club Dorothée, le Minikeums … Sinon plus sérieusement quand je me suis mis à la guitare je pourrais citer notamment PANTERA et IN FLAMES qui m’ont beaucoup marqué, et m’influencent encore aujourd’hui . Depuis je me suis ouvert à d’autres influences comme le prog, de death modern (évolution oblige),  et pleins d’autres en fait, à partir du moment où il y a de la richesse musicale.

Quel était ton matériel musical lorsque tu as débuté et quel est-il aujourd’hui ?

Ma toute première guitare était une Ibanez EDR470 que j’ai malmenée à force de tirant et accordage dégueulasses, elle ne l’a pas très bien vécu la pauvre.. Niveau ampli, mon tout premier était un Line 6 Spider. Aujourd’hui pour ce qui est de SHREDDING SANITY je joue sur une Ibanez rgir27bfe-wnf, une tête d’ampli Carvin v3 et un baffle Laboga.

D’ailleurs utilises-tu le même matériel sur scène ?

Oui

Revenons à SHREDDING SANITY. Comment les morceaux sont-ils composés au sein du groupe ? Comment composes-tu les partitions de guitare ?

Globalement c’est moi qui fais tout, je me pose devant mon pc avec ma guitare et Cubase, je joue et je vois ce qui vient. Parfois ça part du riff de guitare, parfois d’un pattern de batterie (que je m’empresse de programmer avant qu’il ne se fasse la malle), parfois d’une simple mélodie, j’avance et fais progresser le morceau petit à petit, jusqu’à ce qu’il me semble abouti (Mais parfois même après plusieurs années, j’ai toujours envie de les améliorer).

Les compositions sont techniques depuis la parution de la démo « The Best Enemy » sortie 2009. Peux-tu nous dire combien de temps t’entraines-tu et quels sont les conseils que tu pourrais donner à une personne désirant jouer des covers de SHREDDING SANITY ?

Je commencerai par lui conseiller de nous demander nos tabs ! Nous avons d’ailleurs en projet d’en mettre certaines en ligne prochainement. Sinon en ce qui concerne la pratique guitaristique je conseillerai une pratique quotidienne et progressive : mieux vaut savoir jouer un riff d’une chanson correctement, et avancer petit à petit en comprenant et analysant ce que tu fais, qu’un massacre inaudible sur toute la chanson.
En ce qui me concerne je n’ai plus le temps de pratiquer autant qu’avant, mais je me fixe toujours quelques heures dans la semaine pour bosser des exos, covers, et la compo me fait également progresser techniquement, je me fixe toujours des petits challenges à relever.

En parlant des précédentes sorties, pourrais-tu partager un mot par rapport à vos albums ? L’accueil ainsi que les ventes ont-elles été à la hauteur de vos espérances ?

La première démo The Best Enemy (2009) a été plutôt bien accueillie, nous n’en avons d’ailleurs plus un seul exemplaire. C’est toujours marrant de la réécouter, malgré le côté amateur et naïf dans la composition et surtout les paroles, mais bon, il faut bien débuter un jour, et justement ce côté naïf apportait une certaine originalité qui nous faisait sortir des sentiers battus.
En ce qui concerne notre précédent album Modern Inertia, il marque clairement une étape au-dessus à tous les niveaux (composition, technique, production, lyrics). Il a eu de très bons retours, mais nous ne l’avons hélas que très peu défendu en live pour diverses raisons internes au groupe.

En parlant de vos précédents albums pourrais-tu nous dire quels sont d’ailleurs les thèmes que vous souhaitiez aborder ?

Sur la première démo nous étions plus dans un univers fantaisie/médiéval pour certaines. Sinon de manière générale nous abordions des sujets qui relèvent plus des aspects sombres de notre monde actuel.

D’ailleurs, pourquoi avoir choisir d’écrire vos textes en anglais ? Ne pensez-vous pas que le français est également une langue qui se plie bien au metal et qui est apprécié (je pense notamment à des groupes tels que MISANTHROPE ou encore ANOREXIA NERVOSA). ?

Nous n’avons hélas pas le talent d’écriture qu’il peut y avoir dans MISANTHROPE ou ANOREXIA NERVOSA. C’est donc par facilité que j’ai fait ce choix. Peut-être un jour, mais honnêtement pour le moment je ne l’assumerai pas.

Fait intéressant, SHREDDING SANITY se taille un nom dans le domaine du live, et vous avez notamment joué avec des groupes comme PESTILENCE, SVART CROWN ou encore OTARGOS pour ne citer qu’eux.  Comment est-ce que la tournée « Modern Inertia » a-t-elle débuté ? Quels en sont les souvenirs que tu en gardes mais également les retombés ?

Comme dit précédemment, nous n’avons que peu tourné avec cet album. Cependant les dates que nous avons faites étaient sur de très belles affiches. Nous avons eu l’occasion de partager la scène avec de gros groupes. Petite anecdote qui m’a fait beaucoup plaisir, nous partagions l’affiche avec DECAPITATED, et après nous avoir vu jouer, Rafal (le chanteur) m’avait complimenté sur mon jeu de guitare et mon chant, un petit ego-boost ne fait pas de mal de temps en temps ;).

C’est toujours sympa en effet ! D’ailleurs, si tu pouvais choisir de tourner avec certains groupes, lesquels choisirais-tu ?

