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PENITENCE ONIRIQUE : Interview de Bellovesos

Bellovesos, charismatique fondateur de PENITENCE ONIRIQUE, nous présente ce groupe de haute volée et présente, VITRIOL, le premier album.

Salut Bellovesos ! Tu es le cerveau, multi instrumentiste de PENITENCE ONIRIQUE. Pourrais-tu nous présenter ton groupe pour ceux qui n’ont pas encore jeté une oreille à vos titres ?

Bonjour et merci de prêter votre attention sur Pénitence Onirique. Je présenterais ce projet comme étant le  réceptacle de nos émotions les plus enfouies et ses questionnements sur “l’être” et tout ce qui l’entoure.

Comment est née PENITENCE ONIRIQUE et que voulais-tu apporter avec ce groupe ?

Derrière Pénitence Onirique il y avait, à sa source l’envie de décharger un trop plein intérieur de réflexions personnelles devenues obsédantes. Ainsi, je me suis tourné vers les outils que je connaissais pour traduire de façon indirecte et pudique ce que j’avais dans l’âme .
C’est en soumettant mes compositions à Diviciacos, qui est un vieil ami, que ce dernier m’a proposé d’y intégrer son chant, son expérience culturelle et d’écriture, afin d’apporter à ce groupe un impact émotionnel.
C’est ainsi que toutes les pièces de cet immense puzzle ont pris leurs places sous le sens de l’alchimie.

D’ailleurs, que signifie PENITENCE ONIRIQUE ? Pourquoi avoir choisi ce nom.

Pénitence Onirique est la projection orthographique de notre univers où le spectre de la réalité se meurt et où le rêve s’éveille. C’est une large introspection sur la vie, la mort et tout ce qui découle de cette dualité éternelle fondatrice de réflexions philosophiques et ésotériques pourvues d’une richesse infinie.

Avais-tu des influences lors de sa création ?

L’influence première vient de nos vies mais également de notre intérêt pour les zones obscures historiques et culturelles.

Tu es derrière tous les instruments pour V.I.T.R.I.O.L, hormis le chant, avec Diviciacos qui écrit également les paroles. Comment s’est déroulé le processus de composition de l’album ?

Je n’avais pas de schéma prévu et toute la composition s’est déroulée de façon instinctive et frénétique pendant un mois sans relâche.

D’ailleurs, parlons de ton passé en tant que musicien. Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique puis du metal ?

L’orientation vers le metal est la résultante d’un sentiment d’égarement dans ce monde dans lequel je ne me sentais pas à ma place, et quand s’est présenté ce genre musical à mes oreilles tout s’est accordé à merveille avec mes frustrations ternies et ébréchées par le temps.
Ainsi, je venais de découvrir la scène Black Metal des années 90.

Est-ce que la guitare fut ton premier instrument ? Comment s’est enchainé ton apprentissage musical ?

J’ai voué un grand intérêt et ce très jeune à la musique, je n’ai pas pratiqué la guitare comme premier instrument mais le piano, avec une approche qui n’était malheureusement pas la mienne et qui m’a déplu.

Je n’ai découvert la guitare que plus tard au début de l’adolescence et ce fut une libération à tout point de vue, c’était devenu un recueil où toutes ces ondes sonores prenaient les teintes et les fréquences que je leurs transmettaient.

J’ai commencé par apprendre à maîtriser cet instrument avec des reprises diverses puis cette passivité m’a poussé à sortir des sentiers battus assez vite, puis à composer très modestement. L’évolution technique s’est faite avec les idées que je souhaitais concrétiser et suivant les styles que je pratiquais.

Quels matériel(s) as-tu utilisé durant l’enregistrement de l’album ?

Au vu de la démarche d’origine qui se voulait d’être un projet solo, cela m’a amené à reconsidérer ma façon d’enregistrer en mettant de côté mon baffle 5150 et ma tête d’ampli triple X Peavy pour me tourner vers un émulateur bien connu qui se nomme GUITAR RIG 5 et qu’un ami m’avait initié quelques temps auparavant.

Grâce à lui, j’ai pu réaliser de petites productions sans prétentions mais qui répondaient à mes attentes en terme de qualité et de rendu sonore. Niveau instruments, j’ai alterné entre une Jackson Dinky DKMGT montée avec deux micros EMG 81/85 et une Aerodyne Jazz bass Fender deluxe series.

Revenons à V.I.T.R.I.O.L. Le premier regard se pose sur votre couverture, qui semble être un portail au milieu d’un lac, entouré de montagnes recouvertes d’inquiétants nuages. Quel fut le mot d’ordre que tu as partagé avec Mathieu Voisin (qui s’occupe également de l’artwork) ?

