La vie de Holy Records, label mythique, est racontée par son fondateur, Philippe Courtois. Création, gestion, signatures des groupes et anecdotes sont au rendez-vous.
Salut Philippe, merci de nous recevoir à nouveau pour une seconde interview ! Alors on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet : est-ce que tu peux nous dire comment est né le label Holy Records ?
Holala donc ça remonte à la préhistoire ! Holy Records est né d’une passion de deux personnes pour la musique indépendante et extrême. J’ai rencontré Séverine au milieu de l’année 91 et on a décidé de monter ensemble une structure indépendante.
Elle, elle venait du punk rock, elle écoutait aussi du metal avec du thrash, moi je venais vraiment de la musique underground extrême death et on avait autour de nous déjà des labels émergents comme Thrash Records, Infest Records en France, donc Nuclear Blast existait déjà en Allemagne. Donc on avait déjà une vision, il y avait une possibilité de faire quelque chose.
Il faut recadrer l’époque, il n’y avait pas le web, donc on était tous à la recherche de nouveaux sons, de nouveautés musicales. On était très très curieux de savoir qu’est ce que sera la musique de demain, et on voulait, vu que je fais aussi de la musique, d’un autre coté on voulait donner… donc voilà on voulait que les musiciens underground et extrême aient juste à travailler sur leur musique et nous on allait faire le reste : la diffusion, la création des pochettes de disque pour Séverine, la diffusion, la distribution au niveau mondial et après les concerts et les clips quand ça a grossi.
Donc tourner les clips c’était pas le début mais c’est venu par la suite.
Et alors si mes sources sont bonnes, il me semble que Holy Records était un projet BTS, c’est bien ça ?
Voilà ! Séverine et moi en plus on était en plus en BTS action commercial tous les deux, elle était en première année, moi en seconde année et c’était un de nos projets absolument, enfin pour moi de BTS action commercial, on appelait ça des actions commerciales appliquées.
C’était complètement cinglé parce qu’on a cassé nos tirelires pour sortir le premier NIGHTFALL, 1000 vinyles, 1000 cds à l’époque, on a produit ça fin 91, on a signé NIGHTFALL fin 91, on a sorti les tests-pressing pour juin 91 et l’album est sorti en septembre, à la rentrée. La chronique dans Metal Hammer est de septembre 92. Donc NIGHTFALL : Parade into Centuries.
Donc oui oui, c’est venu de là et on a commencé en associatif pendant deux années avant de devenir une SARL, directement.
Comment est-ce que vous êtes arrivés à tout faire, déjà à contacter NIGHTFALL, à créer le premier CD, c’est beaucoup de travail…
Je pense que c’est du relationnel : tu sais quoi, c’est une grande histoire d’amour entre deux personnes aussi : on voulait faire quelque chose en plus que d’être en couple, Séverine et moi, et on avait tellement d’amour pour la musique extrême et indépendante et underground qu’on voulait, au-delà de notre fusion à tous les deux, on voulait donner ça, donner un élan artistique…
Alors c’est très compliqué hein, mais c’est un élan artistique à notre union. Et donc c’était le projet, moi j’étais trop à fond dans mon groupe, MISANTHROPE, elle était avec sa scène punk rock et trash et je pense que pour qu’on puisse rester ensemble, il fallait qu’on ait tous les deux une structure où on soit bah 50/50 et qu’on puisse aller de l’avant.
Donc oui oui bah c’est comme on a fait du relationnel, les flyers pour être honnête, NIGHTFALL on a reçu un tract, une photocopie en noir et blanc, où Efthimis Karadimas disait : ‟On sort une démo et bientôt l’album” donc on lui a écrit, on lui dit : mais bientôt un album ? Qu’est-ce que tu entends par là ? Il me dit : je vais enregistrer un album, je n’ai pas encore de label, et donc on lui a répondu : ben écoute nous on commence un label, est ce que tu veux qu’on travaille ensemble ?
C’était carrément des échanges écrits en lettres manuscrites. On est à la fin des années 80, à l’aube des années 90 donc il y avait pas de web, n’y avait pas de fax, on ne se téléphonait pas, c’était vraiment ce qu’on appelle le Do It Yourself dans sa plus grande pureté.
On a bossé tous les deux, juste pour le financement, c’est pas de l’argent qui est tombé du ciel, moi je travaillais à Intermarché, Séverine travaillait au Printemps à Paris, voilà elle vendait de la vaisselle, moi je travaillais dans les rayons obscures (rires). On a travaillé chacun 6 mois pour avoir une petite cagnotte, pour financer ces 1000 vinyles et ces 1000 cds, et on a lancé l’association Holy Records qui s’est transformée en SARL en 1994.
Donc l’objectif, si j’ai bien compris était de mettre en avant une scène qui étaient un peu inconnue ?
Alors oui oui on était fans, notre idée à Holy Records c’était, il y a deux albums mythiques : « Blessed are the Sick » de MORBID ANGEL et PARADISE LOST : « Gothic », c’était mélanger le doom et le death metal, c’est-à-dire trouver cette progression du death metal, on était en 91, donc on est à la fin du death metal.
