Sommaire
- 0.1 Mise en place des instruments dans le DAW
- 0.2 Premiers pas avec Reaper
- 0.3 Créer une piste audio
- 0.4 Enregistrer
- 0.5 Traitement du son
- 0.6 Ajouter un effet sur une piste
- 0.7 Gestion de la ressource
- 0.8 Allons prendre le bus
- 0.9 Rendering
- 0.10 Une batterie en VST ?
- 0.11 Petite conclusion
- 1 Mixage avec REAPER
- 2 Exemple concret
Cet article traite du mixage sous Reaper, étape importante lors de vos enregistrements. Accrochez-vous car Unholy vous entraîne dans les profondeurs !
Mise en place des instruments dans le DAW
Nous avons vu dans les précédents articles de “La guitare pour les nuls”, les principes fondamentaux de l’enregistrement de la guitare, et plein de trucs, certes utiles, mais que vous avez sans doute déjà oubliés.
Ce coup-ci, on passe la seconde vitesse, et on attaque le problème de face : comment utiliser concrètement un DAW.
Je rappelle que DAW, c’est l’abréviation de « Digital Audio Workstation », que l’on peut traduire par « Poste de travail audio digital ». En gros, votre PC devient un mini studio d’enregistrement.
On part du principe que vous avez un instrument, dans notre cas, une guitare, ainsi qu’un PC, et un logiciel, dans notre cas, Reaper (par exemple, il en existe d’autres, mieux, pires, différents), ainsi que le matériel nécessaire pour relier votre guitare à votre PC (soit via une table de mixage, un pré amp, un boitier de DI…).
Pensez également, comme vu précédemment, à mettre à jour les drivers de votre carte son, voire à utiliser les drivers ASIO, et baisser la latence pour ne pas être gêné si vous voulez faire du monitoring pendant que vous vous enregistrez (pour rappel maxi 10 ms).
Premiers pas avec Reaper
Pour de l’enregistrement, vos enceintes PC suffisent, nous verrons plus tard dans la partie mixage, que ce n’est plus vraiment le cas.
Avant de démarrer Reaper, il faut s’organiser. J’ai pour habitude de ranger proprement mes dossiers et projets sur mon disque dur. C’est plus simple pour s’y retrouver, mais vous pouvez faire autrement.
Tout d’abord, j’ai un dossier concernant mon groupe, afin de ne pas mélanger avec les autres fichiers sur mon PC qui ne concernent pas le groupe. Dans ce dossier que l’on appelle « MonGroupe », je crée un dossier concernant le projet en cours, par exemple « MaNouvelleDemo », et dans ce dossier je crée un premier dossier « Chanson1 », dans lequel je vais sauvegarder mon travail sur cette chanson.
Il y aura ensuite certainement « Chanson2 », puis « Chanson3 » et si je suis inspiré « Chanson4 ».
Une fois que vous avez votre organisation, vous pouvez démarrer Reaper.
Et si vous n’avez pas fait de modifications sur l’interface, il devrait ressembler à ça :
Avant d’attaquer, regardez dans OPTIONS et PREFERENCES, dans la partie « Audio / Device » si votre carte son est bien reconnue, et si les bons drivers sont sélectionnés.
Audio System, mes drivers ASIO et, dans la partie ASIO Driver, ma carte son.
On peut choisir « inputs » et « outputs », qui par défaut sont identiques, ce qui signifie que vous utilisez la même source audio pour l’entrée et la sortie de votre signal.
C’est le cas si vous avez une seule carte son et une paire d’enceinte. Laissez le reste tel quel, et réglez sur cette page votre latence via ASIO Configuration
Créer une piste audio
Très simple, CTRL + T. Et vous devriez avoir ça :
Une belle piste audio, vierge.
A ce stade, pensez à sauvegarder votre projet. Pour cela, allez dans FILE, puis SAVE PROJECT. Comme le projet n’est pas encore sauvegardé, REAPER vous demande de lui indiquer le chemin de sauvegarde.
Faites alors pointer sur votre dossier « Chanson1 », donnez un nom « Chanson1 » par exemple et cliquez sur SAVE.
Vous venez de créer un « projet » qui s’appelle « Chanson1.rpp ».
Par défaut tous les enregistrements liés à ce projet seront enregistrés dans le même dossier que « Chanson1.rpp ».
Vous pouvez changer cette option, mais je ne vous le conseille pas ! Enfin, vous faites comme vous voulez de toute façon 🙂
Enregistrer
Nous avons déjà vu l’utilité des icônes sur la piste de Reaper, je ne reviens donc pas trop dessus, je vous fais juste une piqûre de rappel :
. le petit bouton rouge en haut à gauche pour armer la piste. Ainsi vous dites au logiciel sur quelle piste enregistrer
. « Master RCV/SND», par défaut, donc on envoie la piste sur le master
. « M » pour mute
. « S » pur solo
. « FX » pour les effets, le petit bouton à côté pour activer/désactiver les effets de la piste
. le bouton « center » pour le pan droite/gauche
. « input » pour définir la source audio, éteinte ou allumée, si vous voulez entendre votre signal en direct et pendant l’enregistrement, ou seulement quand vous écoutez le morceau enregistré.
A noter que vous pouvez aussi importer des fichiers audio sur votre piste, si vous avez déjà enregistré quelque chose, ou si vous avez un fichier audio que vous voulez utiliser dans votre morceau.
Pour cela, faites juste un glisser/déplacer du fichier sur la piste dans REAPER. Si vous voulez vous enregistrer, cliquez sur le bouton rouge en haut à gauche. Votre piste est alors « armée » et prête à recevoir un signal entrant.
Autre remarque, si vous armez deux pistes en même temps, vous enregistrez le même signal entrant sur les deux pistes (à moins d’avoir de quoi splitter les pistes en fonction de plusieurs sources audio). Mais c’est exactement le même signal qui sera capturé.