Cette porte aux allures de monolithe est un dessin que j’avais réalisé comme artwork et Mathieu, qui suivait visiblement le projet de près, m’a interpellé sur l’intérêt graphique de cette dernière. Ensuite nous est venue l’idée de la mettre en scène dans un décor mélancolique et profond afin que tous les sens que nous voulions véhiculer puissent se retrouver retranscrits à travers une image simple et dépourvue de symboles, nous laissions ainsi les éventuels auditeurs à se fier ou non à leur curiosité .

D’ailleurs, vous portez tous les deux (avec Diviciacos) un masque et un style vestimentaire relativement austère. Entre l’artwork soigné de l’album et les photos de promotions, j’aurai tendance à dire que tu fais particulièrement attention à l’image de PENITENCE ONIRIQUE. Pour toi l’image a-t-elle autant d’importance que la musique ?

Pénitence Onirique se devait de mettre l’accent sur un visuel cohérent et qui substitue à la quasi absence de symboles graphiques.

L’image et l’interprétation qu’elle soulève devient relative dés lors qu’on l’associe aux influences liées à la culture, l’éducation mais aussi à nos émotions.
Nous avons donc épuré l’aspect visuel pour que chaque personne puisse s’y projeter avec sa personnalité.
De là, nous est venue une “réflexion” sur le regard, la vue, ce sens qui tend à être projeté vers l’extérieur avec une analyse bien souvent trompeuse et négligeante, les masques miroirs, eux, prenaient très bien le rôle paradoxal d’inviter l’auditeur à étendre son regard dans le but qu’il se retourne vers lui-même tel un focus sur son être.

L’album compte cinq titres et chaque titre possède sa propre empreinte. Les paroles, en français, varient entre des sentiments de nostalgie, la recherche de réponses et un voile de mysticisme et d’alchimie. Peux-tu nous détailler le sens de chacun des titres ?

L’album est introduit avec “l’âme sur les pavés” qui se veut nous présenter un infime fragment des codes de l’alchimie et de ses applications dans l’Histoire.

Le Soufre ou souffre, est de par sa consonance un thème subtile qui décrit la souffrance intérieure comme un feu qui ne tient sa vraie valeur que dans notre volonté à en faire une énergie créatrice ou destructrice.

Le Sel est un morceau qui a été composé et écrit à partir de visions que j’avais dans mon esprit. Plus calme avec une ambiance marine, je voulais établir ce lien qui nous uni tous à la mer composée de sels et le liquide amniotique de la mère également composé de sels minéraux et qui sont toutes deux sources de vies.
Je souhaitais représenter cela sous la forme d’un rituel dans lequel le corps et l’esprit obscurcis par le “soufre” seraient noyés puis purifiés par le biais d’un Baptême dans le sel créateur afin de délester l’âme de tout ce qui l’alourdit et la rend plus cristalline à la lumière .

V.I.T.R.I.O.L est le morceau le plus influencé par la littérature, en particulier MOORCOCK et le cycle d’Elric. Quitter la chaleur, le tumulte et la sécurité pour partir dans une quête qui semble sans retour.
On peut aussi retrouver du Lovecraft dans une moindre mesure.

Carapace de fantasme vide dresse une fresque très dantesque dans laquelle l’âme se retrouve en errance totale au milieu d’un flot de supplices et de tourments, où tous ses châtiments servent à élever l’esprit pour occulter ses souffrances et l’éveiller à la seule issue qui soit viable, la lumière salvatrice.

Quelles sont tes influences au sujet des paroles et des concepts (littérature, films, jeu vidéo, etc) ?

Pour ce projet, l’inspiration première est le questionnement de l’être, mais sa sonorité et son contenu lyrique découlent essentiellement de la littérature traitant d’ésotérisme, d’Histoire, de fantastique ou de science-fiction et de notre intérêt pour le monde invisible.

Musicalement, chacun de ces cinq titres se départage et l’écoute se fait très plaisante. Aucun titre n’est trop long ou trop court, chaque titre propose une atmosphère différente avec des rythmes différents, un chant écorché ou non. Bref, l’ambiance est posée. Quels messages veux-tu faire passer avec cet album ?

Je souhaitais créer une musique dans laquelle on puisse s’immerger entièrement. La durée des compositions est jumelée à cette volonté, tout en sachant que le risque était de décourager certains auditeurs. Mais de ce fait, nous touchions des personnes munies d’un éveil compatible à la nature des messages du projet et je suis très surpris de voir avec quel enthousiasme nous sommes accueillis.