Parce qu’il faut bien comprendre qu’ « Altars of Madness » (MORBID ANGEL) c’est en 1989, le grand buzz, donc on est à la fin du death metal sur la scene qui va devenir l’atmosphérique doom death, toute cette scène-là qui va devenir le doom avec CATHEDRAL, avec GODSEND avec tout ce que tu veux, donc on est à l’aube de cette scène-là, on était en train de réfléchir, qu’est-ce que sera cette scène-là ?
Comment lui donner des moyens pour qu’elle explose ? Donc c’était en fait un enfant bâtard du death metal, c’était faire voilà du doom death, du metal atmosphérique mais avec un chant death c’était ça notre créneau, avec SEPTIC FLESH, NIGHTFALL, GODSEND, MISANTHROPE, ORPHANED LAND avec tous des voix death avec de la musique plus ou moins death, doom ou même orientale pour ORPHANED LAND.
Alors on va revenir justement à Holy Records, quels étaient les critères que vous aviez Séverine et toi pour qu’un groupe fasse partie de votre roster ?
Je pense que c’est vraiment là du coup de cœur musical, on était tellement dans l’extrême de l’underground, on voulait que des artistes vierges, qui n’aient pas fait d’album donc jusqu’à très très longtemps… NIGHTFALL c’est le premier album, SEPTIC FLESH c’est le premier album, GODSEND c’est le premier album, MISANTHROPE c’est le premier album, SERENITY, TRISTITIA, YEARNING, GLOOMY GRIM.
On a toujours commencé par des albums numéro 1, notre idée c’était de découvrir les talents, on est un tremplin, avec Séverine c’était ça l’idée.
On trouve dans l’underground, dans les cassettes qu’on reçoit, les groupes émergeant qui feront la scène de demain. On leur offre un contrat de deux ou trois albums ou quatre albums, et après voilà, qu’ils aillent sur les grosses entreprises qui ont de gros moyens pour en faire voilà pour SEPTIC FLESH ou ORPHANED LAND qui jouera demain au Hellfest. C’était ça l’idée et c’est ce qu’il s’est passé.
Nous étions un tremplin, on voulait donner une chance à ces artistes qui étaient des groupes « obscures » et voilà il n’y a pas d’autres mots hein, dès qu’il y avait le talent, on décelait ça, il n y a pas de critère : on écoutait la musique, ça le faisait ou ça le faisait pas.
A l’époque on était … on était inondés de cassettes démos, sur des cassettes justement, sur des cdr un peu plus tard, voilà mais c’était de la cassette audio hein ! C’était de la cassette audio ! On recevait de la cassette audio, pour tous les groupes que je t’ai cité.
On écoutait 2 titres, bon après on a eu le téléphone et parfois on disait : « Ben écoute merci pour ta tape, c’est génial, est ce que tu connais un studio près de chez toi, on peut mettre tant de budget… »
Parce qu’alors on a voulu être producteur aussi, c’est important de le souligner parce qu’il parait que ça n’existe plus maintenant, on a voulu être un producteur avec un grand A. Donc producteur ce qu’on appelle « executive producer », c’est-à-dire artistiquement : le groupe et l’ingénieur du son créent la musique, les sonorités et le mixage, nous on était vraiment financier, c’est à dire « executive producer », on finançait l’enregistrement, les pochettes, là c’était une création avec Séverine principalement parce que c’est elle qui travaillait là-dessus. Et puis après on faisait la diffusion avec la distribution des produits, donc des albums
C’était ça l’idée, donc la sélection vraiment c’est que du coup de cœur, de toute façon on le sait bien, quand j’écoutais TRISTITIA, c’était quoi la démo de YEARNING, ça s’appelait FLEGETON à l’époque.
Après, il y a quelques groupes, très peu qu’on a signé mais qui avaient déjà des albums comme SUP, entre autres, mais très peu en fait, très très peu, parce que ELEND c’est le premier album, ON THORNS I LAY c’est le premier album, enfin quasiment tous c’est le premier album.
Et donc NIGHTFALL, dont tu as parlé, c’est le premier album qui passe chez Holy Records. Est-ce pour toi le plus grand souvenir que tu as d’Holy Records ?
Oui, c’est très très marquant, déjà on est jeunes. Ce qui est drôle c’est que donc justement on écoutait des cassettes et quand j’ai reçu, enfin quand nous avons reçu le cd, j’ai écouté le cd et roh on trouvait le son sur cd par rapport à la cassette tellement extraordinaire. Je parle donc du disque « Parade into centuries » de NIGHTFALL, et je pense que c’est le disque de NIGHTFALL qu’on a le plus écouté de notre label. Parce que c’était le premier, on a travaillé plus de 6 mois que sur celui-ci, il n’y avait pas de back-catalogue, on s’est vraiment imprégnés de cette œuvre.
Tu sais on était très jeunes, Séverine avait 19 ans, j’en avais 21, voilà faut recadrer hein, on était en banlieue parisienne dans le 93. C’est énormément de choses, personne ne nous a aidé, on a eu l’idée par nous-même, il n’y avait pas de structure, pas de réseau… c’était un peu un pari fou en fait qu’on a fait.
Parce que justement la question qui suit c’est quel était justement vos moyens de promotion pour avoir un groupe ?
