Gorod, LE groupe de Techno Death français !! Interview avec Mathieu guitariste/compositeur/
Hello Mathieu ! Merci de nous accorder cette interview. Comment vas-tu et comment se porte GOROD juste après la tournée française que vous venez de partager avec PHAZM ?
Ça va impeccable merci ! Les dates avec PHAZM se sont super bien passées, les gars sont adorables et très intéressants, on a passé de très bons moments sur scène et autour. Je pense qu’on refera volontiers ça si l’occasion se présente.
Aujourd’hui GOROD est un nom établi sur la scène Death technique mondiale. Vous avez joué au Maryland’s DeathFest ainsi que dans le festival le plus gros d’Asie (HAMMERSONIC JAKARTA INTERNATIONAL METAL FESTIVAL), vous avez ouvert pour MORBID ANGEL. Que vous reste-t-il comme buts à atteindre ?
Ah il y a encore pas mal d’endroits où on a jamais mis les pieds, l’Amérique du Sud, l’Australie par exemple, ce serait cool de pouvoir partir là bas un jour. On aimerait aussi faire une grande tournée en support direct d’un groupe dont on est tous fans (ça va être dur à citer précisément!). On aimerait aussi beaucoup pouvoir vivre de notre musique, ce qui est loin d’être le cas ! Tu vois ça fait encore un peu de route en fait !
A présent, parlons instrument si tu veux bien : comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?
Bah j’ai toujours été attiré par les instruments de musique depuis tout petit apparemment. J’ai eu un bontempi que j’ai bien massacré quand j’ai eu 7 ou 8 ans.
A l’époque pour moi Jean Michel Jarre c’était la panacée, j’étais ultra fan ! Vers dix/onze ans j’ai décidé de faire du saxophone, je sais plus vraiment pourquoi, et j’ai suivi des cours pendant un an, instrument et solfège.
A la même période j’ai trouvé une vieille guitare dans le grenier et j’ai commencé à la tripoter, vachement plus excitant que le sax en fait, que j’ai rapidement laissé tomber. Pas d’internet ni de guitar pro à l’époque, fallait commander et payer les partitions, ou jouer ce qu’on nous proposait dans les magazines.
Je m’y suis mis d’abord comme un loisir mais rapidement j’ai pigé que c’était mon instrument, et j’ai eu envie d’en jouer plus que correctement. J’ai fait mon solfège tout seul aussi du coup, à partir de la base que j’avais appris pendant mon année de sax.
Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et quelles sont-elles aujourd’hui ?
Mon premier coup de coeur ça a été Dragon’s Kiss de Marty Friedman, je suis littéralement tombé amoureux. J’ai bien sûr d’abord connu Iron Maiden, Yngwie Malmsteen, Guns’n’Roses, dont j’étais pas mal fan, mais c’est vraiment cet album de Friedman qui m’a fait dire : “c’est ça que je veux faire, c’est comme ça que je veux jouer”. Cet album est tellement intense…
Quand on a commencé le groupe à proprement parler, nos influences allaient de groupes de thrash comme Coroner ou Slayer, jusqu’à Death et Carcass. C’est Ben, mon bassiste et ami depuis tout ce temps qui a fait mon éducation metal extrême en fait, à la base j’y connaissais rien moi !
Ces influences sont toujours présentes dans notre musique, je pense que notre background metal n’a pas vraiment changé, mais s’y est ajouté pas mal d’influences exotiques, venant d’autres styles comme le latin jazz, le funk, les musiques traditionnelles ou ethniques, toutes ces choses qu’on n’a pas forcement envie d’écouter quand on a 15 ans.
Notre but c’est d’essayer de surprendre et de rester frais et originaux à tout prix, et ce ne serait pas possible je pense si on essayait de coller au style de metal à la mode du moment, on y perdrait notre identité je pense.
Quel était ton matériel musical lorsque tu as débuté et quel est-il aujourd’hui ? D’ailleurs, quel est ton avis sur le matériel tel que les Kemper, Axe FX, Helix, BIAS, Torpedo à l’heure où ceux-ci deviennent de plus en plus incontournables ?
Ma 1ère gratte c’était le fameux pack guitare et ampli qu’on trouve au supermarché, Hohner Rockwood je crois me rappeler, l’équivalent du pack Harley Benton d’aujourd’hui !
Ma première guitare sérieuse a été une Jackson Kelly PS6T, je voulais ressembler à Marty Friedman tu vois ahah ! Le piège des guitares pointues quand on débute c’est fatal…
Ensuite j’ai eu une Washburn assez rare avec 29 cases, avec laquelle j’ai enregistré le 1er album. C’est une des guitares les plus faciles à jouer que j’ai eue, tout passe sans effort, dessus, mais je m’en suis lassé parce qu’en contre-partie elle ne reproduisait pas assez les nuances de jeu, à cause de ses micros actifs je pense.
