Le très actif Jérémie Grima, guitariste au sein de THE BLACK NOODLE PROJECT, écrivain (Metal Bunker, Trace écrite) a bien voulu se dévoiler dans nos colonnes.
Salut Jérémie ! Merci de bien vouloir nous accorder une interview. Tu nous connais, on aime les longs entretiens, alors prépare-toi !
Commençons par le début : pour les personnes qui ne te connaissent pas encore, qui es-tu ? Comment es-tu tombé dans le monde de la musique puis de la guitare ?
Hello. Pour ceux qui ne connaissent pas mes activités, je porte des casquettes différentes tout au long de l’année : j’ai un groupe, THE BLACK NOODLE PROJECT, avec lequel j’ai enregistré cinq albums, je suis également l’auteur de plusieurs livres en rapport avec la musique (et plus particulièrement le metal), je gère un fanzine, Zone 52, qui traite de culture populaire (cinéma, musique, littérature, Bd…), et me suis lancé depuis peu, avec l’aide d’Emilie, mon épouse, dans le monde impitoyable de l’édition. De quoi avoir donc des journées bien remplies, haha.
Merci pour ces informations ! Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ? Est-ce qu’une étincelle est née lors de ce show ?
Mon premier vrai concert devait être en 1988, je pense, alors que j’avais 13 ans. C’était à l’Olympia et c’était pour voir Womack and Womack, un groupe de soul music. La mère d’un copain nous y avait emmenés, j’avais bien aimé, mais ça n’avait pas non plus déclenché une énorme passion. je me souviens en revanche que nous étions vachement fiers “d’aller à un concert”, haha. Plus tard, mon cousin m’a trimbalé à Bercy pour voir, coup sur coup, DEPECHE MODE – sur la tournée Violator – et Tears For Fears – sur la tournée Seeds of Love. Là, c’était autre chose : la musique, les effets de lumière, j’avais vraiment adoré. Mais le vrai déclic, celui qui a changé ma vie, a eu lieu en 1991 à l’hippodrome de Vincennes pendant la tournée des Monsters Of Rock. L’affiche proposait AC/DC, METALLICA, QUEENSRYCHE, THE BLACK CROWES et Patrick Rondat. Un concert de malade ! À partir de là, c’était foutu, j’étais devenu complètement accro aux salles de concerts et bien sûr, au metal.
Parlons de ton groupe, THE BLACK NOODLE PROJECT a été créé en 2001. Comment est venue cette idée et quel était ton but à ce moment donné ?
J’ai eu deux groupes de metal au début des années 90 dans lesquels j’ai joué de plusieurs instruments en fonction des besoins. Ces aventures ont pas mal duré dans le temps et étaient vraiment fun à défaut d’être complètement sérieuses. On a fait quelques concerts, enregistrés pas mal de démos, mais les deux groupes ont splitté à peu près en même temps. J’ai lâché la musique pendant 4 ou 5 ans, et puis un beau jour, j’ai eu mon propre PC et ai commencé à bidouiller du son. J’ai ressorti ma guitare de son étui et j’ai enregistré une soixantaine de morceaux sur une année, en y passant parfois des nuits entières. Tous avaient pour traits communs d’être dans un genre de rock planant mêlant influences légèrement metal et musique mélancolique. À un moment, et en regard de toute la matière que j’avais accumulée, j’ai décidé de pousser plus loin l’expérience et de faire de ces compos quelque-chose de sérieux. J’ai monté une structure / label, recruté des musiciens, et ça a donné THE BLACK NOODLE PROJECT, projet musical qui existe encore aujourd’hui (au bout de bientôt 15 ans, ça fait mal quand on y pense) avec des albums, quelques super souvenirs de concerts, et une aventure vraiment exaltante.
Le premier album, And Life Goes On, sort en 2004. Peux-tu revenir sur ce premier enregistrement ? Quels ont été les joies et peines qui en ont découlé ?
