On ne fera pas l’affront de présenter NO RETURN, l’un des parrains de la scène Metal française. C’est au retour de tournées en compagnie de CANNIBAL CORPSE notamment que Geoffroy LEBON, l’un des deux guitaristes a bien voulu nous accorder cette interview.
Hello Geoffroy ! Merci de bien vouloir nous accorder une interview. Comment vas-tu et comment se passe l’accueil de votre dernier album ?
Salut Geoff, ça va super, merci à toi !
Nos dernières tournées avec Angelus Apatrida, Cannibal Corpse et The Black Dahlia Murder ont confirmé qu’il fait bon craquer des nuques côté public. Les retours de la presse spécialisée sont très bons et du côté du groupe tout le monde est fier du boulot accompli. C’est vraiment cool de voir que “The Curse Within” a un bon impact.
Récemment nous avons sorti un clip réalisé par Benjamin Dauwe sur le titre “Despise your Heroes”. Il a utilisé une armée de drones pour faire les prises et a assuré le montage. Le résultat est vraiment bon. En bref, tout se passe à merveille donc ça va !!
Tu as maintenant intégré NO RETURN depuis un bon moment, comment s’est fait ton recrutement ?
Mick m’a demandé si je ne connaissais pas quelqu’un qui serait intéressé. Il a été malin, posée comme ça, la question m’a interpellé (rires). Je connaissais le groupe pour avoir déjà partagé la scène avec eux mais j’avoue que je n’étais plus très au courant de l’actu de la scène Metal. J’ai écouté, j’ai aimé et j’ai proposé mes services.
Suite à ça, j’ai enregistré une vidéo de “Stronger” et j’ai rencontré Alain. Je n’étais pas le seul guitariste sur la liste, mais me voila encore ici, 3 ans après.
Tu jouais dans ASHURA (Brutal Death Metal), que t’a apporté cette expérience par rapport à ce que tu joues aujourd’hui, sachant que c’est plus mélodique que ton groupe précédent ?
Dans ASHURA, on avait clairement d’autres envies teintées effectivement de Brutal Death, de Hardcore, d’ambiance Black. Mais si tu réécoutes “Legacy” ou “At the Dawn” tu te rendras compte qu’il y avait déjà cette touche Swedish.
C’était une super période dans laquelle j’ai connu mes premières sorties d’albums, mes premières tournées, mes premiers passages en studio.
On a aussi développé différentes façons de bosser la composition. J’ai commencé à m’intéresser au Home-studio et à pré-maquetter l’ensemble de mes idées avec les moyens du bord. Aujourd’hui, l’enregistrement est devenu un compagnon irremplaçable : ça me permet d’être plus objectif sur mes idées.
Au-delà de la guitare j’ai rencontré des gens formidables à droite et à gauche. Vécu pas mal d’anecdotes tordues dont je rigole toujours aujourd’hui. C’est vraiment un truc important. Je ne vois pas ce qu’on peut exprimer artistiquement si on ne vit rien humainement.
Comment s’est passé la composition avec Alain ? Le travail sur les 2 guitares, les arrangements ?
Chez NO RETURN, tout part de la guitare. On a tout enregistré en audio et écrit sur Guitar Pro. Ça a permis de pouvoir proposer facilement ces idées au reste du groupe par échanges de mails. C’est assez pratique vu qu’on habite assez loin les uns des autres.
Mick, s’est quant à lui plus penché sur le côté “structure”. Pour les tempo, on s’est vus en répète et on en a profité pour approfondir l’écriture des breaks. Une fois tout ça posé, on a verrouillé l’écriture des morceaux et attaqué l’enregistrement des guitares chez Alain. A ce niveau, on a bossé en quadri rythmique et en doublage pour les chorus.
Comment es-tu tombé dans l’univers de la musique et de la guitare en particulier ?
C’était il y a un bail maintenant, j’étais élève violoncelliste au conservatoire d’Amiens. En allant chercher des
CDs à la médiathèque je suis tombé sur “Painkiller” de Judas Priest. J’ai pris une telle baffe… j’ai adoré ce son limpide, précis, énergique et agressif. Quelques mois plus tard, j’avais ma première guitare, quelques années plus tard mes premiers groupes…
Je m’en suis jamais vraiment remis en fait. J’adore ce que peut produire une guitare, c’est un instrument pluriel avec lequel tu peux exprimer tellement de choses.
Quelles étaient tes influences à l’époque ? Et aujourd’hui ?
J’écoute vraiment pas mal de trucs, mais pour rester Metal j’ai écouté pas mal Megadeth, Testament, RATM, Napalm Death, At the gates, Iniquity, Nile, Pantera, The Haunted, Hatebreed, Madball, Gojira… La liste exhaustive serait un peu longue à écrire ici.
Si je devais retenir quelques albums que j’écoute en ce moment il y a Within the
Ruins, Unearth et Misery index qui ont pas mal tourné. J’ai adoré Black Dahlia Murder aussi.
Après j’aime beaucoup la guitare instrumentale : des mecs comme Satriani, Vai, Petrucci ou encore Timmons ont changé ma vision des choses. Et puis il y a tous ces guitaristes non moins exceptionnels qui repoussent les frontières de notre instrument comme Guthrie Govan, Tosin Abasi, Jason Richardson, Andy james ou Stephan Forte…
Chacun de ces garçons a un univers très riche qui amène à réfléchir sur sa façon de sonner.
Sur quel matériel as-tu débuté et quel est-il aujourd’hui ?
J’ai commencé la guitare sur une copie de Strat et un ampli dont je ne me rappelle plus la marque. Après un court passage sur un Bandit 112, je suis passé sur une tête 5150. Aujourd’hui je joue sur un stack ENGL powerball et une Vigier supra 7.
Un avis sur le nouveau matériel en vogue : Kemper, Axe FX, Helix, Torpedo Two Notes ?
C’est du très bon matériel ! Même si ça manque un peu de coffre pour remuer les poils de cheville sur scène,
c’est complétement génial en terme de richesse de son et de grain d’ampli différent que l’on peut emmener partout avec soi. Sait-on jamais si je dois me rééquiper, il est bien possible que je passe sur ce genre de bête.
Te souviens-tu du premier concert que tu aies vu ? Et de celui que tu as donné ?
Absolument pas (rires). Côté concert donné, ça doit être la toute première audition à laquelle j’ai participé en
tant que violoncelliste. J’étais mort de trouille, j’ai imaginé les parents d’élèves sur les toilettes, j’ai
joué et j’ai trouvé ça vraiment sympa.
Quel est ton échauffement/entrainement standard à la guitare ?
Je n’ai pas vraiment de programme standard. En général, je commence par jouer des morceaux que je dois produire sur scène. Le cas échéant je reprends les passages difficiles et dans une deuxième phase, j’enregistre soit mes idées ou des reprises.
Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à un débutant ?
Se faire plaisir et toujours jouer sans crispation, peu importe le répertoire abordé. Ne pas être trop pressé de
jouer vite, prendre son temps, c’est une des clefs de la réussite.
L’interview arrivant à sa fin et si j’ai oublié quelque chose, les derniers mots sont pour toi…
Merci à toi pour l’interview, à vous pour la lecture. Rendez-vous pour ceux qui peuvent le 7 juillet pour
l’Horizon Fest avec Dagoba, Betraying the Martyr et bien d’autres.
Un grand merci à Geoffroy Lagrange pour cette interview.
NO RETURN
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