DAWOHL jeune formation de brutal death mulhousienne, fort prometteuse avec un EP sous le bras intitulé « Postestas Ratio Justitia », vient de nous calîner le visage durant leur prestation bien brutal au Rock Your Brain Fest. Interview croisé avec les guitaristes Julien et … Julien, en total opposition avec la musique pratiquée par le groupe.
Bonjour à vous et tout d’abord merci de nous accorder une interview pour les lecteurs de guitariste metal.fr. Pouvez vous nous présenter le groupe en quelques mots ?
Julien « Apathy » Rémy : DAWOHL a été créé par Maxime (Ndlr : P.M.G : vocaux) en 2009. Il a un peu galéré pour recruter des musiciens, car du brutal death en Alsace, qui plus est dans le Sundgau, c’est pas trop facile à réaliser. J’ai intégré DAWOHL en 2011, suite au split de mon précédent groupe qui faisait du black métal et à l’annonce postée par Maxime. On a lancé tout ça en 2012 et après Julien nous a rejoint à la seconde guitare. On en a ch… pour trouver un batteur (ndlr : JC Servietsky) et un bassiste (ndlr : Nico Batsakoutsas), nous sommes au complet seulement depuis six ou sept mois.
Vous avez sorti votre EP « Postestas Ratio Justitia », il y a un an. Quels ont été ses retours ?
Julien Durtscher : Ecoute ils sont plutôt positifs. De mémoire je n’ai pas vu un retour négatif… en fait Maxime a dû les planquer (rires). Cependant j’ai l’impression qu’on nous attend au tournant pour l’album.
Julien « Apathy » Rémy : On a eu quelques chroniques sympas plutôt bonnes, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais un début très prometteur, un encouragement pour l’avenir.
Julien Durtscher : Ca plait donc c’est cool (rires)
Justement sur l’EP, il y a un invité notamment derrière les fûts, pouvez vous nous en parler ?
Julien Durtscher : Un invité… plutôt un mercenaire
Julien « Apathy » Rémy : En fait j’ai un ami batteur du côté de Lyon qui connaît personnellement Kévin Foley (ndlr : du groupe BENIGHTED) et il nous a mis en relation pour l’enregistrement de l’EP du fait que JC ne faisait pas encore partie du groupe. On a donc pris contact, nous lui avons envoyé les pistes guitares et il a enregistré ses prises de batterie dans son propre studio. On l’a jamais rencontré, il s’agit purement d’un travail à distance. Merci internet.
Julien Durtscher : Oui c’est exactement ça (rires). On l’a croisé l’année dernière au Rock Your Brain Fest quand il jouait avec BENIGHTED.
Julien « Apathy » Rémy : Donc en fait… on l’a vu en vrai (rires)
Le contact s’est il bien passé ?
Julien Durtscher : Ecoute super, il a compris de suite ce que l’on voulait, il a posé ses parties et… c’était nickel du premier coup, le son pareil, c’était vraiment parfait.
Question plus personnelle, comment êtes vous tombés dans la musique ? Quel a été le déclencheur ?
Julien Durtscher : Depuis le tout début ?
Julien « Apathy » Rémy : Aille… (rires)
Pour la faire plus courte… dans le gros métal qui tâche… le bien gras (rires)
Julien Durtscher : On est deux gars issus du black métal, donc en fait le brutal death ça fait pas trop longtemps. Personnellement j’écoute du death depuis toujours avec HYPOCRISY par exemple, mais aussi LOUDBLAST mais du brutal death que depuis quatre ans maximum.
Julien « Apathy » Rémy : J’ai commencé assez tôt, depuis l’age de douze ou treize ans, avec de l’extrême, mais comme Julien, j’étais plutôt dans le black, dark métal, et le brutal death assez tôt également. Cependant j’en écoutais beaucoup moins, 90% de black métal pour 10 % de death métal avec les gros classiques comme CANNIBAL CORPSE, DEATH, OBITUARY, puis avec le temps des groupes tels que NILE, HATE ETERNAL. Grosso modo cela fait dix ans que j’écoute du death métal. Après en jouer c’est très intéressant en tant que musicien.
Julien Durtscher : Oui c’est surtout ça qui nous a regroupé, le fait de passer à autre chose que le black métal et de se donner plus sur la partie technique.
Quelles sont vos influences en terme de guitaristes et/ou groupes ? Et qu’est ce qui vous a plu en particulier chez eux ?
Julien Durtscher : Je suis fan d’HYPOCRISY et donc de Peter Tägtgren, que cela soit son projet solo black métal THE ABYSS, death métal avec HYPOCRISY, mais un peu moins avec PAIN et son métal industriel. Je suis assez fan du personnage car c’est un touche à tout, un gars qui arrive à s’adapter à tous les styles, il sait chanter de toutes les formes aussi, il mixe et produit des albums également (ndlr : IMMORTAL, MARDUK). C’est ce qui m’a donné l’envie de commencer dans le milieu. J’ai commencé la guitare relativement assez tard… à dix huit ans. HYPOCRISY a été le déclencheur.