Et bien déjà, avant d’arriver en 2004 et à ce premier album, je ne connaissais pas grand chose, pour ne pas dire RIEN, aux ficelles du music business. J’avais certes des compos dans mon ordi, mais je ne savais pas du tout comment faire pour gérer la chaîne de fabrication d’un disque de A à Z, aussi bien du côté musique que du côté production. Ça peut paraître bête aujourd’hui, mais il y a 10 ans, on n’avait beaucoup moins de forums, pas du tout de réseaux sociaux et si produire un disque avait été rendu plus simple grâce à l’apparition du net, ça restait quand même un petit chemin de croix. De plus, nous avions un distributeur pour le futur disque mais rien d’autre : nous devions tout gérer par nous-même. Du coup, la joie de la nouveauté et d’apprendre plein de choses, tout en enregistrant un premier disque (ce qui reste une expérience fantastique), s’est mêlé à pas mal de problèmes à surmonter, lesquels se présentaient à nous au fur et à mesure, bien évidemment. Bref, l’un dans l’autre, c’était un moment génial et j’en garde un souvenir très ému. Je crois d’ailleurs qu’And Life Goes On… est l’album qui me rend le plus nostalgique quand je le réécoute. Nous étions tellement naïfs, motivés et si plein d’énergie, haha.
Les années passent et les albums s’enchaînent. Peux-tu nous décrire chaque album ainsi que le but recherché pour chacun d’entre-eux ?
Nous avons effectivement enchaîné les albums jusqu’en 2013 à raison d’un tous les deux ans, entrecoupés de sorties plus confidentielles (un split EP, une compilation de démos, un projet acoustique, etc.). Nous n’avions pas de but précis en sortant ces disques, si ce n’est l’envie de proposer de nouveaux morceaux et de les fixer sur support physique. Rétrospectivement, chaque disque a néanmoins son histoire, la plupart du temps en corrélation avec les différents changements de line-up du groupe (nombreux, je dois dire) et les humeurs de chacun au moment de se mettre au travail. Play Again, notre deuxième album et celui qui reste à ce jour notre meilleure vente, est, par exemple, un album très collégial, dans lequel chacun est venu avec un ou deux morceaux que nous avons remaniés en équipe. Eleonore, le troisième, qui est un album conceptuel d’après une nouvelle que j’ai écrite, a été composé à 4 en répétition, et est un “vrai” album de groupe, enregistré quasiment dans des conditions live. Nous avons réutilisé la formule de Play Again en 2010 avec Ready to Go et en 2013, nous avons sorti Ghosts & Memories, qui est un disque uniquement composé par Sébastien Bourdeix, qui fait partie de THE BLACK NOODLE PROJECT depuis pratiquement le début, et par moi-même. Il s’agit de l’album qui nous a demandé le plus de travail et duquel je suis, au final, le plus fier.
Justement, Ghosts & Memories est en effet un album bien ficelé, planant et abouti. Quel est donc le futur de THE BLACK NOODLE PROJECT ?
Je te remercie. Concernant le futur du groupe, nous parlons de nous remettre au travail sous peu et d’enregistrer un nouvel album dans un an, ou peut-être un peu plus. Le rythme du groupe a dû être ralenti du fait de mes nombreuses autres activités mais je ne conçois pas arrêter ce projet un jour. Même si les durées s’allongent entre les disques, je pense que nous continuerons toujours à proposer quelque-chose de nouveau à un moment ou à un autre. Nous sommes arrivés à un point où arrêter ne signifierait rien. Ce projet est ancré en nous et est une facette de nous-mêmes. D’ailleurs, voici un scoop : on vient de nous proposer un festival en octobre 2016 et, bien que nous ayons arrêté de nous produire sur scène depuis 5 ans, nous avons accepté la proposition. Nous allons donc revenir sur les planches d’ici quelques mois et peut-être enchaîner une poignée de dates.
Passage obligé dans nos interviews : la discussion autour du matériel. Quel a été le tien (guitares, amplis) et quel est-il actuellement ?
Je ne suis pas un féru de matos son. Globalement, je joue sur un Marshall JCM 2000 avec un pédale d’overdrive R2 de chez AMT, plus quelques effets de delay et chorus, point barre. Point de vue guitares, j’ai une Epiphone SG que j’ai faite accorder en si et équiper de micros SH4 pour le gros son, et une Les Paul Orville (une marque japonaise confidentielle et disparue qui proposait des guitares incroyables) pour le travail plus subtil. Comme nous ne faisons plus de concerts depuis des années, je travaille mon son de gratte à chaque enregistrement avec l’ingé son qui gère notre disque. Quand je travaille chez moi, je bidouille mon son avec quelques plug-ins grappillés ici ou là mais ne passe jamais un temps infini à régler ce genre de trucs. Et pour cause, plus j’y passe de temps, moins je comprends ce que je fais, haha. Chacun son métier et le mien n’est pas du tout de ce côté-là de la musique.