Ben c’était tout simple, le téléphone et les flyers avec voilà une page A4 de flyer découpée en 4, mise dans une enveloppe et un timbre. Et je me rappelle on envoyait 12 flyers dans une enveloppe ça faisait un timbre standard. On était vraiment dans la photocopie, le Do It Yourself, les flyers à la sortie de concert, bah donc je te parlais de cette chronique du défunt Louis Bourgade qui nous a énormément aidé dès les prémices d’Holy Records, voilà une chronique dans Metal Hammer France avec « NIGHTFALL c’est incroyable, c’est du doom death, c’est grec, c’est sur un label français, ça vaut 80 francs port compris ».
Ca sortait dans la presse, on avait 50 commandes dans la semaine, c’était délirant, délirant ! Donc le bouche à oreille… Que dire, voilà on est plus du tout dans le même contexte qu’aujourd’hui, les gens étaient curieux, désiraient écouter plus de musique, il y avait un vrai manque, bon c’était les prémices de Nuclear Blast, de Century media, il y avait nos amis bien sûr d’Osmose qui étaient là, d’Adipocere tout ça mais il y avait un vrai manque, on était gourmand de musique, on en voulait encore plus.
Et est-ce que vous aviez justement des objectifs de ventes à l’époque ?
Non totalement pas. On a commencé en association et pour te donner une anecdote c’est qu’on a reçu les vinyles de ce premier NIGHTFALL, donc on avait les pochettes d ‘un côté, les inserts des vinyles de l’autre, et les vinyles d’un autre coté, on a reçu ça, bah 1000 exemplaires ça faisait des tonnes de cartons et je me souviens on a été dans la salle de bain de mes parents et on a pris les pochettes, les inserts, et les vinyles et on a commencé manuellement à faire ça et là on s’est dit : Ohlala, on a plus d’économie du tout sur notre compte, y a plus de place dans la salle de bain des parents, bon bah va falloir se mettre à les vendre quoi !
Ca a commencé comme une action commerciale appliquée donc on fait un one shot quoi. C’était un one shot et puis voilà c’est passé, on a vendu 4500 albums de NIGHTFALL en 6 mois donc voilà. Y a pas de secret.
Holy records était connu à l’époque, pour ses premiers digibook / digipack. Comment est venu cette idée ?
On a toujours voulu être…, pas être différents pour être différents, mais apporter de la valeur ajoutée au produit comme avec SUPURATION, « The Cube » qui est sorti fin 92 en digipack si ma mémoire est bonne.
Il y a eu quelques digipack dans la scène underground avant le premier digipack d’Holy Records qui est « Eons Aura » de NIGHFALL.
Donc c’est un format qui nous convenait bien, c’était un format plus cher, on a très rapidement, alors là on parle d’Holy 9 « Eons Aura », passé en SARL, d’association en SARL et bon faut être très honnête, l’argent ne nous intéressait pas, on voulait vraiment développer la marque Holy Records et les artistes qu’on aimait.
Donc on a réinjecté systématiquement les ventes qui étaient relativement bonnes dans le marché et dans la production et donc dans le studio d’enregistrement mais aussi dans les produits, les flyers au lieu d’être des photocopie c’est devenu des flyers imprimés en couleurs etc etc.
On a très vite accéléré la machine, faire des publicités dans les Hard & Heavy etc etc. Dès Holy 13 on faisait des publicités pleine page dans Hard & Heavy, et puis Metallian est arrivé aussi ect.
On a très vite dépensé l’argent que les groupes rapportaient, parce que l’enrichissement personnel n’était pas trop notre tasse de thé quand on était jeunes donc… ça l’est toujours pas je vous rassure (rires).
Mais bon la vie a fait… la vie est différente aujourd’hui donc voilà c’était un produit de luxe, les gens étaient prêts à payer plus cher pour des digipack donc nous notre concept c’était voilà on va faire le digipack au prix d’un cd cristal donc toujours pour booster encore plus les ventes de nos artistes ben on va booster.
Tu vois un mini EP comme « Eons Aura » NIGHTFALL, un EP, maintenant plus personne vend de EP, c’était des milliers de ventes, un EP 4 titres avec 2 reprises, 2 inédits, on en vendait 5000 exemplaire parce que c’était un digipack, parce que c’était en 94, parce que sur le marché c’était exceptionnel.
Et il me semble que pour certains digipack c’était justement Séverine qui…
Séverine a fait tous les graphiques, toutes les pochettes, tout l’assemblage. Séverine a monté une station PAO à partir d’ « Esoptron » de SEPTICFLESCH, le deuxième album, donc c’est Holy 13 en 1995, donc elle avait déjà une station PAO Macintosh dès 1995.
C’est Séverine qui a appris à Spiros “Seth” Antoniou à faire de la PAO qui est devenu cet artiste immense qu’on connait, il est venu plusieurs fois et elle lui a montré ce qu’elle savait faire et après l’artiste a dépassé le maitre (rires). L’élève a dépassé le maitre mais c’est assez rigolo.