Julien « Apathy » Rémy : Personnellement ça été Robb Flynn de MACHINE HEAD qui m’a donné l’envie de jouer de la guitare, ça été l’un des premiers groupes de métal que j’ai écouté. Notamment l’album « Burning Red » que je n’écoute plus maintenant mais je suis toujours un gros fan. Je trouve que Robb Flynn a un jeu de guitare relativement complet, il sait être direct et brutal, tout comme mélodique avec un riffing injouable pour moi, sans oublier que c’est un sacré showman connecté avec son public en live.
Julien Durtscher : « Burn My Eyes » a été le premier album de métal que j’ai acheté
Nous composons pour un futur album et ainsi passer la vitesse supérieure.
Au sein de DAWOHL pouvez vous nous expliquer comment vous partagez vous la composition ?
Julien Durtscher : Je compose quasiment l’intégralité des titres on va dire, mais les structures et leurs agencements sont vus ensemble avec le groupe. Je compose les gros riffs, la basse, la batterie, sauf les parties de Julien car je sais que derrière il peut les poser, et cela me fait gagner du temps. L’avantage de cette manière de fonctionner c’est que l’on met tout ensemble, on regarde ce que cela donne et on revoit juste les structures. Généralement je viens avec un produit finalisé à 90 %.
Pour le partage des guitares en live, ça se passe comment ? Julen (ndlr : Durtscher) j’ai vu qu’en live tu gérais les soli.
Julien Durtscher : Oui
Julien « Apathy » Rémy : Je suis plutôt guitariste rythmique
J’ai pu constater que DAWOHL était un groupe assez exigeant sur scène, style oblige, en terme de rapidité, vélocité dans le riffing. Entraînez vous quotidiennement afin de ne pas perdre la main ?
Julien Durtscher : On est tout les deux des autodidactes et en terme de niveau, ce dernier est venu au fur et à mesure par le biais des groupes que l’on écoutait et de ceux dans lesquels on jouait.
Julien « Apathy » Rémy : Tout à fait, on a un passé assez conséquent en terme d’anciens groupes et c’est en changeant que le niveau grimpe avec l’émulation entre les musiciens. Tu as toujours un membre dans un groupe qui est plus fort que toi et cela te pousse à te surpasser, car tu dois suivre. Pour l’anecdote quand je suis rentré dans DAWOHL, une semaine après je devais enregistrer (rires). Du coup j’ai passé trois jours à faire que ça (rires)… maintenant c’est bon, mais au début j’avais plein d’ampoules car je devais chercher la précision, que je n’avais pas encore.
Julien Durtscher : La vitesse était déjà là, car nous venions du black métal. Et puis… on reste exigeant envers nous même.
J’ai pu constater que vous jouiez tout les deux sur des amplis ENGL POWERBALL. Qu’est ce qui plait dans cette marque ? Ses points positifs, négatifs ?
Julien « Apathy » Rémy : La polyvalence est son point fort, sans oublier le rapport qualité prix qui est vraiment présent. Une fois on m’a dit que les gens préféraient acheter un Mesa Boogie qui coûte deux fois plus cher, alors que ce dernier va t’apporter seulement 5 % de plus qu’un ENGL, en terme de polyvalence et peut être en précision sonore mais cela reste très subjectif. Perso je suis pas fan des Mesa Boogie.
Julien Durtscher : Le Mesa Boogie est trop propre
Julien « Apathy » Rémy : Avoir un bon son avec un ENGL est quelque chose de très facile en terme de réglage, alors que sur Mesa Boogie s’est la croix et la bannière pour avoir le son que tu veux.
Pourtant ENGL est très chirurgical en terme de distorsion (ndlr : votre serviteur jouant sur un Fireball mk 2), c’est pas baveux du tout.
Julien Durtscher : Tu as cette impression, mais quand tu joues sur Mesa Boogie, c’est vraiment trop propre en fait. J’avais tout testé à l’époque pour trouver mon son, mais dès que je me suis branché dans l’ENGL, je me suis dis c’est bon j’achète ça. J’avais pas de thunes à l’époque, j’ai dû faire un crédit sur six mois pour le prendre (rires). Question distorsion tu peux tout faire avec, du heavy, du black, du brutal, du thrash, du death etc… Sans oublier que le canal clair est vraiment superbe également.
Oui contrairement à PEAVEY et son 5150.
(Rires générale)
Julien Durtscher : Et ta guitare est entièrement respectée avec l’ENGL
Justement on y vient, pouvez vous nous parler des guitares que vous utilisez et si du renouvellement est dans l’air ou non ?