Pour démarrer l’enregistrement, appuyez sur le bouton rouge du lecteur audio :
Ou faites CTRL+ R
Et vous pouvez jouer. Quand vous avez fini, appuyez sur le carré du lecteur, ou la barre d’espace pour stopper l’enregistrement.
N’oubliez pas, si vous voulez vous entendre jouer, il faut que l’icône « Input » soit vert, sinon, pas de monitoring possible.
Vous pouvez aussi utiliser le métronome de REAPER, pour cela, cliquez droit sur l’icône du métronome, dans la barre d’outil en haut à gauche.
Cela vous ouvre la fenêtre de paramétrage :
Vous pouvez activer (Enable) le métronome, et définir s’il doit être entendu pendant l’enregistrement (Run during recording), pendant la lecture (Run during playback), si vous voulez un décompte avant le playback (Count in before playback) ou avant l’enregistrement (Count in before recording).
Pour ma part, je ne le mets qu’avant l’enregistrement. Vous pouvez également changer le nombre de mesures, le volume…
Traitement du son
Si vous avez juste enregistré votre guitare sans effet, vous avez un son direct en sortie de micro, donc soit clair, soit légèrement saturé selon la puissance de vos micros.
Si vous avez déjà mis des effets (distortion, reverb…) ils seront enregistrés tels quels.
Ce signal est appelé « dry », le signal d’entrée, tel qu’il arrive dans REAPER.
Vous pouvez ensuite, ajouter un tas de plugs in afin de modifier votre son. Attention cependant, si vous avez déjà un son très travaillé, avec une disto par exemple, vous ne pourrez pas tout faire avec des plugs in.
Seul un son clair peut-être correctement travaillé. Donc choisissez bien si vous voulez travailler votre son après l’enregistrement (dans ce cas, ayez un son le plus propre possible, sans effet) ou si vous voulez utiliser vos effets habituels (rack, pédale), sachant que vous ne pourrez pas autant le modifier.
Les plugs in, c’est une jungle. Et en plus, il existe différents types de plugs in. Souvent on parle de VST par abus de langage pour définir les plugs in, car ce sont les plus répandus, mais il existe aussi les VSTi, DX, DXi, JS… Je ne vais pas m’étendre la dessus pour le moment, j’y reviens dans la partie mixage.
Mais sachez toutefois que REAPER fournit pas mal de plugs in gratuits, qui vous permettent de travailler votre son simplement, et ainsi d’avoir un son de guitare saturé (crunch, saturation, disto), d’ajouter des effets (EQ, reverb, flanger, phaser…) et ainsi de sonner correctement.
Il est aussi possible d’avoir une vraie batterie, en MIDI, grâce à des plugs in tels que Battery, Addictive Drums, et d’autres. Certains sont gratuits, mais sachez que souvent, les plugs in de batterie gratuits, quoi que très efficaces sont limités au niveau des samples.
Je m’explique. Une batterie en VST, c’est juste des notes MIDI, qui, quand elles sont sélectionnées permettent de déclencher un sample pour un des éléments de la batterie. Un sample pour la caisse claire, un pour la grosse caisse, un pour chaque TOM, pour les cymbales…
Sur un plug in gratuit, vous n’aurez qu’une bibliothèque de sample limitée. Les plugs in plus évolués, mais souvent payants, proposent plus de samples, vous pouvez choisir un « kit » qui sonne différemment (souvent issu des grandes marques, comme Tama, Paiste, Pearl…), avec possibilités de retrouver un peu du sample de la grosse caisse dans les overrides, ou pas, de changer un élément de votre kit, d’avoir plusieurs samples en parallèles pour donner du volume… bref, plus le kit est complexe, plus le plug in sera cher.
Il faut juste savoir ce que vous voulez faire et vous contenter de plugs in dans votre budget.
Ajouter un effet sur une piste
Je vous montre comment le faire avec des presets REAPER, c’est le même principe tout le temps. Il existe des plugs in qui fonctionnent aussi en stand alone (hors de REAPER), ou l’inverse, des stand alone qui ont un plug in.
Admettons que vous avez un son de guitare relativement propre, j’entends par là, clair, direct des micros, sans effet. Vous voulez un peu de graou dans votre son, après tout, vous n’êtes pas le guitariste de Justin Bieber.
Cliquez sur le bouton FX de votre piste :
Une liste s’ouvre :
Je vous montre ceux dans la partie « COCKOS », qui sont ceux fournis gratuitement dans REAPER.
Vous avez dans la partie « JS » plein d’autres plugs in, dont une disto :
Cliquez sur « JS : Guitar/distortion », et faites OK. Une nouvelle fenêtre s’ouvre :
Vous pouvez alors choisir le gain, « hardness » et le volume max, ainsi que le channel.
Testez et jouez avec les boutons en faisant tourner en boucle votre partie précédemment enregistrée (laissez le max volume à -12 dB par défaut).
Et voilà, vous venez d’ajouter un plug in JS sur votre piste.
Vous pouvez fermer la fenêtre, et revenir à REAPER. L’icône FX est maintenant vert , ce qui signifie que vous avez au moins un effet sur votre piste.
Vous pouvez empiler les effets, dans l’ordre que vous voulez.
Bien entendu, l’ordre est important, comme dans une vraie chaîne d’effets avec des pédales.
Pour changer l’ordre des plugs in, cliquez sur le plug in que vous voulez (dans la fenêtre précédente que j’ai mis en copie d’écran), laissez cliqué, et déplacez dans la liste jusqu’à l’ordre voulu.
Il n’y a pas de limite physique avec les plugs in. La seule limite c’est la consommation CPU. Plus vous avez de plugs in, ou si vous utilisez des plugs in gourmands en ressource, plus vous avez besoin de CPU.
Il existe dans REAPER un outil très pratique, le « performance meter »
Qui vous montre, par piste, le pourcentage de CPU utilisé et le nombre d’effets.