On était dans les prémices de ces choses-là. Mais bon voilà moi je travaillais le son, la production, elle travaillait l’artwork, le graphisme, la mise en page, les écritures… voilà on était pas tout seul, on est deux, on a toujours été deux et même à l’artistique et à la sélection des artistes aussi.
Il n’y a aucun artiste qui a été signé sur Holy Records sans l’aval de Séverine et sans mon aval, d’ailleurs on a fait plusieurs bêtises parce qu’un des deux n’était pas d’accord mais c’est la vie. Mais voilà on regrette rien.
D’accord et au niveau de la distribution, est ce que c’est uniquement Holy Records qui distribuait ?
Alors non non. D’accord, au début on était très très sectaires, donc on voulait gérer intégralement la distribution, c’est-à-dire qu’on voulait avoir toutes les commandes, qu’elles passent par l’adresse postale et qu’on expédie les cds un à un, et au bout de Holy 3, Holy 4 on a commencé à avoir des distributeurs, à avoir des cds en rayons, et c’est d’abord la Hollande et l’Angleterre qui nous ont distribués en boutique, avant la France, comme quoi c’est toujours l’éternel problème.
Donc une fois qu’on a fait nos preuves sur l’étranger, là la France nous a ouvert les bras et on a signé donc sur Le silence de la rue, puis après Tripsichord et on a été jusqu’à Sony en 2000, après on est passé par un bon paquet de distributeurs différents, on les a un peu tous fait je crois (rires).
Justement pour toi, à partir de quelle année est ce que le label Holy Records a commencé à prendre de l’importance ? Est-ce qu’il y a une date, un moment, un album ?
Oui 1995.
L’âge d’or d’Holy Records c’est 94-99, voilà, c’est avant l’invention du graveur de cds. L’âge d’or ça a duré 5 ans, tout le monde fait un mythe de tout ça mais ça a duré 5 ans, c’était très rapide, on s’en est pas rendu compte, en 95 j’avais que 25 ans, Séverine en avait 23, on était très très jeunes, on était dans le business mais peu expérimentés vu qu’on investissait tout ce qu’on gênerait sans mettre de côté, sans se préserver voilà.
Nous on était vraiment dans le vif du sujet, on était dans un sentiment d’urgence, il fallait vraiment promouvoir, qu’on monte nos groupe, que SEPTIC FLESH devienne SEPTIC FLESH, tu te rends compte on avait ELEND, SEPTIC FLESH, TRISTITIA, YEARNING, SUP, MISANTHROPE… enfin c’était fous quoi, GODSEND, c’était fou, c’était fou.
Alors justement te souviens-tu de la date du premier catalogue papier d’Holy Records ?
Je pense que c’est fin 94 ou milieu 95. J’ai pas la date précise, je sais qu’il en existe un où il y a l’interview sur «Théâtre Bizarre » de MISANTHROPE, et ça c’était en 1995.
On a très rapidement compris que la distribution des autres labels comme Holy Records, dans les autres pays, en Hollande, en Angleterre, en Suède, en France, voilà on faisait ce qu’on appelle du Trade, donc c’était de l’échange, je t’envoie 10 NIGHTFALL, tu m’envoies 10 cds de SAMAEL ou 10 cds du groupe de ton label indépendant.
Ca permettait de distribuer dans les autres pays, et nous on avait des produits importés à prix coutant, qu’on vendait comme si c’était une production d’Holy Records finalement vu qu’à part les frais de port ça nous avait pas couté beaucoup plus cher.
Donc on a très rapidement développé ce qu’on appelle le mail order, donc la vente par correspondance, avec Osmose, Adipocere et Holy Records ont a très vite on a commencé à révolutionner la vente par correspondance de disques de metal extreme, ces trois labels là, pendant de nombreuses années. Pendant de nombreuses années donc il y a eu les catalogues dans Metallian, il y avait des catalogues indépendants, donc nous on faisait plutôt des extraits dans Metallian et on envoyait à nos abonnés, à nos clients des catalogues maison.
Voilà, avec des milliers de références et ça s’est emballé, on peut pas dire le contraire. Je me souviendrais toujours en 1999, CRADLE OF FILTH a sorti « Cruelty and the Beast », voilà décembre 99 et donc il y avait un cd en forme de cercueil à l’époque, une espèce de collector qu’on vendait 90 francs port compris, alors les francs c’était avant les euros (rires), ça fait pas grand-chose, ça doit faire 14 euros !
On parlait de milliers d’exemplaires, qu’une petite boite comme Holy Records pouvait vendre… donc hein les anglais nous envoyaient 1000 exemplaires, on faisait les virements transfert en livres sterling à l’international et on expédiait un par un à nos clients. C’était dingue. C’était dingue ! On était déjà 4 en 99.
Et justement par rapport à Holy Records, à la grande epoque, vous étiez à quatre…
Oui, on est pas monté plus que quatre à Holy Records, jamais. Je pense que s’il y a un défaut à nous dire, on a pas su déléguer, on a pas voulu déléguer chez Holy Records, on a voulu rester vraiment très très maitres Séverine et moi du projet, artistiquement mais aussi dans la diffusion et la promotion, on a essayé de déléguer, on a échoué et on a pas retenté l’expérience.