Ensuite j’ai eu une Squier Tele à 150 balles (modifiée un chouilla quand même) qui est extraordinaire avec laquelle j’ai fait le 2ème album et dont je me sers encore pour quelques solos ou sons clairs.
Là maintenant je ne me sers plus que de mes Mermet pour GOROD, j’ai pas trouvé mieux en 7 cordes.
Niveau ampli ma première grosse tête c’était une Hugues&Kettner Triamp mk1, très versatile mais avec un canal Lead trop gras pour GOROD. J’ai changé pour un ENGL Thunder, seulement 50W mais aussi 20 kilos de moins, super bien, tranchant, moderne, précis. Là on est endorsés par Randall, on joue sur leur modèle Thrasher. C’est Mike Fortin qui a designé cette série, et il a ajouté pas mal d’innovations qui le rend indispensable pour moi maintenant.
Il y a par exemple trois potards de gain : un général, un pour les graves et un autre pour les aigus. C’est excellent parce que du coup tu peux vraiment sculpter la réponse de la distorsion en fonction de ton jeu et de ta guitare, et du coup c’est facile de faire un bon son avec n’importe gratte dans n’importe quel contexte.
C’est celui dont je me sers aussi le plus souvent au studio pour les groupes que j’enregistre, personne n’est déçu, c’est d’ailleurs étonnant que cet ampli n’ait pas plus de succès. J’ai bien sûr eu aussi très tôt des simulateurs d’amplis pour m’enregistrer, je crois que j’ai eu toutes les versions du POD de Line 6 depuis la première jusqu’au PODHD, que j’utilise en Live également.
Il me sert pour rajouter un Eq et un delay pendant les solos, et aussi à faire des loops.
En fait en live il est piloté en MIDI par un séquenceur, le même qui donne le clic au batteur et les samples dans la façade, du coup j’ai même pas besoin d’y toucher, c’est un vrai confort. Après je ne pense pas que je prendrai l’Helix, la nouvelle génération, beaucoup trop cher de mon point de vue pour un simulateur, surtout quand on ne se sert que d’un son avec 1 ou 2 effets.
Je peux comprendre que c’est plus facile à transporter qu’une tête d’ampli. Moi même je ne prends que mon POD quand il n’y a pas le choix.
Mais j’aime avoir mon son qui vient d’un stack dans mon dos, je sais pas comment font ceux qui utilisent ça direct dans la façade en étant tributaires de la qualité des moniteurs de retour et de la bonne volonté de l’ingé son (quand y en a).
Et puis j’ai un studio avec tout le matériel pour faire des vraies prises, têtes, baffles, micros, préamps et cabine, je vois pas pourquoi j’investirais autant d’argent pour un simulateur. Ca couterait que 500 balles comme le POD HD je dis pas…
Justement en parlant de Mermet, tu es endorsé par Mermet Guitare, comment cela s’est-il passé et pourquoi ce luthier en particulier ? Quelles sont les caractéristiques de ton modèle signature et pourquoi ces choix ?
A vrai dire rien ne me convenait parfaitement dans le commerce, mis à part dans le très haut de gamme inaccessible. Et encore il y avait toujours quelque chose qui péchait, de mon point de vue bien sûr. Ou il y avait trop d’options (rien à faire d’un micro grave, ou d’un bouton de tonalité, ou d’un floyd) ou c’était le look qui ne collait pas, même si ça reste accessoire, on est d’accord.
Pour l’enregistrement de “A Perfect Absolution“, on m’a prêté une Ibanez RG Prestige 7 cordes, avec un diapason de 27”. On est accordé un ton en dessous et avec nos 7 cordes de l’époque c’était pas possible d’être juste sauf en mettant des tirants de cheval (j’avais du 72 je crois pour le La grave) et encore ça restait trop mou et donc faux.
Quand j’ai pris l’Ibanez, j’ai réalisé l’importance du diapason pour avoir une bonne tenue de note. Or, les guitares 7 cordes en 27″ c’est uniquement dans le haut de gamme, on a rien sans débourser au moins 3000 euros, et c’est de la série, pas du custom.
Bref c’est à peu prés à cette période que Hugo Mermet nous a proposé ses services. Je savais très précisément ce que je voulais, et lui était prêt à céder à tous mes caprices !
C’est rare de trouver un luthier qui fasse des customs complets, et ça se comprend, il faut faire, j’imagine, tout sur mesure et s’adapter à tous les délires, c’est 2 fois plus de boulot…
Après je ne voulais pas de finitions bling bling, genre incrustations de nacre ou bois exotiques rares, je voulais un truc simple et fiable, et du coup ça ne m’a pas couté si cher, pas autant en tous cas que si j’avais pris du haut de gamme Ibanez ou ESP.