Je vous conseille de faire un clic droit dans cette fenêtre et de choisir d’afficher « Real Time CPU (RT) », que ce soit dans le tableau ou le graph.
Vous aurez ainsi une mesure exacte de la performance de votre CPU.
Vous voyez que le total CPU est à 12,5%, mais en RT je suis à 31%. On le voit sur le graph en haut, en noir la CPU, en vert la RT. Je suis toujours en dessous des 50%, mais la ligne verte est toujours au dessus de la noire. Et c’est la verte qui peut poser des soucis de craquement !
En mixage, je double mes pistes, et j’ajoute des EQ pour corriger. Je dois avoir en tout, 6 pistes de guitares, 2 pistes de basse, 2 pistes de voix, une dizaine de pistes pour la batterie, soit plus de 20 pistes, avec à chaque fois des effets pour le son (disto principalement) et, des EQ et compression.
Si je laisse tout ouvert, je suis à plus de 100% en RT, donc autant dire que mon processeur est à la rue, et le son saccade (oui, j’ai un PC moyen, et mon processeur n’est pas le plus puissant du marché).
Pas de miracle, la seule solution c’est de se débarrasser des plugs in et donc libérer de la ressource.
Gestion de la ressource
C’est une partie très importante sur un PC qui sert de mini studio.
Votre processeur n’est pas illimité, et même avec un multi corps tout neuf, au top de la technologie, il est possible que vous ayez des soucis, certains plugs in n’étant pas bien étudiés pour fonctionner en multi corps.
Vous risquez donc d’avoir un processeur de la mort, mais une charge CPU à fond, car le plug in de vos rêves qui s’appelle « faire de ma chanson merdique un hit mondial » est mal fait, et consomme des tonnes de ressources CPU.
Donc, vous aurez certainement à gérer. Mais, pourquoi je vous explique comment enlever des plugs in, alors que dans le chapitre d’avant, je vous dis d’en ajouter plein pour faire évoluer votre son ?
Non, je ne suis pas fou, et je n’ai pas fumé la moquette. Mais il est possible de s’affranchir des plugs in, ou du moins de réduire leur utilisation.
Je m’explique, vous avez un son clair en entrée sur votre piste. Vous lui ajoutez une disto, qui prend disons, 5% de CPU, j’exagère volontairement pour donner une idée, puis une EQ (encore 5%), puis une compression (10%), puis vous doublez votre piste avec les même effets, afin de grossir votre son (avec un PAN différent, on verra plus loin).
Vous avez donc (5 + 5 + 10) * 2 = 40% de CPU, pour juste deux pistes de guitares.
Mais c’était pour la guitare rythmique de gauche. Vous avez la même à droite (soit encore 40%), et la mélodie au milieu (encore 40%), soit en tout 120% ! Si le PC reboot à ce moment là, c’est normal !
Afin de ne pas faire surchauffer le PC, et accessoirement mettre le feu à votre chambre, il va falloir se la jouer intelligent !
Il y a deux solutions.
. Si vous avez plusieurs pistes utilisant exactement les mêmes plugins et les mêmes réglages, vous pouvez alors faire une seule piste qui recevra les plugs in, et ensuite diriger vos pistes sur cette nouvelle piste. Ainsi, si on prend l’exemple précédent de la guitare rythmique à droite, où vous avez (5 + 5 +10) * 2, vous pouvez créer une seule piste avec (5 + 5 + 10) et envoyer les deux pistes sans plugs in dessus.
Gain => 20 % soit sur les 3 guitares (rythme gauche / droite et mélodie) un total de 60% de ressources économisées ! Enorme !
. Vous pouvez également figez votre piste. Il faut cependant que vous soyez certain de vos réglages de plugs in, car cette option n’est pas dynamique. En fait, vous créez une nouvelle piste « résultante » qui combine le son clair et les effets. Cette piste n’a donc plus d’effet, donc consommation 0%, mais elle est déjà modifiée. Si vous voulez changer quelque chose sur votre son sur cette piste, il faudra changer vos plugs in, et recréer votre piste « résultante ». Ce qui peut vite devenir pénible si vous changez plein de trucs en mixage ! Mais vous ne consommez rien en CPU !!
Voyons en détail ces deux solutions.
Allons prendre le bus
C’est la première méthode. Celle qui consiste à utiliser une piste où on met les effets, et on dirige les autres pistes (sans effet) sur elle.
Créez une piste, que l’on va appeler « Guitare master ».
Vous allez ajouter sur cette piste, les effets que vous voulez.
Ensuite, vous remarquez en bas un droite, une petite icône en forme de dossier. Cliquez dessus.
La fenêtre change de forme !
Faites CTRL+T pour ajouter une autre piste.
REAPER vous ajoute une piste, non pas seule dans son coin, comme un élément de la piste « Guitare Master ».
Refaites CTRL+T
On a deux pistes sous la piste « Guitare Master »
Nommez ces deux pistes à votre convenance, et enregistrez dessus vos guitares, ou un glisser/déplacer de l’item si c’est déjà fait.
Sur « Guitare 1 » vous avez un item, mais pas d’effets.
Sur « Guitare 2 » vous avez un item, mais pas d’effets.
Sur « Guitare Master » vous avez des effets, mais pas d’item
C’est donc maintenant votre piste « Guitare Master » qui dirige « Guitare 1 » et « Guitare 2 ». Vous pouvez donc modifier « Guitare Master » et les modifications concerneront ce que vous avez sur les deux autres pistes. Vous venez de créer un bus « Guitare Master », et de faire du routing, c’est-à-dire, envoyer une piste « Guitare 1 » ou « Guitare 2 », vers une autre.
C’est beau, c’est puissant, et c’est très utile en mixage ! Et en plus c’est simple à comprendre ! Enfin, si on en reste là, parce que le routing peut vite devenir énorme dans certains cas, mais on en est encore loin.
Rendering
C’est la seconde méthode, celle où vous figez vos pistes ainsi que les effets qui y sont liés dans une autre piste « résultante ».