Donc c’est pour ça qu’on est pas devenu un gros label et ben voilà, j’ai pas de regrets là-dessus hein, je sais que tous ont beaucoup embauché, nous on est resté voilà, on s’est dit on peut le faire, il faut garder l’esprit, on est dans notre truc, on contrôle et on sait ce qu’on fait.
C’est peut-être un défaut mais c’est peut-être une qualité aussi, parce que ça a donné une permanence de qualité, les gens parlaient toujours à Séverine ou à moi ou à nos deux employés et c’était pas mal aussi.
OK, pour revenir justement à NIGHTFALL, ils sont grecs, SEPTIC FLESH également….
Oui ! ON THORNS I LAY,EXHUMATION,INACTIVE MESSIAH, etc
Vous faites venir beaucoup de groupes grecs, comment ça s’est justement assemblé tout ça ?
Bah je pense qu’il y avait, c’est terrible ce que je vais dire, mais je pense qu’il y avait, les gens étaient… voilà avec Séverine on aime les risques, on aime être à contre-courant. Un label allemand ne pouvait pas signer un groupe grec, je ne sais pas pourquoi mais les Nuclear Blast, les Century Media ne signaient pas de groupe grecs.
Quand on a signé NIGHTFALL on était fan de « Parade Into Centuries ». Pour SEPTIC FLESH, on va à Athènes avec Séverine, Spiros, donc Seth Antoniou nous accueille avec Efthimis Karadimas en 93, voilà on rencontre Sotiris, on rencontre Chris, on voit les mecs de NECROMANTIA, de ROTTING CHRIST et on écoute tout ça et on se dit mais qu’est-ce que c’est que cette scène dont personne ne parle à part des cassettes échangées, il y a vraiment quelque chose à faire, artistiquement c est voilà le death metal méditerranéen.
A part MOONSPELL, il n’y avait pas tout ça. Donc voilà on s’est engouffré, on a ouvert une brèche et on s’est engouffré dedans.
Et bon même si on était mal distribué en Allemagne sur ces produits là ça marchait partout ailleurs, parce que en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce c’était la folie, des disques de SEPTIC FLESH on en vendait 2000 albums en une fois quoi à la sorte d’un NIGHTFALL. On en vendait 2000 d’un coup. Allez hop !
« Revolution DNA », on en a pressé 9500 albums le premier jour, 300 au Danemark, 4000 en France, 2000 en Grèce, 600 en Angleterre, mais c’était voilà, on est dans les années 90 encore hein on est en 99. Mais c’était hallucinant, hallucinant !
Et donc si j’ai bien compris c’était un peu de “bouche en bouche” justement par rapport à la Grèce…
Oui la Grèce c’est la qualité de la musique puis après les gens ben voilà te parlent. T’as fait NIGHTFALL, les artistes viennent te voir.
On est assez sympas les gens venaient nous voir, on se parlait, on écoutait les tapes… Et pour l’anecdote, ON THORNS I LAY c’est Efthimis de NIGHTFALL on rencontre ces deux jeunes, Stefanos et son collègue chanteur, mais ils étaient pas majeurs à l’époque, avec le sac à dos, ils sortaient de l’école, et voilà ils s’appellent PHLEBOTOMY à l’époque, la tape était excellente, donc on était avec Efthimis, et c’était le mec de NECROMANTIA, Magus qui avait le studio qui appartenait à un des gars de ROTTING CHRIST à l’époque, enfin c’est toute une période.
C’était dans un appartement le Storm Studio là, où il y a eu l’enregistrement de « Mystic Places Of Dawn ». Le gars me montre, il me dit regarde Philippe, j’ai un micro, là j’ai une console 24 pistes, bon toutes les pistes ne marchent pas hein, il y a une partie qui sont en panne mais en enregistrant ça bien euh on peut arriver à monter jusqu’à 24 pistes, c’était extraordinaire… pour eux.
Bon maintenant c’est totalement avec le direct disc on est ailleurs.
Et faut savoir que « Mystic Places Of Dawn » de SEPTIC FLESH qui a été enregistré dans un appartement au Storm studio à Athènes sur un magneto 24 pistes qui ne marchait relativement… pas bien… avec un seul micro, et ils avaient fait un test sur la chanson qui s’appelle « Morpheus the Dreamlord » où ils avaient panés les guitares en stéréo et bon ils n’étaient pas contents du mixage et donc sur l’album « Mystic Places Of Dawn » toutes les guitares sont en mono, toutes les pistes sont en mono de guitare pour pas qu’ils aient cette effet de stéréo qui leur plaisait pas. Voilà, personne le sait, j’en ai jamais parlé, mais c’est des trucs comme ça…
N’est-ce que c’est pas difficile pour vous de les voir partir justement vers un autre label ?
