Elégante et impétueuse, la Schecter signature Jeff Loomis se déshabille au sein de nos colonnes. Rencontre en vidéo dans les entrailles de la belle.
Nul n’est besoin de présenter Jeff Loomis tant son talent est reconnu. Cependant sa guitare signature chez Schecter, quant à elle, mérite que nous nous attardions afin de la faire découvrir au plus grand nombre.
Le premier coup d’œil nous révèle un objet beau sans être ostentatoire : des bois clairs côtoient des métaux plus sombres, le tout avec une certaine élégance.
En effet, la touche érable, presque blanche, contraste avec les repères « Metal cross » plus agressifs. Le corps, quant à lui en frêne des marais, bénéficie d’un vernis rouge mate satiné « Vampyre RedSatin ». Fait appréciable, l’accastillage noir chromé se marie parfaitement avec les EMG (66 en manche et 57 en chevalet) ainsi que le Floyd série 1000. Enfin, la guitare provient de la Corée du Sud, comme c’est le cas par exemple pour les PRS SE.
Pour autant, malgré cette élégance, on comprend vite que ce n’est pas la guitare à tonton René…
Mais assez parlé et penchons-nous sur le son. Un rapide coup d’œil me fait savoir que nous n’avons pas de micro splitable cette fois, nous sommes en face de deux micros doubles actifs et on y reste !
Je choisis une fois de plus la position intermédiaire pour le son clair et me laisse guider par le confort du manche. Je m’oriente tout de suite vers un jeu assez complexe car je perçois l’éventualité d’une possible réussite à jouer un morceau difficile.
Bref, le son clair est plus que satisfaisant, voire même beau malgré des graves un peu secs : en même temps on est chez EMG j’ai envie de dire, on n’est pas là pour faire dans la dentelle !
L’avantage est que la définition est impeccable et même en picking je garde une attaque proche d’un médiator. Les aigus restent plutôt doux et le tout paraît bien équilibré. Une polyvalence appréciable pour certains.
Passons donc aux choses sérieuses : disto ! Comme d’habitude chez EMG la qualité de la définition est impeccable, à défaut d’être froide. Nous avons donc du grave qui claque, et du palm mute qui résonne comme un coup de canon.
De nouveau, je me risque sur un terrain glissant, passant des graves aux aigus et osant même poser plus de doigts qu’il n’en faut sur le manche sans jamais être gêné ni par ce dernier ni par le son.
L’érable est agréable au touché et la forme « thin C », un peu plus épaisse permet d’évoluer très librement tout en ayant de la matière sous les doigts. L’EMG 57 en chevalet permet d’être rapide et précis à la fois et le 66 en manche reste claquant sans être trop agressif.
Je ne suis un grand spécialiste dans l’utilisation du Floyd Roses mais il m’a suffi de le titiller un petit peu pour comprendre qu’il obéit au doigt et à l’œil.
Seul petit bémol au tableau, le sustain m’a paru un poil trop court, dommage !
Qu’en conclure ?
Voici donc là une très belle guitare au look épuré mais qui en a sous le capot et qui peut sans problème répondre aux besoins de musiciens exigeants, tant au niveau du son que de la lutherie.
Une réussite certaine pour une guitare vendue un peu moins de 1500 €, faisant d’elle la “grande sœur” de certaines Hellraiser ou encore BlackJack.
C’est un fait, Schecter nous habitue à toucher une certaine qualité dans le domaine d’une guitare destinée à jouer du metal, tout en maitrisant un tarif qui permet d’être moins onéreuse que d’autres marques, tel que ESP pour ne citer qu’elle.
Les +
Le design original avec les tons clairs et des tons sombres
Le manche un peu plus épais … ça m’a rappelé ma LesPaul !
Le switch bien placé et très accessible
Un floyd sur 7 cordes
Les –
Pas de radius compensé
Le floyd ne permet pas de changer d’accordage facilement
Sustain un peu court à mon goût
Merci à Arnaud Michelion et Léo d’avoir réalisé cette vidéo ainsi qu’à Christophe de HTD Production de nous avoir permis de réaliser ce test.
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