WALLACHIA : Interview de Lars Stavdal

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Slars_stavdalalut Lars, comment vas-tu et où en est WALLACHIA ?

Salut Silenius, tout va plutôt bien, ici dans le Nord. Nous travaillons en ce moment sur la pré-production instrumentale du prochain album de WALLACHIA, et nous avons enregistré deux chansons pour le moment.

Parlons un peu de ton initiation à la musique. Comment t’y es-tu mis ?

J’ai grandi entouré de musique à la maison, ma mère ayant été chanteuse. J’ai pu entendre beaucoup de rock à la maison, et quand j’ai eu 7 ou 8 ans, mon cousin m’a fait écouter du heavy metal. C’est à partir de là que ma passion et mon intérêt pour la musique m’ont amené vers ce que je fais maintenant.

Quel musicien ou groupe t’inspirait alors ? Et maintenant qui sont-ils ?

Mes premières inspirations quand j’ai commencé la guitare et formé mon propre groupe étaient surtout Quorthon et BATHORY, Sakis Tolis et ROTTING CHRIST, Jon Nödtveidt et DISSECTION (R.I.P.), Erik Rutan et HATE ETERNAL, Valfar et WINDIR (R.I.P.), et j’ai toujours admiré Trey Azagthoth et MORBID ANGEL pour sa manière créative de jouer et d’utiliser des techniques peu orthodoxes pour obtenir des sons originaux en studio, allant de sa manière de jouer aux paramètres de l’ampli.
Plus récemment, ma principale influence a été David Gold et WOODS OF YPRES (R.I.P.), pas seulement musicalement mais aussi personnellement. Il y a quelque chose de profond et d’unique dans ses chansons qui me touche. Je suis resté un peu en contact avec lui avant son accident en décembre 2011. Un gars génial, et un super musicien et compositeur dont je regrette la mort.

Te souviens-tu des premiers concerts que tu as vu ?

Mes premiers concerts étaient surtout des groupes locaux underground.  Le premier gros show que j’ai vu était le dernier concert de DARKTHRONE à Oslo, la veille de Pâques 1996. DISSECTION faisait la première partie, suivi de SATYRICON avec Nocturno Culto à la guitare, et à la fin, DARKTHRONE avec Satyr à la basse. C’était clairement une soirée inoubliable.

As-tu des souvenirs de ton premier show sur scène ? Tout s’est-il bien passé ?

C’était avec mon autre groupe. On était à l’affiche d’un festival outdoor de ma ville, Steinkjer, un soir d’août 1998. J’avais rejoint le groupe seulement 3 semaines avant le concert et avait appris leurs compos en seulement 2-3 jours. J’étais évidemment un peu nerveux de marcher sur scène pour la première fois devant des centaines de gens. Mais après deux ou trois chansons, tout s’était bien passé. J’ai encore la cassette video du concert.

Comment as-tu appris la musique/à jouer de la guitare ? Par toi-même ou as-tu pris des leçons ?

J’ai pris des leçons pour débutants pendant environ 8 semaines quand j’avais 13 ans, pour apprendre les accords de base et les techniques de finger-picking et pour pouvoir jouer quelques chansons simples. A partir de là, j’ai appris par moi-même en regardant jouer d’autres guitaristes, en live ou par des vidéos.

Quel était ton premier modèle de guitare ?

Ma première guitare était une Ibanez RG-560 avec 24 frets, un micro humbucker et deux micros simples. C’était une bonne guitare avec un manche fin et plan et un son versatile que ce soit pour la distorsion ou les passages clairs.

 Peux-tu nous expliquer comment se sont passés les débuts de WALLACHIA?