On va parler de nouveau de musique mais différemment. Tu es l’auteur de plusieurs livres : comment ta carrière de pigiste / écrivain a-t-elle commencé ?
J’ai commencé à écrire au tout début des années 2000 pour différents webzines. Mon ami Bertrand Pinsac, qui écrit depuis de nombreuses années dans l’excellent magazine New Noise, avait quelques contacts dans ce milieu et m’a présenté des gens qui se sont montrés intéressés par le fait que je bosse avec eux. J’ai donc commencé par rédiger quelques chroniques de disques, puis je suis passé à l’exercice de l’interview, et je n’ai jamais arrêté d’écrire depuis, même si j’ai délaissé le webzinat depuis quelques années pour me concentrer exclusivement sur les livres et les fanzines sur support papier.
Certains le savent déjà, mais tu es un fan de S.U.P / SUPURATION, tant et si bien que tu as écrit une biographie sur ce groupe : Trace Écrite. Comment est née l’idée d’un tel projet ?
En 2011, j’ai organisé un concert de SUP par le biais de mon travail. Suite à cela, je devais faire une interview du groupe pour qu’elle soit publiée sur un site pour lequel je travaillais à l’époque. Mais au moment où je préparais cet article, je me suis rendu compte que les informations sur SUP – et SUPURATION, son groupe jumeau – manquaient cruellement. J’ai donc eu l’idée de leur consacrer non pas quelques lignes sur un webzine, mais une biographie complète sous forme de livre. J’ai proposé ce projet à l’éditeur Camion Blanc qui s’est montré intéressé, et me suis donc lancé dans cette aventure qui a duré deux ans.
Le livre est épais, détaillé et respire un travail de recherche et de précision. Comment as-tu entrepris d’écrire ce livre ? Es-tu parti d’une trame ou t’es-tu inspiré de livres similaires ?
Je n’avais pas vraiment envie de calquer la trame du bouquin sur d’autres biographies et j’avais plutôt en tête d’essayer de livrer quelque-chose d’original – ou tout du moins de plus personnel qu’une bio lambda écrite par un journaliste. J’ai donc entrepris d’interviewer le groupe sur une longue période, et d’interroger également la plupart des gens de leur entourage (techniciens, manager, label, mais aussi famille etc.). Une fois cela fait, j’ai rédigé le livre à la première personne et ai tout simplement raconté mes voyages pour aller à la rencontre des SUP, en y intégrant nos discussions. J’avais envie que le lecteur partage avec moi cette aventure et les sensations que j’ai éprouvées, à savoir celle d’un fan qui découvre l’envers du décor d’un groupe qui le fascine depuis l’adolescence.
Cette idée de livre a-t-elle de suite subjugué le groupe ou as-tu eu besoin d’user de ton charme pour qu’ils acceptent d’y participer ?
Haha, bien que j’ai, paraît-il, un charme fou, je ne crois pas qu’il ait vraiment servi à emballer cette affaire. Quoiqu’ils aient été relativement sceptiques sur le fait que j’aille jusqu’au bout du projet, du moins au tout début, Ludovic et Fabrice Loez, les deux frères à la tête de SUP, m’ont tout de suite dit oui et m’ont même invité chez eux dès notre première session de travail. De toi à moi, j’étais assez impressionné de pénétrer dans leur quotidien mais nous nous sommes vite apprivoisés et sommes même depuis devenus bons amis. Quoi qu’il en soit, ce livre nous a fait partager beaucoup de moments forts et reste une expérience assez inoubliable.
Le livre t’a permis de rentrer en contact avec un bon nombre de personnes appartenant à la scène metal. Tout le monde a-t-il été partant pour répondre à tes questions ?
Le fait est que je me suis beaucoup baladé pour glaner le maximum d’infos sur le groupe, et cela m’a permis de rencontrer pas mal de monde. Et oui, tout le monde a été très enthousiaste à l’idée de répondre à mes questions sur SUP et de participer de près ou de loin à ce livre. SUP (et SUPURATION, évidemment) est un groupe très respecté dans la sphère metal française.