C’est encore plus simple que l’autre méthode.
Faites un clic sur la première piste concernée (dans le rectangle avec le numéro de la piste, 1 … 2 … 3 …). Et choisissez les autres éventuelles pistes en faisant CTRL+clic pour les choisir une par une, ou SHIFT+clic pour sélectionner toutes les pistes entre la première sélection et celle que vous cliquez.
Faites ensuite clic droit, choisissez « Render / freeze tracks ». Puis « Render tracks to stereo stem tracks (and mute originals) »
Le PC va travailler un peu, et vous afficher une fenêtre de progression de son boulot.
Quand il a fini, il va créer une piste neuve pour chaque piste précédemment sélectionnée, et mettre en MUTE, la piste originale. Vous n’avez donc aucun plug in qui tourne, vos pistes avec les effets sont toujours là, mais en MUTE.
N’oubliez pas de choisir « stereo » et non mono, sinon, vous ne pourrez pas jouer sur le PAN !
Une batterie en VST ?
Je le disais plus haut, on peut avoir une batterie en VST (ou VSTi ou autre) pilotée par MIDI.
Je vous montre ce que j’utilise avec Addictive Drums.
Voilà à quoi ressemble l’interface de AD (ajoutez le VST à une de vos pistes). Vous pouvez choisir votre kit par défaut.
Il vous suffit ensuite d’ouvrir un item MIDI dans REAPER et de cocher les notes comme vous le voulez.
Attention cependant, il faut un peu d’habitude pour s’y retrouver.
Voici un exemple de MIDI sur un de mes morceaux.
Il existe dans AD, une « map » qui vous explique quelle note MIDI correspond à quel élément de la batterie. Vous savez ainsi quelle note appeler pour déclencher la grosse caisse, ou un tom…
En faisant ça, vous avez une piste MIDI dans REAPER, qui sert de batterie.
C’est bien, mais on peut faire encore mieux et préparer le mixage de la batterie !
Dans la première image, j’ai entouré en rouge une icône. Elle vous permet d’envoyer chaque élément de la batterie vers une piste de REAPER. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir une seule piste dans REAPER pour toute la batterie, vous aurez une piste pour la grosse caisse, une pour la caisse claire, une pour chaque tom, etc…
Cliquez sur tous les boutons entourés de rouge, ainsi que sur tous les « FX » et « INS » qui sont allumés pour les désactiver.
Pourquoi « FX » et « INS » ? Parce que AD propose par défaut une EQ sur chaque piste ainsi que des effets, qu’il vaut mieux gérer dans REAPER, ou pas… à vous de voir.
Une fois que c’est fait, fermez l’interface de AD et revenez à REAPER.
Créez un bus « MIDI » comme vu plus haut, appelez le « Drum mix » par exemple. Cliquez sur l’icône du dossier, et ajoutez des pistes en dessous. Une piste pour la partie MIDI, une piste pour la caisse claire, une pour la grosse caisse…
Ne tenez pas compte des pistes « grises », c’est le résultat de mon render (méthode décrite plus haut pour économiser la CPU).
Cliquez sur l’icône dans le mixer pour ouvrir la fenêtre de « routing » de la piste qui contient votre partie MIDI (chez moi « AD Midi »).
Et ajoutez des « send » comme sur l’image.
Par exemple pour le Kick (grosse caisse), j’ai ma piste vierge « AD Kick ». Dans « Add new send », je choisis cette piste « AD Kick » et un nouveau « send » apparait dans la liste. Il reste à choisir la source audio, dans la liste « Audio », MONO SOURCE, pour le kick, c’est « 3 ». On vient d’envoyer la piste 3 de Addictive Drums dans la piste 31 de Reaper. C’est-à-dire, le kick de AD se retrouve maintenant seul sur ma piste « AD kick », je peux donc le piloter seul !
Faire de même pour les autres.
Caisse claire => 4
HH => 5 …
Attention juste pour les 3 dernières pistes de AD (overhead, room et bus) elles sont stéréo (Audio, STEREO SOURCE).
Vous pourrez ensuite, sur chaque piste appliquer des EQ, des compressions et autres, mais sur chaque élément. On ne traite pas une grosse caisse comme une cymbale, cette technique permet donc de faire un bon mixage.
Petite conclusion
Arrivé là, vous avez normalement un morceau de prêt. Vous avez une batterie (une vraie, ou une MIDI), des guitares, une basse, des voix… bref de quoi squatter le top#5 des charts pendant de longues semaines !
Cependant, si vous laissez tout comme ça, vous allez vite vous rendre compte que votre son est tout petit, et que vous n’avez pas la même puissance qu’une chanson d’un album actuel. Normal, il va falloir mixer tout ça !
Mixage avec REAPER
Alors, là, c’est le GROS morceau de tout ce qui concerne le monde audio.
Que vous soyez seul dans votre chambre, en studio avec votre groupe ou sur scène, vous arriverez invariablement à cette étape cruciale.
Je garde mon principe expliqué plus haut.
– 3 guitares (2 rythmiques droite/gauche et une lead), soit 6 pistes.
– 1 basse soit, 2 pistes
– 1 voix soit, 2 pistes
– 1 batterie MIDI, soit 9 pistes
le tout pour un total de 19 pistes
Mais avant de commencer, pourquoi mixer ?
Pourquoi mixer ?
Votre instrument, quel qu’il soit, produit des fréquences. Ce sont ces fréquences qui font les sons que vous entendez.
Les fréquences sont exprimées en Hertz. L’oreille humaine perçoit des fréquences entre 16 Hz et 15 à 20 kHz. En dessous de 10 Hz on parle d’infrasons, au-dessus de 20 kHz, on parle d’ultrasons et à partir de 1 GHz, d’hyperson.
Il faut voir ça comme un gros bordel, car s’en est vraiment un.