Après avoir joué de la guitare pendant 3 ou 4 ans, j’ai commencé à développer mes propres idées. A l’âge de 16 – 17 ans, j’avais composé les quelques chansons qui allaient devenir les débuts de WALLACHIA. Je viens d’une ville, Steinkjer, où la scène underground s’intéressait surtout au punk et au hardcore, donc c’était difficile de trouver quelqu’un avec les mêmes goûts musicaux et la même passion, et qui jouait d’un instrument. J’ai alors décidé de continuer WALLACHIA seul. En 1995, j’ai contacté Eystein, qui vivait à 200 kms. Comme nous étions tous les deux dans la même situation, nous avons décidé de travailler ensemble sur WALLACHIA.

Pourquoi avoir choisi WALLACHIA comme nom ?

En 1993, j’ai mis la main sur un livre danois qui traitait des mythes et des personnages morbides de l’Histoire européenne, tels que Vlad Tepes, Elizabeth Bathory et Gilles De Rais. Et comme j’étais déjà fasciné par les histoires et les films de vampires, l’aspect médiéval et gothique, le nom “ WALLACHIA ” me semblait approprié pour de la musique épique et dramatique inspirée par ces histoires.

J’aime beaucoup tes compos de guitares, les mélodies sont toujours chaudes et colorées. Comment y parviens-tu ?

J’ai toujours aimé intégrer des mélodies dans la structure de base des chansons, et pas seulement superficiellement, sur le thème principal. Ajouter une structure mélodique dans la guitare rythmique ajoute de la profondeur. Et c’est quelque chose que j’ai toujours fait, j’ai des accords basés sur 4, 5, voir 6 cordes.

Et il peut aussi y avoir des riffs sur une corde, pour apporter de la « clarté », surtout sur les parties rapides. Parfois, quand je m’entraîne, j’essaie de jouer des riffs dans un style de finger-picking, pour développer d’autres arrangements, et, par exemple, pour entendre où est la mélodie principale, pour l’appliquer sur les arrangements orchestraux.

Une astuce que j’utilise est de décomposer les riffs et de les recoller avec de la distorsion.

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Comment sont créées les chansons ? T’occupes-tu des partitions de chaque instrument seul, ou avec les autres membres de WALLACHIA ?

Je compose les chansons complètement seul, d’abord complètement de tête. Je ne crée aucune partition et n’utilise pas de programmes-midi. C’est une « vieille » manière de travailler, et je préfère continuer ainsi, car c’est plus intéressant pour moi quand nous commençons à enregistrer. Je peux alors tout entendre pour la première fois. Mais ça m’aide, et ça aide aussi les autres membres du groupe, de faire une pré-prod instrumentale. Cela nous sert de guide pour les mois précédents l’enregistrement. Nous avons travaillé ainsi pour les deux albums précédents ainsi que pour le futur album.

Quels matériels utilises-tu en concert ?

Puisque nous ne jouons pas pour le moment en concert je ne peux que parler de ce que j’utilise pour m’exercer à la maison. J’utilise actuellement une guitare Parker Fly Mojo, un ampli Marshall HDFX100 avec un cab x 12”, et j’ai une pédale Wah Dunlop et également une pédale Zoom multi-fx.

En plus, j’ai deux guitares Ibanez que j’utilise de temps en temps.

Une tournée est-elle prévue ? Ou au moins quelques concerts ?

Cette année nous nous concentrerons d’abord sur la pré-prod instrumentale, puis nous enregistrerons la batterie. Début 2015, nous commencerons la séance d’enregistrement complète avec guitares, basse, chants et éléments orchestraux. Une fois l’album sorti, nous verrons si nous pouvons nous réunir pour quelques concerts. Etant donné que nous vivons assez éloignés les uns des autres, cela demandera beaucoup de préparations. Mais j’ai vu que d’autres groupes, comme EMPYRIUM, ont trouvé de bonnes solutions, donc tout est possible.

Comment le public a-t-il accueilli ‘Shunya’ ?