Non non mais c’était prévu, c’est pas qu’on a pas d’attachement, on a beaucoup d’attachement parce que c’est très affectif mais c’est problématique. Mais après voilà, c’était ce qui était prévu, on est un tremplin, je répète on est un tremplin, on sait nos limites…
Une entreprise de 4 personnes ne peut pas dominer le monde et SEPTIC FLESH méritent d’être des stars qui sont dans des grosses entreprises, ORPHANED LAND pareil…
Tu sais on a tout de suite compris, ORPHANED LAND, on a sorti « El Norra Alila » donc Holy 18, c’était les débuts, ils nous ont dit Philippe, Séverine merci merci merci, on va signer sur Century media c’était déjà fait, avant quasiment même l’aube de la promotion de l’album, donc voilà on a très rapidement compris ce qui allait se passer dans les années à venir. Bon c est pas que ça fait mal au cœur, c’est comme ça, un moment il faut savoir faire la part des choses.
Par rapport aux bonnes ventes d’Holy Records, j’ai lu quelque part que la meilleur vente c’était ELEND..
C’est ELEND voilà, « Les Ténèbres du Dehors », Holy 17, 1995.
Et le nombre de ventes, tu t’en rappelles ?
On est à 33000 albums physiques + les cassettes, les licences et tout ce que tu veux.
Pourtant ELEND c’est quand même un groupe très atypique..
Ah ben carrément ! C’était ça notre marque de fabrique.
ELEND c’est une grande histoire donc c’est Holy 8 le premier album. Je me souviendrai toujours Iskandar Hasnaoui nous téléphone il nous dit oh je vous ai commandé GODSEND, il y a un problème avec la poste, j’arrive pas a, j’ai pas récupéré mon album. On dit ok on t’en envoie un second, pas de soucis, puis bon il a bien apprécié et de fil en aiguille on se parle il me dit voilà on fait ce projet, du DEAD CAN DANCE, du gothique à la DEAD CAN DANCE mais sans être DEAD CAN DANCE mais on est fan de BATHORY, on aime les voix black metal et on mettra du chant lyrique et du voix avec criés.
On a vraiment discuté avec Iskandar longtemps, on est devenus amis et je lui ai proposé, j’avais un enregistreur digital, un DAT ce qu’on appelait, pour faire des master audio en digital et pas sur des bandes numériques, voilà c’est la préhistoire là ce que je vous raconte (rires).
Et donc il m’a invité pour le mixage de son album pour que je lui prête ma machine et pour mixer les disques en digital et pas en analogique. C’était voilà, on est en 94, on en est au b.a.-ba de la technologie digitale, c’est complètement dingue (rires).
Tu as de très bons souvenirs… mais je pense que tu as également des mauvais souvenirs. Quel est le souvenir le plus sombre et le plus obscure que tu peux partager ?
Alors là je suis embêté. Dans toute cette grande histoire, j’ai tellement d’affect, on a tellement d’affect, tout s’est bien passé, tout s’est mal passé. Oui oui, bah tout, tout, tout… La signature de ORPHANED LAND chez Century Media, les embrouilles avec tous nos amis artistes, c’est très délicat d’en parler. Mais bon c’est la vie je pense.
En fait le seul truc c’est qu’on a fait ça avec passion, amour de la musique extrême, et je pense qu’au bout de quelques années ça s’est détourné sur un business qui n’était pas vraiment un business, et les gens, certains artistes ont été mal informés, mal aiguillés ou managés par des personnes de mauvaises intentions. Et tu sais c’est toujours la faute du label hein, toujours si ça… voilà.
De toute façon le groupe qui vendait 5000 voulait en vendre 7000, le groupe qui vendait 7000 voulait vendre 10 000, celui qui en vendait 30 000 voulait en vendre 50 000, donc en fait on est arrivé dans un cercle de conflit, qui était un petit peu compliqué.
Juste pour en revenir sur ON THORNS I LAY, donc c’est Efthimis Karadimas de NIGHTFALL qui a trouvé le nom « ON THORNS I LAY », le nom du groupe.
Tu vois il y avait quand même une osmose dans la scène grecque, on se parlait tous et c’est une anecdote qui est assez intéressante, parce que c’est Efthimis qui a trouvé le nom de ces jeunes artistes, qui s’appelaient PHLEBOTOMY à l’époque.
Et donc justement, tu en parlais avant, tu as des groupes que tu as vu partir, est-ce qu’il y a des groupes que tu regrettes de ne pas avoir choisi ?
C’est très compliqué, les groupes qu’on a pas choisi c’est que ou Séverine ou moi on était pas d’accord. Donc, les grandes questions, on a reçu je te dis 4 groupes pour t’en citer que 4 mais voilà, on s’est pas mis d’accord sur DARK TRANQUILLITY, LACUNA COIL, le groupe de Liv Christine, THEATRE OF TRAGEDY et GODZILLA (ancien nom de GOJIRA), C’est des trucs qui sont passés entre nos mains qui ont fait de gros gros succès et qu’on a pas fait. C’est la vie.
On en parlait avec comme exemple Hervé d’Osmose Productions, dans les années 90 vous étiez plusieurs labels français. Est-ce qu’il y avait une rivalité entre vous ou plutôt une entraide ?
Alors c’est le grand débat en 2016 si tout le monde balance un peu là-dessus, je pense que la rivalité entre Osmose, Adipocere et Holy Record était bien réelle mais a été créée par les gens qui nous entouraient et pas par les vrais label manager de ces entités.Parce que c’était l’émergence de tous les labels qu’il y a en ce moment et qui ont pignon sur rue.