Un exemple. La guitare, elle couvre environ de 80 Hz à 1200 Hz, sans tenir compte des harmoniques, mais on s’en fout pour le moment. Et si on met deux guitares ? Elles seront deux à se partager ces fréquences !
Et il existe d’autres instruments qui partagent toutes ou partie de ces fréquences.
Donc, dans un mix il est très probable que certaines fréquences soient le théâtre d’une bataille féroce entre plusieurs instruments. Mais quand plusieurs instruments se battent sur de mêmes fréquences, c’est comme dans la vraie vie, il ne peut en rester qu’un ! Ce qui fait que vous aurez soit un gros merdier sonore soit un instrument plus fort que les autres.
Le but du mixage c’est de séparer les instruments par fréquences, et de pousser certaines fréquences ou en diminuer d’autres pour faire de la place à tout le monde et éviter au maximum que tout se chevauche ! Dans l’exemple des guitares, si on a deux guitares dans les mêmes fréquences, on pourrait par exemple pour une, pousser un peu autour de 600 Hz, et diminuer autour de 900 Hz, et faire l’inverse pour la seconde. Ainsi chaque guitare aurait une plage de fréquences pas trop polluée.
Bon, deux guitares c’est simple, mais dans mon exemple j’ai 19 pistes, soit 19 instruments. Et devinez quoi ? Ils jouent tous plus ou moins dans les mêmes fréquences !
Avant de mixer
Avant de se lancer dans le mixage il faut savoir une chose.
En mixage il n’y a pas de règle ! Non, aucune, je dis bien aucune !
Le tout c’est que ça sonne, et comme chaque individu est par définition individuel et unique, la perception du son est différente.
Donc il existe en théorie autant de règles que d’individus, c’est-à-dire, qu’il n’y a pas de règle et que ça dépend de chacun !
Par contre, il existe des lois. Une loi dit que si vous touchez telle fréquence sur tel instrument, vous obtiendrez tel résultat.
Pour mixer il ne vous faut pas grand-chose. En plus, la chose la plus importante, vous l’avez déjà. Ce sont vos oreilles ! Oubliez de mixer à vue, c’est une mauvaise méthode. Vous fixer sur des vue-mètres, ou des courbes d’EQ c’est aller droit dans le mur. C’est pratique pour vérifier certaines choses, mais c’est tout.
Vous pouvez mixer au casque, ce n’est pas la meilleure solution, mais ça reste possible. Attention cependant à avoir un bon casque, et regardez sa courbe de fréquences pour savoir sur quelle plage le casque boost ou coupe. En fonction de ça ajouter une EQ en toute fin de chaine et arrangez vous pour que vous ayez une sortie théorique plate, sans creux ni bosses dans les fréquences.
L’idéal reste quand même une paire d’enceintes actives qui ont souvent un signal de sortie assez plat, et qui vous permettent donc de mixer proprement.
Attention à l’endroit où vous mixez. Évitez de mixer le dimanche matin à l’église, il y a une grosse reverbe dans ces bâtiments hauts de plafond.
De même pour la salle de bain ou les toilettes.
Il n’est pas forcément nécessaire de faire des pièges pour éviter que les fréquences ne rebondissent, mais il faut savoir que si la pièce n’est pas traitée, vous pouvez avoir des ennuis.
Un signal audio part d’une source, et selon son volume continue son petit bonhomme de chemin en diminuant jusqu’à s’éteindre. Cependant s’il rencontre un obstacle, il rebondit dessus et repart dans une autre direction. Un peu comme une balle rebondissante, la fréquence risque de vous passer plusieurs fois à côté des oreilles et s’ajouter à d’autres fréquences qui vont faire de même et ainsi de suite.
Ne mixez pas trop fort. C’est-à-dire, ne montez pas trop votre son pour mixer. Utilisez un niveau sonore équivalent à une conversation normale, pas plus, sauf si vous êtes sourd comme Lemmy, dans ce cas, poussez tout à 11 !
Première étape
Avant de vraiment mixer, il faut nettoyer et corriger vos pistes !
Le mixage est un outil très puissant, mais il ne fait pas de miracle. Un son pourri ne se rattrape pas au mix !
Une fausse note non plus, quoique…
Bref, avant tout, il faut écouter chaque piste individuellement. Enlever les passages blancs pour éviter qu’ils trainent. Essayer d’atténuer les plops de la voix, et si besoin refaire le riff qui merde !
N’hésitez pas à refaire si ça ne colle pas.
Le mix ne vous corrigera pas un mauvais placement, soit vous pouvez le rattraper dans REAPER avec les outils d’édition, soit vous devrez refaire la prise.
Toutes les techniques habituelles sont disponibles dans REAPER. Vous pouvez faire du PUNCH IN ou OUT, couper des parties d’un item, recoller deux items entre eux, faire plusieurs prises et activer celle que vous voulez.
Mais pour cela, reportez vous au guide de REAPER, il est très complet. C’est très important, beaucoup se lancent dans le mixage sans prendre cette partie au sérieux. Faites le, vous gagnerez du temps ensuite.
Mixer dans l’espace
Une fois vos pistes corrigées, vous allez pouvoir passer à l’étape suivante, ce que nos amis d’outre Atlantique appellent « Spatial mix ».
Donc, non, pas la peine d’aller dans l’espace en fusée pour ça.
Mais il faut que vos instruments trouvent leur place dans cet espace audio.
Pour cela on peut travailler sur plusieurs aspects :
. la largeur, c’est généralement le PANNING, soit on envoie vers la gauche, soit vers la droite
. la hauteur, c’est une partie un peu délicate car il s’agit de gérer les fréquences harmoniques de chaque fréquence, souvent à coup d’EQ
. la profondeur, avoir un instrument qui semble être plus près, ou plus loin, en gérant le volume de l’instrument
. le temps, avoir un mix dynamique, et non statique du début à la fin du morceau. C’est-à-dire, faire varier les 3 éléments précédents selon les passages du morceau
La largeur
Le panning c’est simple.
