Split CD de HEIR – IN CAUDA VENENUM – SPECTRALE : Interview des différents membres

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A l’occasion de la sortie du split récemment sorti chez Les Acteurs de l’Ombre nous avons décidé de mettre en avant les artistes, créateurs de l’album, à savoir IN CAUDA VENENUM / HEIR / SPECTRALE.

Avant toute chose, pouvez-vous nous présenter brièvement vos formations / groupes pour ceux qui n’ont pas encore jeté une oreille ?

Ictus (IN CAUDA VENENUM) : A la base, IN CAUDA VENENUM, ce sont deux musiciens qui proposent un Black Metal atmosphérique et épique avec des influences Post. Pour ce split, un violoncelliste nous a rejoint, et nous comptons à priori retravailler ensemble sur le prochain album.

M.S (HEIR) : Originellement, HEIR c’est le projet de proposer un Black Metal mélangé à des passages orientés Post, en mettant ces deux éléments de style au service d’une même ambiance.

Spectrale : SPECTRALE est un duo de musique expérimentale, influencé par la musique acoustique, le post rock mais aussi par la musique classique comme Steve Reich, Philip Glass etc …

Comment est apparue l’idée du split ? Quels étaient les prémices de tout cela et pourquoi avoir choisi ce format pour concrétiser vos idées ?

Ictus : L’histoire est un peu complexe. Initialement, Jeff Grimal (SPECTRALE, THE GREAT OLD ONES) et moi avions composé nos titres pour une compilation regroupant exclusivement des morceaux inédits (idée initiée par le label canadien Abridged Pause).

Finalement, après pas mal de mésaventures et malgré la persévérance du label manager, cette compile a été annulée. Comme Jeff et moi sommes amis et que nous étions un peu déçus que le soufflet retombe, nous avons décidé de transformer l’essai et de collaborer dans le cadre d’un split. Puis Gerald (des Acteurs de l’Ombre Productions) nous a soumis l’idée d’intégrer la démo de HEIR au projet.

Aviez-vous décidé à l’avance de la répartition des titres ou cela s’est-il fait durant le processus de création ?

Ictus : C’est N.K.L.S., batteur de IN CAUDA VENENUM qui a eu l’idée d’alterner les groupes. C’est une manière de rendre le split plus original et de ne pas hiérarchiser les groupes entre eux.

Quels sont les thèmes que vous vouliez mettre en avant avec ce split ?

Ictus : Une certaine mélancolie…

Spectrale : Oui une certaine vision de la mélancolie, belle et redoutable à la fois, que l’auditeur puisse fermer les yeux et s’imaginer une histoire, créer sa propre histoire, ne faire qu’un avec la musique.

Par rapport à une composition « classique » pour un album, quels ont été pour vous les plus grands problèmes lors de vos titres individuels ? La recherche de la cohésion entre les enchaînements était-elle obligatoire selon vous ?

Ictus : Comme à la base notre titre devait paraître sur une compilation, nous ne nous sommes pas vraiment posé la question de l’enchaînement. Nous avons simplement écrit notre morceau, sans nous soucier du reste.

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Jeff Grimal, encore une fois tu es l’auteur d’un superbe artwork. Quel était ton cahier des charges et comment es-tu venu à ce résultat ?

Je n’avais pas vraiment de cahier des charges pour l’artwork, on a longuement parlé avec Ictus de IN CAUDA VENENUM de la façon d’appréhender la cover.

Au début on a pensé à un dessin en noir et blanc avec une technique très classique d’un portrait ou d’un paysage. Mais j’avais surtout envie de faire une peinture et quelque chose de différent au niveau des couleurs.

En parcourant le net j’ai trouvé une très belle photo de Laura Palmer et j’ai tout de suite commencé par faire une peinture très rapide de ce portrait à l’huile. Par la suite j’ai eu l’idée de juxtaposer la photo avec la peinture, ce qui donne ce côté mouvant. J’ai testé pas mal de couleurs sous Photoshop mais je me suis dit qu’un violet rose serait intéressant et surtout innovant dans le milieu ” metal “.

SPECTRALE est un nouveau projet très particulier mais tout aussi intéressant et une démo est sortie. Peux-tu nous présenter le futur album à paraître au sein de LADLO ?

Nous sommes en train d’enregistrer et de composer avec la 2eme tête pensante de SPECTRALE, Jean Baptiste Poujol.

L’album sera la continuité des titres du split. Une musique planante et aussi très expérimentale, avec sûrement l’ajout de voix ou autres instruments. Il aura pour thème l’espace et l’insondable mais aussi le pouvoir des énergies sur le corps et les éléments.

D’ailleurs, as-tu des références particulières en termes de sonorités acoustiques ?

Beaucoup de musiques classiques (Bach, Francisco Tárrega, Albeniz, etc) à la guitare, certains artistes flamenco mais aussi des choses plus expérimentales comme l’Ocelle Mare avec le guitariste de cheval de frise ou Gastr Del Sol.

On peut trouver aussi une grosse influence Steve Reich (qui fait de la musique minimaliste). Le côté répétitif et rythmique avec plusieurs couches de guitare.