En plus là j’avais un custom perso, une guitare unique, faite pour moi. Hugo a choisi du frêne des marais pour le corps (pour sa légèreté) de l’érable pour le manche 27″ et la touche (j’ai toujours préféré le claquant des touches érable), une tête inversée pour encore rallonger la longueur tendue des cordes graves et donc gagner en raideur. Je n’ai qu’un micro aigu, un SD SH6 pour 7 cordes, je ne suis plus sûr du nom exact.
Sur la 2ème que j’ai fait faire, j’ai fait rajouter un système graftech, c’est un système de micros piezo cachés dans les pontets du chevalet, qui peut servir de capteur Midi Hexaphonique ou juste de micro piezo pour avoir un son type “acoustique”. Voilà, la première de ces guitares a fait presque le tour du monde sans soucis, la lutherie est irréprochable, la 2ème que je n’ai reçu qu’il n’y a quelques mois est encore mieux, le manche plus fin, et alors la finition…<3 <3 <3
Tu possèdes un studio dans la région de Bordeaux (Bud Records). Tu peux nous en parler un peu ? Le fait d’être derrière les manettes avec ton expérience doit être un plus qui fait la différence…
Oui début 2000 quelques amis et moi avons ouvert des locaux de répétition associatifs, et c’est là que j’ai commencé à enregistrer des groupes, ceux qui répétaient chez nous principalement mais aussi d’autres qui cherchaient un studio un peu “roots” pour faire des maquettes ou promos.
Ca a bien sûr aussi largement profité à GOROD parce que du coup on disposait d’un local à nous où on pouvait bosser quand on voulait. C’est là qu’ont été produits nos 3 premiers albums. Ces locaux ont tenu jusqu’en 2009, et on a décidé d’arrêter pour des raisons financières. J’ai continué toutefois à enregistrer et mixer mais de façon nomade, en trouvant des lieux adéquats pour faire de la prise de son.
Depuis maintenant 3 ans, j’ai réinstallé définitivement le studio dans le sous-sol de chez ma mère. J’ai beaucoup investi de temps et d’argent dedans, j’avais besoin d’avoir cet espace dédié, d’abord pour moi, pour faire ma musique, et aussi pour pouvoir proposer mes services à d’autres.
Je dirais que l’avantage d’avoir un studio à disposition pour le groupe, c’est que du coup on a pas à se préoccuper des limites de temps. On peut essayer des choses, expérimenter, revenir vingt fois sur un mix ou prendre une journée entière pour enregistrer une piste guitare, ce qui peut être délicat quand on loue un studio et un ingé son à la journée.
Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ? Et de celui que tu as donné ?
Alors je sais plus si c’est vraiment le premier mais en tous cas c’est le premier à m’avoir autant marqué : Infectious Grooves/Cyco Miko en 1995. Avec encore Robert Trujillo à la basse, un concert de fou, ça courait partout, une débauche d’énergie positive. Je crois que j’ai gardé la banane pendant une semaine après ça !
Par contre mon premier concert… bah je pense que c’est un souvenir que j’ai refoulé ahah ! Non mais ça devait être une fête de la musique, on jouait dans la rue, trop fort et trop mal. Je me souviens qu’on a fait un tremplin/contest dans une cave bordelaise avec GOJIRA, qui s’appelaient encore Godzilla, vers ’97. On s’est pris une bonne rouste, nous et tous les autres groupes.
Peux-tu nous expliquer comment les morceaux sont composés et mis en place dans GOROD ?
En général j’écris les deux guitares principales et les drums, parfois la basse quand c’est pas évident harmoniquement. Je fais une maquette, avec boite à rythme et guitare, et je propose au groupe. On a jamais eu le temps de vraiment retravailler les morceaux avant de les enregistrer, donc tout le reste se fait pendant les sessions studio.
C’est pour ça que c’est intéressant pour nous d’avoir notre propre studio. Le batteur peut lécher ses parties à volonté, on peut tester plein de placements différents pour la voix, rajouter des arrangements etc… Et c’est seulement après avoir enregistré qu’on commence vraiment à répéter les morceaux pour les jouer en live. J’aimerais bien fonctionner autrement, chercher et trouver des idées avec les autres, mais pour l’instant on y a jamais réussi.
Quels sont vos plans dans le futur ? De nouvelles compos en vue d’un nouvel album ?
Là on vient de terminer un Ep auto produit qui devrait sortir début Avril. On part en tournée européenne avec HAVOK et d’autres groupes de thrash, et comme c’est pas tout à fait notre style et que notre dernier album “A Maze Of Recycled Creeds” commence déjà à dater, on a décidé de faire un Ep dans le style Thrash exprès pour cette tournée.