J’ai deux guitares, j’en mets une 100% à droite, et l’autre 100% à gauche. Terminé. Suivant !
Ben oui, mais… non en fait.
Je vous conseille pour ça d’utiliser « JS : Loser / gfxGoniometer » gratuit dans REAPER.
Mettez-le sur la piste MASTER, et ouvrez l’interface.
Vous avez une représentation de votre spectre audio.
Le truc blanc au milieu c’est votre tête, et vous avez, en vert la répartition de votre son.
Inutile de dire que si vous avez du vert uniquement en face, comme ici, l’effet de stéréo est presque inexistant ! Il faut du vert partout !
Et juste deux guitares à fond de chaque côté, ça ne va pas vous aider.
Pensez de manière intelligente. Prenez un de vos disque préféré et essayez de comprendre la répartition. Est-ce que les guitares sont vraiment à fond de chaque côté ? Où est la basse ? La voix ? Et essayer de répartir vos instruments de façon logique.
Vous devriez alors avoir un peu de vert partout, le son, on va le faire grossir ensuite, et le vert devrait envahir votre écran !
Vous allez penser en vert, manger en vert, et le vert sera votre cauchemar absolu.
Il existe des outils très puissant, comme X-Noise ou Z-Noise, Q10… qui permettent de supprimer des fréquences, ou même des logiciels qui permettent de “séparer” les instruments de votre chanson préférée. Si vous pouvez le faire, vous pouvez alors passer ces “parties” de chanson dans le Gionometer, et regarder la répartition, et ainsi comprendre comment est placé chaque instrument.
La hauteur
Tout d’abord un peu de technique.
. En dessous de 40 Hz, on parle de « sub bass », on entend rarement ces fréquences mais on les sent. Souvent les basses et la grosse caisse tapent dans ces fréquences quand on attaque des notes très basses
. De 40 à 200 Hz, ce sont les basses. Souvent c’est ce que vous changez si vous jouez avec le bouton « bass » de votre auto radio. Si ces fréquences sont trop présentes, le son peut-être un peu boueux
. De 200 à 800 Hz, ce sont les médiums. Certainement la partie la plus critique car la majorité des instruments en metal tapent là !
. De 800 à 5000 Hz, les hauts médiums. Les fréquences les plus agréables à l’oreille humaine. Si sensible qu’un écart de 1 dB en plus ou en moins et vous entendez tout de suite la différence !
. De 5000 à 8000 Hz, les aigus. Le bouton « trebble » de votre auto radio. Jouer par là peut donner plus de brillance au son si vous boostez
. Plus de 8000 Hz, les ultras aigus. Souvent le champ de bataille des dernières harmoniques, attention donc à ne pas trop tailler par là
Le but va donc être de jouer sur ces fréquences pour éviter que tout se mélange.
C’est la partie la plus chiante. Pour info, je vous mets des tableaux :
C’est en Anglais, désolé, mais c’est assez explicite.
Un autre petit dessin pour vous aider à comprendre :
En bas le temps, et dans le temps, vous jouez sur la hauteur, la profondeur et la largeur, 3 dimensions.
Donc, s’attaquer à la hauteur revient surtout à planifier sa stratégie pour sortir vivant de la « War Zone ».
Sans même s’étendre sur les harmoniques, qui, pour information, ne sont que la répétition d’une note donnée à une hauteur différente, le schéma « The War Zone » vous montre à quel point il est difficile de faire de la place pour tout le monde.
De 147 Hz à 1307 Hz, vous avez la grosse majorité des instruments, et encore, sur ce schéma, il manque la batterie.
Donner de la hauteur à votre mix consiste donc à booster un peu les « bonnes » fréquences d’un instrument donné, sans trop empiéter sur les « bonnes » fréquences des autres instruments. Il faut donc tenir compte des fréquences de base de l’instrument, et des résultantes harmoniques.
Un dernier petit tableau :
La fondamentale, fréquence de base, avec un exemple sur le LA (A), qui est, je vous le rappelle à 440 Hz.
Son harmonique est à 880 Hz, le double, mais reste le même LA (c’est le principe quand vous jouez votre corde de guitare sur la 12° frette, et ensuite l’harmonique de la 12° frette pour affiner votre accordage), donc pas trop de soucis.
Mais ensuite ça se complique. On passe à 1230 Hz, et ce n’est plus un LA, mais un MI (E).
Puis 1760 Hz, on revient sur un LA, mais une octave plus haute.
Bref, c’est vite le bordel, et il est difficile dans un mix de garder tout en tête. D’ailleurs ce n’est pas le but. Mais juste pour vous faire comprendre que booster une fréquence induit de booster ses harmoniques, donc faites attention en boostant avec une EQ, et vérifiez systématiquement si vous n’avez pas écrasé d’autres fréquences sur d’autres instruments.
La profondeur
C’est une notion déjà moins abstraite que la hauteur.
En effet, par profondeur, on entend de placer un instrument plus près ou plus loin dans le mix.
Comme en live, les guitaristes sont devant, et le batteur souvent derrière. On essaye donc de créer cet effet dans le mix afin d’augmenter encore la notion d’espace du morceau, et d’occuper tout le spectre audio.
On pourrait penser qu’il s’agit de mettre le volume d’un instrument plus fort pour qu’il soit devant, ou inversement.
Et bien, non.
Pourquoi ? A cause de 2 choses fondamentales :
. Certaines fréquences « s’éteignent » plus vite que d’autres. En effet, les fréquences élevées s’éteignent plus vite que les fréquences basses. Et du coup, si vous vous éloignez ou vous rapprochez d’une source audio, vous percevrez une même fréquence de façon différente.
. La clarté du son se détériore avec la distance. Plus vous êtes loin d’une source sonore, plus le son sera « boueux », c’est-à-dire que vous ne distinguez pas tout clairement, que tout semble mélangé.
