Julien, fondateur de Iron Flesh, mais également batteur dans différentes formations, revient sur son parcours, mais également sur le dernier EP, “Scourge of Demonic Incantations”.
Salut Julien et merci de bien vouloir nous accorder une interview. On te connaît d’abord comme batteur (Withdrawn, Annthennath, Malevolentia, Otargos, Monument of Misanthropy, Horncrowned, Agressor, Mithras) mais tu es avant tout guitariste. Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours musical et notamment ce qui t’a ammené à passer de la 6 cordes à derrière des fûts ?
J’ai commencé la guitare vers 16/17 ans, je bossais énormément à l’époque : Slayer, Metallica, Megadeth.Toujours autodidacte, je composais déjà avec Guitar Pro 3 pour ce qui allait devenir Withdrawn par la suite.
On cherchait un batteur à l’époque capable de jouer nos morceaux et comme on ne trouvait personne j’ai décidé de passer derrière les fûts car on se refusait à avoir une boîte à rythmes sur nos enregistrements.
Il m’a fallu au moins 3 ans à bosser comme un sourd pour obtenir un niveau “correct” à la batterie et j’étais
seulement capable de jouer du Metal Extrême, jeune et fou à l’époque, seule la vitesse et la brutalité
m’intéressaient, c’est aussi ce qui a fait ma force et a participé à créer mon jeu de batterie.
Du coup IronFlesh est le premier projet dans lequel tu peux te projeter complètement en ce sens où c’est un one man band ?
Iron Flesh est avant tout un one man band et le restera même si désormais Seb enregistre ses propres parties de basse.
Et non ce n’est pas mon premier projet solo, puisque j’ai déjà crée un autre one man band (Diskarial) avec qui j’ai enregistré un album “Warpath to Eternity“.
J’ai aussi un second album de “prêt” sur lequel je dois terminer le chant. Comme beaucoup, je manque de temps pour mener à terme tout mes projets !
Peux-tu nous expliquer comment tu composes ou arranges un morceau ?
Pour Iron Flesh le processus de composition est assez simple, en général je pars toujours sur un format
intro/couplet/refrain classique avec un pont et une outro.
Là où se trouve la subtilité dans Iron Flesh est que chaque instrument fait une chose simple, presque simpliste, mais tout mis ensemble, on obtient un bloc qui tient la route.
En général les guitares sont souvent harmonisées, on utilise aussi des loopers car il y a régulièrement 4 guitares différentes ou harmonisées, le chant a aussi son importance et est doublé.
Au final, on obtient un mille feuilles de couches qui apportent chacune quelque chose et je pense que c’est ça qui crée l’alchimie dans les morceaux .
J’accorde aussi beaucoup d’importance au riffing, pour moi si on peut chanter ou se remémorer un riff c’est que c’est un bon riff !
Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?
Mes parents ne sont pas musiciens mais ont toujours écouté et ont été ouvert ; ils m’ont laissé écouter ce qui me plaisait, aussi violente ou étrange que pouvait être la musique qui passait dans ma chaine.
Pour la guitare, il s’agit d’un ami à moi (Brice) avec qui je joue dans Siberian XP et Alex (ex-Offending) qui
ont commencé la guitare avant moi et qui m’ont vraiment donné envie d’acheter et de bosser l’instrument.
Quelles étaient tes influences quand tu as commencé ? Et aujourd’hui ?
Behemoth, Metallica, Slayer, Death, toute la scène suédoise mais j’étais incapable de rejouer leurs morceaux car je ne comprenais pas qu’ils étaient accordés plus bas.
Mes influences n’ont pas vraiment changé depuis mes débuts, je me nourris toujours de la même musique, j’écoute ce qui sort, j’achète ce qui me plait.
J’essaie juste de ne pas être un simple clone et de proposer une musique qui puisse toucher les gens.
Tu as débuté sur quel matériel ? Aujourd’hui, il a dû considérablement évoluer…
Je m’en souviens très bien, une Jim Harley ( imitation Stratocaster ) et un ampli Marshall 15w. La vraie “révolution” pour moi a été l’apparition du micro double bobinage et apprendre à faire du Palm Mute.
Pour le reste c’est plus dans les doigts que dans le matériel.