D’ailleurs, as-tu composé plus de cinq titres et as-tu eu à faire des sélections ?

Oui j’ai dû être sélectif, il aura fallu composer deux morceaux tests avant de trouver la teinte exacte que Pénitence Onirique devait avoir.

Peux-tu revenir sur l’enregistrement de l’album et nous dire quels ont été les mots clés, mais également les problèmes que tu as rencontrés ?

Les mots clés étaient : autonomie, persévérance et rigueur. Au niveau d’éventuels problèmes, je n’ai rien à dire car tout s’est passé très spontanément et avec fluidité.

L’album a été mixé au Rising Studio. Pourquoi avoir choisi ce studio et quelles furent les directions que tu as souhaité prendre vis-à-vis de la production ?

Notre choix s’est porté vers le Rising Studio qui nous était familier, amical et de confiance . “Ben” qui s’occupe du studio a été très à l’écoute et respectueux de nos directives pour respecter et mettre en avant l’aspect ambiant des morceaux.

L’album est distribué par Les Acteurs de l’Ombre, un label désormais reconnu pour son roster de projets « post black » plus intéressants les uns que les autres. Comment es-tu venu à travailler avec ce label ?

Tout est venu de la démarche de Diviciacos qui s’était mis en relation avec Romain, membre du Label, et qui a été très enthousiasmé par notre musique puis il a fait part de notre travail à Gerald qui a également accroché, puis nous a accordé sa confiance en nous signant sur Emanations.
Ce fut une incroyable nouvelle pour nous et nous les remercions grandement de gérer ce Label avec autant de passion et d’humanité.

V.I.T.R.I.O.L.  est sorti récemment. Quels sont les premiers retours dont tu as pu bénéficier ?

Les critiques sont très encourageantes pour ce premier album et nous sommes heureux de constater que les gens sont réceptifs au sens alchimique qu’il contient.

Serait-il possible de voir PENITENCE ONIRIQUE sur scène ? Y-aurait-il des musiciens qui sont intéressés afin de rejoindre le groupe sur scène ?

Ce sera la prochaine grande étape pour nous car nous aimerions vraiment partager notre univers directement avec les auditeurs, pour ce fait nous avons besoin d’un line-up solide.
Il y a déjà deux personnes sérieuses qui sont intéressées pour nous suivre dans cette aventure et aujourd’hui il ne nous manque plus que deux autres membres pour la batterie et la guitare rythmique.

De nos jours, il est aisé de croire qu’il est facile de se faire connaitre au vu des moyens de communication. Toutefois les groupes de qualité sont désormais légion et la promotion passe, obligatoirement, par un clip et une tournée. Du coup, y-aura-t’il un clip de prévu ?

Oui il y aura un clip mais au vu du travail qu’il requiert nous ne pouvons pas communiquer de date précise pour le moment.

L’album est disponible en intégralité sur Youtube. Que penses-tu de cette pratique ? Y vois-tu une opportunité pour faire connaitre ton projet ou plutôt est-ce ressenti comme étant un vol ?

Nous ne voyons aucun inconvénient à travers cette pratique car cela permet de faire découvrir plus largement notre musique .

Les projets de black metal français ont le vent en poupe depuis quelques années, tel que ce fut le cas dans le milieu des années 90. Pour toi, la scène française est-elle désormais à la hauteur de ses voisins européens ? Y-a-t-il des groupes qui obligent le respect selon toi ?

Nous admirons effectivement la scène Black Metal Française que nous trouvons intelligente mais aussi très riche de par les univers qu’elle propose et attire évidement l’intérêt de nos voisins.
Un des groupes que j’ai eu l’occasion de voir et qui m’a marqué en live c’est “THE GREAT OLD ONES“, ce fut une expérience intense et une immersion totale du début jusqu’à la fin de leur set.

L’album est sorti récemment, qu’avons-nous à attendre de PENITENCE ONIRIQUE par la suite ?

Il est très délicat de se projeter dans le futur, donc avec la plus grande précaution je dirais que nous œuvrons au quotidien pour dévoiler un jour une autre étendue de nos capacités en terme de composition.

L’interview touche à sa fin, as-tu des derniers mots que tu voudrais partager ?

Nous n’aurions jamais pu envisager ni imaginer un tel accueil sur cette scène il y a un an et je ne peux que remercier toutes les personnes pour leur éveil, leur soutien et leur sympathie.
Je garderai aussi toujours à l’esprit les raisons qui m’ont amené à réaliser ce projet, ces raisons qui me laissent très humble et toujours en quête de l’âme or.

Merci a vous .

PENITENCE ONIRIQUE

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