Des personnes ont-elles refusé de parler du groupe ?
Pas dans mon souvenir, non. Les personnes absentes du livre sont, pour la plupart, celles dont je n’ai pas réussi à retrouver la trace, comme par exemple Bruno Donini, qui a produit les albums Anomaly et Room Seven, et que je voulais vraiment interviewer. Comme je te le disais, SUP bénéficie d’une aura particulière et je n’ai pas rencontré une seule personne qui n’ait pas envie de répondre à mes questions ou de dire du mal du groupe.
Camion Blanc est l’éditeur de ton livre. Ont-ils d’emblée acceptée ton idée ? T’ont ils mis des “freins” ou imposé des “contraintes” ?
Oui, l’affaire était réglée en un échange d’e-mail et non, ils n’ont pas retouché la moindre ligne de mon manuscrit et m’ont au contraire encouragé du premier jour au dernier. Dom Franceschi, qui a été mon directeur de publication sur ce projet, a tout simplement été formidable. Il s’agissait de mon premier livre et comme tu peux te l’imaginer, je nageais en plein inconnu. À ce titre, Dom a répondu présent pendant ces deux années de labeur et m’a beaucoup aidé à aller au bout de cette aventure.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Camion Blanc, je pense qu’il est juste de dire qu’il est l’un des seuls éditeur français à traiter de musique, et de metal en particulier. Etais-tu déjà auparavant un lecteur de leurs parutions ?
Disons que Camion Blanc est leader sur le marché de la biographie musicale en France, oui, mais il existe une certaine quantité d’éditeurs moins exposés qui font le même travail. Mais oui, évidemment, étant un gros lecteur de livres et étant passionné de musique, j’ai lu et continue de lire beaucoup d’ouvrages édités chez eux. En ce moment, par exemple, je suis dans le “Bible de Décadence et de Ténèbres” de l’artiste incompris Dani Filth, qui s’avère être un ouvrage passionnant mettant en parallèle les albums de CRADLE OF FILTH et la culture horrifique et occulte. C’est une mine d’or pour qui s’intéresse aux univers fantastiques et aux arts sombres.
Quels ont été les retours lors de la parution de Trace Écrite ?
Autant que je sache, le livre a beaucoup plu et je n’ai eu que des retours très positifs, tant de la part des fans que de gens qui ne connaissaient pas spécialement le groupe. Concernant ces derniers, cela m’a vraiment fait plaisir parce que j’ai essayé, lors de l’écriture, d’ouvrir au maximum le propos pour ne pas rédiger un bouquin trop pointu. J’ai avant tout voulu dépeindre la longue histoire et le quotidien d’un groupe underground, avec ses galères et ses joies. Dans ce sens, je voulais que tout le monde puisse y trouver un intérêt.
Et justement ça se sent ! En regardant en arrière, peux-tu me dire si tu as des regrets, des choses que tu aurais aimé changer ?
Pour être honnête, non, pas vraiment. Je suis allé au bout de ce projet du mieux que j’ai pu et je suis assez content du résultat. C’était mon premier livre, et cela m’a permis de mettre un pied dans l’écriture d’un long format, ce qui m’a plus encore donné l’envie de persévérer. Je ne vois que du positif dans cette aventure et évidemment, même si aujourd’hui je réfléchirais probablement différemment à ce travail du fait de l’expérience accumulée depuis, je suis fier de ce bouquin.
Dis-moi si je me trompe, mais tu travailles également main dans la main avec Nasty Samy sur des projets comme “Everyday is like Sunday”? Comment es-tu rentré en contact avec Nasty Samy, le gars aux 100 projets ?