Et on a une drôle de mentalité en France, dès qu’il y a du succès et de la réussite on veut la détruire et donc voilà ces trois labels-là qui ont apporté quelque chose, qui ont révolutionné la vente par correspondance et le metal extreme sur le label indépendant bon bah se sont fait détruire par les autres labels qui se sont greffé autour et qui ont voulu aussi profiter de la création de ces trois entité.
C’est ça ma réponse. Qui est la vraie réponse. Mais je pense pas que c’est ni Adipocere, ni Holy Records, ni Osmose qui se sont combattu entre eux, c’est les rivaux qui ont monté tout le monde en épingle les uns contre les autres. Donc effectivement oui malheureusement on s’est pas toujours très bien entendu, malheureusement. Et c’est très malheureux parce qu’on voit que les labels allemands, que ce soit Massacre Records, Nuclear Blast, Century Media, SPV se sont toujours bien tenus entre eux, ce qu’on ne sait pas faire nous parce qu’on est français et qu’on a une grande gueule en France (rires).
Par rapport aux labels allemands, Hervé de Osmose me disait qu’à l’époque son rêve était de dépasser les labels allemands, est ce que c’était également la même chose de ton coté ?
Moi j’ai été très impressionné, on a été très rapidement chez Nuclear Blast en 94, ils nous ont invité. Grand respect, on a pas cette mentalité fraternelle, malheureusement. C’est un peu con ce que je te dis mais c’est tristement on a pas cette mentalité fraternelle, on a pas cette cohésion nationale en France, les français se détestent entre eux, ce que ne fait pas l’Allemagne quoi… Je suis désolé de vous dire ça mais c’est comme ça…
Par rapport aux groupes que tu as cité avant, que ce soit GODSEND, TRISTITIA, ON THORNS I LAY, on peut en rajouter plein d’autres. Beaucoup de ces groupes ont eu des difficultés lorsqu’ils sont partis de chez Holy Records…
Oui c’est terrible.
Est-ce que c’est un peu une malédiction… de partir ?
Tout à fait, ouai ouai c’est ça. C’est pas de partir, c’est de ne pas reconduire les contrats ! Non mais bon le problème c’est qu’on a, comme je te disais depuis le départ, on a accompagné artistiquement, on a choisi les studios avec eux, les producteurs, les mastering, les pochettes, etc.
Il y a des artistes qui, si t’as pas quelqu’un qui t’appelle pour te dire « t’en es ou dans ton album , t’en es ou dans les demos, on rentre en studio tel mois, il faut qu’on soit dans un planning, t’as un contrat de deux albums, faut les remplir et il faut sortir l’album », bon bah ils le font parce qu’ils ont une motivation et y a quelqu’un derrière qui les motive.
Après voilà, beaucoup de groupes, avec GODSEND et SERENITY, sans Holy Records derrière eux, quand le contrat était terminé, bah ils ont pas eu le courage d’aller au-delà… Oh, le courage c’est un peu terrible comme mot mais on va dire qu’ils ont manqué de motivation. Voilà.
Vu que tu es en forme je vais te poser une question qui fâche un peu au sujet ON THORNS I LAY. Il y a plusieurs versions qui circulent on va dire par rapport à « Future Narcotic » et ses deux versions…
Est-ce qu’il y avait un problème entre vous ?
Absolument, il y a eu un problème entre nous, on a enregistré un double album, on a financé avec l’argent d’Holy Records donc l’enregistrement de la version longue.
Donc on a sorti la version courte et on devait faire un EP après.
ON THORNS I LAY était en train de négocier avec Black Lotus, je vais te dire la vérité, voilà avec les morceaux qu’on possédait, qu’on a payé, qu’on a enregistré. Donc on leur a dit « Hap hap hap bah non tu n’as pas le droit légalement de faire ça, les copyrights tu ne les possède pas, et tu ne possèdes pas l’enregistrement, ce qui est légalement la vérité tout simplement.
Donc on a réédité en toute légalité, on a réédité l’album avec l’intégralité de l’enregistrement c’est tout simple, voilà. Mais c’est pas les seuls qui ont voulu nous la faire à l’envers hein, mais je me tairai.
Mais je leur en veux pas, de toute façon c’est compliqué pour eux maintenant mais c’est pas de leur faute, je pense que Black Lotus les a très très mal conseillé.
Et en revenant en arrière, si tu devais changer une seule chose par rapport à Holy Records, qu’est-ce que ça serait ?
Ben on a pas pensé assez à nous, personnellement Séverine et moi. On a dilapidé énormément d’argent pour des gens qui finalement nous on craché dessus après quoi voilà.
Je pense qu’on a été trop trop passionnés, trop jusqu’au-boutistes, on a investi tous les centimes qu’on avait dans cette musique, dans ce label, dans ces groupes qui venaient de nulle part et qu’on a sorti de leur cave et eux, dès qu’ils ont fait deux albums, crachent sur Holy Records, on va ailleurs ou on les abandonne.
Voilà, ça c’est la seule chose, mais j’ai pas de regret . Mais si tu me poses la question donc je te dis la vérité quoi, c’est tout. C’est pas bien quand même, il y a plein de chose qui se sont passé qui était pas bien après et c’est pour ça qu’Holy Records est actuellement en jachère parce que faut qu’ils arrêtent de délirer quoi.