Dans mes rêves les plus fous ça serait avec PANTERA et DEATH. Concernant la scène actuelle je dirais OBSCURA, REVOCATION, IN FLAMES et SOILWORK pour ne citer qu’eux .

Ton niveau de guitare au sein de SHREDDING SANITY est plus qu’acceptable mais tu n’es pas sans savoir que la scène de « death metal melodique », ne serait-ce qu’en France, est déjà très remplie et contient également des guitaristes de talents. Comment souhaitez-vous vous démarquer de tous ces groupes ?

Ce n’est pas dans notre but de chercher à nous démarquer de ces groupes, nous voulons simplement nous faire plaisir en jouant une musique qui nous plaît. Si d’elle-même elle se fait originale, c’est tant mieux. Mais je ne me pose pas la question pendant l’écriture en tout cas.

Je comprends tout à fait mais la scène est tout de même « saturée » et beaucoup de très bons albums ont déjà vu le jour. Est-ce vu pour toi comme un obstacle supplémentaire ou au contraire, penses-tu que bien des choses, en particulier dans le death melo, peuvent encore venir et que l’âge d’or de la scène n’est pas encore arrivé ?

Pour ce qui est de l’age d’or du death mélodique au sens premier du terme, je pense qu’il se situe dans les années 90 avec l’émergence de la scène suédoise. Cependant la musique est en évolution perpétuelle, et nul doute que d’autres groupes, influencés par ces formations, en arriveront au même point.

Pour revenir à SHREDDING SANITY,  il y a du nouveau tout récemment car un tout nouvel EP, intitulé « Post-Apocalyptic Era » est disponible depuis peu. Peux-tu nous parler plus en détail du processus de composition de cet album, de son thème et du but recherché ?

Cela s’est fait assez spontanément (3-4 mois), après les départs d’Aymeric et Léo (guitare et clavier), avec la volonté de produire une musique plus sombre et efficace. Nous avons sorti cet EP’ pour relancer le groupe alors inactif depuis un moment. Nous avons pris la décision d’intégrer Clément Dellis à la guitare et de continuer l’aventure sans clavier.
Pour le thème, afin de coller à une musique plus sombre, Clément a orienté les paroles vers une thématique post apocalyptique, la suite logique des paroles de Modern Inertia. Un monde qui s’est autodétruit avec les nouveaux problèmes qui en découlent.
Post-Apocalyptic Era remet en avant les guitares qui devaient faire ménage avec un clavier auparavant.

Cette volonté de donner la part belle aux guitares est-elle également inscrite dans la durée ?

Je pense que nous pourrions à l’avenir faire appel à des samples, mais resterons à 4 sur scène.

Ce nouvel EP est disponible gratuitement sur votre site internet. Sera-t-il en vente également ou penses-tu que de nos jours proposer un EP gratuitement sur internet est devenu indispensable ?

Nous avons pris cette décision car l’ayant produit nous-même, donc à moindre coût, il nous paraissait logique de le diffuser gratuitement. Notre objectif avec cet EP c’est d’être écoutés, de relancer la machine, sans chercher le profit. Si jamais cet EP vient à être vendu, ce sera en support physique, avec des bonus, et à la demande des fans, mais pour l’heure ce n’est pas en projet. Telle était notre démarche, je ne pense pas pour autant qu’elle soit indispensable pour tout le monde.

Avec cet EP fraichement sorti, êtes-vous désormais en train de vous pencher sur un futur album ? Si oui, où en êtes-vous et que pouvons nous attendre comme évolution ?

Nous pensons au futur album, qui est déjà en cours de composition. Il s’inscrira dans la continuité de Post-Apocalyptic Era, tant musicalement que dans les thèmes abordés. Nous prendrons le temps de bien soigner les morceaux et arrangements afin de délivrer un album le plus abouti possible.
Pour 2016 notre but est de réaliser un maximum de concerts .

Nous en parlions tout à l’heure, et tu n’es pas sans savoir que la scène du death melodique a beaucoup évoluée depuis ses débuts. Es-tu nostalgique des premiers albums du genre ou au contraire penses-tu que le death melodique, tout comme un autre style de musique, se doit d’évoluer et de proposer un rendu différent, même si des fois cela est au détriment de l’aspect mélodique ?

Oui j’écoute avec nostalgie les premiers albums de death mélodique, mais c’est parce qu’ils ont bercé ma jeunesse et qu’ils ont été les piliers du genre. On ne peut empêcher l’évolution d’un style musical, si ça ne plaît pas aux anciens, ça plaira aux plus jeunes. Il y a suffisamment de bons groupes pour que tout le monde y trouve son compte selon moi.

Enfin, si tu jettes un regard en arrière, depuis la création de SHREDDING SANITY, pensais-tu que les choses auraient été très différentes et si oui dans quels cas ?

J’aurais surement vu les choses avancer plus rapidement, avec des musiciens tous sur la même longueur d’onde comme c’est le cas aujourd’hui.

L’interview arrivant à sa fin, si j’ai oublié quelque chose, c’est le moment…

J’incite ceux qui n’ont pas encore téléchargé l’Ep à se rendre sur notre site.
Merci pour cette interview et à bientôt !

SHREDDING SANITY

Page web : http://www.shreddingsanity.com/
Facebook : https://www.facebook.com/shreddingsanity/?fref=ts
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCVS9ZdIxT0nwjKdI__0XJKA

Crédits photos : 2MP Photograhy ainsi que ArtEos

Silenius

Gérant du site.

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