Oui, Sam et moi collaborons sur quelques projets, dont un livre sur la scène thrash death française à paraître en 2016, mais je n’ai rien à voir avec Everyday is Like Sunday, qui est son fanzine ainsi que sa plateforme internet regroupant toutes ses activités. Ceci étant, j’ai en effet écrit quelques lignes dans le dernier numéro du zine paru il y a 6 mois, et à l’époque où il s’agissait exclusivement d’un blog / webzine, j’y ai écrit des chroniques de films et de livres. Sam et moi nous sommes rencontrés en 2006 au festival du film fantastique de Gerardmer. Etant tous deux fous de ciné de genre, nous avons accroché et nous suivons depuis. Il m’a donné quelques coups de main bienvenus sur certains de mes projets et je lui rends la pareille quand il me le demande. D’un point de vue travail et culture, nous sommes sur la même longueur d’onde : nous aimons lui et moi produire de nouvelles choses et partager nos passions pour la musique, la littérature ou le ciné.
Peux-tu nous parler de ce zine et le présenter ?
Je pense qu’il le ferait mieux que moi (les lecteurs que ça intéresse peuvent lire l’interview que tu as faite de lui), mais Everyday is Like Sunday est un “megazine”, un gigantesque fanzine traitant de cinéma d’horreur, de littérature fantastique et de musique saturée. Sam y commente ses différentes lectures, visionnages etc., avec un ton passionné et passionnant. Personnellement, c’est un format que j’aime beaucoup, très libre et sans concessions. De plus, c’est une mine d’or pour découvrir de nouvelles choses et se cultiver intelligemment. On peut d’ailleurs le trouver, ainsi que l’ensemble des prods de Sam, ici : www.likesunday.com.
Merci pour les précisions ! On ne peut pas parler de toi sans parler du fameux podcast Metal Bunker. Comment est née cette idée ?
L’idée de base était d’écrire un livre dans lequel 30 acteurs de la scène metal française choisiraient chacun les 3 disques qu’ils emporteraient avec eux dans un bunker en cas de fin du monde. Le but du jeu était de publier, donc, une anthologie d’albums, non pas choisis par un journaliste, mais par les gens qui font la musique que nous écoutons. Mais au moment de commencer ce long travail d’interviews, j’ai eu comme un petit coup de déprim’ : je venais de sortir Trace Ecrite qui m’avais pris un temps fou, et j’allais encore passer plus d’une année à amasser de la matière et à travailler en solo avant de pouvoir faire lire mon nouveau livre. C’est là qu’est née l’idée de rendre ces interviews publiques sous la forme d’un podcast, permettant aux futurs lecteurs de vivre en direct l’écriture du livre tout en leur proposant une émission de radio. Ainsi, Metal Bunker a eu deux vies : l’une sous forme de podcast à raison d’une émission toutes les deux semaines pendant un an et demi, et l’autre sous la forme du livre qui est disponible aujourd’hui.
Comment as-tu défini la liste des invités ? T’étais-tu limité à 30 invités dès le départ ?
Oui, je m’étais fixé 30 invités dès le début afin d’avoir un objectif clair et de ne pas partir à aveuglette. Je m’y suis donc tenu, me suis réservé une place dans le bunker (c’est d’ailleurs Nasty Samy qui a réalisé mon interview), et ai convié 29 acteurs de la scène metal à me dire quels étaient les trois albums les plus importants pour eux.
Pour parler du podcast, ça fait quoi d’animer son premier podcast ?
J’ai mis deux ou trois épisodes pour prendre mes marques mais après, c’était vraiment super. En fait, j’enregistrais les émissions le soir, par le biais de conversations Skype avec mes invités. Du coup, j’ai eu à chaque fois l’impression de tenir des discussions avec des potes animés par la même passion pour la musique que moi. J’ai passé de très bons moments, oubliant la plupart du temps que nous discutions dans la cadre d’une émission de radio. Nous n’avions pas de limite de temps, pas de contraintes particulières, et cela a donc donné de sympathiques et longues soirées. J’en garde un très bon souvenir.
Justement ce côté très détendu se sent, et est appréciable. Les retours, notamment auprès de VS, ont-ils été ceux que tu espérais ?
Non, les retours concernant l’émission ont dépassé mes espérances. Nous avons cumulé plus de 10 000 écoutes sur la totalité de l’émission, ce qui est énorme. Et le fait est, du moment où Vs Webzine a appuyé le podcast en relayant les news en les mettant en avant, l’audience a triplé. C’était vraiment cool de la part du webzine, et plus particulièrement de Greg, qui le gère.
Le livre Metal Bunker est sorti chez Zone 52 , peux-tu nous parler de cette structure et la raison pour laquelle tu l’as choisie ?