Alors par rapport à Holy Records qui est en jachère… Holy Records travaille désormais avec EMP. On se pose beaucoup de questions, comment est-ce que ça marche ? Comment est-ce que ça a commencé ? Enfin comment est-ce que ça fonctionne ?
En fait c’est très simple, EMP est une entreprise allemande qui ont donc une licence dans chaque pays européen. A un moment c’était tellement difficile avec la VPC Holy Records et les sorties…
On avait passé 2000 avec le graveur de cd, on avait passé 2004 avec la fibre et le téléchargement haut débit, donc là on était de plein fouet dans la crise et on a fait cinq bilans négatifs à Holy Records.
Donc un moment donné quand tu vires tous tes employés, quand toi le gérant d’Holy Records t’es à mi-temps parce que t’as pas de thunes, ta SARL a pas de thunes pour te payer, tu te poses des questions, hein, moi j’ai pas de langue de bois là-dessus.
J’ai écrit un peu partout à toutes nos connexions et on échangeait avec le directeur d EMP de l’époque et au bout de trois mois il est venu, il est venu dans mon bureau, il y avait Séverine là, moi là, il a jeté ” Voilà regardez le catalogue Allemand, le catalogue Suisse, Autrichien, Finlandais, Anglais, il en manque un, il manque la France”.
Voilà et pour l’anecdote, c’est un collègue de Metal Balde, le label americano-allemand qui leur a dit : ” Si vous devez travailler avec quelqu’un en France c’est avec Holy Records “.
Comme quoi le monde est petit et la qualité de travail qu’on a donné et dans le label et dans la distribution dans le mail order, ça a payé ses fruits pour notre sérieux, tout simplement.
Est-ce qu’on peut espérer revoir Holy Records dans le futur ?
Bah Holy Records travaille sur deux projets, on sort le deuxième album d’HANTAOMA, le projet metal des membres de STILLE VOLK, on est en train de l’enregistrer là. Et on fait le nouveau MISANTHROPE, le dixième album aussi, les deux pour fin 2016 ou début 2017.
Pour revenir à EMP, je me rappelle d’abord il y avait beaucoup de cds dans le catalogue, après il y avait les cds Holy Records en promotion et au fur et à mesure des catalogues…
Les pages média se sont amenuisées tout à fait.
On dit d’EMP que c’est un peu la Redoute du metal..
Oh oui ils disent ce qu’ils veulent y a pas de soucis.
Et toi est ce que tu aimerais justement remettre des cds ?
Moi je pense qu’aujourd’hui on est en 2016, je pense personnellement qu’il faudrait même arrêter le magasine papier, faire tout online, parce qu’au niveau online on a des cds… on a des dizaines de milliers de cds, des offres vraiment pas chères.
On a tous les prix discount des grands labels comme Century, Nuclear, des cds dès 4,99€ qu’on ne peut pas mettre dans le magazine papier. Et je pense que le magazine papier ne représente pas vraiment ce qu’est EMP, surtout pour les fans de musique.
On est bien d’accord, je suis le premier, que ce que vous recevez comme magazine n’est pas un magazine de musique, c’est un magazine de textile. Et c’est la politique du groupe EMP Europe qui est le client d’Holy Records, donc voilà, après on applique les stratégies marketing… C’est notre métier hein !
J’ai pas de problème, Holy Records c’est un label, une maison de disque indépendante française que Séverine et moi on possède, à 50% chacun, on est totalement indépendant, on a un client qui s’appelle EMP, on est exclusif, maintenant on fait notre taf et je pense qu’on le fait pas trop mal.
Vous le faites très bien même.
Après si ça fâche des gens ben… voilà. Tanpis pour eux hein.
Dernière question, car il faut bien une fin. Avec les cds que tu envoyais il y avait des lettres manuscrites. Des personnes se demandent si c’était toi ?
Ah oui oui absolument, il y a des milliers d’autographes qui trainent… (rires). Non non mais de toute façon on est monté à 4 hein donc il y avait Sébastien ou il y a eu Eric, Séverine et moi en général.
Oui oui on envoyait mais voilà c’était un travail de fourmi et on a fait que ça toute notre vie en fait, c’est pour ça que vivement la retraite (rires). Non, je plaisante ! Mais vivement la création musicale indépendante.
Et pour conclure si je peux dire quelque chose c’est que voilà on vient de rien, de nulle part, on a monté un label indépendant qui a eu 5 années mythiques de 95 à 2000. Maintenant on a rebondit sur EMP qui a révolutionné la vente par correspondance dans le milieu Rock Metal et maintenant Entertainment et voilà.
Allez au bout de vos rêves, même si t’es personne, si tu le veux, un jour tu seras quelqu’un.
Merci beaucoup à Philppe Courtois d’avoir pris le temps de parler de son label mythique Holy Records.
Site web : http://www.holyrecords.com/
Merci également à Arnaud, Léo ainsi que Carine pour l’aide apportée dans cette interview.
Photo studio : Fernando Pereira Lopes
Photo concert : Guitariste-Metal.fr
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