Shunya’ a été bien reçu par le public et les medias, et je suis content de voir que les gens adoptent notre musique et comprennent le message de nos chansons. C’est aussi l’album de WALLACHIA qui me satisfait le plus, au niveau chansons, performance et production. Le premier album montrait que nous étions jeunes et inexpérimentés, alors que le deuxième était plus expérimental, avec des arrangements plus riches. Avec ‘Shunya’, j’ai l’impression que nous avons combiné et utilisé les éléments des deux albums précédents et que nous les avons utilisés.

Quels appareils (guitare, ampli, pédales) as-tu utilisés pour chaque album ?

Pour la démo et le premier album, j’ai utilisé ma guitare BC Rich Ironbird, et un ampli Marshall JCM 900 avec un cab en  4 x 12”. Je n’ai pas utilisé d’effets ou de pédales.
Pour le deuxième album, j’ai utilisé mon autre guitare Parker, une Parker Fly Deluxe à manche traversant, et un ampli  Engl Powerball ainsi qu’un ampli Laboga pour avoir une plus grande gamme de sons et de fréquences.

Sur ‘Shunya’, j’ai utilisé une guitare Jackson Randy Rhoads RR24 qui a malheureusement été détruite dans un vol vers l’Allemagne. Nous avons utilisé 3 amplis différents : un nouvel et différent Engl, un Marshall JCM 900 et le même Laboga que la dernière fois.

J’ai toujours enregistré la basse directement dans la table de mixage.

Lars StavdalSi tu devais choisir un ou deux mots pour décrire chaque album de WALLACHIA, lesquels choisirais-tu ?

Behind the Light: atmospherique, mystique.
Ceremony of Ascension: experimental, brut.
Shunya: Mélancolique, accompli.

Comment t’échauffes-tu ou t’entraînes-tu à la guitare ?

Je commence en général à jouer ce qui me passe par la tête, et c’est souvent des gammes pentatoniques apparentées au death metal.

Je cherche à chauffer les doigts utilisés pour les accords, puis, progressivement, je joue plus vite.

Je pense qu’il est important de jouer tout son répertoire pour pouvoir jouer aussi rapidement que possible. Il arrive qu’on trouve de nouvelles idées suite à ces impros.

Quels conseils donnerais-tu à un guitariste débutant, et à un guitariste confirmé ?

Tout d’abord, il faut être concentré, déterminé et surtout patient. Il y aura toujours des obstacles et des défis avant de pouvoir jouer correctement, mais c’est important d’avoir un but. Il s’agit d’abord de se combattre soi-même.

Il faut aussi se renseigner et faire ses propres expériences. La meilleure chose à faire est d’avoir quelqu’un avec qui jouer, d’échanger des idées et des riffs.

Après quelques temps, vous commencez à être plus confiant dans vos capacités. La meilleure motivation pour moi est de développer des riffs et des arrangements, et que la musique vienne d’elle-même.

C’est vraiment un super moment quand une chanson se crée.

Combien de temps t’exerces-tu chaque semaine ?

Cela dépend de mon agenda. Ces derniers temps, j’ai joué tous les jours, surtout tard le soir si j’en ai envie.

En moyenne, je joue une ou deux heures par jour. Certains jours, je ne peux pas jouer du tout, alors que parfois je joue 6 à 8 heures.

Joues-tu en ce moment avec un autre groupe ? Prépares-tu d’autres projets, en dehors de WALLACHIA ?

Je me concentre sur WALLACHIA, et ça me va très bien ainsi. Je peux ainsi m’investir dans ce groupe et faire de chaque chanson un voyage.

Je sais qu’un nouvel album est déjà en préparation. Où en es-tu avec ce nouvel album ? Les chansons sont-elles toutes déjà enregistrées ?

Actuellement nous sommes à la première étape. Nous travaillons sur la pré-prod instrumentale des chansons, et jusqu’à présent, nous avons enregistrée deux chansons ainsi. La troisième est prévue pour la semaine prochaine.

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Peut-on savoir combien de chansons sont prévues ?

Il y aura 8 chansons sur le nouvel album. Et d’après la durée moyenne des chansons, cela sera probablement l’album le plus long jusqu’à présent.