Mais j’utilise une LTD MH401, la Boss Hm-2, un preamp AMT + Power Amp Electro Harmonix en live (une 5150 en studio), un baffle Marshall et en avant. Rien de bien extraordinaire, j’ai un équaliseur MXR, un delay, un chorus Boss et un looper, les effets les plus basiques selon moi .
Alors que tu donnes dans un style résolument Old School (compos, artwork, esprit), que penses-tu des révolutions numériques tels que l’Axe FX, le Kemper, l’Helix, le BIAS Amp ?
Ce sont de très bons outils qui ont un excellent rendu que ce soit en live ou en studio. Le gros plus c’est quand même l’encombrement minimum et toutes les possibilités que ces outils procurent.
Si de plus en plus de groupes PRO tournent avec c’est bien qu’ils y trouvent leur compte !
Mais perso tu me donnes une guitare avec une HM2 branchée dans n’importe quel ampli et ça fera le boulot, c’est ça qui est génial avec cette pédale : elle colore le son et son grain est reconnaissable entre mille, du coup pas besoin de trop se soucier de l’ampli dans laquelle tu la branches.
Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu/donné ?
Le premier que j’ai dû voir, c’était probablement The Offspring à la patinoire de Bordeaux, tellement de monde, l’ambiance, le son je m’en souviens comme si c’était hier !
Et mon premier concert c’était Dawn Chaos (avant Withdrawn) pour une Fête de la Musique ou quelque chose comme ça, peut être dans un bar auparavant mais je suis pas sûr, en tout cas ça commence à dater !
Je jouais sur une RG270 et un ampli Fender avec un multi effet Zoom, un set-up diabolique !
D’ailleurs, comment ont été accueilli tes différents groupes par le public et/ou par la presse ?
J’ai toujours joué dans des formations qui avaient bonne presse.
Otargos a été le groupe avec lequel je suis resté le plus longtemps et qui était le plus actif.
Peut être le plus controversé car le visuel était tout aussi important que la musique et donc forcément le plus
“critiqué” mais on est toujours aller de l’avant et c’est avec eux que j’ai fait le plus de dates et les plus
grosses dates !
Pour Iron Flesh je suis très fier que les gens viennent avant tout vers le groupe car ils apprécient la musique ! Je reçois régulièrement des félicitations et des encouragements et ça me motive vraiment à continuer.
Quels sont les plans dans le futur concernant IronFlesh ?
Le second EP “Scourge of Demonic Incantations” vient de sortir et il est bien reçu par la presse et par les fans, on a que du positif !
Je bosse déjà sur un album qui, je l’espère, sortira en 2019.
On va continuer à faire des concerts et peut être essayer de faire un clip pour un morceau du second EP.
Le suite reste à écrire.
Ca bouge donc ! Et sinon, quel est ton échauffement/entrainement standard à la guitare ?
Je ne m’échauffe pas à la guitare avant de monter sur scène, je préfère faire des étirements et des échauffements vocaux pour préparer mon corps à être brutalisé !
Chez moi je fais des exercices rudimentaires au métronome : je pars lentement et j’accélère progressivement.
Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?
De pratiquer régulièrement et de se faire plaisir avant tout.
Jouer en groupe, et s’il écrit des morceaux, composer de manière humaine et adaptée au niveau de chacun, le rendu final n’en sera que meilleur !
Bosser le moins possible avec Guitar Pro et une boite à rythmes.
Je l’encouragerais à jouer avec des gens à l’heure de la déshumanisation de la musique car en live tu ne peux pas te cacher derrière Pro Tools et la magie du studio.
Des découvertes à partager ? Ciné, livres, films ?
Je suis en plein dans les lectures des œuvres de Lovecraft, donc j’en ai pour un moment !
Pour le ciné, je suis très branché films d’action et SF, un peu tout ce qui passe, je suis vraiment bon public et je trouve que le cinéma est un bon moyen de s’aérer l’esprit.
“L’attaque des donuts tueurs” arrive bientôt et je m’en réjouis d’avance car oui je suis un gros fan de nanars !
L’interview arrivant à sa fin, si tu as quelque chose à dire ou à partager, c’est le moment…
Merci à toi pour cette interview !
J’espère que les gens apprécieront le second EP et je les encourage à venir nous voir en concert vivre
l’expérience HM2 !
Stay Necro !
Site Web : https://ironflesh.bandcamp.com/
Page Facebook : https://www.facebook.com/IronFlesh/
Interview réalisée par Geoffroy Lagrange.