Julien « Apathy » Rémy : Alors pour le coup on se démarque sur ce point. Pour ma part je joue sur une Ibanez RG Prestige, depuis trois ou quatre ans et avant cela j’ai essayé pas mal de modèle. Par exemple concernant Jackson, il n’y en a aucune qui va et je ne sais pas pourquoi, cela vient de la sensation de jeu, je ne suis pas à l’aise avec les différents manches que j’ai pu tester. Pour le cas de l’Ibanez dès la première prise en main ça coulait de source, le manche tombait parfaitement par rapport à l’ergonomie de ma main gauche. Avant cela je jouais sur une BC RICH Warlock car esthétiquement cela collait bien avec ma précédente formation, mais c’était une moyenne gamme et je ne pouvais pas faire grand chose avec. Du coup j’ai sacrifié l’esthétisme au profit du son avec l’Ibanez qui est bien meilleure (rires). Sinon je compte me prendre un nouveau modèle de guitare mais honnêtement je ne sais pas encore lequel choisir. Julien me conseille souvent la marque ESP voir LTD (ndlr : la sous marque d’ESP, mais proposant de superbes modèles avec notamment la série 1000 Deluxe), mais je dois les tester pour me faire ma propre opinion.
Julien Durtscher : Je joue sur une ESP Horizon depuis 2009 – 2010 de mémoire. Comme Julien, j’avais testé Ibanez, j’avais également une BC Rich et une Jackson. Cette dernière était une Dinky Standard qui était très bien, mais je crois que l’ESP est la gratte ultime, car j’ai beau m’acheter de nouveaux modèles, j’arrive qu’à jouer sur l’ESP (rires). Pourtant il y a trois mois, j’ai investi dans une Jackson à manche traversant, une Soloist, mais tu n’as pas le même feeling qu’avec l’ESP. Elle est très bien, notamment en terme de confort pour le live avec ses cases qui sont bien marquées, tu ne peux pas te planter, tu sens vraiment le sustain dans tes cordes quand tu joues et tu peux jouer sans être branché (ndlr : pas en live hein !) et tu entends ce que tu joues, bref elle sonne d’origine et ne se désaccorde pas pendant six mois, c’est une belle machine cette ESP !
Alors du coup, vous êtes plutôt actif ou passif… concernant vos micros guitare ? (rires)
Julien Durtscher : Passif pour les deux (rires)
Julien « Apathy » Rémy : Pour l’instant passif. Pour l’Ibanez j’aimerai changer les micros et prendre de l’actif chez Seymour Duncan. J’aimais bien les EMG 81 à une époque car ils sonnaient froid, tranchant, très précis, idéal pour du black métal, mais j’ai une préférence pour les Seymour Duncan pour leur polyvalence et je préfère ce type de sonorité car DAWOHL n’est pas mon seul groupe, j’essaye de garder une certaine liberté de son et de ne pas être limité à un seul style.
Julien (ndlr : Durtscher) sur scène tout à l’heure tu nous a délivré un superbe solo très mélodique et cristallin, en total contraste avec la brutalité du groupe et de son mur sonore, avec un son très doux et soyeux. Peux tu nous parler des effets que tu utilises ?
Julien Durtscher : Ecoute merci (rires). Je déteste les soli agressifs, je joue avec une pédale de delay Boss ainsi qu’avec un petit chorus que j’active de temps en temps pour adoucir le son et marquer un contraste. On ne veut pas faire que de la brutalité non plus, on veut pouvoir instaurer une ambiance, un supplément d’âme.
Sinon parlez nous de l’actualité du groupe. J’ai entendu dire qu’il y aurait un album en préparation ?
Julien « Apathy » Rémy : Déjà avant l’album on compte faire des dates afin de promouvoir l’EP, car là c’était notre toute première date avec DAWOHL (ndlr : très belle opportunité). En parallèle nous composons pour un futur album et ainsi passer la vitesse supérieure.
Julien Durtscher : Dans tous les cas tu as pu découvrir deux morceaux ce soir qui seront sur l’album.
Ca a envoyé du lourd en tout cas. Pas de glam en perspective d’après ce que j’ai pu entendre (rires général).
Julien Durtscher : Dans tous les cas ça passerait pas avec Maxime (rires).
Je vous laisse le mot de la fin pour les lecteurs de guitariste-metal.fr
Julien « Apathy » Rémy : Merci pour l’intérêt que vous nous portez, car nous sommes un jeune groupe, et c’est bien qu’il y ait encore des médias qui ne se soucient pas seulement des têtes d’affiches et permettent aux formations moins connues de pouvoir s’exprimer et se présenter au public.
Julien Durtscher : Nous tenons également à remercier l’association ZONE 51, pour son accueil, le fait de nous avoir donné notre chance, ainsi que l’organisation du Rock Your Brain Fest.
Interview réalisée par Philippe Déléage, le samedi 17 octobre.
Photographie live de Fanny Larcher-Collin : http://lcf-photography.com/
DAWOHL
Site web : http://www.dawohl.com/
Page Facebook : https://www.facebook.com/dawohlband/?fref=ts
Merch : http://praetorianpropaganda.bigcartel.com/product/dawohl-potestas-ratio-iustitia