Partant de ces deux constats, vous comprenez qu’il faut que votre son soit du coup plus « stable ». L’outil principal pour cela, c’est la compression. Le fait de comprimer votre son va lui donner une régularité.
Un exemple très simple. Sur une note de guitare donnée, vous avez le début qui est très fort, et petit à petit le signal baisse jusqu’à s’éteindre. En compressant sur la même durée de signal, on garde un signal plus fort plus longtemps. Mais attention à ne pas trop compresser, le son devient vite dégueulasse !
On peut aussi utiliser un delay, retarder un signal dans le temps peut donner la même impression que la compression.
Le temps
Le temps c’est la notion la plus simple à comprendre.
Votre chanson, n’est pas statique, vous avez des instruments, ils ne jouent pas forcément tous en même temps, ni la même chose. Donc votre mix doit faire pareil.
Il ne faut pas que vous mixiez toute la chanson de la même façon. Et pour le faire, vous pouvez utiliser tous les outils habituels, changer le PANNING, un instrument qui est à gauche, passez le vers la droite, changez une EQ sur un instrument pour lui donner une autre couleur le temps d’un break, ou d’un refrain, mettez un instrument plus fort pour un solo, bref, faites varier le mix !
Dernière étape
Le mixage artistique. Celui qui consiste à finaliser votre mix pour en faire un bon mix.
Vous venez de vous prendre la tête avec toutes ces histoires de fréquences, et avez essayé de faire en sorte que tous les instruments passent sans se marcher sur les pieds les uns les autres.
Maintenant, il faut que tout sonne, que ça pète, que votre solo passe devant et arrache tout, que la voix vienne d’outre tombe sans être noyée dans le mix. Bref, c’est la partie la plus intéressante, car c’est là que vous allez entendre votre chanson sonner !
La encore aucune règle, vous avez à votre disposition tous les outils habituels (principalement EQ, compression, PAN, delay…) et vous pouvez en faire ce que vous voulez.
Cependant, quelques principes :
. Comprenez la chanson. Essayez de trouver quel passage à besoin d’être devant, quel instrument doit passer avant les autres à un endroit donné. Donnez un petit coup de boost après l’intro par exemple pour que ça pète vraiment pendant une seconde ou deux, et baissez progressivement pour revenir au niveau normal sur les 2 secondes qui suivent, l’oreille ne s’en rend pas compte, mais les 2 secondes où vous avez monté le volume donne l’impression d’une grosse claque.
. Vous mixez une ballade différemment d’une chanson de Death ou de Black. Si, je vous jure !
. Ajoutez des effets sonores si besoin pour embellir le mix. Un son de cloche, le bruit du vent, de la pluie… soyez créatifs, mais n’en faites pas trop au risque de noyer la chanson sous les effets
. Simplifiez-vous la vie. Pas la peine d’en faire des tonnes. Parfois « less is more », moins il y en a, mieux c’est.
. Ajustez les instruments en fonction du passage. Sur un solo de guitare, boostez un peu la guitare solo, et baissez un peu la rythmique. Vous aurez ainsi le même volume, sans être obligé de trop booster la guitare solo ce qui ferait une grosse différence de volume au mix.
Et pour mixer, il existe plusieurs méthodes, mais le plus simple reste de travailler comme ça :
. Commencez par exemple par la batterie. Assurez-vous que vous avez traité correctement les différents éléments. Écoutez les un par un pour vous assurer qu’il ne reste pas de bruits parasites, puis toute la batterie ensemble pour vérifier que vous n’avez pas de soucis avec des fréquences communes, que la cymbale ne tape pas trop fort, que les toms sont audibles, et ainsi de suite.
. Puis ajoutez la basse par exemple. Commencez par la basse seule, et faites les mêmes vérifications que la batterie, puis écoutez basse et batterie ensemble.
. Ajoutez ensuite les guitares. Toujours en commençant par les guitares seules, puis ajoutez batterie et basse.
. Et pareil pour finir, avec la voix.
En faisant comme ça, vous testez chaque élément de façon individuel et avancez progressivement pour le placer dans le mix. Si vous faites tout en même temps, c’est jouable, mais plus compliqué.
Bon, assez de technique et de théorie ! Passons à la pratique, avec des exemples de mes mix.
Attention, je ne suis pas un pro, ceux qui lisent ce document mais qui ont déjà de l’expérience vont peut-être trouver que je me plante, que je pourrais faire mieux, bref, que le mix n’est pas optimal. Certes. Mais j’apprends encore, dans ce cas, votre expérience me sera précieuse !
Et surtout, ce document, comme le reste des tutos que je rédige, ne se veut en aucun cas une référence sur le mixage, mais juste une base pour commencer et comprendre. A chacun ensuite de faire ses propres expériences dans le domaine !
Exemple concret
Je vais vous montrer ce que j’ai fait comme traitement sur certaines de mes pistes.
J’utilise le plus souvent « apEQ », une équalisation de chez APUL Soft. Et « Blockfish », un compresseur de chez Digital Fish Phones.
Commençons par la batterie, et la grosse caisse :
Environ -10 dB autour de 45 Hz, la même chose autour des 270 Hz, et un boost de 7 dB autour de 3700 Hz.
Attention, là j’ai un son spécifique pour la grosse caisse. Virer des basses c’est une chose, et c’est à faire. Mais pour le boost, le plus simple c’est de bouger la marque en restant toujours autour d’un niveau donné (ici +7 dB) et d’écouter comment sonne la grosse caisse.
Selon le réglage, vous aurez soit un claquement plus ou moins sec, ou un coup sourd.
A vous de trouver ce qui vous plait.
Pas trop de niveau (bouton de gauche), et une réponse rapide.
On coupe en dessous de 120 dB, inutile dans ce cas.
Et ensuite on peut booster un peu autour de 220, 1400 dB, et remonter un peu les hautes fréquences pour avoir un son assez clair.