Ca a été du rapide, on a pris la décision de le faire fin décembre. J’ai écrit les morceaux première moitié de janvier, et là je suis en train de terminer le mixage. Encore un des avantages d’avoir un studio à disposition !
Il y aura 4 titres inédits et une reprise d’un morceau du 2ème album “Chronicles from the Stone Age” qui sonnait très thrash dans sa version maquette de l’époque. A part ça je n’ai encore rien pour un futur album, faudra attendre un peu.
Quel est ton échauffement/entrainement standard à la guitare ?
Bah ma bible pour ça c’est la vidéo pédagogique de John Pettrucci “Rock Discipline”. J’ai sélectionné une dizaine d’exos que je fais au métronome le plus régulièrement possible. Il y a vraiment là dedans des exercices ultra efficaces pour gagner en vitesse, maitrise et précision.
En terme d’échauffements, avant les shows, je fais souvent tourner le riff d’intro de “The Path” en boucle pendant 1 ou 2 minutes. C’est un riff très fatiguant pour la main droite parce qu’il est joué en “economy picking” et pas en aller retour strict. En général ça me suffit à être chaud, si j’ai le temps je joue les morceaux du set, juste en résumé.
Sur les tournées c’est plus vraiment nécessaire, on joue complètement au radar au bout d’un certain nombre de shows consécutifs, ça devient presque inutile de se chauffer.
Et du coup, quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?
Comme je le dis plus haut, rock discipline est une très bonne source pour qui veut faire progresser sa technique. Mais la technique n’est peut-être pas suffisante, il faut être sans cesse curieux, écouter le plus de musiques différentes possible, rester ouvert à toutes les influences, même les plus exotiques vis à vis du metal, pour se forger une identité propre et ne pas sonner comme comme tout le monde.
Ensuite je ne saurais trop conseiller de s’enregistrer et de s’écouter régulièrement, c’est devenu très accessible de nos jours, un ordi, une carte son, ou même un téléphone suffit. Je pense que je n’ai jamais autant progressé que depuis que je fais cette gymnastique de m’enregistrer, m’écouter, entendre mes défauts, les corriger, ré enregistrer etc…
Allez, une question simple car on approche de la fin. Quels sont tes derniers coups de cœur musicaux ?
Je suis tombé il n’y a pas longtemps sur un blog qui liste des groupes français de jazz/fusion/prog/funk des années 70, j’ai eu pas mal de bonnes surprises !
Bon, c’est que des vieux trucs inconnus mais je peux peut-être citer Synthesis (André Ceccarelli aux drums) ou Visitor 2035 qui sont excellents.
On m’a fait découvrir Tigran Hamasyan, un pianiste qui fait presque du “Djent”, aussi excellent et rafraichissant.
Niveau metal pas grand chose finalement, à part peut-être Soreption que je ne connaissais pas, ça groove sévère !
Je sais pas si c’est en vieillissant mais j’ai de plus en plus de mal à être surpris et accroché par quelque chose dans ce style, j’ai toujours une impression de déjà entendu en fait.
Vous aviez participé à une performance assez unique : la Death Box. Comment vous êtes-vous retrouvé associés à ce projet ? Quels souvenirs en gardez-vous ?
Ahah oui très bonne expérience en effet ! C’est le programmateur d’une salle bordelaise qui nous a mis sur le coup. L’artiste Joao Onofre voulait des groupes locaux de Death Metal, à l’époque on était pas nombreux.
Le concept c’était de faire jouer un groupe entier de Death Metal dans une boite en métal insonorisée de 6″x6″x6″(comme par hasard!). Les gens se regroupaient autour de la boite où était déjà installée la batterie (un petit set hein!) et des petits amplis.
Ensuite le groupe rentrait dans la boîte, on commençait à jouer, puis on refermait la porte, et on jouait jusqu’à suffoquer, la boîte étant totalement hermétique. On a partagé ça avec un autre groupe, Juggernaut, dont Karol est issu d’ailleurs, donc on a pu voir la réaction des gens quand la porte se ferme et que ça passe de 120 dB à quasiment rien.
C’est marrant, certains riaient, certains restaient dubitatifs, les gamins collaient leur oreille à la boite. Quand la porte s’ouvre, avec toujours le groupe qui joue, tout le monde recule de 3 pas tellement la différence de niveau sonore est énorme ahah ! Voilà mesdames et messieurs c’était la Death Box !
Si tu veux rajouter quelque chose c’est le moment …
Bah merci de l’intérêt que tu nous portes, au plaisir de vous croiser toi et les lecteurs à nos shows !
Un grand merci à Geoffroy Lagrange pour cette excellente interview.
GOROD
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Crédit photo : Karine Sohier