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SANGDRAGON : Interview de Vincent et Matt

Vincent et Matt nous parlent de SANGDRAGON, ce groupe de metal aux diverses influences. Retour sur la création de SANGDRAGON et sur son actualité !

Vincent et Matt, merci de nous accorder cette interview. Pouvez-vous nous faire un rapide historique de Sangdragon ?

Vincent : C’est en réalité au départ une trilogie que j’ai créée en 92 avec l’album DAEMONIUM, puis en 95 avec AKHENATON (pas le rappeur, hein ! ). J’étais le seul membre de ce groupe, enregistrant chaque instrument les uns après les autres. La trilogie s’est achevée en 2015 avec SANGDRAGON « Requiem For Apocalypse ». Cependant, une suite aura lieu avec la formation actuelle de musiciens, puisque c’est devenu un vrai groupe à part entière.

Le groupe est très actif en ce moment et j’imagine qu’il y a des choses qui se mettent en place pour 2018. Peut-on en avoir un avant-goût ?

Nous sommes surtout en préparation du prochain album avec peut-être une démarche de label intéressant. En attendant, nous avons quelques festivals de prévus, notamment en Allemagne et en Suisse, mais aussi par chez nous ou vers Lyon. Nous allons sortir quelques morceaux inédits, certainement sous forme de clip vidéo, c’est en pleine ébullition.

Vincent, tu es un personnage culte de la scène underground française au travers de groupes comme Amaymon (avec Christian d’Adipocere), Daemonium, Akhenaton, Winds Of Sirius et The Seven Gates (tous les 2 avec Michel, ex-Mutilated). Si tu devais résumer ta carrière en quelques mots, quels seraient-ils ?

Je vois que tu connais bien ton sujet ;).

Je résumerais par trois mots : passion, exutoire et ésotérique. J’ai toujours composé et fait ce que j’ai voulu sur l’inspiration du moment sans trop me soucier du style. Ce qui a toujours été important, c’est de choisir le bon style et instrument en fonction des sentiments que je voulais exprimer, ou plonger l’auditeur dans l’ambiance adéquate. J’ai toujours fait de la musique avec sincérité, avec des rencontres d’instrumentistes plus ou moins réussies, le tout étant d’en tirer le bon enseignement.

Toucher à plusieurs styles n’est pas aisé, techniquement mais aussi au niveau de la réceptivité, notamment de certains organisateurs de concert, où tu n’es pas assez ci, ou pas assez ça… Le principal est de faire ce qui nous plait !

Pour Amaymon et The Seven Gates, tu étais à la basse. C’est l’instrument avec lequel tu as commencé avant de passer à la guitare et aux synthés ?

Oui. C’est même le seul instrument que j’ai appris. J’ai fait une école de jazz sur la basse et aussi sur les harmonies, cela m’a énormément développé oreille et créativité.
Je suis autodidacte sur les nombreux autres mais je vais choisir un instrument suivant le style : par exemple, j’ai plus de facilité à composer du death metal à la basse, du black à la guitare, des symphonies aux claviers ou du médiéval au bouzouki… Mais cette règle n’est pas absolue, ça peut changer suivant le feeling ou l’idée.

A présent, parlons instruments et guitare si vous voulez bien : comment êtes-vous tombés dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?

Vincent : Mes parents étaient danseurs étoiles, l’un en classique, l’autre en contemporain, du coup, j’ai toujours baigné dans la musique, sauf qu’à l’adolescence, je me suis orienté vers une musique beaucoup plus violente que celle de mon entourage (lol).

Je trouve que le metal est un appel à la créativité : on ne veut pas rester que simple « auditeur », on a envie d’y mettre son grain de sel, que ça soit sur du dessin, des textes ou de la musique… C’est la musique de la liberté ! (Rires). Je me suis intéressé à la guitare pour avoir le niveau de faire mes propres compos, mais je reste meilleur à la basse.

Matt : Pour faire simple, j’écoute de la musique électrique depuis mes trois ans, mon père  étant un passionné de musique, lui-même bassiste. J’ai d’abord été un « listener » plus qu’un musicien, j’ai grandi avec les VHS de Black Sabbath, de Led Zeppelin et Deep Purple. Ensuite, j’ai voulu écouter Iron Maiden, Judas Priest et Accept, tout ça est allé très vite. Je me rappelle que mes parents ont décidé de déménager dans un coin paumé et la seule distraction que j’ai trouvée était cette vieille guitare classique qui traînait dans le salon. Un jour, je l’ai prise et j’ai commencé à gratouiller. A l’âge de 10 ans, j’ai dit à mon père « Je veux faire Rockstar » !

Du coup tu entames la prochaine questions, à savoir quelles étaient vos influences à l’époque ? Et aujourd’hui ?

Vincent : Pour moi, l’apogée du death et du black des années ’90 reste forcément gravée à jamais, même si ma musique préférée a toujours été la BO de film. Personnellement, mes influences n’ont pas changé, elles se sont modernisées mais c’est plus une histoire de son que de goût … Bon, et puis entre Bathory et Slayer, je reste calé au ressenti des vrais riffs, et pas juste de la puissance sonore. En définitive, j’écoute beaucoup de choses, du classique au celtique, au grind core ; mon seul critère est qu’il faut que la musique me renvoie des images.

Matt : À l’époque, et c’est ça que j’ai beaucoup aimé dans toute cette période, c’est que l’heure était à la découverte permanente de groupes, au début, c’était Deep Purple et Led Zep, ensuite Ozzy, Maiden et Judas Priest, Michael Schenker, ensuite Metallica, Children Of Bodom, Ensiferum, ensuite Immortal et Bathory, Arch Enemy. Je me rappelle échanger des disques durs entiers et acheter aussi tous les CD que je pouvais avec mon argent de poche pour agrandir ma collection. C’était une perpétuelle découverte de la musique extrême et de moi-même aussi.