Contrairement à la grosse caisse, on force un peu plus sur la compression ici, et une réponse moyenne.
Traitement typique sur un charley, on coupe complètement en dessous de 300 et au dessus de 5000 Hz.
Le reste ne bouge pas, pas besoin de boost.
Pourquoi couper ? Si vous ne le faites pas vous verrez que vous avez des fréquences qui trainent dans ces plages en dessous de 300 et au dessus de 5000. Faites l’inverse, n’écoutez que ces fréquences, vous entendrez de la merde… ce sont des résidus, des fréquences pas belles et inutiles. Donc, on coupe !
Un niveau moyen, et une réponse rapide.
. Les toms
Pas d’EQ sur les toms. Ils sonnent normalement bien comme ils sont. Vous pouvez mettre une EQ dessus et regarder le résultat. Mais vous verrez que vous n’avez pas trop de résidu.
Un peu comme le charley.
. Les overhead
Dans Addictive Drums, il n’y a pas de piste pour les cymbales. Elles sont dans les overhead, avec un peu de résidu du reste de la batterie, comme dans une vraie batterie que l’on sonorise en studio.
On coupe les fréquences trop basses en dessous de 600 Hz, et les hautes au dessus de 1000 Hz. Faites le test pour isoler ces fréquences, vous n’entendrez que de la merde, donc on coupe.
J’utilise par contre une autre compression, « Modern VLME » de Antress. Mais le principe reste le même, on définit un gain, ici autour de 55 (à gauche) et la compression (à droite), ici à 90, donc très compressé.
Elle contient un mélange d’éléments. Écoutez cette piste en solo, et essayez de comprendre ce que vous voulez en garder.
Par contre, on coupe aussi en dessous de 160 Hz, et au dessus de 11000 Hz.
. Compression : Comme pour les overhead, à peu près.
Voilà, on vient de traiter la batterie. Écoutez maintenant toutes les pistes de batterie ensemble, et faites les ajustements nécessaire pour faire sonner les éléments.
Compression de la batterie
Vous pouvez, pour donner encore un peu plus de corps à votre son de batterie, utiliser une technique appelée compression parallèle.
Si on reprend cette organisation vu précédemment. Vous allez diriger votre piste « drum mix », vers une autre piste, indépendante !
Comme là :
Et vous l’appelez « Drums Comp » par exemple.
Vous définissez sur cette nouvelle piste, un « receive », comme ici :
On reçoit sur cette piste « Drums Comp », la piste « Drum mix » (chez moi la 10) qui est un « folder ».
Sur cette piste « Drums Comp », vous ajoutez un compresseur, ici « ReaComp » fournit gratuitement dans REAPER.
Réglez le à peu près comme ici, pas trop fort.
Ensuite faite varier le volume de « Drum mix » qui au final devra être assez haut, avec celui de « Drums Comp », vous entendrez une différence. A vous de trouver le bon équilibre entre les deux.
Pour info, il ne faut pas que vos pistes « clip », c’est-à-dire, que cette lumière rouge sur votre vu mètre, ne doit pas être là !
Si c’est le cas, baissez votre volume, et cliquez sur la lumière rouge, elle disparait. Si elle revient, baissez encore, et cliquez à nouveau sur la lumière.
Le but c’est que la piste « Drum mix » (c’est valable pour toute vos pistes de toute façon) ne clip jamais une seule fois pendant tout le morceau !
Quand vous avez trouvé le bon niveau (un peu avant de clipper, en fait) réglez « drums Comp » en fonction.
C’est terminé pour la batterie ! Vous devriez avoir là, une batterie qui sonne correctement, et dont on entend tous les éléments de façon distincte. Si ce n’est pas le cas, reprenez depuis le début !
Guitare, basse et voix
Je ne vais pas autant détailler !
Pas la peine, il suffit d’appliquer les mêmes principes que la batterie.
Cependant, n’oubliez pas de travailler avec des « folder » comme ici pour les guitares :
Cliquez sur le petit dossier en bas d’une piste pour que les pistes suivantes soient des sous éléments de cette piste.
De même si vous avez trop de pistes dans le « folder », cliquez sur cette même icône sur la première piste qui ne devrait pas en faire partie jusqu’à ce qu’elle ne soit plus un sous élément. Comme ici :
La basse n’est pas un sous élément de « Guitars mix »
Je vous conseille alors de ne mettre l’EQ et la compression QUE sur « Guitars mix », et non sur les sous éléments « Rythm Left, Rythm Right, Lead center ». A moins d’avoir des sons de guitare vraiment très différents, vous pouvez traiter directement le « folder ».
Idem pour la voix, il n’existe pas de recette miracle. EQ et compression sont vos meilleurs amis.
Vous pouvez quand même, par défaut virer les fréquences trop basses (en dessous de 100 Hz pour les guitares et en dessous de 70 Hz pour les basses, elles ne servent pas).
Pour les basses, boostez un peu autour de 250 Hz et 500 Hz pour donner un peu de corps.
Et c’est fini pour le mixage ! Vous avez normalement de quoi mixer proprement vos premiers projets. Certainement pas de quoi devenir un ingénieur son, mais au moins vos petites démos sonneront correctement. Il reste la dernière partie, le mastering, mais je n’en parle pas. Inutile de se lancer la dedans sans une bonne maitrise du mixage.
Conclusion
Si vous êtes vraiment intéressé par le mixage, ou même juste comprendre pourquoi et comment, je vous conseille fortement la lecture de « ReaMIX – Breaking the barriers with REAPER » de Geoffrey Francis, ouvrage dont sont tirés les tableaux présentés ici et qui est une vraie bible en la matière !
En tout cas, pour moi !
Certes, c’est appliqué à REAPER, mais les principes sont les mêmes, quel que soit votre DAW !
Bon mix !
Logiciels :
Reaper : http://www.reaper.fm/
Addictive Drums : http://www.xlnaudio.com/addictivedrums
Un commentaire
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