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Si je ne m’abuse Heir est une nouvelle signature au sein de LADLO et un futur album devrait être lancé sous peu. Peux-tu nous dire comment s’est passée l’élaboration de ce split, au côté de groupes déjà présents au sein de LADLO ?

Comme tu as pu le comprendre avec ce qu’a dit Ictus plus haut, on est arrivé un petit peu tard sur le projet donc on n’a vraiment participé/assisté qu’à la phase de “finition”

Et même à ce moment là tout était déjà quasi prêt, on est juste venu se greffer au tout.

Les titres présents sur le split sont rythmiques, posés, mettant en place un savant mélange de brutalité et moment plus adoucis. Que représentent ces différents moments pour vous ?

L’idée de faire une musique à forts contrastes comportant des moments opposés en forme les uns aux autres mais au service d’une même ambiance est l’idée de base derrière la musique de HEIR.

C’est ainsi que nous abordons les thèmes qui forment les fondations de cette musique, la lâcheté et la faiblesse de l’homme, son asservissement et son désir de domination, en donnant des formes aux morceaux rappelant les thèmes abordés.

Votre premier album doit sortir “sous peu”, à quoi devons-nous nous attendre avec cet album ?

Le “sous peu” semble prématuré, il y a encore de quoi attendre !

Nous avions composé la demo dans l’optique de donner une direction musicale et thématique au groupe, l’album continue donc dans cette direction. Il va simplement plus loin, et n’est plus le théâtre d’”essais” comme a pu être la demo. Les influences discernables sont plus variées et plus assumées.

IN CAUDA VENENUM, vous signez là le titre le plus long du split, à savoir qu’il dure 14 minutes. Comment en êtes-vous arrivés là et pourquoi avoir « choisi » ce format  et surtout, pourquoi Twin Peaks ?

Nous composons naturellement de longs morceaux avec pas mal de rebondissements. Ce n’est pas une volonté, nous laissons simplement libre cours à notre inspiration, et comme nous aimons particulièrement développer la tension de manière narrative, nous avons besoin de temps !

Ca faisait pas mal de temps que l’idée d’une composition inspirée par Twin Peaks me trottait dans la tête, puis quand la troisième saison de la série a été annoncée l’année dernière, je me suis dit que c’était le moment de s’y mettre.

J’ai alors lu Le Journal Secret de Laura Palmer, écrit par Jennifer Lynch, la fille de David Lynch. C’est à ce moment que j’ai su que l’écriture allait porter sur le personnage de Laura Palmer, et plus particulièrement l’horreur croissante et silencieuse qui la ronge, la souille et détruit l’enfant qu’elle ne sera jamais.

Ce titre unique marque également l’apparition d’un thème au violon qui verse dans la mélancolie avant de s’effacer pour faire place à plus de fougue. Est-ce là un nouveau visage pour IN CAUDA VENENUM et l’ajout de ce violon marque-t-il un tournant ?

Je conçois IN CAUDA VENENUM comme une entité musicalement polymorphe et ouverte à toute expérimentation/collaboration. Et comme nous sommes très contents d’avoir bossé ensemble et que nous sommes fiers du résultat, Raphaël participera au prochain album de IN CAUDA VENENUM.

L’ajout du violon a-t-il été un challenge au sein de vos compositions ou au contraire, l’ajout a-t-il facilité vos choix ?

D’un point de vue composition, tout s’est passé sans aucun stress car Raphaël Verguin est un musicien exceptionnel.
C’est réellement une chance de pouvoir travailler avec un tel violoncelliste. Tout est toujours plus facile quand les musiciens sont talentueux. Nous lui avons laissé carte blanche sur la base d’une première version avec guitare, batterie + synthé.
Il a tout de suite saisi le ton que nous souhaitions donner à cette composition. Après quelques sessions de composition en autonomie, il a enregistré ses parties en un temps record, seul. Dès la première écoute, je suis resté bouche bée : il avait transcendé le morceau !

La difficulté a été de mixer le tout. Comme nous nous inscrivons dans une démarche de Do It Yourself c’est moi qui me suis chargé du mixage, et comme nous avions une deadline assez short, je n’ai pas eu le temps de me documenter sur le mixage d’instruments à cordes, d’étudier la question de l’égalisation, de la compression, du grain, … je me suis lancé à l’aveugle, au feeling.
Certains passages présentent des nappes de guitares assez denses avec plusieurs pistes de violoncelle ainsi qu’une basse crunchy, et ça a été franchement difficile de tout faire rentrer dans le mix sans trop perdre d’un côté ou de l’autre.

J’ai désormais plus de recul, et je pense que le prochain album rendra davantage honneur à la performance de Raphaël.

Merci aux groupes d’avoir pris le temps de répondre à cette interview.

Merci à Blandine des Acteurs de l’Ombre pour son aide.

Commande : http://www.lesacteursdelombre.net/productions/v2/product-category/cd/

IN CAUDA VENENUM

Site web : https://incdvnnm.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/incdvnnm?fref=ts

LES ACTEURS DE L’OMBRE

Site web : http://lesacteursdelombre.net/productions/
Facebook : https://www.facebook.com/LADLOproductions/?fref=ts

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