Je peux d’autant mieux en parler qu’il s’agit de ma propre structure d’édition, que je gère avec mon épouse. C’est par ce biais que nous publions le fanzine Zone 52, qui traite de cinéma, musique, Bds, livres, et de culture populaire, que nous avons également, en effet, co-publié Metal Bunker (avec un autre éditeur, Kicking Books), et que nous avons sorti le premier livre de Michel Jovet : Les Méduses s’évaporent au Soleil. S’il s’agissait au départ de ne s’occuper que du fanzine, cette activité a pris de plus en plus de place puisque nous projetons de sortir une poignée de nouveaux livres dans les mois à venir, dont l’excellent deuxième roman de Fanny Lalande, une auteure dont ma femme et moi aimons beaucoup le travail. Cette activité, relativement nouvelle, nous passionne et les coulisses du monde de l’édition est pour nous un terrain vierge qu’il nous intéresse d’explorer.
On va parler “affaires” rapidement si tu le veux bien ! Niveau ventes, Metal Bunker peut-il être considéré comme une totale réussite ?
Totale, non, mais réussite, oui. Même si je t’avoue que je ne serais pas contre le fait d’en vendre un poil plus pour être pleinement satisfait – comme tout auteur, je présume -, je ne peux pas me plaindre. Le livre s’est très bien écoulé lors de sa sortie et si les ventes se sont un peu tassées depuis quelques mois, je pense qu’elles repartiront à la prochaine opération de comm’ que nous mettrons en place. Je sais que nous n’avons pas le même poids qu’un gros éditeur qui a tout ce qu’il faut pour mettre en place un marketing énorme, et que, donc, on ne peut pas rêver vendre des palettes entières de bouquins chaque semaine, mais à notre niveau, nous avons très bien travaillé et avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Il s’agit donc bien d’une réussite.
Il reste encore des groupes en France, et dans des pays alentours, qui méritent ton attention. Un Metal Bunker 2 est-il prévu ?
Absolument pas. J’ai fait le tour de la question avec Metal Bunker. Oui, il existe 1000 groupes que je n’ai pas interviewés mais je n’aime pas passer ma vie à refaire les mêmes choses en boucle. J’ai trop d’autres projets à mener et de nouvelles expériences à vivre pour me focaliser sur une suite à Metal Bunker.
Justement, on a parlé de ton groupe, THE BLACK NOODLE PROKECT, de Trace Ecrite, de Metal Bunker et d’autres projets, mais j’en oublie sûrement. Sur quoi planches-tu actuellement ?
J’ai devant moi une saison ultra chargée. Ma priorité, pour le moment, est de finir le livre entamé avec Nasty Samy qui concerne la scène thrash death française du milieu des années 80 au milieu des années 90. Nous travaillons sur ce projet depuis maintenant presque deux ans et avons réuni une quantité impressionnante d’interviews. Il est temps aujourd’hui de synthétiser tout cela et de donner vie à ce livre qui, je pense, va pas mal intéresser les férus de metal hexagonal. Je planche également, avec mon équipe, sur le numéro 3 du fanzine Zone 52 pour lequel je prépare un gros dossier sur la boîte de cinéma Cannon, à qui l’on doit la plupart des films de ninjas des années 80, les Chuck Norris et autres joyeusetés. Comme je le disais plus haut, ma femme et moi préparons aussi la sortie du nouveau roman de Fanny Lalande pour Zone 52 éditions – son titre sera dévoilé dans quelques semaines. J’ai enfin dans ma besace quelques projets qui devraient également voir le jour au cours de la saison. Bref, j’ai amplement de quoi m’occuper au moins jusqu’en 2017, haha.
L’interview arrivant à sa fin, si tu as quelque chose à dire ou à partager, c’est le moment…
Merci à toi pour cette interview. N’hésitez pas à venir “liker” la page Facebook de Zone 52 Editions et, si vous êtes interessé(e) par ce que nous proposons, venez faire un tour sur notre boutique en ligne : www.zone52.fr. Que la Force soit avec Vous et merci !
Site Internet THE BLACK NOODLE PROJECT : http://www.theblacknoodleproject.com/
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Crédit photo : http://www.passionprogressive.fr