Ecris-tu les paroles de cet album ? Quel est le thème des paroles ?

Oui, je m’occupe des paroles et de la musique. Comme sur ‘Shunya’, qui évoquait des thèmes de perte et d’abandon, ce nouvel album continue dans cette veine, suite à des expériences personnelles.
Cela va dans une direction plus personnelle et plus triste, car le sentiment de perte et de se faire briser le cœur sont les choses les plus difficiles à endurer. Le long chemin pour se retrouver, pour apprendre à vivre avec cette perte, et se rappeler constamment d’un destin parallèle dont on faisait partie, mais qui existe maintenant sans toi.

J’écris aussi des paroles traitant de sujets comme la foi, l’abus, les dogmes, et comment des gens, au 21ème siècle, ramènent la société à un stade primitif d’ignorance, d’opposition et de vénération en se basant sur la peur. Je prends position contre ça. Les chansons les plus rapides et agressives en parlent, alors que les chansons les plus mélancoliques se basent sur mes expériences.

Quel sera le nom du nouvel album ?

Je laisserai la maison de disque révéler le nom de l’album en temps voulu. Il restera secret encore quelques temps.

Comment et où enregistres-tu cet album ?

Comme les deux précédents, il sera enregistré aux Soundtempel Studio près de Salzburg (Autriche). Le propriétaire est Stefan Traunmüller, membre des groupes GOLDEN DAWN et RAUHNACHT. Il sera aussi ingénieur et producteur. Stefan est une partie importante de WALLACHIA, il contribue à préparer les arrangements orchestraux, les claviers et les effets supplémentaires.

Sera-t-il publié par Debemur Morti Productions une nouvelle fois ?

Oui. Je suis content de travailler encore avec Debemur Morti Productions pour ce nouvel album, et c’est bien de faire partie de leur famille. Et puisque nous avions un bon lien en France avec Velvet Music International pour l’EP et le premier album c’est donc super d’être sur le même label que BLUT AUS NORD à nouveau. C’est un peu comme un retour aux sources.

Qui s’occupera des illustrations ?

J’ai l’intention de faire appel à Laura Sava, l’artiste roumaine qui a travaillé sur les deux albums précédents. D’abord, car j’aime son travail, et car elle fait partie de la famille WALLACHIA depuis le deuxième album.

Peut-on savoir si une chanson sera disponible bientôt pour présenter le nouvel album ?

Je publierai la démo d’une chanson une fois la batterie enregistrée. En attendant, une chanson instrumentale pré-prod est dispo sur notre page facebook :
www.facebook.com/wallachiaband/app_178091127385
C’est juste une démo pour une nouvelle chanson. Il servira de base au batteur, et à Stefan pour les parties orchestrales, qui sont ici faites au clavier.
Nous réenregistrerons tout ça en studio par la suite.

Quand l’album sera disponible, et par qui sera-t-il distribué ?

Il devrait être disponible mi-2015 d’après nos estimations. Mais cela dépend de quand nous entrerons en studio. Il sera publié par Debemur Morti Productions et distribué par Seasons of Mist en Europe et aux USA. Il sera disponible par correspondance un peu partout, surtout avec le webstore de Debemur Morti Productions.

Un dernier mot pour les lecteurs français ?

Je veux remercier tous les français qui ont soutenu WALLACHIA. Je me suis toujours senti connecté avec ce magnifique pays qu’est la France. J’espère y passer quelques temps plus tard dans l’année en vacances. La France a toujours été une partie importante de la scène underground, grâce à des groupes, des labels et des distributeurs qui ont aidé à donner naissance à une scène musicale en plein essor.

 

Shunya est disponible directement via Debemur Morti Productions, pour 9.99€ :
http://www.debemur-morti.com/en/79-wallachia-discography
L’album est disponible en téléchargement et en écoute via leur profile bandcamp :
http://dmp666.bandcamp.com/album/shunya

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