Aujourd’hui, je dirais que je n’écoute plus vraiment de metal, j’écoute surtout ce que j’ai envie d’écouter, et je vais vers des horizons plus étendus et moins stéréotypés par les conventions du style et du genre. Aujourd’hui, là où je prends le plus de plaisir, ce serait le Blues/Rock typé Sudiste ;).

Merci ! Parlons matos ! Quel était votre matériel musical lorsque vous avez débuté ? Quel est-il aujourd’hui ?

Matt : Je me rappellerais toujours de ma première guitare (que j’ai toujours), une Flying V Epiphone Gothic et un ampli Fender 15 watts. J’avais alors 12 ans et je voulais faire comme Accept et Michael Schenker. Avoir une V était un rêve, après s’en sont suivies d’autres guitares comme une Jackson RR3 ou même une Strat mexicaine mais rien ne valait ma Flying V ! lol

Aujourd’hui, je dois dire qu’en prenant le temps d’accumuler du matériel et d’en prendre soin, on arrive à une constante intéressante. Je joue principalement sur ma Dean V Straight Six et ma Gibson Custom 81. Je collectionne les guitares donc j’en ai d’autres aussi pour des styles différents. Niveau ampli, je suis sur Marshall 410 H et niveau pédalier, rien de plus simple : une wah-wah, un delay et la pédale EVH 5150 pour apporter encore plus de coffre à tout ça…

Vincent : Ma première basse était une Ohner bas prix mais plutôt pas mal pour commencer. J’ai eu ensuite une Yamaha active, mais je me suis arrêté sur une Beast de chez BC Rich : la puissance absolue avec ses micros actifs surboostés, pas besoin de pédales… 😉

Quel est le premier concert que vous avez vu ? Des souvenirs du premier que vous avez donné ?

Matt : Vous allez rire ! Mon tout premier concert était un concert de Reggae en vacances avec mes parents, en Vendée, j’avais 13 ans. Sinon, mon premier concert « électrique » c’était Avril Lavigne et surtout Iron Maiden en 2005 au Parc des Princes. Là, j’ai vite compris que c’était ce que je voulais faire, être sur scène et donner autant de plaisir aux gens.

Le premier concert… humf… Ca devait être pour ma part dans une salle des fêtes pendant une colonie musicale en Haute-Savoie. Je me rappelle qu’on avait repris “Fade To Black” de Metallica. J’étais stressé comme un poux et je m’étais enfoncé ma corde de mi aigu dans le pouce, je pissais le sang ! Ah ah…

Vincent : Mon premier concert était WASP pour la tournée Headless Children au Transbordeur, à Lyon, j’avais 15 ans. Le premier que j’ai joué était avec mon groupe de death/grind : Deadly Dislocated, devenu Amaymon par la suite, c’était en 1990 à l’Acropole, à Dijon avec Frayeurs, devenu Crusher par la suite.

Peux-tu nous expliquer comment les morceaux sont composés et mis en place dans Sandragon ?

Vincent : Je pars d’une mélodie composée par l’un des instruments cités précédemment, et j’articule le tout en la faisant évoluer un peu dans tous les sens, histoire de n’en tirer que le meilleur, et surtout sans perdre de vue l’émotion que j’ai voulue exprimer avec celle-ci. Je vais faire évoluer le morceau parfois en changeant les choses de place, puis après avoir mis tout cela à plat, on fait un essai tous ensemble, chacun mettant sa touche… jusqu’à jouer le morceau en live. Je trouve que c’est en live que tu te rends compte de ce qui marche ou pas dans une composition. Mais les finitions se font souvent au dernier moment car j’ai toujours des idées, le tout est de savoir s’arrêter car le « trop » est l’ennemi du « mieux » !

Et avec tout ça quel est votre échauffement/entraînement standard à la guitare ?

Matt : Pour être franc, je pense qu’un échauffement physique global est bon pour tes doigts, ton adrénaline et ton mental en règle générale. Je fais souvent quelques échauffements type pompes, haltères et burpees avant les concerts. J’aime bien gratter ma guitare 2 h avant mais pas juste avant de monter sur scène…

Vincent : Pour ma part, je me passe les mains sous l’eau chaude quand il fait froid et venant des arts martiaux, je m’échauffe par étirements. Je dois commencer à transpirer quand je monte sur scène. Pour l’instrument, je vérifie avec quelques riffs qui passent que quand je suis chaud, ce qui est typique. Comme on le dit toujours dans ce groupe : si t’as pas mal, c’est pas death metal ! (Rires !).

Du coup quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à un débutant ?

Matt : D’un point de vue global, n’abandonne jamais, inspire-toi des autres et de toi, avance et surtout ne laisse pas la technique supplanter ton feeling mais bien l’inverse : utilise ton feeling pour aller là où tu veux aller, prends le temps et surtout aie une bonne position de départ avec ton poignet ! lol

L’interview touche à sa fin, je vous laisse les derniers mots.

Vincent : Une seule chose. Restez vous-mêmes !

Un grand merci à toi pour cette interview. On se voit bientôt sur la route !

Merci à Geofrroy Lagrange d’avoir réalisté cette interview haut en couleur !

Facebook : www.facebook.com/SANGDRAGON.AKHENATON.DAEMONIUM

Bandcamp (music, merch) : https://sangdragon.bandcamp.com

Instagram : www.instagram.com/sangdragon_official

Youtube : www.youtube.com/channel/UCtIm_9Ta_7daQ0qIBZxyKYw

Silenius

Gérant du site.

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